Le groupe français a remporté un contrat de 34 M$ auprès de la SFPUC pour transformer la plus grande station de traitement des eaux usées de la ville californienne en un site de production d'énergie renouvelable, décarbonée et locale.
De nombreuses collectivités locales et industriels s’intéressent aujourd’hui à la valorisation de leurs déchets et, notamment, de leurs eaux usées. En remportant un contrat d’un montant de 34 millions de dollars américains auprès de la Commission des services publics de San Francisco (San Francisco Public Utilities Commission ou SFPUC), le groupe français Veolia, à travers sa division Water Technologies & Solutions, a démontré qu’il est possible de transformer la plus grande station de traitement des eaux usées de la ville californienne (États-Unis) en un site de production d'énergie renouvelable.
Construite en 1952, la station d'épuration (STEP) Southeast fait en effet l'objet d'une modernisation d’un montant de 3 milliards de dollars américains afin de convertir les sous-produits des eaux usées en énergie renouvelable, décarbonée et locale au profit des communautés locales. La station d’épuration traite environ 80 % des eaux pluviales et des eaux usées combinées de la ville, ce qui représente un débit moyen par temps sec de 170 300 m3 par jour.
Au cœur de l’installation se trouvera la technologie d’épuration du biogaz MemGas de Veolia. Cette dernière met en œuvre un procédé avancé de séparation membranaire en trois étapes pour transformer le biogaz en biométhane de haute qualité. La première étape consiste en un prétraitement du biogaz visant à éliminer les composants indésirables, notamment le sulfure d'hydrogène (H2S) et les composés organiques volatils (COV). Le gaz est ensuite comprimé avant d’être acheminé à travers des membranes de séparation haute pression, intégrées dans des cartouches cylindriques.
Une valorisation totale du biogaz
Cette technologie éprouvée permet d’atteindre des performances avec un rendement en méthane dépassant 99 %, tout en maintenant une consommation énergétique optimisée comprise entre 0,3 et 0,4 kWh par mètre cube de biogaz brut. Le système présente également l’avantage de fonctionner sans produits chimiques, ni consommation d’eau, et il peut traiter des débits allant de 30 à 10 000 Nm3/h de biogaz brut, ce qui en fait une solution à la fois écologique et hautement performante.
Dans le cas de la station d'épuration Southeast, la technologie MemGas convertira le biogaz brut issu du processus de digestion anaérobie de l’usine en gaz naturel renouvelable et utilisable par le réseau urbain. Ce biométhane sera prêt à être injecté dans le réseau de Pacific Gas & Electric. La valorisation totale du biogaz produira, à pleine capacité, suffisamment d’énergie pour couvrir l’équivalent de la consommation d’environ 3 800 foyers (soit une production de 68 GWh/an).
« Ce projet emblématique, dont la mise en service est prévue d’ici juin 2027, démontre comment les villes peuvent créer de véritables systèmes circulaires qui non seulement répondent aux critères de performance, mais génèrent aussi de l’énergie propre et renouvelable à partir de ce qui était autrefois considéré comme un déchet », souligne Anne Le Guennec, directrice de la zone Technologies de l’eau mondiales chez Veolia. L’initiative devrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 31 000 tonnes métriques d’équivalent CO2 par an, démontrant ainsi que protection de l’environnement et performance opérationnelle sont compatibles.