Le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) édite un nouveau fascicule pour partager son retour d’expériences sur la gestion du vieillissement des parcs membranaires.
Avec plus de 580 000 m2 de membranes, soit l’équivalent de plus de 90 terrains de football, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) a intégré la problématique de la durabilité de ses infrastructures de traitement membranaire au cœur de sa programmation scientifique innEAUvation. Dans cette politique d’innovation incrémentale pour répondre aux enjeux de l’assainissement d’aujourd’hui et de demain, des travaux de recherche sur le traitement membranaire ont débuté depuis près de dix ans au sein du programme Mocopée.
« Notre parc membranaire, qui pèse plus de 40 millions d’euros, constitue un maillon essentiel de la chaîne de traitement. Le pilotage de son renouvellement est essentiel, d’une part, pour maîtriser le coût associé et, d’autre part, pour maintenir la performance de traitement, même durant les phases de travaux ou de renouvellement », souligne Vincent Rocher, directeur délégué à l’innovation, la stratégie et l’environnement au SIAAP.
Les différentes actions de recherche ont abouti à la création d’une zone innEAUvation, à savoir un SAS d’expérimentation entièrement dédié au parc membranaire sur la station d’épuration (STEP) Seine Aval. Un pilote semi-industriel y est installé en permanence pour tester des protocoles de vieillissement accéléré mais aussi tester la performance de nouvelles membranes.
« Nous nous appuyons sur des partenariats scientifiques solides et durables pour mener des actions de recherche directement en phase avec nos enjeux industriels. Notre objectif est de pouvoir proposer des solutions et des pratiques innovantes à nos opérateurs. Il s’agit également de diffuser et faire percoler les avancées scientifiques de nos programmes de recherche », précise Sabrina Guérin, directrice Innovation au SIAAP.
En collaboration avec Inrae et le LGC de Toulouse
Ainsi, à travers son format « fascicule », inauguré ce printemps avec la thématique de la biosurveillance (voir EIN n°479), le syndicat propose une collection permettant d’aborder des sujets de manière à la fois synthétique et précise. Le nouveau fascicule « Maîtriser le vieillissement de filtration en usine d’épuration », édité aux Éditions Johanet, est donc conçu pour donner des pistes de réflexion (caractérisation du vieillissement des membranes, adaptation des conditions d’exploitation pour limiter leur vieillissement, évaluation du potentiel de nouvelles fibres…) à d’autres opérateurs d’unités de traitement membranaire ou spécialistes de la filtration.
L’ouvrage de 60 pages présente également un retour d’expériences fourni appuyé par l’expérience de l’unité de recherche Prose (procédés biotechnologiques au service de l’environnement) au sein du site Inrae d’Antony, ainsi que du Laboratoire de génie chimique (LGC) de Toulouse. « Les actions se poursuivent notamment avec le projet Memb’eaux, lauréat d’un appel à projets innov’Eau au sein du plan France 2030. Il a été lancé cette année pour proposer un outil normalisable de vieillissement accéléré des membranes fibres creuses afin d’évaluer leur durée Une vie en conditions d’exploitation », explique Sabrina Guérin.

