Dans ce Grand Bazar de la récupération des déchets, tout - ou presque - est bon à rentabiliser. Pour les ordures ménagères, exploitation et investissement ouvrent un marché nouveau de 17 MdF. L'ensemble de la collecte des déchets urbains et du négoce des matières premières secondaires, au taux de valorisation insuffisant, développe un chiffre d'affaire important de 56 MdF. Tri sélectif en déchetteries collectives et privées, en expansion parce qu'elles évitent l'envoi de DIB en décharge, accroît le marché du déchet des petits et gros équipements, évalué à 1,6 MdF. Enfin, le marché du déchet industriel se porte bien : 1,4 MdF pour le traitement des déchets spéciaux et une enveloppe financière de 33 MdF pour le nettoyage industriel et celui des sites contaminés, avec leur ingénieur spécifique. Même si la conjoncture actuelle n'honore pas convenablement ce Grand Bazar, il s'agit d'un point de passage obligé.
Nos déchets nous gênent, nous envahissent et nous pénalisent. On a longtemps feint d'ignorer, responsables d’entreprises et de collectivités locales, ces montagnes d’emballages, d’encombrants métalliques, d’épaves, de rebuts, de résidus, de chutes, de ratés de fabrication, de scories, de mâchefers, de débris, de fats… qui s’érigeaient à l'horizon, mais loin de nos regards immédiats. Ainsi est né cet imposant « massif des déchets », de la main de l’homme. Les contraintes liées à leur production et à leur élimination remettent, progressivement mais inéluctablement, en question le fonctionnement de nos sociétés et l’efficacité de nos économies. L’approche de la résolution des problèmes de déchets ne peut se concevoir que dans le cadre d’une réflexion collective impliquant : les collectivités locales, les industriels producteurs, les « professionnels du déchet » (collecteurs-traiteurs), les organismes consulaires et les services ministériels.
Un bon coup de pied dans les poubelles
Selon la distinction traditionnelle, on oppose déchets urbains aux déchets industriels. Ces déchets urbains comprennent annuellement :
• les ordures ménagères, pour 20,5 Mt (93,5 % de la population desservie en collecte), • les encombrants pour 3 Mt, • les déchets liés à l’automobile pour 2 Mt, • les déchets liés à l'entretien des espaces verts, soit 0,6 Mt, • les boues d’épuration des eaux usées domestiques, soit 0,2 Mt de matières sèches.
Les coûts de collecte et d’élimination des seules ordures ménagères représentent grossièrement 500 à 600 F/an par foyer, dont seulement une faible partie se trouve couverte par la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, le principal de ces dépenses étant inscrit dans le budget général de la commune. Les traitements habituels sont :
• la décharge, • l'incinération (avec ou sans récupération d’énergie), • la valorisation (par compostage ou par recyclage de matières premières secondaires et de matériaux) (figure 1).
Les coûts des différents traitements (exploitation, amortissement moins recettes éventuelles de valorisation) se situent, à la tonne, entre les valeurs suivantes (en F 1990) :
• l'incinération simple : 130 – 700 F, moyenne : 235 F.
Marchés | CA en MF | Coût par tonne | Remarques ou perspectives |
---|---|---|---|
Tri-compostage | 210 | 150 à 200 F | Réglementations en hausse sur la qualité du compost et réticence des agriculteurs à payer ce service. |
La mise en décharge | 2 000 | 100 à 150 F | Marché difficile à estimer du fait des décharges sauvages, perspective de croissance encore forte pour les prochaines années. |
L'incinération | 2 500 | 250 à 350 F | Avec « l'objectif Zéro décharge », 60 % des déchets pourraient être incinérés, soit 3 à 4 fois plus qu’actuellement. Implique la construction de nouveaux centres : 15 milliards à gérer. |
Les centres de tri indépendants | 200 | 200 F | À lier avec la récupération et ses problèmes de cours de matières premières neuves. |
Les déchetteries | 750 | 250 F | L’Ademe a jugé utile l’implantation de 1 000 nouvelles déchetteries d’ici 5 ans. Cette activité n’est pas rentable seule, elle exige des aides communales. |
Un marché particulier : les déchets hospitaliers | 240 | 300 à 25 kF | Manque d’installations criant. Difficile à chiffrer vu le caractère « confidentiel » des déchets rejetés sans traitement. |
Marché global 1993 | 5 900 | 100 F | Marché en progression de 12 %/an. |
Marché escompté pour l’an 2000 | 10 100 | – |
• L'incinération avec récupération d'énergie : 80-500 F, moyenne : 275 F,
• compostage : 100-350 F, moyenne : 205 F,
• mise en décharge : 20-180 F, moyenne : 80 F (« Les déchets en France », Ademe, janvier 1993).
Marchés | CA en MF | Remarques ou perspectives |
---|---|---|
Le ramassage des ordures | 7 000 | Marché bien occupé, efforts qualitatifs avant tout. Croissance estimée en valeur de 7 % l’an. |
Le marché de la récupération | 27 000 | Passage économique délicat et variable selon les secteurs : la tendance de fond de croissance devrait à terme reprendre. |
Marché global 1993 | 36 000 | Récupération très incomplète mais marchés très aléatoires également. |
Les huiles usagées | 180 | Marché cloisonné soumis à autorisation. Seule une augmentation du prix des huiles neuves pourrait sauver le marché. À déconseiller à l'heure actuelle. |
Les déchets liquides spéciaux | 1 400 | Marché à viser : les PME ayant de faibles quantités. Les entreprises produisant beaucoup privilégient un traitement interne. |
Les métaux | 16 000 | Effondrement des cours des matières premières asphyxiant les entreprises de trop petites tailles. |
Les plastiques | 1 000 | Intégration dans Eco-Emballages. Marché avec de bons potentiels car lieu de passage obligé. |
Les vieux papiers | 950 | Marché caractéristique des difficultés actuelles. |
Le verre | 2 600 | Marché intéressant car le verre usager a les mêmes caractéristiques que le verre neuf. Taux de croissance espéré en volume : 10 % l’an. |
La récupération automobile | 260 | Un gisement de 1,9 million de carcasses par an où personne ne s’est encore imposé. |
Et tout le reste… | 500 | Exemple : palettes de bois (110 MF), ordinateurs, piles. |
Marché escompté pour l’an 2000 | 56 000 | – |
Les administrations dépensent, compte tenu des frais salariaux, des investissements et des frais de fonctionnement des unités en service, environ 17 MdF par an, et les prévisions annoncent une dépense équivalente pour l’an 2000, à 28 MdF. Ce taux de croissance des dépenses qu’entraîne la gestion des ordures ménagères s’explique par des impératifs de rentabilité et de protection de l’environnement, à la mise en service ou au réaménagement des installations vétustes, et au prix de plus en plus élevé des nouvelles techniques de retraitement ou de tri, induisant également des frais de personnel supplémentaire.
C'est le cas de l'incinération des OM, dont les montants d’investissements pourraient atteindre 15 à 20 MF/t/h quand ils concernent des unités devant répondre aux prescriptions de l'arrêté du 25 janvier 1991. Quant au coût à prévoir pour l’ensemble des postes budgétaires (amortissement, exploitation, moins sous-produits et recettes) la fourchette des devis inédits irait vers des dépenses de 400 F/t pour les grosses unités de capacité supérieure à 5 t/h et de 600-700 F/t pour les unités de taille plus modeste, entre 3 et 5 t/h (P. Bajéat, Ademe, colloque EFE, décembre 1993). Reste le cas des décharges de déchets ultimes (2) résultant par définition d'un traitement préalable en vue d’en extraire la part valorisable et d’en réduire le flux et la nocivité. Ce nouveau concept d’enfouissement réclamera un procédé de stabilisation à froid par liants hydrauliques ou d’inertage à chaud par vitrification : les coûts opératoires semblent osciller entre 0,7 et 3,5 kF/t de résidus ultimes.
Le problème des déchets, mis souvent au premier rang des priorités écologiques des communes, déclenche l’émergence d’un marché fructueux (figure 2). C’est sans doute les marchés de l’incinération et de la mise en décharge qui prendront le plus haut chiffre d'affaires, du fait des prévisions de construction de 80 nouvelles usines d'incinération d'une part et de la création des 160 futurs centres de traitement de classe 2, d’autre part, installations intercommunales réalisant tri, incinération, compostage et décharge. Ce premier marché est estimé à 28 MdF sur les dix années à venir, et le second n’en est pas moins honorable, avec une enveloppe de financement valant entre 30 et 50 MdF, si bien que le marché total, exploitation estimée à 10,1 MdF/an et investissement estimée à 6,8 MdF/an, avoisinerait 16,9 MdF/an pour la mise en conformité avec le Plan national et les prescriptions réglementaires.
(1) Ce coût, normalement bas, est jugé trop faible dans le milieu professionnel pour traiter les collectivités locales à choisir d’autres traitements ; actuellement, il n’y a aucune relation entre le « service rendu et le produit fiscal » (P. de Gasquet, revue EC, n° 390, janvier 1992).
(2) Dont les REFIOM, résidus d’épuration des fumées d’incinération d’ordures ménagères.
Matières premières | Flux (Mt/an) | Taux de récupération % |
---|---|---|
Métaux ....................................................... 11,8 | ||
ferrailles ................................................ 9,8 | 25-95 | |
non-ferreux .......................................... 0,8 | 80 | |
VHU ............................................................ 1,2 | 98 | |
Papiers-cartons ...................................... 8,8 | ||
cartons ondulés .................................. 4,8 | 86 | |
journaux ............................................... 4,3 | 45 | |
impression ............................................ 1,7 | 100 | |
Élastomères ............................................ 2,6 | ||
plastiques ............................................. 2,2 | 7,9 | |
pneumatiques ..................................... 0,4 | 28 | |
Verres ........................................................ 3,0 | ||
emballage ............................................ 2,2 | 34 | |
Total ........................................................ 26,2 | 7-98 |
Constituants recyclés : Aide Eco-Emballage
Verre : cassées 0-150 Ft | bouteilles 240 Ft | 600 Ft |
Plastique PVC : 1 200 Ft | 337,5 Ft | |
Acier : 150 Ft | 350 Ft | 500 Ft |
Papiers-cartons : journaux 300 Ft | cartons 400 Ft | 110,8 Ft |
Expérience urbaine : Triselec-Dunkerque
Expérience rurale : SIVOM-Neubourg
Caractéristiques | SARM-Onyx | France-Déchets |
---|---|---|
Flux (t/an) ........................................ 48 | 20 | |
Taux de valorisation % ...................... 50 | 34 | |
Investissement (MF) ........................... 7 | 19 | |
Coûts d’élimination (Ft) .................... 350 | 300 |
Déchetterie collective.
Caractéristiques | Vetrotex | MIW | Unisabi | Renault V.I. | Dow-Chemical |
---|---|---|---|---|---|
Flux (t/an) ................... 500 | 400 | 1 740 | 560 | 7 000 | 1 100 |
Taux (%) ...................... 40 | 45 | 40 | 70 | 68 | 70 |
Inv. (MF) ...................... 300 | 200 | 75 | – | 360 | – |
Coûts (Ft) ...................... 490 | 520 | 350 | 685 | 320 |
Déchetterie privée.
Le marché des petits équipements
Marché (C.A. en MF) | Remarques et perspectives |
---|---|
Les sacs poubelles ........................ 300 | Orientation vers une segmentation du marché avec diverses sortes de sacs « verts ». |
Les poubelles et bacs roulants ....... 420 | Développement d’un marché parallèle : la location. Marché à fort potentiel vu les collectes sélectives apparaissant. |
Les conteneurs ............................... 30 | Doublement du marché annoncé. |
Les bennes à ordures .................... 230 | Face aux normes techniques et de sécurité de plus en plus astreignantes, le marché sera orienté à la hausse en valeur (+10 %). |
Les installations de broyage .......... 75 | Marché stagnant de deux à trois unités par an. |
Le marché des gros équipements
Marchés (C.A. en MF) | Remarques ou perspectives |
---|---|
Le marché des fours et matériels connexes (chaudières, conduits...) ..... 220 | Si les créations d’usines d’incinération sont effectives, le marché sur les dix ans à venir atteindra 4,5 MdF. |
Le système d’épuration des gaz d’incinération ........................................ 280 | Porté par la mise en conformité des installations actuelles et les nouvelles créations prévues. |
Les géomembranes ............................................................... 50 | Recouvrent le fond des décharges pour étanchéiser. La prochaine obligation d’étanchéité des zones de stockage internes serait favorable à l’évolution du marché. |
Marchés : petits équipements 1 055 MF – gros équipements 550 MF – marché global 1 605 MF
Dibendum
L’industrie et la collecte des déchets urbains est la première éco-industrie de France, avec un marché global de 36 MdF en 1993 et une espérance de 56 MdF, marqué par les progrès sensibles en plastiques, verres et VHU, véhicules hors d’usage (figure 3). Si la collecte des huiles usagées, sauvée par la taxe parafiscale, et celle des papiers-cartons, dont le coût de recyclage est supérieur au prix de revente, représentent un marché peu séduisant, le négoce des plastiques intéresse fortement le secteur BTP et celui des verres. L’industrie verrière, par l’économie de calcin (1 t de verre recyclé équivaut à une économie de pétrole de 80 kg). De même, la reprise des palettes de bois et la récupération des métaux précieux issus des ordinateurs vétustes semblent lucratives.
L’inventaire non exhaustif des matières premières secondaires que l’on peut valoriser souligne les carences de récupération au regard des flux disponibles émis (figure 4). La collecte sélective s’accroît (3) et améliore la reprise des matériaux dont les prix de revente, sans être particulièrement attractifs, ont le mérite d’épargner les matières premières neuves et l’énergie d’extraction et d’élaboration (figure 5). Aussi, Eco-Emballages favorise-t-elle la
(3) L’ouverture de 1 000 déchetteries dans les cinq années à venir crée un marché de l’ordre de 750 MF.
Fig. 9 : Marché des activités liées au traitement des déchets industriels spéciaux (d’après A. Delaire, CCI de l’Oise, mai 1993).
collecte sélective dans 37 sites-pilotes représentant environ 5 millions d’habitants par une aide globale à l’investissement de 180 MF sur trois ans (figure 6). L’objectif final est encore plus ambitieux : valoriser 75 % des déchets d’emballages ménagers d’ici à l’an 2002, par la participation à la collecte sélective et au tri de 15 millions de Français, d’aujourd’hui à 1995 (E. Guillon, Eco-Emballages, revue « Informations Chimie » n° 363, décembre 1993).
Quant à la catégorie dite des DIB, déchets industriels banals, sa classification reste ambiguë puisqu’elle concerne par sa banalité aussi bien les déchets industriels que les déchets urbains. L’élimination de ces DIB est l’activité de déchetteries, soit collectives comme celles de SARM-Onyx en son centre de Gennevilliers, ou de France-Déchets en son centre de Torcy, soit privées comme celles de Vetrotex (fibre de verre), MIW (préparation et impression de textiles d’ameublement et d’habillement), Unisabi (aliments pour animaux), Renault V.I. (véhicules industriels), Renault (construction automobile « Safrane-R 21 ») et Dow France (mousse et film de plastique). Les coûts d’élimination varient de 300 à 700 F/t, selon la nature et la quantité de DIB produits (figure 7).
Eco-Industrie
Le marché de l’Eco-Industrie ne se limite pas aux activités d’exploitation des déchets, mais comporte également le marché des petits et gros équipements. Le marché des petits équipements (sacs poubelles, poubelles, bacs roulants, conteneurs, bennes à ordures, installations de broyage...) représente un chiffre d’affaires de près de 1 MdF. Celui des gros équipements (fours, chaudières, conduits, systèmes d’épuration des fumées d’incinération, géomembranes...) se monte à près de la moitié, si bien que le total des équipements de collecte et de traitement des déchets urbains équivaut à un chiffre d’affaires de 1 605 MF (figure 8).
Les Eco-industriels fournissent des matériels de traitement, de mesure et de prévention tout en offrant également leur savoir-faire. Vis-à-vis d’un chiffre d’affaires de l’Eco-industrie évalué en 1991 à 30 MdF, le secteur du déchet prend un marché de 23 %, soit 6,9 MdF au total (« Le 4 pages » Sessi-Ministère de l’Industrie et du Commerce Extérieur, n° 15, mars 1993). Déjà, quand on cherche à évaluer la part du marché des activités liées au seul traitement des déchets industriels spéciaux, regroupant les activités des centres de rassemblement et de traitement préalable,
(4) Tous ces chiffrages et quantifications sont obligatoirement approximatifs du fait que les données officielles apparaissent mal ventilées et trop souvent incomplètes, que les données officieuses sont des estimations hypothétiques et que les sondages du milieu professionnel revêtent un caractère confidentiel et fluctuant.
Marchés | C.A. en MF | Coût à la tonne | Remarques ou perspectives |
---|---|---|---|
Les centres de regroupement et de prétraitement | 15 | 200 F | L’obligation de tri et de revalorisation est une bonne chose pour ce marché proche des P.M.E. |
Les centres collectifs d’incinération | 625 | 1 200 F | La hausse des coûts par 5 dynamisera le marché en valeur. |
L’incinération en cimenterie | 200 | 600 F | Coûts compétitifs mais l’ensemble des déchets n’est pas incinérable, croissance de 10 % attendue. |
Les centres de traitement physico-chimique | 285 | 750 F | Marché stagnant du fait de l’apparition de solutions alternatives. Horizon 95-96 : 450 MF. |
Les centres d’enfouissement technique | 250 | 450 à 550 F | Marché appelé à doubler en valeur et en nombre de sites. Coût à la tonne prévu : 800 à 1 200 F. |
L’évapo-incinération | 55 | 460 F | Évolution technique favorable au traitement de déchets plus chargés. |
Marché global 1993 | 1 430 |
Marchés | C.A. en MF | Remarques ou perspectives |
---|---|---|
Les déchets radioactifs | 1 800 | Un marché où les coûts de retraitement sont tels que le marché dominé par quelques uns doit être immense. Une opportunité : les petites unités de production. |
La résorption des points noirs | 300 | 700 points noirs en France, un marché de 300 millions de francs dès 1995. |
Les études déchets | 350 | 1 750 entreprises doivent avoir recours aux études déchets sans compter toutes les communes confrontées à ce problème. |
Le nettoyage des rues | 4 500 | Une privatisation de tels services est en cours. |
Le nettoyage industriel | 26 500 | Taux de croissance de 9,5 %/an avec 9 040 entreprises. |
Marché global 1993 | 33 450 |
Fig. 10 : Marché des activités mixtes des déchets urbains et industriels pour 1993 en France.
les centres collectifs d’incinération des plates-formes régionales, les travaux d’exploitation en cimenterie (dont les fours rotatifs admettent certains déchets comburants), les activités des centres de traitement physico-chimiques et d’enfouissement technique ou encore d’évapo-incinération, on obtient une somme équivalente à 1,5 MdF (figure 9).
Mais cette énumération des différents marchés liés aux déchets est loin d’être close. Il existe encore un marché concernant les activités mixtes des déchets urbains et industriels : celle des déchets radioactifs (non compris le démantèlement des centrales vétustes), de la résorption des sites contaminés ou des « points noirs orphelins », des études de déchets (non compris les Eco-bilans, l’Ingénierie, les Technologies propres et les Eco-produits), du nettoyage des rues et surtout du nettoyage industriel, secteur en plein développement. Ce marché, même incomplet comme il est mentionné, représente près de 33 MdF à lui tout seul ! (figure 10).
Si dans le vaste domaine de l’environnement (eau, air, déchets et bruit) la conjoncture est prévue à forte croissance, en France comme en Europe, c’est au créneau « déchets » que les administrations, les industries et les ménages vont devoir consacrer le plus d’efforts financiers d’ici dix ans (BIPE International « Note de conjoncture des activités liées aux déchets », 1992).