Comme le rappelle Daniel Pirodon, gérant d’Aquarem, « la canne d’aspiration incendie est un équipement stratégique et complémentaire de la Défense extérieure contre l’incendie (DECI) ».
Le cadre de la règlementation issue de la réforme DECI de 2015 préconise d’abord l’installation des points d’eau incendie (PEI) par ordre de préférence (extrait du Référentiel national de la défense extérieure contre l’incendie [RNDECI]). Dans le cadre d’une nouvelle installation pour la défense contre l’incendie, il est proposé les ouvrages suivants par ordre de préférence basée sur la rapidité de mise en œuvre et de pérennité de la ressource : les PEI normalisés (réseau d’adduction PI/BI) et les réseaux sous pression (zone industrielle, zone commerciale…), puis les PEI non normalisés.
Il s’agit soit d’une réserve fermée (souple ou rigide, aérienne ou non), avec dispositif d’aspiration, soit d’une réserve à l’air libre, avec ou sans puisard d’aspiration, soit d’un point d’eau naturel, avec aire d’aspiration aménagée. Quels que soient le type et la nature du point d’eau incendie (public ou privé), il y a lieu de solliciter, avant chaque implantation et par courrier, l’avis du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) avec un plan d’implantation et les caractéristiques techniques (hydrant de type poteau incendie, canne d’aspiration, réserve d’eau).
Lorsque l’aire d’aspiration comporte un dispositif fixe d’aspiration, celui-ci doit présenter les caractéristiques suivantes : un raccord symétrique placé entre 0,5 et 0,8 m au-dessus de l’aire d’aspiration, une canalisation rigide ou semi-rigide et une crépine sans clapet implantée au moins à 0,5 m du fond du bassin et à 0,3 m en dessous du niveau le plus bas du volume disponible. Dans le cas où plusieurs dispositifs similaires doivent être installés sur la même ressource, ils doivent être distants de 4 m au moins l’un de l’autre.
Chaque dispositif doit être régulièrement nettoyé et entretenu. Si cela ne peut être le cas il pourra être pivotant pour n’être immerge qu’en cas de besoin afin d’éviter l’envasement et le bouchage de la crépine, parce que l’équipement doit fonctionner en toutes circonstances. « Le design de l’équipement nécessite une expertise hydraulique – le fonctionnement par aspiration met en œuvre des phénomènes complexes en matière de d’écoulements des fluides (pertes de charge) – et une expertise élargie de la DECI (analyse des risques, conception des équipements, respects des règlements RDDECI et instructions des dossiers pour les SDIS) », explique Daniel Pirodon.