Le projet qui fait intervenir la jeune pousse EOMAP, l’Ifremer et Xylem met en évidence l’importance des technologies de pointe dans la préservation des écosystèmes marins et la sauvegarde des ressources en eau.
La protection des ressources côtières et des écosystèmes marins exige des données précises, à jour et capables d’évoluer avec les besoins. À Toulon (Var), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) vient de mener une expérimentation menée en collaboration avec Xylem et la jeune pousse allemande EOMAP[1]. Ce projet pilote vise à tester une solution innovante de télédétection, combinant imagerie satellite, intelligence artificielle (IA) et capteurs pour surveiller la qualité des eaux côtières à Toulon et contribuer à une gestion durable des ressources en eau.
Dans le cadre de cette collaboration, l’Ifremer est le porteur scientifique du projet, Xylem, à l’initiative du partenariat, a fourni des capteurs in situ et la bouée, et EOMAP, qui est accompagné depuis 2022 par le programme mondial Innovation Lab de Xylem, a développé la plateforme de traitement et visualisation des données satellites, une plateforme SaaS (Software-as-a-Service) ne nécessitant aucune infrastructure lourde à déployer.
Pendant deux mois, d’octobre à novembre 2023, les données collectées par l’application web EOAPP de la start-up ont été comparées aux mesures in situ fournies par la bouée autonome YSI DB600, équipée d’une sonde multiparamètres YSI EXO3S, de Xylem, en s’appuyant sur plusieurs indicateurs clés, comme la chlorophylle, la matière organique dissoute, la turbidité, la température de surface, la matière en suspension (MES), la conductivité, la salinité, etc. La sonde était également équipée d’un balai automatique (wiper) et d’une protection antifouling pour réduire l’encrassement biologique en milieu marin et garantir la fiabilité des mesures.
Vers une surveillance plus accessible et plus efficace
Les premiers résultats sont très positifs : « En combinant la précision des capteurs de surveillance in situ à la couverture étendue de l’imagerie satellite grâce à l’IA d’EOMAP, on dépasse les limites techniques de chaque méthode. Cette expérimentation ouvre de nouvelles perspectives pour une surveillance des milieux aquatiques plus “intelligente”, plus accessible et plus efficace », affirme Christophe Brach-Papa, responsable du laboratoire Environnement Ressources Provence-Azur-Corse de l’Ifremer.
« En reliant en continu les données de nos capteurs aux analyses issues de l’imagerie satellite, nous pouvons suivre l’évolution des écosystèmes marins avec une précision et une réactivité inédites. Notre fournissons des outils numériques qui donnent aux équipes scientifiques et aux acteurs publics les moyens d’anticiper les changements, d’adapter leurs actions et de renforcer durablement la protection de nos ressources en eau », précise Victor Philippon, responsable Solutions digitales chez Xylem.
Fort du succès de ce projet pilote, l’Ifremer et le fabricant étudient la possibilité de nouveaux projets en France exploitant la plateforme EOAPP. Cette approche pourrait devenir un complément stratégique aux méthodes de suivi traditionnelles, notamment dans les zones difficiles d’accès ou nécessitant une surveillance à grande échelle.
[1] La start-up est spécialisée dans l’analyse de données satellitaires appliquées aux milieux aquatiques.

