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Global Industrie, des capacités nouvelles pour le domaine de l’eau

21 mars 2023 Paru dans le N°460 à la page 24 ( mots)
© Global Industrie

L'événement a attiré tout l’écosystème industriel. Quelques 2500 exposants ont dévoilé à Global Industrie ce qui mobilise l’industrie aujourd’hui dans ses différents métiers, notamment l’optimisation des structures de données pour les rendre plus accessibles et donc mieux exploitables. Rencontrées sur place, Qualisteo, Ilee, 2Gi Technologie et InouID dévoilent leur solution pour le domaine de l’eau…. Et leur intention de lui offrir des capacités nouvelles grâce à leur esprit start-up et la diversité des projets qu’elles développent.

Décarbonation et flambée des prix du kWh obligent, la performance énergétique est devenue l’alpha et l’omega de toute activité industrielle. Alors pas question pour Elodie Bondi, directrice générale de Qualisteo de se passer du domaine de l’eau. « Avant la crise énergétique et l’augmentation du prix du kWh, on visait surtout les gros sites industriels et les grosses stations d’épuration car les temps de retour sur investissement étaient trop longs pour les petites unités de traitement. Mais avec l’augmentation des prix de l’énergie, il n’y a plus aucune STEP pour lesquels le ROI de notre accompagnement n’est pas intéressant »

Basée à Nice, la start-up qui n’en n’est plus une, veut être un nouveau champion dans le domaine de l’optimisation énergétique en tirant parti de son expertise dans la mesure et dans la fabrication de compteurs innovants. « Nous sommes des experts de la mesure et nous croyons fermement que l’on ne peut réduire que ce que l’on mesure » affirme la directrice générale. Ainsi Qualisteo construit son offre autour de la station de mesure Lynx² et d'une plateforme de management de l’énergie adaptée à l'objectif de performance énergétique du site étudié. « Installés sous tension, sans coupure ni perturbation de process en quelques jours, nos compteurs permettent de faire un mapping extrêmement précis des consommations électriques des disjoncteurs dans tous les types de bâtiments. Véritable concentrateur multi-énergie, le boitier de mesure peut centraliser jusqu’à 128 entrées de comptage ce qui rend le système complétement démultipliable et fonctionnel dans des environnements perturbés. Au travers les indicateurs de performance énergétique corrigés des facteurs d’usage influents du site, nous mettons en place des API de récupération de données permettant de suivre les consommations en temps réel, d’alerter en cas de dérive de consommation et ainsi de monitorer les performances du site. En moyenne, nos clients font 10% d’économie et obtiennent un ROI de moins de 6 mois » insiste Elodie Bondi.

L’accompagnement de Qualisteo ne se limite pas à l’identification des gisements d’économie. Par leur connaissance approfondie des consommations du site, les Energy Managers accompagnent également les clients dans la renégociation de leur contrat d’achat d’électricité, la mise en place de solution d’effacement voire le dimensionnement de centrale d’autoconsommation solaire.

Certes, il a fallu 10 années de recherche et développement à Qualisteo pour développer son programme EVA dédié au déploiement d’une solution d’efficacité énergétique à grande échelle qui a été financé par l’Union Européenne et la Région Sud. Mais même si l’entreprise a remporté plusieurs prix européens de l'innovation et est devenue en 10 ans une référence sur le marché de l'efficacité énergétique, elle n’en a pas pour autant chambouler son modèle de fonctionnement. « On fait toujours de la R&D mais plus de POC (Proof of concept), sourit Elodie Bondi. Nous maximisons maintenant nos technologies en collaborant avec tous les secteurs industriels qui sont très complémentaires parmi nos partenaires. Nous avons des contrats avec des acteurs majeurs comme Suez et Veolia. Nous discutons également avec plusieurs régies et métropoles qui voient clairement les avantages de notre solution dans le contexte énergétique actuel ». 

Traquer les défauts

A l’origine, en 2019, la société Ilee, spécialisée dans l’inspection visuelle par Intelligence Artificielle traquait les défauts des infrastructures béton, plateformes offshores et routes. Sa première expérience opérationnelle s’est déroulée avec Colas. Elle avait pour but d’analyser l’adhérence des infrastructures routières à l'aide de la digitalisation des inspections visuelles pour établir une mesure fidèle de l'adhérence (PMT) d'une route. « Nous commercialisons différentes briques de services d'analyse d'infrastructure qui vont de la brique adhérence sur route à l’analyse de rouille en passant par la détection de fissure. Notre technologie est capable de comprendre tous les défauts et déformations des secteurs du génie civil, de l’énergie et de l’industrie tout en conservant la précision d'un expert métier » détaille David Benoot, fondateur et CEO de la société.

Disponible directement en SAAS et également embarquée, la plateforme d’assistance visuelle Ilee est facile à intégrer et à utiliser en API. Elle fournit aux clients une analyse complète des flux photos et vidéos générés lors d’inspections assortis des résultats traduits sous forme de rapports offrant ainsi une vue cohérente des défauts afin de se projeter, d’anticiper et de réduire le risque de défaillance de l'infrastructure. A la clé, une réduction estimée des coûts de 50% et une diminution des émissions de CO2 de 50% comparée à une inspection sans analyse automatisée, souligne David Bennot.

Ilee s’intéresse également à l’activité Transport d’eau et a mis en place pour le compte d’un service d’assainissement un assistant virtuel qui automatise la détection des défauts dans les réseaux d’assainissement. « Les quantités de défauts que nous avons analysés nous permettent d’identifier déjà de nombreux critères permettant d’automatiser une partie du rapport d’inspection. Nous avons traité des téraoctets de données de photos et de vidéos qui pourraient être enrichies de données de télérelèves. Pour disposer d’indicateurs encore plus performants, nous avons lancé un démonstrateur, aujourd’hui utilisé par des acteurs majeurs du domaine de l’assainissement, et initié les premiers tests. Notre objectif est clair : détecter les défauts qui correspondent à 70% des problèmes critiques identifiés par les services d’inspection. Soit plus de 20 » analyse Sébastien Cursolle, co-fondateur et directeur général de la société.

Observant dans le domaine de l’assainissement qu’il y a de la place sur l’usage des défauts mais pas d’opérateur en France, l’idée d’Ilee est de s’inscrire dès à présent dans des partenariats de long terme avec les opérateurs. « Les premiers partenariats ont validé la récupération des données ce qui nous a permis de confronter les situations et valider notre modèle. Aujourd’hui nous devons récolter des données supplémentaires pour continuer à augmenter la capacité de détection de notre technologie et ainsi permettre aux opérateurs d’optimiser les coûts d’inspection ITV et de réduire leur temps d’analyse » précise David Benoot

Coopérer en mode horizontal

Intervenir dès les prémices d’un projet de digitalisation, développer des interfaces métier agiles, accompagner dans la rédaction des cahier des charges, apporter des solutions conjuguant hardware et maîtrise des processus IoT ou encore assurer le pilotage d’astreinte informatique de sites, ce sont autant de collaborations que 2GI Technologie, en tant qu’intégrateur, propose aux différents secteurs industriels. « La collecte et l'analyse des données influencent tous les secteurs de l'industrie car elles représentent des leviers de performance et de compétitivité forts notamment pour prendre part à la lutte contre le réchauffement climatique, introduit Guillaume Gimenez, son gérant.

Convaincu que la valeur ajoutée d’un système passe par l’intégration des systèmes, Guillaume Gimenez a pris à bras le corps le développement des compétences de ses équipes dans les systèmes SCADA, MES, IIoT, ainsi que dans les solutions d’infogérance d’infrastructures clients car il considère qu’il a une carte à jouer en termes d’accompagnement des activités industrielles et du domaine de l’eau plus spécifiquement.

Créée en 2002 à Martigues, la société connaît bien les attentes du secteur puisqu’elle a construit et développé en 2008 un système d’hypervision centralisé sur le logiciel Panorama E² de Codra pour la Société des Eaux de Marseille (SEM). Le message à l’époque comme aujourd’hui est clair : le centre de télégestion constituant le maillon central du dispositif de sécurité de l’approvisionnement en eau de la région provençale, il s’agit d’assurer l’intégrité du système de manière pérenne. « Il est donc du rôle de 2GI Technologie de rendre ce parc de sites de quelques 800 000 données, pérenne et évolutif. Doté d’un système de supervision haut de gamme, le logiciel que nous gérons permet de contextualiser les données de surveillance de réseau pour développer des applications purement métier et créer un véritable data lake qui consolide et optimise les architectures de données afin d’offrir à la SEM le système décisionnel le plus mature possible ».

2Gi Technologie est également un contributeur historique aux solutions de télégestion de la régie des Eaux de Briançon et entend maximiser les synergies avec ses partenaires en s’appuyant sur les solutions logicielles Topkapi d’Areal, Panorama de Codra et Ignition qui permettent de créer des architectures avancées et personnalisées. « En interne comme en externe, avec nos clients comme avec nos partenaires, nous travaillons de manière horizontale. C’est une manière moderne, flexible et très complémentaire de s’adapter à la diversité des projets dans les domaines de l’industrie de l’énergie, l’environnement et l’eau naturellement pour améliorer leur ROI » conclut Guillaume Gimenez.

OT versus IoT

L’industrie change d'époque, tous les métiers vont se transformer. Le domaine de l’eau, aussi. Il se familiarise avec l'IoT pour la récupération des données, et leur valorisation. Il reconsidère l’enjeux cybersécurité, il recherche l’accès en temps réel à des données fiables et ultra-locales grâce à des systèmes de supervision distants. La prise de décision est ainsi rapide et fiable.

Cela donne toutes ces chances à InouID, dont la présidente Nicole Briand est ingénieure en génie des procédés, spécialiste des installations industrielles, et à son co-président, Didier Briand, spécialiste de la mesure, de répondre aux besoins du domaine. Lauréate de challenges numériques 4.0 sur les mesures de polluants, Programmes Européeens H2020 IoT4 Industry pour la marine, et de monitoring distant de process et d’équipements notamment, « InouID, c’est avant tout une équipe convaincue qu’il faut embarquer tout le monde tout en gardant les pieds sur terre. Nous nous engageons avec les équipes à résoudre leurs problèmes opérationnels (Operational Technology-OT) grâce aux données récupérées ( technologie IoT ) et en mettant à leur disposition l’outil métier issus de la valorisation des données (Information technologies -IT). En conservant les compétences métiers tout en se basant en temps réel sur les analyses de données automatisées, l’unité de production progresse en efficacité » analyse la dirigeante. L’objectif étant d’apporter une connectivité transversale de tous les systèmes… en co-construction.

« Nous créons et intégrons en mode agile des systèmes évolutifs, intuitifs, qui doivent permettre d’opérer les transitions, favoriser les bascules, avec un ROI rapide » poursuit Didier Briand. Au centre du dispositif INOUivision™ 4.0 est disponible en mode local, multisites ou en mode SaaS (cloud). Bien plus qu’un SCADA c’est un nouveau business model pour le CEO. « Son objectif est de faciliter l’utilisation métier quelle que soit l’origine de la donnée (automate, PLC, capteurs, machines industrielles, robots, logiciels) et de structurer les process et équipements sur une arborescence personnalisée dans la vision de l’opérateur et du business de demain ».

Crée en 2017, InouID est une startup familiale Lyonnaise, qui intervient dans les secteurs à impact, de la qualité de l’air et de la mobilité bas carbone, de l’efficacité des process industriels. InouID souhaite renforcer son action dans le domaine de l’eau qui se trouve à la croisée d’un large éventail d’enjeux et de nouvelles vulnérabilités. « Être InouID, c’est soutenir un modèle de transformation vertueux. Pour y parvenir, nous devons être à l'écoute des attentes des équipes et de l’environnement afin de pouvoir les conseiller, les accompagner au mieux dans le déploiement 4.0. Notre objectif est d'être sur la même longueur d'onde et de fédérer autour d’elles toutes les compétences clé pour faciliter leur transition », confirme Didier Briand. Labelisée pour son accompagnement Industrie du Futur par la région Auvergne-Rhône-Alpes, InouID offre à la clé les financements et subventions correspondants.

Pascale Meeschaert

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