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IA ou IE, telle est la question !

23 mars 2020 Paru dans le N°430 à la page 44 Dans le dossier : Réseaux d’eau potable et d’assainissement : l’irruption de l’intelligence artificielle ( mots)
Frédéric Van Heems est président de la FP2E. Il juge que le terme d’intelligence émotionnelle (IE) traduit mieux l’évolution des métiers de l’eau que l’IA, et revient sur la manière dont cette notion est adoptée par l’ensemble des entreprises de l’eau.
Dans quelles mesures, l’intelligence artificielle présente-t-elle des opportunités concrètes pour les entreprises de l’eau ?
Frédéric Van Heems : Les métiers de l’eau restent des métiers extrêmement humains, que ce soit en termes d’expertise technique, de capacité de réactions, d’inventions ou d’interactions avec nos clients. Les résultats de ces interactions démontrent que la prise en compte de l’intelligence émotionnelle est une constante dans les métiers de l’eau, et qu’elle doit permettre de faire progresser l’humain dans les trois axes suivants : l’efficacité, la transparence, la co-construction.
Devenu consommateur, l’usager est de plus en plus digitalisé. Il attend de nos entreprises, qu’elles lui apportent un service public pour le compte des collectivités que nous servons, des interactions cross- canal, ouvertes, souples comme les smartphones ou l’internet le permettent. Le rôle des technologies est donc primordial. C’est tout l’enjeu de l’IA pour nos entreprises.
A quel niveau de maturité situez-vous les entreprises membres de la FP2E ?
FVH :Nos entreprises ne sont pas génétiquement digitales parce que ce sont des entreprises de réseaux, mais elles sont relativement en pointe parce qu’une partie de leurs activités repose sur des installations très décentralisées, des services techniques très capillaires. A l’instar du monde ou de l’économie, toutes nos entreprises sont en train de se digitaliser. Qu’il s’agisse d’instrumentation sur les réseaux et dans les usines, d’algorithmes de traitement de la donnée, d’outils de communication digitaux, les chantiers sont d’envergures et variés pour répondre aux besoins croissants de partage des usages, de gestion de la ressource, de réutilisation des eaux usées traitées, d’enjeux sanitaires etc... Le plus important étant de repenser l’offre de services en veillant à trouver le bon équilibre entre le digital et l’humain.
Quels sont les engagements pris par les entreprises de l’eau spécifiquement liés à l’IA ?
FVH : Sur le terrain technologique où l’enjeu est notamment de lutter contre les pollutions diffuses, les efforts de R&D sont importants. Les entreprises de l’eau entendent y consacrer un budget de 140 millions d’euros par an. Elles poursuivent également le déploiement du parc de compteurs intelligents et se sont engagées à améliorer le rendement de réseau de 80 à 85 % en dix ans. Au plus près des consommateurs, elles proposent de donner accès à un service d’alerte fuite à plus de la moitié des abonnés d’ici cinq ans afin de leur permettre de mieux maîtriser leur consommation d’eau et d’être alerté en cas de surconsommation.
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