Le groupe français a pris la tête du programme EU4 Health dirigé par l’Agence exécutive européenne pour la santé et le numérique (HaDEA) et s’appuyant sur les eaux usées comme indicateur de santé en temps réel.
À l’instar de ce qui avait été mis en place lors de la pandémie de Covid-19 avec la surveillance du virus Sars-CoV-2 dans les eaux usées pour le suivi de l’épidémie, la directive européenne révisée relative au traitement des eaux résiduaires urbaines intègre formellement la surveillance épidémiologique comme un pilier de la santé publique. Elle s’inscrit également dans la stratégie européenne « Une seule santé » qui permettra d’analyser les comportements collectifs, d’évaluer l’impact des politiques publiques et d’identifier de nouvelles menaces, tout en renforçant la souveraineté sanitaire de l’Europe. Ce principe a d’ailleurs été réitéré récemment dans la Stratégie européenne pour la résilience dans le domaine de l’eau.
Le groupe français Veolia a ainsi pris la tête du programme européen pionnier EU4 Health, dirigé par l’Agence exécutive européenne pour la santé et le numérique – Commission européenne (HaDEA) et visant à surveiller l’état de santé des Européens dans les principales villes du continent. Les autres partenaires sont le Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol (CSIC), le Centre technologique de l’eau Veolia (Cetaqua) et l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne).
Ce projet de suivi épidémiologique qui s’appuie sur les eaux usées comme indicateur de santé en temps réel repose sur plus de dix ans d’expérience terrain dans la surveillance des eaux usées à Madrid, Barcelone et Séville, couvrant près d’un tiers de la population espagnole. L’objectif du programme est de détecter, au plus tôt, les menaces sanitaires émergentes et mieux protéger les populations à travers l’Europe.
Plus de 500 analyses par échantillon
Veolia assurera le volet lié à la surveillance de ce programme d’une durée de trois ans et analysera, dans ses laboratoires en Espagne, jusqu’à 500 échantillons d’eaux usées prélevés dans plusieurs villes européennes. Chaque échantillon fera l’objet de plus de 500 analyses poussées, ciblant un large éventail de polluants, de virus, de bactéries et de résidus médicamenteux.
Pour Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, « être pionnier, c’est anticiper les défis de demain, et c’est exactement ce que nous faisons ici, en transformant les eaux usées en outil d’alerte précoce à l’échelle européenne. Nous sommes ravis de pouvoir mettre l’expertise du groupe en matière de traitement de l’eau et de santé environnementale au service de l’Union européenne, et de tracer la voie vers un système de santé publique plus connecté, “intelligent” et préventif ».