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Acceptabilité sociale : tout dépend du site qui héberge le méthaniseur

29 mai 2020 Paru dans le N°432 à la page 108 Dans le dossier : Méthanisation des eaux usées et des boues : état des lieux ( mots)
A tort ou à raison, les stations d’épuration sont parfois perçues comme une source éventuelle de nuisances. En réalité, la mise en place d’une installation de méthanisation anaérobie sur une station d’épuration a plutôt comme conséquence de réduire les nuisances. « On aura moins de boues, donc moins de camions, moins d’odeurs car la technologie permet de modifier les propriétés des boues, notamment leurs qualités olfactives. Et donc en termes d’acceptabilité sociale, des installations réalisées avec études d’impacts et démarches pour intégrer l’environnement et le voisinage, se réalisent plus facilement sur des stations d’épuration que sur des sites qui ne sont pas industriels et qui vont créer des odeurs, des camions, des mouvements. La méthanisation est plutôt vue positivement » se félicite Vincent Chevalier chez Veolia. « Le fait que l’on soit dans un environnement industriel où la maîtrise de la sécurité est au cœur de nos process, facilite du coup forcément l’acceptabilité sociale. Techniquement, le vrai verrou à lever est de donner des règles du jeu pérennes dans le temps. Les réflexions autour de la réduction du tarif d’achat, qui ne concerne pas pour l’instant les stations d’épuration urbaines et industrielles, créent de l’incertitude auprès des collectivités ».
La communication reste un point clé. « Il subsiste un déficit de communication auprès du grand public à qui l’on n’explique pas assez la nécessité, à l’échelle nationale, de recourir massivement à la méthanisation pour réduire notre dépendance par rapport aux énergies fossiles, regrette Nabil Mabrouk chez John Cokerill Proserpol. En Allemagne, ou la pédagogie a été mieux faite, on n’observe pas du tout les mêmes réticences ».
Philippe Spannagel, Groupe Keon, constate également une baisse de l’acceptabilité sociale même si le groupe n’en a pas directement souffert sur ces projets. « Il faut communiquer davantage, anticiper les signaux faibles et prendre en compte l’ensemble des points de vue qui s’expriment. Mais c’est vrai que le nombre des recours tend à augmenter, ce qui, malheureusement, allonge un peu plus encore les procédures d’émergence de certains dossiers ».
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