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Le grand bazar coûts et profits du déchet

28 octobre 1994 Paru dans le N°176 à la page 50 ( mots)
Rédigé par : Michel MAES

Dans ce Grand Bazar de la récupération des déchets, tout - ou presque - est bon à rentabiliser. Pour les ordures ménagères, exploitation et investissement ouvrent un marché nouveau de 17 MdF. L'ensemble de la collecte des déchets urbains et du négoce des matières premières secondaires, au taux de valorisation insuffisant, développe un chiffre d'affaire important de 56 MdF. Tri sélectif en déchetteries collectives et privées, en expansion parce qu'elles évitent l'envoi de DIB en décharge, accroît le marché du déchet des petits et gros équipements, évalué à 1,6 MdF. Enfin, le marché du déchet industriel se porte bien : 1,4 MdF pour le traitement des déchets spéciaux et une enveloppe financière de 33 MdF pour le nettoyage industriel et celui des sites contaminés, avec leur ingénieur spécifique. Même si la conjoncture actuelle n'honore pas convenablement ce Grand Bazar, il s'agit d'un point de passage obligé.

Nos déchets nous gênent, nous envahissent et nous pénalisent. On a longtemps feint d'ignorer, responsables d’entreprises et de collectivités locales, ces montagnes d’emballages, d’encombrants métalliques, d’épaves, de rebuts, de résidus, de chutes, de ratés de fabrication, de scories, de mâchefers, de débris, de fats… qui s’érigeaient à l'horizon, mais loin de nos regards immédiats. Ainsi est né cet imposant « massif des déchets », de la main de l’homme. Les contraintes liées à leur production et à leur élimination remettent, progressivement mais inéluctablement, en question le fonctionnement de nos sociétés et l’efficacité de nos économies. L’approche de la résolution des problèmes de déchets ne peut se concevoir que dans le cadre d’une réflexion collective impliquant : les collectivités locales, les industriels producteurs, les « professionnels du déchet » (collecteurs-traiteurs), les organismes consulaires et les services ministériels.

Un bon coup de pied dans les poubelles

Selon la distinction traditionnelle, on oppose déchets urbains aux déchets industriels. Ces déchets urbains comprennent annuellement :

• les ordures ménagères, pour 20,5 Mt (93,5 % de la population desservie en collecte), • les encombrants pour 3 Mt, • les déchets liés à l’automobile pour 2 Mt, • les déchets liés à l'entretien des espaces verts, soit 0,6 Mt, • les boues d’épuration des eaux usées domestiques, soit 0,2 Mt de matières sèches.

Les coûts de collecte et d’élimination des seules ordures ménagères représentent grossièrement 500 à 600 F/an par foyer, dont seulement une faible partie se trouve couverte par la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, le principal de ces dépenses étant inscrit dans le budget général de la commune. Les traitements habituels sont :

• la décharge, • l'incinération (avec ou sans récupération d’énergie), • la valorisation (par compostage ou par recyclage de matières premières secondaires et de matériaux) (figure 1).

Les coûts des différents traitements (exploitation, amortissement moins recettes éventuelles de valorisation) se situent, à la tonne, entre les valeurs suivantes (en F 1990) :

• l'incinération simple : 130 – 700 F, moyenne : 235 F.

[Photo : Figure 1 – Bilan des différents modes de traitements primaires et secondaires des ordures ménagères en France (d'après « Les déchets proprement », CGE, 1993, et « Les collectes séparatives : éléments méthodologiques », ADEME, octobre 1993).]
Marchés CA en MF Coût par tonne Remarques ou perspectives
Tri-compostage 210 150 à 200 F Réglementations en hausse sur la qualité du compost et réticence des agriculteurs à payer ce service.
La mise en décharge 2 000 100 à 150 F Marché difficile à estimer du fait des décharges sauvages, perspective de croissance encore forte pour les prochaines années.
L'incinération 2 500 250 à 350 F Avec « l'objectif Zéro décharge », 60 % des déchets pourraient être incinérés, soit 3 à 4 fois plus qu’actuellement. Implique la construction de nouveaux centres : 15 milliards à gérer.
Les centres de tri indépendants 200 200 F À lier avec la récupération et ses problèmes de cours de matières premières neuves.
Les déchetteries 750 250 F L’Ademe a jugé utile l’implantation de 1 000 nouvelles déchetteries d’ici 5 ans. Cette activité n’est pas rentable seule, elle exige des aides communales.
Un marché particulier : les déchets hospitaliers 240 300 à 25 kF Manque d’installations criant. Difficile à chiffrer vu le caractère « confidentiel » des déchets rejetés sans traitement.
Marché global 1993 5 900 100 F Marché en progression de 12 %/an.
Marché escompté pour l’an 2000 10 100
[Photo : Marché des activités de traitement des ordures ménagères et assimilées en France pour 1993 (d’après A. Delaire, CCI de l’Oise, mai 1993).]

• L'incinération avec récupération d'énergie : 80-500 F, moyenne : 275 F,

• compostage : 100-350 F, moyenne : 205 F,

• mise en décharge : 20-180 F, moyenne : 80 F (« Les déchets en France », Ademe, janvier 1993).

Marchés CA en MF Remarques ou perspectives
Le ramassage des ordures 7 000 Marché bien occupé, efforts qualitatifs avant tout. Croissance estimée en valeur de 7 % l’an.
Le marché de la récupération 27 000 Passage économique délicat et variable selon les secteurs : la tendance de fond de croissance devrait à terme reprendre.
Marché global 1993 36 000 Récupération très incomplète mais marchés très aléatoires également.
Les huiles usagées 180 Marché cloisonné soumis à autorisation. Seule une augmentation du prix des huiles neuves pourrait sauver le marché. À déconseiller à l'heure actuelle.
Les déchets liquides spéciaux 1 400 Marché à viser : les PME ayant de faibles quantités. Les entreprises produisant beaucoup privilégient un traitement interne.
Les métaux 16 000 Effondrement des cours des matières premières asphyxiant les entreprises de trop petites tailles.
Les plastiques 1 000 Intégration dans Eco-Emballages. Marché avec de bons potentiels car lieu de passage obligé.
Les vieux papiers 950 Marché caractéristique des difficultés actuelles.
Le verre 2 600 Marché intéressant car le verre usager a les mêmes caractéristiques que le verre neuf. Taux de croissance espéré en volume : 10 % l’an.
La récupération automobile 260 Un gisement de 1,9 million de carcasses par an où personne ne s’est encore imposé.
Et tout le reste… 500 Exemple : palettes de bois (110 MF), ordinateurs, piles.
Marché escompté pour l’an 2000 56 000
[Photo : Marché des activités de collecte et de récupération des déchets urbains en France pour 1993 (d’après A. Delaire, CCI de l’Oise, mai 1993).]

Les administrations dépensent, compte tenu des frais salariaux, des investissements et des frais de fonctionnement des unités en service, environ 17 MdF par an, et les prévisions annoncent une dépense équivalente pour l’an 2000, à 28 MdF. Ce taux de croissance des dépenses qu’entraîne la gestion des ordures ménagères s’explique par des impératifs de rentabilité et de protection de l’environnement, à la mise en service ou au réaménagement des installations vétustes, et au prix de plus en plus élevé des nouvelles techniques de retraitement ou de tri, induisant également des frais de personnel supplémentaire.

C'est le cas de l'incinération des OM, dont les montants d’investissements pourraient atteindre 15 à 20 MF/t/h quand ils concernent des unités devant répondre aux prescriptions de l'arrêté du 25 janvier 1991. Quant au coût à prévoir pour l’ensemble des postes budgétaires (amortissement, exploitation, moins sous-produits et recettes) la fourchette des devis inédits irait vers des dépenses de 400 F/t pour les grosses unités de capacité supérieure à 5 t/h et de 600-700 F/t pour les unités de taille plus modeste, entre 3 et 5 t/h (P. Bajéat, Ademe, colloque EFE, décembre 1993). Reste le cas des décharges de déchets ultimes (2) résultant par définition d'un traitement préalable en vue d’en extraire la part valorisable et d’en réduire le flux et la nocivité. Ce nouveau concept d’enfouissement réclamera un procédé de stabilisation à froid par liants hydrauliques ou d’inertage à chaud par vitrification : les coûts opératoires semblent osciller entre 0,7 et 3,5 kF/t de résidus ultimes.

Le problème des déchets, mis souvent au premier rang des priorités écologiques des communes, déclenche l’émergence d’un marché fructueux (figure 2). C’est sans doute les marchés de l’incinération et de la mise en décharge qui prendront le plus haut chiffre d'affaires, du fait des prévisions de construction de 80 nouvelles usines d'incinération d'une part et de la création des 160 futurs centres de traitement de classe 2, d’autre part, installations intercommunales réalisant tri, incinération, compostage et décharge. Ce premier marché est estimé à 28 MdF sur les dix années à venir, et le second n’en est pas moins honorable, avec une enveloppe de financement valant entre 30 et 50 MdF, si bien que le marché total, exploitation estimée à 10,1 MdF/an et investissement estimée à 6,8 MdF/an, avoisinerait 16,9 MdF/an pour la mise en conformité avec le Plan national et les prescriptions réglementaires.

(1) Ce coût, normalement bas, est jugé trop faible dans le milieu professionnel pour traiter les collectivités locales à choisir d’autres traitements ; actuellement, il n’y a aucune relation entre le « service rendu et le produit fiscal » (P. de Gasquet, revue EC, n° 390, janvier 1992).

(2) Dont les REFIOM, résidus d’épuration des fumées d’incinération d’ordures ménagères.

Matières premièresFlux (Mt/an)Taux de récupération %
Métaux ....................................................... 11,8
 ferrailles ................................................ 9,8 25-95
 non-ferreux .......................................... 0,8 80
VHU ............................................................ 1,2 98
Papiers-cartons ...................................... 8,8
 cartons ondulés .................................. 4,8 86
 journaux ............................................... 4,3 45
 impression ............................................ 1,7 100
Élastomères ............................................ 2,6
 plastiques ............................................. 2,2 7,9
 pneumatiques ..................................... 0,4 28
Verres ........................................................ 3,0
 emballage ............................................ 2,2 34
Total ........................................................ 26,2 7-98

Constituants recyclés : Aide Eco-Emballage

Verre : cassées 0-150 Ftbouteilles 240 Ft600 Ft
Plastique PVC : 1 200 Ft337,5 Ft
Acier : 150 Ft350 Ft500 Ft
Papiers-cartons : journaux 300 Ftcartons 400 Ft110,8 Ft

Expérience urbaine : Triselec-Dunkerque

Expérience rurale : SIVOM-Neubourg

[Photo : Fig. 4 : Gisement de matières premières secondaires dans les déchets urbains pour 1993 en France.]
[Photo : Fig. 5 : Prix de revente par collecte sélective en 1993 en France.]
[Photo : Fig. 6 : Collectivités locales bénéficiant de l'aide à l'investissement d'Eco-Emballages en 1993.]
CaractéristiquesSARM-OnyxFrance-Déchets
Flux (t/an) ........................................ 4820
Taux de valorisation % ...................... 5034
Investissement (MF) ........................... 719
Coûts d’élimination (Ft) .................... 350300

Déchetterie collective.

CaractéristiquesVetrotexMIWUnisabiRenault V.I.Dow-Chemical
Flux (t/an) ................... 5004001 7405607 0001 100
Taux (%) ...................... 404540706870
Inv. (MF) ...................... 30020075360
Coûts (Ft) ...................... 490520350685320

Déchetterie privée.

[Photo : Fig. 7 : Coûts d’élimination des DIB en déchetteries (d’après « La filière DIB », Ademe, février 1993).]

Le marché des petits équipements

Marché (C.A. en MF)Remarques et perspectives
Les sacs poubelles ........................ 300Orientation vers une segmentation du marché avec diverses sortes de sacs « verts ».
Les poubelles et bacs roulants ....... 420Développement d’un marché parallèle : la location. Marché à fort potentiel vu les collectes sélectives apparaissant.
Les conteneurs ............................... 30Doublement du marché annoncé.
Les bennes à ordures .................... 230Face aux normes techniques et de sécurité de plus en plus astreignantes, le marché sera orienté à la hausse en valeur (+10 %).
Les installations de broyage .......... 75Marché stagnant de deux à trois unités par an.

Le marché des gros équipements

Marchés (C.A. en MF)Remarques ou perspectives
Le marché des fours et matériels connexes (chaudières, conduits...) ..... 220Si les créations d’usines d’incinération sont effectives, le marché sur les dix ans à venir atteindra 4,5 MdF.
Le système d’épuration des gaz d’incinération ........................................ 280Porté par la mise en conformité des installations actuelles et les nouvelles créations prévues.
Les géomembranes ............................................................... 50Recouvrent le fond des décharges pour étanchéiser. La prochaine obligation d’étanchéité des zones de stockage internes serait favorable à l’évolution du marché.

Marchés : petits équipements 1 055 MF – gros équipements 550 MF – marché global 1 605 MF

Dibendum

L’industrie et la collecte des déchets urbains est la première éco-industrie de France, avec un marché global de 36 MdF en 1993 et une espérance de 56 MdF, marqué par les progrès sensibles en plastiques, verres et VHU, véhicules hors d’usage (figure 3). Si la collecte des huiles usagées, sauvée par la taxe parafiscale, et celle des papiers-cartons, dont le coût de recyclage est supérieur au prix de revente, représentent un marché peu séduisant, le négoce des plastiques intéresse fortement le secteur BTP et celui des verres. L’industrie verrière, par l’économie de calcin (1 t de verre recyclé équivaut à une économie de pétrole de 80 kg). De même, la reprise des palettes de bois et la récupération des métaux précieux issus des ordinateurs vétustes semblent lucratives.

L’inventaire non exhaustif des matières premières secondaires que l’on peut valoriser souligne les carences de récupération au regard des flux disponibles émis (figure 4). La collecte sélective s’accroît (3) et améliore la reprise des matériaux dont les prix de revente, sans être particulièrement attractifs, ont le mérite d’épargner les matières premières neuves et l’énergie d’extraction et d’élaboration (figure 5). Aussi, Eco-Emballages favorise-t-elle la

(3) L’ouverture de 1 000 déchetteries dans les cinq années à venir crée un marché de l’ordre de 750 MF.

Fig. 9 : Marché des activités liées au traitement des déchets industriels spéciaux (d’après A. Delaire, CCI de l’Oise, mai 1993).

collecte sélective dans 37 sites-pilotes représentant environ 5 millions d’habitants par une aide globale à l’investissement de 180 MF sur trois ans (figure 6). L’objectif final est encore plus ambitieux : valoriser 75 % des déchets d’emballages ménagers d’ici à l’an 2002, par la participation à la collecte sélective et au tri de 15 millions de Français, d’aujourd’hui à 1995 (E. Guillon, Eco-Emballages, revue « Informations Chimie » n° 363, décembre 1993).

Quant à la catégorie dite des DIB, déchets industriels banals, sa classification reste ambiguë puisqu’elle concerne par sa banalité aussi bien les déchets industriels que les déchets urbains. L’élimination de ces DIB est l’activité de déchetteries, soit collectives comme celles de SARM-Onyx en son centre de Gennevilliers, ou de France-Déchets en son centre de Torcy, soit privées comme celles de Vetrotex (fibre de verre), MIW (préparation et impression de textiles d’ameublement et d’habillement), Unisabi (aliments pour animaux), Renault V.I. (véhicules industriels), Renault (construction automobile « Safrane-R 21 ») et Dow France (mousse et film de plastique). Les coûts d’élimination varient de 300 à 700 F/t, selon la nature et la quantité de DIB produits (figure 7).

Eco-Industrie

Le marché de l’Eco-Industrie ne se limite pas aux activités d’exploitation des déchets, mais comporte également le marché des petits et gros équipements. Le marché des petits équipements (sacs poubelles, poubelles, bacs roulants, conteneurs, bennes à ordures, installations de broyage...) représente un chiffre d’affaires de près de 1 MdF. Celui des gros équipements (fours, chaudières, conduits, systèmes d’épuration des fumées d’incinération, géomembranes...) se monte à près de la moitié, si bien que le total des équipements de collecte et de traitement des déchets urbains équivaut à un chiffre d’affaires de 1 605 MF (figure 8).

Les Eco-industriels fournissent des matériels de traitement, de mesure et de prévention tout en offrant également leur savoir-faire. Vis-à-vis d’un chiffre d’affaires de l’Eco-industrie évalué en 1991 à 30 MdF, le secteur du déchet prend un marché de 23 %, soit 6,9 MdF au total (« Le 4 pages » Sessi-Ministère de l’Industrie et du Commerce Extérieur, n° 15, mars 1993). Déjà, quand on cherche à évaluer la part du marché des activités liées au seul traitement des déchets industriels spéciaux, regroupant les activités des centres de rassemblement et de traitement préalable,

(4) Tous ces chiffrages et quantifications sont obligatoirement approximatifs du fait que les données officielles apparaissent mal ventilées et trop souvent incomplètes, que les données officieuses sont des estimations hypothétiques et que les sondages du milieu professionnel revêtent un caractère confidentiel et fluctuant.

MarchésC.A. en MFCoût à la tonneRemarques ou perspectives
Les centres de regroupement et de prétraitement15200 FL’obligation de tri et de revalorisation est une bonne chose pour ce marché proche des P.M.E.
Les centres collectifs d’incinération6251 200 FLa hausse des coûts par 5 dynamisera le marché en valeur.
L’incinération en cimenterie200600 FCoûts compétitifs mais l’ensemble des déchets n’est pas incinérable, croissance de 10 % attendue.
Les centres de traitement physico-chimique285750 FMarché stagnant du fait de l’apparition de solutions alternatives. Horizon 95-96 : 450 MF.
Les centres d’enfouissement technique250450 à 550 FMarché appelé à doubler en valeur et en nombre de sites. Coût à la tonne prévu : 800 à 1 200 F.
L’évapo-incinération55460 FÉvolution technique favorable au traitement de déchets plus chargés.
Marché global 19931 430
MarchésC.A. en MFRemarques ou perspectives
Les déchets radioactifs1 800Un marché où les coûts de retraitement sont tels que le marché dominé par quelques uns doit être immense. Une opportunité : les petites unités de production.
La résorption des points noirs300700 points noirs en France, un marché de 300 millions de francs dès 1995.
Les études déchets3501 750 entreprises doivent avoir recours aux études déchets sans compter toutes les communes confrontées à ce problème.
Le nettoyage des rues4 500Une privatisation de tels services est en cours.
Le nettoyage industriel26 500Taux de croissance de 9,5 %/an avec 9 040 entreprises.
Marché global 199333 450

Fig. 10 : Marché des activités mixtes des déchets urbains et industriels pour 1993 en France.

les centres collectifs d’incinération des plates-formes régionales, les travaux d’exploitation en cimenterie (dont les fours rotatifs admettent certains déchets comburants), les activités des centres de traitement physico-chimiques et d’enfouissement technique ou encore d’évapo-incinération, on obtient une somme équivalente à 1,5 MdF (figure 9).

Mais cette énumération des différents marchés liés aux déchets est loin d’être close. Il existe encore un marché concernant les activités mixtes des déchets urbains et industriels : celle des déchets radioactifs (non compris le démantèlement des centrales vétustes), de la résorption des sites contaminés ou des « points noirs orphelins », des études de déchets (non compris les Eco-bilans, l’Ingénierie, les Technologies propres et les Eco-produits), du nettoyage des rues et surtout du nettoyage industriel, secteur en plein développement. Ce marché, même incomplet comme il est mentionné, représente près de 33 MdF à lui tout seul ! (figure 10).

Si dans le vaste domaine de l’environnement (eau, air, déchets et bruit) la conjoncture est prévue à forte croissance, en France comme en Europe, c’est au créneau « déchets » que les administrations, les industries et les ménages vont devoir consacrer le plus d’efforts financiers d’ici dix ans (BIPE International « Note de conjoncture des activités liées aux déchets », 1992).

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