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LES SUBSTANCES PER- ET POLYFLUOROALKYLÉES (PFAS), UN SÉRIEUX PROBLÈME

23 février 2023 Paru dans le N°459 à la page 40 Dans le dossier : Sites et sols pollués : un contexte nouveau ( mots)

Ce sont des polluants «parfaits»: ubiquitaires, toxiques, persistants et très difficiles à traiter car leurs molécules sont très stables. Il existe plusieurs milliers de PFAS, dont certains extrêmement courants, utilisés par exemple pour stabiliser la mousse des extincteurs d’incendie ou fabriquer des vêtements de pluie, les premières poêles anti-adhésives, etc.

« La France est globalement en retard sur les Etats-Unis sur ce sujet. Les techniques actuelles, appliquées à quelques chantiers, se résument à du lavage des terres, et il faut traiter l’eau ensuite. Des tests sont effectués un peu partout » indique Annelise Gauthier, responsable du laboratoire Ginger T-Lab dédié aux essais de faisabilité de traitement du groupe Ginger. « Beaucoup de sociétés de travaux font des essais actuellement. Comme ce sont des molécules très difficiles à casser, cela se résume à passer les eaux de lavage sur du charbon actif. Le problème est que, une fois chargé en PFAS, le charbon n’est pas régénérable. Il faut le mettre en décharge, d’où un coût élevé. Il n’y a pas de solution de recyclage actuellement » complète Sylvain Petit (Ginger Burgeap). « Il existe quelques techniques de traitement d’eau de lavage mais rien qui fonctionne au stade industriel. Nous travaillons sur le développement de nouvelles technologies » affirme ainsi Christophe Chêne (Ortec Soleo). « Les seules solutions existantes actuellement reposent sur l’adsorption sur charbon actif. Ce n’est pas vraiment du traitement » confirme Arnault Perrault (Colas Environnement). Sa société s’est elle aussi lancée dans la recherche, participant au projet européen (H2020) Promisces, avec entre autres le BRGM. Lhotellier préfère capitaliser sur son unité Alizeo de lavage des terres (Alizay, Eure). « Nous lançons des études de caractérisation de certains sols pour voir si notre solution de lavage pourrait traiter ces polluants, et quelles incidences cela aura sur les eaux de lavage. Nous récoltons des échantillons, avons installé un pilote opérationnel et aurons rapidement un retour » affirme Julien Alix (Lhotellier). « Nous abordons cette problématique avec plusieurs chantiers de lavage de sols contaminés dont un de 6000 tonnes de terres traitées sur place, sur une zone d’entraînement à la lutte contre les incendies chez un client industriel. C’est une première en France. En Belgique, nous allons traiter 30 000 tonnes sur notre plateforme de Grimbergen. Nous sommes parmi les premiers en Europe à savoir traiter de telles quantités de sols » estime pour sa part Olivier Sibourg (Sarpi Remediation). HPC International, qui est spécialisé dans la gestion de polluants de la chimie spéciale, immobilise les PFAS dans les eaux souterraines et les aquifères via des injections colloïdales de certaines charbons actifs, et pour la dépollution des sols par le lavage in-situ via des nouveaux biopolymères protéiniques.

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