Le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) s’est associé à un groupement piloté par Suez pour moderniser son installation et en faire la plus importante en France sur une station d’épuration.
C’est avec une certaine fierté que François-Marie Didier, président du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), et Pierre Pauliac, à l’époque Chief Operating Officer (COO) Water de Suez – il en est désormais le vice-président exécutif en charge de l’international – ont inauguré, le 9 juillet 2025, la nouvelle unité de production de biogaz de l’usine de traitement des eaux usées de Seine Aval en présence de nombreux élus, partenaires, personnels, etc. « Si le SIAAP est reconnu comme un acteur majeur de l’eau en France, en Europe, voire dans le monde, notre métier, également historique, de producteur d’énergie est trop peu connu, et cette inauguration est la meilleure occasion d’en faire la promotion », se réjouit François-Marie Didier.
Initié en 2016, ce projet de reconstruction complète de l’unité de production de biogaz s’inscrit dans le cadre d’un programme global de modernisation et de transformation du site[1] engagé depuis 2009 (installations de prétraitement en 2017, décantation primaire en 2025, clari-floculation en 2027…). « L’objectif de ce programme est d’aller encore plus loin dans les standards de sécurité industrielle. Les installations de production de biogaz avaient presque 50 ans et nous avions connu quelques incidents (rejets de gaz). En tant que service public, nous avons un devoir d’exemplarité », rappelle François-Marie Didier.
Une capacité de production de 350 GWh par an
C’est ainsi que la nouvelle unité est constituée principalement de deux grappes de digestion composées chacune de digesteurs et d’annexes (échangeurs, brassage au biogaz), de gazomètres, de torchères et de compresseurs, ainsi que d’une nouvelle bâche (réservoir) de répartition des boues, d’une désodorisation centralisée, d’une nouvelle chaufferie et d’un bâtiment de contrôle-commande modernisé et agrandi. L’unité a une capacité de traitement des boues d’épuration de 130 000 t par an et une capacité de production d’énergie de 350 GWh par an. « Le biogaz produit est transformé en électricité et en chaleur par cogénération. La nouvelle unité, qui est la plus importante en France sur une station d’épuration (STEP), couvre ainsi 56 % des besoins en énergie de l’ensemble du site de Seine Aval, tout en étant autosuffisante pour sa propre consommation », précise François-Marie Didier.
Comme elle s’appuie notamment sur la solution de digestion thermophile Digelis Fast développée par Suez, la nouvelle unité voit l’empreinte au sol des digesteurs des boues d’épuration et la consommation d’énergie requise pour leur fonctionnement toutes les deux. Ainsi, l’unité compte 11 digesteurs, d’un volume de 12 000 m³ chacun, au lieu de 26 auparavant, tout en conservant la même capacité de production de biogaz. Cette compacité du procédé permettra, à terme, de libérer une superficie de 70 000 m2 sur le site de Seine Aval. Les solutions mises en œuvre (isolation, échangeurs de récupération de chaleur…) ont par ailleurs permis de réduire la consommation d’énergie de 10 % par rapport à l’ancien procédé.
Un investissement de 401 M€ HT
L’une des contraintes du projet de nouvelle unité de production de biogaz résidait dans l’obligation de maintenir en permanence, pendant le chantier, le bon fonctionnement des installations et le niveau de traitement conforme aux arrêtés d’exploitation. Rappelons que la STEP traite les eaux usées de 6 millions de Franciliens. Cette continuité d’exploitation était d’autant plus une difficulté que le site est classé Seveso « seuil haut » en exploitation. Les anciens digesteurs sont encore en fonctionnement et ils seront démantelés en fin d’année 2025.
« Ce projet, qui a totalisé 2 millions d’heures de travail, soit 8 ans de travaux, a été mené par un groupement piloté par Suez et regroupant ses partenaires de génie civil (Chantiers modernes Construction, filiale de Vinci Construction, Demathieu Bard Construction et Sogea Environnement) et Thetis Tanguy du Bouetiez Architecte », indique Pierre Pauliac (Suez). Le montant de l’investissement s’élève à 401 millions d’euros HT, dont 373 M€ HT (en euros 2025) pour le groupement, et le SIAAP a bénéficié, de la part de l’agence de l’eau Seine-Normandie, de subventions à hauteur de 32 M€ et de prêts à taux zéro pour un montant de 16 M€.

