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L’usine Seine-Morée du SIAAP monte encore en puissance

19 septembre 2025 Paru dans le N°484 ( mots)
© Cédric Lardière – François-Marie Didier (à gauche), président du SIAAP, et Olivier Browne, directeur du site Seine Amont au SIAAP.

Avec le démarrage d’un troisième bassin biologique, l’usine a augmenté sa capacité de traitement de 50 %. Et le recours à l’ultrafiltration membranaire permet d’éliminer jusqu’à 99 % des matières en suspension, par exemple.

Parmi les six usines de traitement des eaux usées du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP), Seine Morée est celle qui est la plus récente et la plus compacte des usines du SIAAP. « Mise en service en 2014, Seine Morée se distingue par sa modernité et sa compacité – elle occupe une superficie de 2,5 ha (Seine Aval, la plus grande station d’épuration d’Île-de-France, fait 600 ha). Située au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis, l’usine traite environ 30 % des eaux usées prises en charge par le SIAAP », rappelle Olivier Browne, directeur du site Seine Amont au SIAAP.

Avec le démarrage d’un troisième bassin biologique – chacun des trois bassins de décantation a un volume de 13 000 m3 – , l’usine Seine Morée a augmenté sa capacité de traitement de 50 %. Le volume des effluents traités est ainsi passé de 30 000 à 45 000 m3 par jour par temps sec – le volume était de 10 000 m3 en 2014, puis de 18 000 m3 l’année suivante. Cela représente aujourd’hui l’équivalent des eaux usées générées par près de 270 000 habitants (contre 200 000 auparavant) répartis sur six communes de Seine-Saint-Denis, à savoir Aulnay-sous-Bois, Tremblay-en-France, Vaujours, Villepinte, une partie du Blanc-Mesnil et de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

« Depuis mars 2025, nous sommes en mesure de prendre en charge la quasi-totalité des eaux usées du bassin versant. Si elles étaient auparavant traitées à Seine Aval, les eaux usées sont aujourd’hui intégralement traitées à Seine Morée », confirme Olivier Browne. À l’origine, l’usine fut en effet conçue pour réduire la charge de l’usine Seine Aval, située dans les Yvelines, qui gérait la majorité des effluents de l’agglomération parisienne. En traitant les eaux usées au plus près de leur source, Seine Morée limite désormais leur transport sur une longue distance et participe activement au rééquilibrage du réseau historique d’assainissement francilien, tout en accompagnant la croissance urbaine du nord-est de la Seine-Saint-Denis.

« Avec l’augmentation de la capacité de l’usine Seine Morée à traiter les eaux usées, le SIAAP montre sa volonté d’accompagner le développement du territoire francilien pour continuer à garantir un service public de qualité aux usagers. Cette avancée marque une nouvelle étape pour cette usine à la fois très performante, respectueuse du cadre de vie des riverains et protectrice de l’environnement », affirme François-Marie Didier, président du SIAAP.

Encore 4 milliards d’euros d’investissements

Les équipements de pointe et le recours au procédé moderne d’ultrafiltration membranaire permettent à l’usine d’atteindre les objectifs de la directive-cadre sur l’eau (DCE) en sortie d’usine. Elle élimine 81 % des pollutions azotées, 95 % des pollutions carbonées, 97 % des pollutions phosphorées et 99 % des matières en suspension, ce qui contribue à la renaissance de la Morée, dernier cours d’eau du département.

« Depuis le milieu des années 1990, le SIAAP a investi 9 milliards d’euros – ces investissements sont liés à la réglementation (directives DERU et DCE) qui permet d’avoir une meilleure qualité de traitement des eaux usées – et nous allons encore investir 4 milliards d’euros dans les dix prochaines années pour bâtir de nouvelles usines, améliorer la sécurité des installations existantes, etc. », annonce François-Marie Didier.

Le SIAAP doit en effet notamment investir pour rester performant et être en ligne avec la réglementation actuelle et à venir – par exemple, la version 2 de la DERU, dans laquelle l’énergie est un sujet très important – , ainsi que pour essayer de supprimer le plus possible les micropolluants et PFAS. « Ce sont ainsi des centaines de millions d’euros qui seront payés par les usagers – notre seule recette provient de la moitié du montant de la facture d’eau – et nous nous battrons pour ceux qui polluent paient », poursuit François-Marie Didier.


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