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Entreprises

Choquenet, la 4ème génération

04 février 2021 Paru dans le N°439 à la page 16 ( mots)

Depuis 4 générations, la société des « Fabrication et Ateliers Lucien CHOQUENET » accorde une priorité au long terme plutôt qu’au court terme, à la robustesse de ses équipements, à la compétence de ses équipes et à l’investissement en R&D. Cette pérennité ne pourrait pas se réaliser sans son secret de fabrication, la culture familiale et le dialogue transparent avec les acteurs, qu’ils soient internes ou externes. Entretien avec Laurie Choquenet, directeur général de Choquenet SAS.

L’eau, l’industrie, les nuisances : L’évolution du logo Choquenet introduit l’arrivée de la 4ème génération et marque la volonté de l’entreprise d’aller plus loin dans l’anticipation et la compréhension des besoins clients. Qu’est-ce qui motive ces évolutions ?

Laurie Choquenet : A l’heure où l’entreprise réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’export et emploie 75 collaborateurs à Chauny, dans les Hauts de France, garantir l’avenir de la société passe par l’organisation d’une stratégie de communication qui fasse connaître et reconnaître notre présence à l’international, et qui redynamise notre image sur le marché français. Pour le moment, cela passe par le logo et notre présence sur Linkedin. Mais au-delà des outils, cette démarche vise à donner une connaissance concrète des activités de l’entreprise, à assurer sa légitimité dans les domaines des eaux résiduaires urbaines et industrielles et à montrer que la 4ème génération introduit des changements en faveur de ses clients, tout en perpétuant les valeurs de l’entreprise.

EIN : Quels sont les changements structurants réalisés en interne ?

L.C : Les enjeux de coût sont sans équivoque. Ceux-ci sont d’autant plus importants que les conditions d’accès de nos produits aux STEP ont évolué fortement. Les exploitants attendent une certaine robustesse des filtres presse, mais dans ce domaine où la concurrence est de plus en plus présente, ils espèrent recevoir des équipements beaucoup moins chers qu’actuellement.

Si la force de la marque tient non seulement dans sa capacité à concevoir des filtres « à 5 pates » mais aussi dans la qualité des produits, pour reconquérir le marché des STEP que nous avons perdu, nous devons créer un produit d’entrée de gamme qui nous permette de vendre plus facilement à des coûts plus bas.

Nous avons donc beaucoup travaillé en interne sur le processus de fabrication et identifié les matières premières, les composants, les pièces structurelles sur lesquelles agir afin de faire évoluer le design en termes de qualité, de fiabilité, de coûts, et de maintenance.

Pour aller jusqu’au bout de la démarche, nous avons restructuré une direction des achats qui formalise l’expression de ces nouveaux besoins et rationnalisé notre panel de fournisseurs sur les postes de chaudronnerie. Nos fournisseurs se situent désormais en Europe de l’Est, en Italie, au Portugal et en Espagne. Les aspects achat, logistique et transit étant maintenant maîtrisés, nous pouvons agir sur les prix. Nous allons démarrer dans les 3 prochains mois les essais pilotes et pourrons lancer la nouvelle gamme de filtre presse en septembre 2021.

EIN : Quelles sont les priorités de Choquenet en matière de développement ?

L.C : L’objectif de l’entreprise est de doubler son chiffre d’affaire à horizon 5 ans. Pour ce faire, la stratégie d’entreprise doit être vertueuse de bout en bout. Elle doit nous permettre d’optimiser notre process de fabrication industrielle en agissant sur les coûts mais aussi en favorisant la création de nouveaux services après-vente qui répondent au plus près aux besoins des clients.

Notre organisation comporte aujourd’hui une faiblesse : alors que 20 % du CA provient du service pièces de rechanges, le SAV ne dépend toutefois que des sollicitations clients. Nous devons inverser la tendance, être proactifs, et impulser un réel suivi client en proposant des contrats de maintenance et le développement de service propres.

EIN : Comment l’entreprise organise-t-elle la transmission des savoir-faire ?

L.C : Ces dernières années, l’entreprise s’est beaucoup impliquée dans la construction d’un programme de transfert de compétences car notre pyramide des âges évolue et les besoins en expertise sont croissants. Pour sécuriser les savoir-faire dans un marché souvent en tension, on met énormément en avant les sachants, les personnels expérimentés et seniors sur tous les métiers en initiant des binômes sachant-apprenant pendant au moins 3 ans.

Je suis très fière de m’appuyer sur ces générations de sachants qui outre leur capacité à transmettre un volume d'informations important participent activement à l'efficacité de la démarche.

Le volontarisme et la détermination de chacun sont palpables dans l’entreprise. De l’avis des nouveaux entrants, une grande partie de son attractivité repose sur son caractère familial qui permet de s’engager plus efficacement dans la vie de l’entreprise et de tenir un langage de vérité avec ses parties prenantes.

Propos recueillis par Pascale Meeschaert

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