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Entreprises

[ Parole d’experts ] Récupération des eaux pluviales, un enjeu environnemental, une manne pour les particuliers par Nicolas Vollerin, directeur Technique & Communication de Polieco France et Cédric Fontaine, dirigeant de Fontaine Ingénierie.

28 septembre 2021 Paru dans le N°445 à la page 28 ( mots)
© Polieco

La récupération des eaux de pluie est une tendance forte pour les bâtiments tertiaires et industriels et pourrait devenir une obligation pour les constructions neuves des particuliers dès 2023. En effet, la loi n° 2020-105 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire prévoit, dans son article 70, d’ajouter un alinéa de l’article L. 111-9 du code de la construction et de l’habitation portant sur l’équipement des constructions neuves en dispositifs de récupération des eaux de pluie. Dès aujourd’hui, des solutions existent, permettant aux particuliers de s’équiper pour mieux gérer la ressource eau et maîtriser leur consommation.

Les 2es Assises de l’eau organisées par le gouvernement en 2018-2019 ont abouti à l’objectif de tripler les volumes d’eaux non conventionnelles réutilisées d’ici à 2025, parmi lesquelles les eaux de pluie, dont la récupération est peu développée en France. L’enjeu est double. Il s’agit d’éviter de pomper de l’eau dans la nappe phréatique, toute goutte d’eau récupérée étant une goutte d’eau économisée. Il s’agit également de limiter le volume d’eau rejeté dans les réseaux qui ne sont généralement pas dimensionnés pour absorber des surplus trop importants lors d’épisodes pluvieux. En ville 1 goutte d’eau sur 2 ruisselle, contre 1 sur 10 en campagne en moyenne. Les intempéries récentes montrent à quel point l’imperméabilisation des sols, la maîtrise de l’écoulement et du ruissellement des eaux pluviales sont des sujets cruciaux pour les collectivités.

L’évolution des réglementations va dans ce sens : la loi Climat impose par exemple aux grandes surfaces de distribution l’installation de toitures végétalisées et l’interdiction d’utiliser l’eau de ville pour les arroser, et le particulier est désormais en ligne de mire. Quelques solutions sont déjà adaptées à leur usage : des bacs de récupération d’eau de pluie de 300 à 1 000 litres, essentiellement utilisés pour l’arrosage des jardins, des cuves de 2 000 à 5 000 litres dédiées à l’alimentation des toilettes et lave-linges avec l’eau de pluie, associés à des gestionnaires d’eau de pluie qui basculent sur l’eau de ville en cas de sécheresse.

Concernant la gestion des eaux pluviales à la parcelle, la nature des sols et le climat étant différents d’une région à l’autre, il n’existe pas de règle nationale même si l’ensemble des réglementations tendent ers une gestion plus proche du cycle naturel de l’eau. En association avec la valorisation de l’eau de pluie, les solutions basées sur la nature qui privilégient l’infiltration et l’évapotranspiration des végétaux sont à favoriser. Les produits doivent donc être adaptés en fonction des besoins locaux.

À l’image de la solution modulaire TAMP’EAU de Polieco, ils présentent l’intérêt d’être « hybrides » en combinant à la fois une partie cuve qui sert à la récupération des eaux de pluie pour l’arrosage ou l’utilisation sanitaire, une zone de tamponnement des eaux en cas de surcharge, avant de les infiltrer dans le sol grâce à une partie drainante. Ces équipements permettent de respecter le principe d’abattement en vigueur dans certains PLU, comme celui de Paris ou de Lyon, qui imposent à toute construction neuve ou grosse rénovation de retenir sur la parcelle une lame d’eau de respectivement 8 et 15 mm, afin d’éviter l’engorgement du réseau collectif.

La gestion de l’eau à la parcelle est un enjeu d’avenir pour les collectivités et la planète

À l’heure où de plus en plus de réglementations rendent obligatoire l’installation d’une cuve de rétention et d’infiltration des eaux pluviales pour les constructions neuves des particuliers, la question du stockage mérite d’être posée, le surcoût à l’installation étant léger comparé à la rapidité du retour sur investissement. Car, au-delà de l’aspect économique, c’est bien l’enjeu environnemental qui doit primer. 

L’eau de pluie est une ressource précieuse : naturelle, renouvelable et gratuite, elle contribue lorsqu’elle est bien gérée à favoriser la végétalisation, la biodiversité et à lutter contre le réchauffement climatique. Pourquoi s’en priver ?

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