Your browser does not support JavaScript!

Assainissement non collectif : La diversité des filières : une solution pour chaque projet

30 mars 2017 Paru dans le N°400 à la page 79 ( mots)
Rédigé par : Jérémie STEININGER de IFAA

Surface dédiée à l’assainissement, aptitude du sol à traiter et à évacuer les eaux traitées, consommation électrique, entretien… Le futur utilisateur d’un assainissement non collectif doit prendre en compte tous les paramètres inhérents au choix de son installation, afin d’être en situation de comparer les différentes solutions techniques d’ANC envisageables. Explications.

Toute habitation produit des eaux usées qui doivent être traitées par un dispositif d’assainissement. L’Assainissement Non Collectif (ANC) est reconnu comme une solution d’épuration à part entière, efficace et pérenne. Cette solution concerne 20 % de la population, sa mise en œuvre est validée dans le cadre du zonage d’assainissement de la collectivité.

Quel qu’il soit, le mode d’assainissement a un coût, récapitulé ci-dessous par un tableau de synthèse des différents postes de dépenses :

L’arrêté du 7 septembre 2009 modifié (en 2012), a précisé que les eaux usées domestiques peuvent être traitées par le sol en place, un massif reconstitué ou une filière agréée. Cette diversité de possibilités de filières permet de disposer d’un choix de solutions d’assainissement, pouvant répondre à tous les cas rencontrés. Le choix final du dispositif d’ANC revient au propriétaire, maître d’ouvrage de l’installation. Mais quelles sont les réelles attentes des usagers ?

L’assainissement étant obligatoire, le futur utilisateur doit prendre en compte tous les paramètres nécessaires au choix de son installation, afin d’être en situation de comparer les différentes solutions techniques d’ANC envisageables. Il doit considérer ses préférences ainsi que les contraintes réglementaires, celles liées à la parcelle et/ou à l’environnement : nombre de pièces principales de l’habitation, superficie disponible pour l’installation d’ANC, fréquence d’occupation (principale ou secondaire), contraintes de la parcelle (zone de rejet à usage sensible, présence de nappe phréatique, terrain imperméable…), etc.

En ce qui concerne les filières, hormis le coût, il devra s’interroger sur leur emprise au sol, leurs modalités d’entretien et leur durée de vie, notamment les coûts liés au fonctionnement (opérations d’entretien dont la vidange, maintenance, consommation électrique, ...) sur au moins 15 ans.

En effet, le prix n’est pas le seul critère de choix d’une solution d’assainissement non collectif. Trois grandes familles de critères sont à prendre en compte pour choisir une installation d’assainissement non collectif :

  • • Faisabilité liée à l’habitation,
  • • Faisabilité liée à la parcelle,
  • • Caractérisation des filières.

L’éventail des solutions techniques disponibles permet de répondre aux différents cas rencontrés, chaque solution pouvant présenter avantages et/ou inconvénients. En amont de toute rencontre avec un concepteur ou un installateur, le particulier devra donc se poser certaines questions déterminantes, préalables à tout choix de solution d’assainissement. Les différents critères de caractérisation du projet d’assainissement sont présentés dans un tableau en fin d’article.

Nous reprenons ci-après un éclairage sur quelques critères importants appliqués aux différentes filières d’assainissement.

Surface dédiée à l’assainissement

L’assainissement de l’habitation est obligatoire et doit être considéré comme prioritaire dans l’aménagement de la parcelle. Une partie du terrain doit être spécifiquement dédiée à cette fonction. Il faudra également prendre en compte et vérifier la compatibilité des projets d’aménagement (piscine, garage, aire de jeu, terrasse, …) et de l’existant (végétation, puits privés, limites de propriété, …) avec le choix de la filière.

Aptitude du sol à traiter

L’investigation du sol sur sa texture, structure, perméabilité, présence de nappe, … permet de déterminer le potentiel de ce sol à être utilisé pour le traitement et à éviter toute stagnation ou résurgence en surface des eaux traitées.

Aptitude du sol à l’évacuation des eaux traitées

Dans la mesure où l’investigation du sol (texture, structure, perméabilité, …) le permet, la réglementation nationale relative à l’ANC privilégie l’infiltration des eaux traitées à la parcelle et l’irrigation de végétaux non destinés à la consommation humaine.

L’étude à la parcelle permet d’agréger les différents critères nécessaires au choix final du particulier dans sa solution d’assainissement. Elle nécessite l’intervention d’une personne compétente disposant des connaissances et du matériel adaptés.

C’est à ce titre, que l’IFAA, Syndicat des Professionnels de l’Assainissement Non Collectif, défend la notion d’une étude de conception obligatoire, réalisée par un bureau d’études disposant d’une assurance décennale :

L’étude de conception doit contenir (cf. figure) :

  • • Comparatif entre les différentes solutions techniques d’ANC possibles et/ou envisagées,
  • • Priorité à l’infiltration des eaux usées traitées.

Consommation électrique

Certains dispositifs (apport d’oxygène, pompe d’injection) nécessitent un branchement électrique et consomment donc de l’énergie.

Selon la configuration de la parcelle, un poste de relevage peut être requis, quelle que soit la filière choisie. Il devra alors être pris en compte dans la consommation électrique.

Entretien

Comme tout équipement de la vie courante (véhicule, chaudière, lave-vaisselle, …), une installation d’ANC doit être entretenue pour fonctionner efficacement. Si certaines installations nécessitent peu d’intervention, d’autres requièrent un entretien plus régulier : remplacement des consommables (pièces d’usures), réglages électromécaniques, scarification du média, coupe des végétaux… Cet entretien peut nécessiter le recours à une personne compétente. Pour certaines installations, la mise en place d’un contrat d’entretien peut se révéler nécessaire pour la pérennité des performances de l’installation ainsi que pour le maintien des garanties du fabricant.

Comparatif entre les différentes solutions techniques d’ANC possibles et/ou envisagées.

Tout dispositif d’assainissement produit des matières de vidange qui devront être extraites de façon régulière par une personne agréée. Cette fréquence varie suivant l’usage, le type de dispositif et la taille du compartiment de stockage de ces boues (% du volume). Elle peut s’échelonner de plusieurs interventions par an, à une intervention tous les 4-5 ans, voire moins.


Nous devons maintenant mener une réflexion sur une meilleure adaptabilité du produit aux utilisateurs (le niveau de rusticité minimal du dispositif, par exemple). Ainsi pourrions-nous introduire une notion nouvelle d’« ergonomie » du système, au sens où il pourrait être utilisé avec le maximum de confort, de sécurité et d’efficacité par le plus grand nombre.

C’est à ce titre que l’IFAA, Syndicat des Professionnels de l’Assainissement Non Collectif, défend la notion de « produit adapté », au travers de la proposition suivante de modification de la réglementation :

La condition d’agrément de toute filière d’ANC doit être l’absence de vidange (boues, flottants, …) pendant toute la période d’essai du marquage CE ou du protocole de l’arrêté.

Afin de préparer son choix, le particulier pourra utiliser une grille à compléter reprenant les points essentiels dans sa prise de décision. En voici ci-dessous un exemple









Cet article est réservé aux abonnés, pour lire l'article en entier abonnez vous ou achetez le
Acheter cet article Voir les abonnements
Entreprises liées
Contenus liés