Robinet-vanne à opercule, robinet à boisseau, vannes combinées, vanne papillon, vanne à guillotine?. Les vannes et robinets sont si discrets que l'on a tendance à les oublier. Ce sont pourtant des équipements essentiels qui sont à la base de l'exploitation des réseaux, des ouvrages de traitement et plus généralement de la maîtrise et du contrôle des fluides. Ces organes évoluent. De nombreuses avancées sont observées en matière de conception, d'étanchéité ou de simplicité de mise en oeuvre par exemple. Les techniques de contrôle-commande et les automatismes progressent également et restent primordiales. Les produits ?Smart' se multiplient'..
Par , Technoscope
Robinet-vanne à opercule, robinet à boisseau, vannes combinées, vanne papillon, vanne à guillotine… Les vannes et robinets sont si discrets que l’on a tendance à les oublier. Ce sont pourtant des équipements essentiels qui sont à la base de l’exploitation des réseaux, des ouvrages de traitement et plus généralement de la maîtrise et du contrôle des fluides. Ces organes évoluent. De nombreuses avancées sont observées en matière de conception, d’étanchéité ou de simplicité de mise en œuvre par exemple. Les techniques de contrôle-commande et les automatismes progressent également et restent primordiales. Les produits « Smart » se multiplient.
Adduction d’eau potable, assainissement, protection incendie, réseaux industriels, vapeur… Les vannes et robinets sont partout. Que les eaux considérées soient claires ou chargées, gravitaires ou sous pression, chaudes ou froides, abrasives ou corrosives, qu’il s’agisse de sectionner un réseau, de fermer ou d’alimenter un réservoir à distance, de by-passer, de transférer, de dériver, de réguler ou de purger, il existe toujours une vanne, un robinet ou un clapet adapté aux contraintes et aux exigences des conditions de service de l’application considérée.
En adduction d'eau, la vanne est conçue pour durer un demi-siècle, voire davantage. La qualité des matériaux mis en œuvre comme la fabrication sont donc essentielles. Il n’est pas forcément judicieux d’économiser quelques pourcents sur le prix d’achat pour risquer finalement une défaillance qui pourra coûter des milliers, voire des dizaines de milliers d’euros. D’autant que contrairement à ce que l'on croit trop souvent, une vanne s’use, même si elle n’est pas soumise à des conditions de services particulièrement difficiles : certaines vannes fonctionnent à peine une fois par an, d'autres toutes les vingt secondes. Dans les deux cas, l'usure est réelle même si son siège est différent. Elle concerne en général les organes mobiles, notamment le système de manœuvre, à l’interface entre le robinet et l’opérateur mais aussi les composants d’étanchéité (joints). Une vanne en bon état continuera à être performante dans le temps sans fournir d'effort particulier tandis qu'une vanne usée nécessitera de plus en plus d’entretien pour que ses fonctions initiales puissent être conservées.
Les vannes et robinets se caractérisent par une extrême diversité. On peut les classer par fonction (isolement, réglage, non-retour, sécurité), par type de commande (quart de tour, multitour) ou par famille selon le type de déplacement de l’obturateur : le déplacement peut être linéaire, parallèle ou perpendiculaire à la veine fluide (robinet-vanne, vanne murale ou robinet à guillotine par exemple) ou angulaire (robinet à papillon, robinet à tournant sphérique).
Les vannes et robinets sont bien entendu très présents en eau potable puisque la robinetterie d’adduction couvre les applications de toute la chaîne du transport de l’eau, depuis le captage jusqu’à la distribution dans l’habitat. Mais aussi sur l'ensemble de la chaîne de traitement, de la collecte jusqu’au rejet au milieu naturel. Ses différentes applications font appel à des équipements très différents les uns des autres. « En eau potable et jusqu’au diamètre 200, le robinet-vanne est le produit le plus répandu, indique Stéphanie Vachet, Chef de marché Assainissement chez Bayard. Au-delà, et au moins jusqu’au diamètre 2 500 mm, on trouve beaucoup de robinets-vannes à papillon à double excentration ». Les robinets à papillon sont utilisés comme robinets d’arrêt et de contrôle dans l’eau mais aussi dans de nombreux secteurs industriels. Ils se déplacent dans le fluide par rotation autour d’un axe perpendiculaire à la veine du fluide et se caractérisent par de faibles pertes de charge et une manœuvre facile. « Le fait d’utiliser un réducteur permet de faciliter l’ouverture et la fermeture du robinet vanne à papillon » souligne Stéphanie Vachet. Leur fiabilité est due à la simplicité de leur conception, au faible nombre de pièces qui le composent, à leur compacité sans qu’ils ne nécessitent de maintenance préventive. Ils sont faciles à installer et peuvent être utilisés sur les liquides et des gaz. Comme chaque robinet, ils ont leurs limites. Par ailleurs, le papillon perturbant le flux, il faut respecter un intervalle entre une pompe et un robinet. Et pour ne pas que des filasses perturbent leur fonctionnement, il faut les utiliser en eaux claires.
Les vannes à papillon concentrique restent les plus utilisées au monde : « de 40 à 50 millions de vannes à papillon concentrique sont montées chaque année dans le monde, ce qui représente 90 % du marché de la vanne tous secteurs confondus, explique Carlos Villar, Responsable Robinetterie chez Saint-Gobain PAM. 15 millions à 20 millions de vannes sont posées en Europe par an ».
Des millions de ces vannes sont posées chaque année dans le seul domaine de l'eau, ce qui représente un marché de 1,9 milliard d'euros. Des chiffres qui s'expliquent par une grande polyvalence au niveau des matériaux, des revêtements et des actionneurs et une gamme très large qui démarre au diamètre 25 pour s'étendre jusqu'au diamètre 2000.
En assainissement, les vannes murales ou les vannes guillotine règnent en maître. « On les distingue par la façon dont elles sont installées, indique Stéphanie Vachet chez Bayard. Les vannes guillotines sont posées sur une canalisation par un système de brides tandis que les vannes murales sont plus adaptées aux ouvrages d'assainissement ». Ces vannes sont destinées au sectionnement des conduites de fluides chargés tels que les eaux usées, les boues, les pulvérulents, voire en applications de biogaz. Elles sont donc omniprésentes en assainissement, en traitement des eaux mais aussi en industries papetières ou cimentières ou encore en industries agroalimentaires. L'étanchéité est unidirectionnelle ou bidirectionnelle et la vanne est à passage intégral.
À côté de ces familles de vannes très répandues en eau potable ou en assainissement coexistent une kyrielle de vannes et de robinets dédiés à des applications plus spécifiques : de la vanne de régulation dont la fonction consiste à recréer en permanence un équilibre précis en assujettissant la distribution à des priorités prédéterminées, jusqu’à la vanne de process capable de supporter des fluides visqueux, abrasifs ou des températures extrêmes.
Le corps de vanne : un élément qui s’affine
Qu'ils soient en fonte, en bronze, en acier, en inox ou en composite en fonction de leur destination et des contraintes qui y sont associées, les carters de vannes ont évolué ces dernières années tout comme les matériaux dont ils sont revêtus. La fonte, revêtue de poudre époxy, reste le matériau le plus courant pour les vannes utilisées dans le secteur de l'eau. Elle présente une bonne résistance aux chocs, à la corrosion et convient aux températures de service jusqu’à 70 °C. Nombre de produits commercialisés par VAG, Bayard, KSB-Amri, Tecofi, AVK, Saint-Gobain PAM, Ari Armaturen, Von Roll Hydro, Ramus Industrie ou Soval par exemple, sont en fonte revêtue époxy. De nombreuses variantes permettent cependant de faire face à des exigences particulières : ambiance marine, H₂S, UV ou encore très basse température.
De même, la plupart des fabricants proposent des gammes spécifiques pour certaines applications. Tecofi propose ainsi des boisseaux sphériques, des boisseaux coniques, des vannes à papillon et des clapets tout inox 316 L, bronze d’aluminium, duplex, super-duplex avec différents revêtements internes pour la désalinisation d'eau de mer ainsi qu'une gamme dédiée à la valorisation du biogaz. Pour les installations de dessalement de l’eau de mer, VAG Armaturen livre également des vannes sur lesquelles toutes les pièces en contact avec l'eau sont revêtues ébonite ou intégralement fabriquées en inox.
En process industriels, la vanne sait s'adapter à la nature du fluide transporté. Bürkert, Gemü ou Swagelok sont capables de moduler, d’usiner et de mouler une vaste gamme de matériaux : bronze, inox, aciers, composites. D'autres fabricants, Em-Technik et Georg Fischer, se sont spécialisés dans des matériaux tels que l’inox pour le premier ou les matériaux de synthèse tels que PFA, PP, PVDF, PTFE et PEEK pour le second. Norham fabrique également des vannes en inox et/ou PEHD pour des applications en assainissement. En industries agroalimentaires, pharmaceutiques, cosmétiques ou en biotechnologies, chaque process a ses exigences propres.
Quelles sont les avancées enregistrées ces dernières années dans le secteur de l'eau ? « Beaucoup d’innovations concernent les revêtements, souligne Renaud Dumoulin chez … »
qui évitent les points faibles des réseaux enterrés tels que les joints de brides et la boulonnerie. Chez VAG, le système BAIO, compatible avec les tuyaux Fonte, PVC et PE, fonctionne par simple emboîtement/verrouillage et permet une souplesse de 3° par raccord. Cette souplesse, cumulable, permet également de régler de nombreux problèmes liés aux mouvements de terrains.
De son côté, Saint-Gobain PAM, seul fabricant à produire des robinets-vanne en France, associe la polyvalence et la facilité de montage à la fiabilité en développant le robinet vanne Euro 20 Blutop, « l’unique vanne au monde qui ne comporte aucun boulon, ni pour le montage, ni pour la pose », comme le souligne Carlos Villar. La même vanne peut donc être montée indifféremment sur un tuyau en fonte Blutop, ou bien sur un tuyau en PVC ou en PE, en changeant uniquement le type de joint. « L’absence de boulon permet de diviser par trois le temps de pose », souligne Carlos Villar.
Le marché, qui souffre de fortes tensions sur les prix, tend à se fragmenter. « Le moyen de gamme a de moins en moins de raison d’être aujourd’hui, constate Renaud Dumoulin, VAG France. Soit on se spécialise dans l’entrée de gamme pour être les moins chers, le prix restant aujourd’hui l’un des critères les plus importants, soit on tire vers le haut en proposant des innovations techniques et en essayant d’apporter de la valeur ajoutée autour du produit, de la fiabilité et des durées de garanties plus longues. C’est le sens du positionnement de VAG qui est aujourd’hui capable de donner de garanties de 50 ans sur certains produits ».
Comme sur la plupart des produits de fonderie, l’écoconception a permis d’économiser des matières premières sans rogner sur la qualité ni la durabilité. Résultats : des designs qui se sont affinés pour évoluer vers des vannes plus compactes, moins lourdes, plus simples à poser mais aussi résistantes qu’auparavant.
L’arrivée sur le marché, d’élastomères et de plastomères synthétiques, facilement moulables, présentant une bonne tenue au vieillissement et d’un prix abordable, a également permis de réaliser des mou-
Détecter les courses très courtesavec un détecteur inductif
En process industriels, la détection de position des vannes fait fréquemment l’objet d’un contrôle électronique très précis. Pour la signalisation des positions sur des actionneurs 1/4 de tour, ifm electronic a développé un détecteur de proximité inductif compact (type IND) avec deux faces actives superposées. Une came portant deux drapeaux positionnés avec un angle de 90° est installée sur l’arbre d'entraînement et sollicite, en fonction de la position de l’actionneur (« ouverte » ou « fermée »), la face active inférieure ou supérieure du détecteur IND. Le système travaille ainsi de façon fiable et sans usure. Conforme à l’indice de protection IP 67, il peut, sous certaines conditions, être autonettoyant.
Pour la signalisation des positions sur des vannes à simple et double clapet, efector valvis est utilisé. Via une course de 80 mm, deux ou trois points de commutation optionnels peuvent être réglés par bouton-poussoir. Cette mesure de course est résolue en pas de 0,2 mm grâce à une cible montée sur la tige de la vanne. Ceci permet de détecter aussi des courses très courtes avec ce détecteur inductif.
Mouvements d’approches complexes des portées d’étanchéité de manière à élargir les possibilités d’utilisation. KSB-AMRI a fait le choix de conserver la maîtrise complète du caoutchouc utilisé pour la fabrication des manchettes en créant ses formulations et en produisant ses propres mélanges avant moulage. Conserver la formulation en interne confère une plus grande réactivité face aux besoins des clients pour des demandes spéciales, voire vis-à-vis d’aléas possibles chez les fournisseurs ou encore de possibles évolutions des réglementations. L’originalité des robinets papillon Amri réside dans leur manchette intégrale qui combine trois fonctions d’étanchéité : amont-aval sur le flux, au passage d’arbre du papillon, aux brides de raccordement.
Le fluide n’est en contact qu’avec la manchette caoutchouc et le papillon. Cela simplifie les questions d’agrément ACS par exemple.
La modélisation, la simulation et la 3D ont également permis de réaliser de gros progrès en étudiant les propriétés mécaniques et le vieillissement des produits. La modélisation permet de minimiser le couple de manœuvre, d’étudier le comportement des manchettes, d’optimiser la géométrie et les systèmes de fixation, et de maîtriser les phénomènes.
VAG s’est ainsi doté d’outils modernes pour étudier, dimensionner, positionner ses produits en mettant l’accent sur la simulation, par exemple en matière de nuisances sonores. « Les nuisances sonores sont devenues très importantes aujourd’hui car on demande désormais aux vannes de faire le moins de bruit possible, explique Renaud Dumoulin. Une vanne mal dimensionnée ou mal positionnée va avoir tendance à siffler ou à générer des bruits de cavitation qui peuvent devenir très gênants, notamment en milieu urbain. Nous avons donc développé des outils de dimensionnement qui permettent de simuler les phénomènes hydrauliques, les pertes de charge, les phénomènes de cavitation mais aussi les nuisances sonores de manière à étudier les bruits qui seront générés par la vanne en fonction de sa configuration ou de son degré d’ouverture par exemple. »
Ces outils permettent d’améliorer les designs et ainsi d’affiner les performances. « Notre nouvelle gamme de vannes OPAP Premium Plus, avec son papillon spécialement profilé, présente un coefficient de perte de charge optimisé et permet de minimiser la taille des pompes, donc de faire des économies d’énergie, souligne ainsi Stéphanie Vachet chez Bayard. Notre réducteur à biellette, unique sur le marché, assure un couple constant ce qui permet d’éviter les coups de bélier en fin de fermeture. »
Autre amélioration, la forme de l’axe, polygonale, permet de mieux répartir les contraintes entre l’arbre et le papillon et de limiter les zones sujettes à la corrosion. Chez Saint-Gobain PAM, la vanne à papillon Eurostop est dotée d’un joint automatique JPA (joint papillon automatique) dont l’étanchéité, grâce à un phénomène autoclave, s’accroît au fur et à mesure que la pression augmente. Le joint JPA a été conçu avec une partie active libre dans son logement. Avant la mise en pression du robinet à papillon, l’interférence entre le joint et le siège est minimale lorsque le robinet à papillon est fermé. Cette conception permet d’accroître la tenue du joint dans le temps, d’augmenter la plage d’étanchéité du robinet tout en diminuant les couples de manœuvre du robinet et en assurant leur constance. « De plus, le joint automatique subissant moins de contraintes mécaniques, il conserve ses caractéristiques élastiques plus longtemps », souligne Carlos Villar.
De manière générale, l’environnement autour de la vanne et le service prennent de l’importance. « À une époque pas si lointaine, nous vendions des… »
produits, explique Renaud Dumoulin. Puis, nous avons vendu des solutions et depuis quelques temps, nous vendons des résultats. L'objectif d’un client, ce n'est plus de mettre une vanne ou de sectionner, c'est de mener à bien un projet. L'accompagnement est donc essentiel. Il démarre au stade de l'étude et s’étend jusqu'à la maintenance en englobant le conseil, l’assistance, l'aide à l'exploitation pour finalement confiner au transfert de responsabilité. « Aujourd’hui, bien plus que des fournisseurs, nous devons être de véritables partenaires pour nos clients, dans les succès comme dans les difficultés », prévient Renaud Dumoulin. Ces nouvelles contraintes exigent des niveaux de qualité de plus en plus importants, donc des niveaux de fiabilité sans faille des matières premières et des composants, c'est pourquoi le fait de maîtriser la qualité de l'ensemble des processus de fabrication est important. « Chez VAG nous avons notre propre fonderie européenne intégrée dans notre usine de fabrication en République Tchèque et qui fournit également notre autre usine en Allemagne, souligne Renaud Dumoulin. C’est ce qui nous permet d'avoir des durées de garantie de nos produits souvent supérieures à d'autres fournisseurs. C'est d’autant plus important que les produits de robinetterie sont souvent posés sur des réseaux enterrés, donc “invisibles” à l'œil, et qu’un réseau est conçu pour durer plusieurs dizaines d'années. Si un matériel enterré n'est pas fiable, il y a risque de fuite qui ne se constatera souvent pas immédiatement donc avec des pertes d'eau potable importantes et une dégradation des rendements de réseaux. Un autre risque est le défaut de fonctionnement le jour où il sera sollicité... et dans tous les cas, les coûts de remplacement ou de réparation de la vanne seront très importants car il sera nécessaire de faire une fouille pour déterrer, remplacer la vanne et de refaire l’enrobé... des conséquences financières sans comparaison avec le prix initial de la fourniture de la vanne ».
Actionneurs : le contrôle commande reste prédominant
Si l’enveloppe de la vanne a évolué par petites touches ces dernières années, il n’en va pas de même pour l'aspect contrôle-commande qui a beaucoup progressé et reste, en termes de critère de choix, prédominant.
L'actionneur, qui permet de manœuvrer la vanne, peut être manuel ou exploiter une énergie pneumatique, hydraulique ou électrique. En ce cas, il intègre un organe, le servomoteur, qui permet d’actionner la tige de l’obturateur en s’opposant à la pression supportée par le clapet et en le maintenant pour assurer l’étanchéité à la fermeture. Dans le domaine de l’eau, l’essentiel des applications de contrôle concernent la détection des positions extrêmes : tout ou rien, c’est-à-dire que leur position est soit ouverte soit fermée, passant d'un état à l'autre. Parfois, la mesure de la position peut se faire en continu.
À sphère ou à papillon, les vannes motorisées électriques permettent le sectionnement automatisé des réseaux. Elles deviennent donc pilotables et contrôlables à distance par exemple par l’intermédiaire d'un automate. Si une fonction de régulation est recherchée, il faut opter pour une vanne de régulation. À noter également que certains process justifient le déploiement d'autres capteurs comme des détecteurs d’émissions fugitives ou des capteurs d’efforts qui permettent de vérifier sans démontage le bon fonctionnement et l’état de la vanne.
Les positionneurs sont utilisés pour asservir la position de la vanne au signal de commande. Sur le terrain, les positionneurs analogiques, réputés pour leur fiabilité, restent bien présents. Mais les positionneurs numériques, qui permettent un réglage plus précis lorsqu’ils utilisent un capteur de position et un servomoteur ainsi qu'un algorithme pour déterminer l'action sur la vanne, progressent. Boostés par la banalisation des interfaces bus de terrain, les positionneurs numériques apportent aux vannes de très nombreuses possibilités.
…tés en termes de configuration, de communication, de réglage à distance. Classiquement, les informations de contrôle-commande et la puissance électrique circulent sur un câble unique qui relie entre eux les actionneurs, les capteurs et les calculateurs du process. Outre le contrôle-commande, ils permettent également d’assurer une surveillance continue des vannes et de ce fait ouvrent la voie à une maintenance prédictive. Le développement de modules de communication compatibles Bluetooth se prête également parfaitement au paramétrage et à la surveillance des vannes de régulation dans les installations difficilement accessibles, par exemple les zones à risques ou interdites d’accès.
L'offre, portée par Gemii, Metso, Bayard, KSB-AMRI, Bürkert, Pentair Valves & Control, Spirax Sarco, Festo, Sart Von Rohr, Socla, etc., répond à des besoins très divers. Elle reste cependant relativement simple dans les métiers de l'eau où compacité et polyvalence s'imposent. « Aujourd'hui, on propose de plus en plus de servomoteurs dotés de commandes électroniques intégrées, souligne Stéphanie Vachet, Bayard. Il n'est plus forcément nécessaire de prévoir d’armoire électrique à côté de la vanne à motoriser. Les coûts de main-d’œuvre, de conception et d’installation s’en trouvent réduits ».
Du coup, les besoins, en termes de régulation se développent. À côté des fonctions usuelles telles que le contrôle de pression amont ou aval, le contrôle de niveau, l’anti-retour ou la commande à distance, les exploitants éprouvent le besoin d'exercer un contrôle beaucoup plus fin sur leurs réseaux.
L’irruption de l’électronique dans le monde très hydraulique des vannes de régulation permet également de satisfaire un nombre de besoins croissant.
« Notre vanne de régulation, dotée du système ECO2001, est un outil très précieux en matière de détection des fuites, souligne ainsi Carlos Villar chez Saint-Gobain PAM. Un programmateur associé à deux vannes de pilotage permet de programmer deux périodes (jours, semaine, ...) durant lesquelles les conditions hydrauliques peuvent être modifiées. On peut, par exemple, utiliser la fonction autonome et temporisée dans les périodes de basse pression dans les heures de faible consommation (nuit, samedi et dimanche...) et réduire ainsi substantiellement le volume des fuites sur le réseau. On peut aussi, à proximité de sites industriels, changer le débit entre le jour et la nuit pour assurer la continuité sur le réseau principal. De nombreuses fonctionnalités sont possibles, en termes de régulation ».
Chez Cla-Val, la série E-line permet d’ajouter aux vannes de régulation des composants électroniques spécifiques tels que des commandes ou moteurs programmables qui élargissent considérablement le champ d’application hydraulique usuel des vannes tout en permettant son intégration dans un système de télégestion ou de supervision. Le fait que le capteur soit autonome par rapport à l’électronique permet d’élargir le choix et de s’adapter à la plupart des besoins et des cas de figure.
Chez Bayard, le système Hydrobloc associe une vanne de base avec des pilotes spécifiques et évolutifs. Le concept permet de maîtriser la pression, le débit et le niveau en fonction des besoins et de leurs évolutions. Il peut également permettre de contrôler une station de pompage, voire un réseau complet.
La business line Valve Controls de Metso a, de son côté, récemment ouvert la commercialisation de ses produits aux distributeurs, équipementiers et confrères vanniers. La ligne de produits met l'accent sur les produits “smart” destinés au positionnement des vannes pneumatiques dans les secteurs historiques de Metso (pâte et papier, oil & gas) mais depuis plusieurs mois également dans de nouveaux secteurs tels l’eau, la pharmacie, la chimie et l’agroalimentaire. Les positionneurs numériques de vannes se déclinent dans plusieurs variantes de diagnostics, de la plus simple à la plus avancée (ND7 aux diagnostics basics, ND9 dit “full diagnostics”). Petit nouveau de la gamme ND, le positionneur NDX va être officiellement lancé fin d’année 2015. Il équipera les vannes linéaires dans un premier temps et s'adresse principalement aux vanniers et distributeurs désireux d’accroître leur offre de positionneurs à un prix attractif.
L’essor des NTIC, la possibilité de se reposer sur des batteries longue durée, voire de recourir à l’énergie solaire ou encore à des dispositifs tels que l'e-Power de Cla-Val qui consiste à se servir de l'eau qui traverse les pilotes des vannes comme force motrice pour générer un courant susceptible d’alimenter localement l’électronique, permet de satisfaire de nouveaux besoins.
La vanne entièrement hydraulique, capable de se passer d’électro-
nique et d’énergie existe cependant. VAG Armaturen vient ainsi de développer une vanne de régulation annulaire dotée d'un actionneur hydraulique autonome. Elle est testée depuis quelques mois en Italie. Cla-Val a développé de son côté une vanne entièrement hydraulique qui fonctionne par exemple à St Leu à la Réunion, dans le Morbihan à Sarzeau, ainsi qu’en Suisse et en Grande-Bretagne.
Au-delà de l’aspect contrôle-commande, l'innovation concerne également la capacité de la vanne à communiquer. « La vanne doit être de plus en plus intelligente et autonome. Elle doit accompagner l'évolution vers des réseaux intelligents et sécurisés », souligne Renaud Dumoulin chez VAG France. « On peut aujourd’hui greffer de l'intelligence sur de nombreux produits, confirme Stéphanie Vachet chez Bayard. Les finalités sont diverses : géolocalisation, gestion patrimoniale, lutte contre la fraude, surveillance des puisages, optimisation des rendements, le Smart gagne le monde des vannes et robinets ».
Gemü a ainsi développé Conexo®, une technologie qui permet d’optimiser la traçabilité et la maintenance de l'ensemble des composants de la vanne. Ceux-ci intègrent une puce RFID qui transmet toutes les informations d’identification du corps de vannes, de l'actionneur et de la membrane. Cette dernière renvoie en plus des données d’identification, le nombre de cycles réalisés permettant ainsi de définir son niveau d’usure. Ces informations sont accessibles par simple contact avec un lecteur RFID se présentant sous la forme d'un stylo qui renvoie lui-même ces informations à un appareil connecté (tablette ou smartphone) via Bluetooth. Conexo® intègre également une application dédiée qui permet de stocker, exploiter et archiver les informations recueillies. Il devient ainsi possible de disposer en temps réel de toutes les informations liées à une vanne telles que le numéro de série, la photo de la vanne, les certificats de conformité, la documentation technique spécifique, l’historique d’entretien ainsi que les relevés de contrôle.