La Métropole européenne de Lille (MEL) a lancé l’extension-reconstruction de la station d’épuration (STEP) de Wattrelos-Leers, engageant l’une des plus grandes modernisations de stations en France de ses dix prochaines années et un chantier stratégique pour le territoire.
La Métropole européenne de Lille (MEL) a posé le 28 août 2025 la première pierre de la future station d’épuration (STEP) de Wattrelos-Leers en présence notamment de Damien Castelain, président de la MEL, de Dominique Baert, maire de Wattrelos, Jean-Philippe Andries, maire de Leers, Isabelle Matykowski, directrice générale de l’agence de l’eau Artois-Picardie, de représentants du groupe Saur, parmi lesquels Élise Le Vaillant, vice-présidente de Saur France Nord-Est, et Hugo Bardi, président de Saur Water Engineering et de Stereau, de représentants des entreprises membres du groupement désigné pour réaliser les travaux (HB Architectes associés et Atelier 9.81, NGE GC, filiale de NGE, pour le génie civil, Artelia pour la maîtrise d’œuvre…).
Avec ce projet d’extension-reconstruction, la capacité de la STEP, une fois opérationnelle, passera à 511 500 équivalents-habitants (EH) d’ici 2031, soit une augmentation de plus de 20 %. Du côté des installations, la capacité de traitement sera portée de 3,3 à 10,3 m3/s grâce à la création d’une nouvelle filière dédiée aux temps de pluie de 7 m3/s, un bassin de stockage de 30 000 m3 afin de mieux gérer les fortes pluies, l’intégration potentielle de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) pour des usages locaux et une insertion paysagère exemplaire avec la création de 4 ha de prairies fleuries et une trame bocagère renforcée.
La STEP, mise en service en 1986 et rénovée au début des années 2000, traite aujourd’hui les eaux usées de près de 417 000 EH répartis sur 15 communes de la MEL et sur la commune belge de Mouscron. Ce projet représente un montant global de près de 293 millions d’euros (200 M€ pour les travaux et 93 M€ pour l’exploitation confiée à Saur France pour une durée de 12 ans). Le financement prévoit des subventions de l’agence de l’eau Artois-Picardie (45 M€ et 30 M€ d’avances remboursables) et du Fonds européen de développement régional (Feder ; 6 M€ pour le volet énergétique).
Une station d’épuration à énergie positive
« Avec ce chantier, la Métropole européenne de Lille engage l’une des plus grandes modernisations de station d’épuration en France. Au-delà de la technique, ce projet incarne notre choix d’investir pour l’avenir, de renforcer l’attractivité de notre territoire et d’améliorer le quotidien de nos habitants. La MEL montre l’exemple, en plaçant l’investissement et l’innovation au service de l’intérêt général », se réjouit Damien Castelain (MEL). Ce que confirme Élise Le Vaillant (Saur France) : « La station sera capable de traiter les eaux usées de près de la moitié des habitants du territoire, tout en produisant plus d’énergie qu’elle n’en consomme. »
Pour devenir l’une des plus grandes stations à énergie positive de France, la nouvelle STEP s’appuiera sur une méthanisation des boues issues de l’épuration produisant 11 GWh/an de biométhane, la récupération de chaleur fatale (2,2 GWh/an), couvrant les besoins de la station et équivalant au chauffage de 1 500 logements, 6 000 m2 de panneaux photovoltaïques et des turbines hydroélectriques couvrant plus de 10 % des besoins en électricité. Et la station sera approvisionné à 100 % en électricité verte.
En plus d’un phasage du chantier (de 2025 à 2031) afin d’assurer la continuité du service public, de limiter l’impact sur l’environnement et les riverains, la STEP intégrera des dispositifs tels que la captation et le traitement des odeurs à la source, le confinement des équipements bruyants, l’alimentation du procédé intégralement en eau réutilisée, un séchage optimisé des boues réduisant les volumes de transport de plus de 1 000 camions par an et représentant un potentiel énergétique de 14 GWh/an.