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Covid-19 : les boues non hygiénisées ne pourront plus être épandues

28 mai 2020 Paru dans le N°432 à la page 68 Dans le dossier : Le conditionnement, étape indispensable pour les boues d'épuration ( mots)
Saisie le 20 mars dernier par les ministères de l’agriculture et de la transition écologique pour évaluer en urgence les risques éventuels liés à l’épandage de boues d’épuration urbaines dans le contexte de leur contamination possible par le virus SARS-CoV-2, agent de la maladie Covid-19, l’ANSES a recommandé de ne pas épandre ces boues sans hygiénisation préalable.
En s’appuyant sur l’ensemble des données analysées et sur l’avis du HCSP du 17 mars et de l’OMS du 19 mars, l’ANSES a conclu que la contamination par le SARS-CoV-2 devrait être “faible à négligeable” dans les boues ayant subi un traitement hygiénisant. Elle a cependant préconisé un renforcement des contrôles de ces procédés pour s’assurer de leur effectivité en citant notamment l’enregistrement du suivi des températures dans le cas de la digestion anaérobie thermophile et du séchage, l’enregistrement journalier du pH dans le cas du chaulage et l’enregistrement du suivi des températures et des retournements dans le cas du compostage. Pour l’ensemble des traitements, l’ANSES préconise un doublement de la fréquence des analyses microbiologiques prévues à l’article 16 de l’arrêté du 8 janvier 1998 et notamment celle de la surveillance des coliformes thermotolérants (E. coli).
Pour les personnels travaillant dans les STEU et pour les utilisateurs au moment de l’épandage, l’agence recommande le port d’équipements de protection individuelle appropriés (HCSP, 2020). « Le port d’EPI doit être associé à des réflexes d’hygiène (lavage des mains, douche en fin d’activité) et à un comportement rigoureux (procédure d’habillage/déshabillage) » précise-t-elle.
« Les lots pour lesquels le caractère hygiénisant du traitement appliqué ne serait pas démontré devront, soit être hygiénisés à nouveau de manière effective, soit être considérés comme des boues n’ayant pas subi de traitement considéré hygiénisant » indique l’ANSES qui précise que « les informations sur la persistance du SARS-CoV-2 dans les boues non hygiénisées restent insuffisantes pour permettre de proposer avec précision une période d’application de cette mesure après la fin de l’épidémie ». En conséquence, et compte tenu du niveau d’incertitude actuel sur la présence potentielle et le niveau d’infectiosité de SARS-CoV-2 dans les boues n’ayant pas subi de traitement hygiénisant et produites au cours de la période épidémique, il n’est pas possible de définir avec précision une période de stockage au-delà de laquelle le SARS-CoV-2 pourrait être inactivé. L’Agence recommande donc de ne pas épandre ces boues sans hygiénisation préalable. « Les boues hygiénisées et le compost représentent plus de 40 % de la filière boue, souligne Tristan Mathieu, délégué général de la FP2E. Il faudra trouver des alternatives, qui peuvent être complexes à mettre en œuvre et qui sont de deux ordres : soit les boues sont acheminées vers d’autres stations d’épuration équipées pour l’hygiénisation. Cela nécessite des accords locaux entre collectivités, sous l’égide des préfets, pour transporter et faire admettre les boues dans les stations concernées. Soit investir rapidement dans des équipements permettant de mettre au niveau requis leur traitement des boues ».
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