Coordonné par le groupe Bordet et porté par l’Institut Jean Lamour et Suez, le projet Carb’eau vise à développer un charbon actif végétal produit en France pour le traitement des micropolluants dans l’eau.
Face aux problématiques sanitaires et environnementales croissantes, la qualité de l’eau du robinet et des eaux usées rejetées dans le milieu naturel devient un enjeu majeur pour les citoyens, les pouvoirs publics et les acteurs de l’eau en France. Pour répondre à ces nouveaux défis, l’appel à projets Innov’Eau lancé par l’État soutient les innovations dans le secteur de l’eau grâce à une enveloppe d’un montant de 100 millions d’euros.
Le traitement par charbon actif est aujourd’hui une solution éprouvée pour produire une eau conforme à la réglementation, en présence d’une ressource dégradée. Coordonné par le groupe Bordet et porté par l’Institut Jean Lamour (IJL ; CNRS/Université de Lorraine) et le groupe français Suez, le projet Carb’eau a été sélectionné par Innov’Eau Il vise à aller plus loin en proposant un charbon actif végétal densifié, produit en France pour réduire son empreinte environnementale et contribuer à la souveraineté industrielle nationale en participant à la structuration d’une filière nationale.
Il s’agit également de garantir une performance sanitaire optimale pour le traitement des micropolluants présents dans l’eau potable, les eaux usées municipales et industrielles. Le charbon actif végétal densifié, développé par le groupe Bordet à partir de bois français certifié PEFC, se distingue par une élimination des micropolluants jusqu’à 99 % en 4 h. Au-delà des performances sanitaires, l’empreinte carbone est de seulement 0,36 t de CO2 équivalent par tonne produite au lieu de 1,58 t pour le charbon réactivé, 7,42 t pour le charbon actif minéral et 1,69 t pour le charbon actif issu de noix de coco.
« Carb’eau incarne parfaitement notre ambition industrielle et écologique : proposer une solution française, performante et durable pour répondre à l’urgence sanitaire et environnementale des micropolluants de l’eau. Nous franchissons ainsi une nouvelle étape vers la souveraineté en matière de traitement de l’eau grâce à notre technologie innovante validée scientifiquement », affirme Cyril Flores (voir photographie), président du groupe Bordet.
Caractérisation et qualification pour l’IJL et Suez
Si le développement du nouveau charbon actif a été assuré par la société, l’Institut Jean Lamour mène les études de caractérisation et de régénération du charbon actif. « Le partenariat entre l’équipe “Matériaux biosourcés” de l’Institut Jean Lamour et le groupe Bordet a permis des avancées scientifiques majeures ainsi que des applications industrielles dans le domaine des charbons actifs. Sur ces bases, Carb’eau ouvre de nouvelles portes dans un domaine à très forts enjeux sociétaux », se réjouit Edwige Helmer-Laurent, déléguée régionale du CNRS Centre-Est.
Quant à Suez – le projet s’inscrit dans sa démarche d’innovation et de recherche – , le groupe assure les tests de qualification des capacités d’adsorption du charbon actif, en conditions réelles dans des stations d’épuration (STEP) et des sites de production d’eau potable. « La sélection du projet Carb’eau par l’appel à projets Innov’Eau récompense un partenariat solide avec le groupe Bordet et le CNRS, initié en 2024. Apporter des solutions durables à des enjeux environnementaux et sociétaux majeurs, c’est toute l’ambition de notre innovation. Ce projet en est l’illustration parfaite », conclut Jérôme Bailly, vice-président senior en charge de l’innovation, de la recherche et des services de Suez.

