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Dosage : garantir la sécurité des installations et du personnel exploitant

30 avril 2020 Paru dans le N°431 à la page 73 ( mots)
Rédigé par : Christophe BOUCHET et Pascale MEESCHAERT de EDITIONS JOHANET

Omniprésent dans de nombreux process industriels, le dosage est également une étape clé en traitement de l’eau, qu’il s’agisse d’eau potable, d’eaux usées, d’eaux industrielles ou de loisirs. De son efficacité et de sa précision dépendent le bon déroulement du process. Mais cette étape, qui met souvent en jeu des produits toxiques, corrosifs ou sous pression, n’est pas exempte de risques pour les installations et le personnel exploitant. Explications.

En traitement des eaux comme dans n’importe quel secteur industriel, le dosage, le mélange ou la mise en solution d’un additif liquide, gélifié ou visqueux, impose précision, fidélité, reproductibilité, fiabilité et… sécurité. C’est vrai en eau potable, comme en eaux industrielles, en eaux de loisirs et même en eaux usées. L’automatisation systématique des procédés a entraîné ces dernières décennies le développement d’une offre diversifiée en matériels de dosage et de mélange qui savent désormais répondre à tous les besoins, même les plus particuliers et les plus exigeants (Voir à ce sujet notre dossier dans EIN n° 417). Que l’exploitant privilégie la précision, la reproductibilité ou encore la capacité de la pompe à supporter de nombreuses contraintes, une offre standardisée très large, complétée par la capacité de nombreux fabricants à proposer des équipements sur-mesure, permet de répondre à tous les types d’applications.
ProMinent a équipé sa pompe gamma/XL d’une régulation capable de détecter les inclusions d’air dans la tête doseuse en affichant la pression dans la ligne de dosage.

Toutes ces solutions prennent en compte l’aspect sécurité de l’application à laquelle elles sont censées répondre, même si, sur le terrain, cet aspect reste encore trop souvent relégué au second plan. C’est d’autant plus paradoxal que dans tout procédé industriel automatisé, l’installation de dosage, de mélange ou de mise en solution ainsi que les accessoires qui y sont associés restent l’élément clé de l’installation. Qu’une installation de mélange ou de dosage vienne à dysfonctionner et c’est l’ensemble du process qui s’en trouve perturbé. Avec comme conséquence, au mieux un arrêt de la production, au pire des dégradations physiques et matérielles parfois importantes, voire, dans certains cas, des dommages causés au milieu naturel ou des blessures affectant directement le personnel exploitant.

Pour preuve, bien des sinistres recensés dans la base d’accidents technologiques Aria mettent en cause une installation de dosage insuffisamment sécurisée.
Qu’on en juge.
La Qdos30 de Watson Marlow est dotée d’une tête de pompe particulière appelée ReNu PU qui intègre un système de détection des fuites et de confinement des produits chimiques, ce qui limite les déversements de polymères et facilite les opérations de nettoyage, souvent dangereuses pour les opérateurs.

En 1991 à Carhaix (29), la rupture d’un composant d’une pompe doseuse d’eau de javel dans une station de pompage, provoque le déversement de 100 l d’hypochlorite de sodium pur dans l’Hyères, tuant plusieurs milliers de poissons sur un linéaire de plus de 600 m.

En janvier 2000 à Bruxelles, un surdosage de Cl2 dans le bain à bulles d’une piscine intoxique 23 enfants de 8 à 11 ans. Les victimes, subissant des irritations et prises de malaises, sont hospitalisées en urgence.
En mai 2018, à Hochfelden (67), un mélange eau/acide utilisé pour le nettoyage d’une machine est dosé à 5 % au lieu de 0,5 % à la suite d’une erreur de manipulation. Des vapeurs de produit irritant s’échappent d’une cuve dans la zone de production d’une usine de fabrication de sauces et épices. L’exploitant est contraint d’alerter les pompiers, de sécuriser la zone, et d’évacuer les 23 employés présents. 13 d’entre eux sont incommodés, dont 3 sérieusement qui doivent être hospitalisés.

En juillet 2018 à Mondragon (84), une fuite d’acide au niveau d’une installation d’injection dans une tour de lavage des gaz d’une usine de compostage de boues, provoque un déversement de 13 m³ d’acide sulfurique dans le réseau d’assainissement communal. Le dispositif de traitement biologique ainsi que certains équipements (sondes, préleveurs) de la STEP en aval sont endommagés, mettant la station à l’arrêt.

La série DDA de Grundfos est destinée aux applications exigeantes où la priorité est la fiabilité maximale du process.
Elle possède des fonctions avancées telles qu’un système de désaération automatique breveté pour s'affranchir des problèmes de désamorçage. La version DDA-FCM est équipée des modes FlowControl et AutoFlowAdapt, pour la surveillance du dosage et la correction automatique du débit, grâce à une mesure intégrée du débit réel instantané.

Le point commun à tous ces incidents ? Ils auraient pu être évités si les process de dosage avaient été correctement dimensionnés, installés et maintenus. Et ceci pour un investissement plusieurs centaines de fois inférieur à celui des dégâts occasionnés, sans parler des conséquences sanitaires potentiellement catastrophiques qu’ils auraient pu avoir.

Tous sont également imputables à une sous-estimation du risque. Le dosage et son environnement représentent pourtant une source évidente de dangers en traitement des eaux, ou les additifs, notamment liquides, sont nombreux : floculants, coagulants, oxydants, biocides, etc… « Ces produits n’ont pas évolué ces dernières années mais leurs concentrations tendent à augmenter, souligne Samuel Guidon, Responsable des Ventes Industrie chez Watson-Marlow Fluid Technology Group. Les produits étant plus concentrés, leur mise en œuvre requiert des installations chimiquement plus résistantes que par le passé. L’avantage, pour l’exploitant, c’est de gagner de la place. En contrepartie, il veut des équipements qui lui permettent de doser le plus précisément possible pour diminuer l’empreinte écologique du dosage et abaisser ses coûts ».
Plus précises, plus polyvalentes, ces pompes doseuses sont aussi devenues plus sûres. A la condition de respecter les conditions d’utilisation pour lesquelles elles ont été conçues.


Pompes doseuses : à chaque type de pompe son utilisation

Une évidence qui vaut tout de même d’être rappelée : à chaque type de pompe correspond une typologie d’applications. « Une part importante des risques réside dans l’utilisation non contrôlée ou déviée de celle qu’est censé faire l’utilisateur, confirme Spyridon Kranias, Water Treatment Applications & Products Manager chez Grundfos. Une bonne prise en compte du couple débit-pression, de la nature du produit à doser, de sa température, de sa compatibilité chimique mais aussi de la cylindrée et du mode d’injection de la pompe sont des critères clés en termes de sécurité ».
La sécurité des utilisateurs et des usagers est au coeur des innovations développées par Dosatron.

En matière de dosage de liquides en traitement de l’eau, quatre grandes familles de pompes se partagent le marché : les modèles électromagnétiques, les pompes électromécaniques, la famille des pompes péristaltiques et les pompes de dosage à force hydro motrice.

Les pompes électromagnétiques sont souvent dédiées au dosage de liquides en basse pression et faible débit. En eau potable, on les trouve souvent sur des applications de dosage d’hypochlorite de sodium. Les problèmes fréquemment rencontrés sur ce type d’applications sont liés à des phénomènes de dégazage et de cristallisation, susceptibles d’entraîner un désamorçage de la pompe, une obturation de la canne d’injection, voire un éclatement de la conduite de dosage. Raison pour laquelle ProMinent a équipé sa pompe gamma/XL d’une régulation capable de détecter les inclusions d’air dans la tête doseuse en affichant la pression dans la ligne de dosage. « La détection de la pression sans pièces en contact avec les fluides assure une bonne sécurité de fonctionnement, souligne Frédéric Lemétayer, Développeur Marché eau chez ProMinent. Les dysfonctionnements hydrauliques tels que "gaz dans la tête doseuse", “surpression” ou “absence de pression” sont détectés. Les fluctuations de la pression dans le système sont identifiées et compensées ».
Les pompes électromécaniques sont généralement associées à des applications nécessitant des débits plus importants. C’est le domaine des pompes Doseuro, commercialisées par Aquacontrol, Lagoa chez PCM. Pour sa part, grâce à l'idée innovante de remplacer le moteur asynchrone par un moteur pas-à-pas, Grundfos propose depuis 2010 sa gamme numérique SMART Digital. « Au sein de cette gamme, la DDA-FCM est dotée d’une fonction permettent de corriger les dysfonctionnements et dérives indésirables telles que les bulles d’air, les phénomènes de cavitation ou les contre-pressions fluctuantes, explique Spyridon Kranias. Si le débit s’écarte de la consigne, l’unité de contrôle agit sur la vitesse de l’entraînement de la pompe pour assurer le dosage requis ». La pompe doseuse NEMO® C.Pro de Netzsch est une pompe entièrement conçue en matière plastique pour le dosage précis de produits chimiques dans le domaine de l’environnement et de l’industrie chimique. Désignée tout-plastique, elle est résistante aux agressions chimiques, et est particulièrement adaptée pour véhiculer et doser les produits réputés difficiles tels que les produits chimiques, qu’ils soient agressifs ou pas.
Partant du principe que la précision
et la sécurité du dosage réalisée par
la chaîne de composants dépendra
du plus faible de ses maillons, TMR propose services et conseils pour construire le groupe de dosage le plus adapté à l’application considérée.

Les pompes péristaltiques distribuées par Albin Pump, Verder ou Watson Marlow, revendiquent du point de vue de la sécurité, certains avantages particuliers. Auto-amorçantes, elles sont capables de fonctionner à sec sans dommage. Ces pompes étant réversibles, il est possible de vidanger le circuit avant d’avoir à intervenir dessus. Pour l’opérateur, confronté à des liquides concentrés et/ou dangereux, c’est plus de sécurité et moins de risques de projection. Samuel Guidon, chez Watson Marlow, souligne l’avantage des pompes péristaltiques qui permettent de doser de la façon la plus précise possible à l’aide d’un nombre minimal de composants. « Avec une pompe à membrane, par exemple, il faut fréquemment ajouter sur la ligne de dosage des soupapes de retenue, des amortisseurs de pulsations, des soupapes de dégazage, des clapets, des crépines, des contacteurs flottants pour réguler le niveau… C’est la raison pour laquelle nous nous sommes attachés à développer une pompe qui permet de les supprimer de la ligne, et ainsi de diminuer les risques de pannes et d’augmenter la sécurité ».

La Qdos30 de Watson Marlow est dotée d’une tête de pompe particulière appelée ReNu PU qui intègre un système de détection des fuites et de confinement des produits chimiques, ce qui limite les déversements de polymères et facilite les opérations de nettoyage, souvent dangereuses pour les opérateurs. « La tête de pompe confinée dotée d’un système intégré de détection de fuite réduit le gaspillage et évite à l’opérateur d’être exposé aux produits chimiques, souligne Samuel Guidon. Son remplacement est rapide, simple et sécurisé, il ne nécessite ni outil, ni formation spécifique, ni intervention de technicien de maintenance ». Watson-Marlow travaille sur le développement d’une nouvelle cartouche qui permettra d’augmenter sa durée de vie. « Elle va durer deux fois plus longtemps, précise Samuel Guidon, ce qui signifie des maintenances encore plus espacées et donc moins de risque ».
Applicable dans tous les secteurs industriels pour le dosage constant, en mode continu ou par batch, le système Smart Dosing Pump de Seepex associé à une pompe à vis permet la surveillance et le contrôle complet des procédés complexes de dosage. Une fois que le débit ou la quantité de remplissage souhaitée est paramétré, le logiciel s’adapte aux fluctuations des conditions de fonctionnement afin de garantir un dosage précis répétable.
La pompe de dosage à force hydro-motrice permet quant à elle de s’affranchir des besoins en électricité sur le site d’exploitation. « Après raccordement en bypass de la pompe sur le réseau, elle fonctionnera sur sa plage de travail, indépendamment des variations possibles du débit d’alimentation et ne sera pas influencée par les possibles variations de pression dans le réseau, explique Christophe Ducher, Applications Engineer Associates chez Dosatron, pionnier en construction de pompes hydro motrices. Elle dosera au pourcentage souhaité après ajustement de celui-ci ».

La sécurité des utilisateurs et des usagers est au cœur des innovations développées par Dosatron. « Les pompes sont auto-amorçantes en une poignée de secondes. Elles acceptent aussi le dégazage de la chimie qui sera automatiquement dilué dans le corps moteur sans risque de surpression. De plus, le dispositif breveté d’injection externe lors de l’usage d’additifs chlorés, permet d’éviter la calcification et l’entartrage du corps doseur ce qui réduit les problématiques de maintenance rencontrées lors de l’usage d’injecteur électriques classiques. Enfin, les pompes de la ligne water-line sont conçues et produites en France ». Les versions certifiées disposent de l’attestation de conformité sanitaire (ACS) qui justifie la compatibilité des matériaux avec l’eau potable.

Au-delà de la pompe, composant central du système de dosage, les panneaux ou skids préassemblés peuvent constituer une réponse à certains types de risques.

Panneaux et skids préassemblés : une réponse à certains types de risques

Les panneaux modulaires, platines, racks, ou skids de dosage, réalisés sur mesure, ont pour objectif d’assembler et de gérer, via un seul et même équipement, tous les composants nécessaires pour répondre aux exigences spécifiques d’un process de dosage : pots d’étalonnage, vannes d’arrêt, soupapes de sécurité, amortisseurs de pulsations, pompes, tuyauteries, instruments de mesure, de commande ou de régulation, etc.
Armoire de sécurité Seko 6 pompes. Portes en polycarbonate verrouillables (pattes soudées), signalétique sécurité, châssis inox pour placement
de l’opérateur à hauteur de sécurité,
bac de rétention avec détection
de fuite, adaptation aux besoins
de l’exploitant client.

Développés par Lewa, TMR, Seko, ProMinent, Milton Roy ou Grundfos, ils présentent l’avantage de répondre parfaitement aux besoins de l’exploitant qui, en outre, n’aura qu’un seul interlocuteur. « Le fait de concevoir, fournir et installer un panneau avec tous ces composants réunis, c’est, pour l’exploitant, la garantie que l’installation et son dimensionnement ont été faits dans les règles de l’art et respectent l’ensemble des exigences de sécurité requises, explique Spyridon Kranias chez Grundfos. Nous garantissons l’ensemble des fonctions du module et proposons ainsi une solution opérationnelle qui peut être directement raccordée ». Autre avantage, également gage de sécurité, l’expertise du concepteur de l’équipement de dosage qui va pouvoir s’exprimer et se déployer beaucoup plus largement que dans le cas d’une simple fourniture de composants.

ProMinent propose avec Dulcodos® des systèmes de dosage standards mais susceptibles d’être configurés individuellement pour répondre aux exigences propres de chaque process. Objectif : ne pas réinventer la roue à chaque fois en standardisant les composants les plus courants pour abaisser les coûts et permettre aux exploitants d’accéder rapidement et facilement à des solutions complètes et sécurisées. Les solutions proposées sont très larges puisqu’elles permettent le stockage, le transfert et le dosage des substances, de 0,1 l/h à 100.000 l/h, avec une pression de 100.000 lbars.
Le Dosaskid™ de Milton Roy permet d’éviter tous risques liés aux erreurs de raccordement en protégeant les équipements de dosage et tuyauteries. Il est disponible en plusieurs configurations une, deux ou trois pompes avec un nombre d’entrées et sorties au choix. Il inclut en standard un ballon amortisseur, un manomètre, une soupape de sécurité, un pot d’étalonnage et une soupape de retenue si nécessaire.

« Ce qui fait la sécurité de ces systèmes standardisés, c’est la compatibilité de la pompe et de tous ses accessoires au regard du produit chimique dosé, souligne Frédéric Lemétayer. En fonction du ou des produit(s) chimique(s) véhiculé(s), nous allons passer en revue les contraintes auxquelles l’installation sera soumise. Le plus souvent, la première catégorie de contraintes sera liée à la résistance chimique : tous les matériaux utilisés doivent être compatibles avec le produit dosé. Ensuite, nous porterons une attention particulière à la configuration de l’aspiration pour savoir s’il y a lieu de prévoir des accessoires d’aspiration spécifique pour que la pompe fonctionne bien. Même chose au niveau du refoulement, ou des équipements supplémentaires, par exemple des amortisseurs de pulsations, peuvent permettre de sécuriser l’installation au regard des longueurs de refoulement ».

TMR développe également des platines et skids de dosages personnalisés et sécurisés, fruits d’une expertise issue de plusieurs années d’expérience dans les domaine de la régulation et du dosage. Partant du principe que la précision et la sécurité du dosage réalisée par la chaîne de composants dépendra du plus faible de ses maillons, l’entreprise propose services et conseils pour construire le groupe de dosage le plus adapté à l’application considérée. Outre l’association optimale de l’ensemble des composants et leur mise en réseau, la prestation peut englober un système de commande principal, un asservissement, voire la prise en compte des perturbations possibles venant du milieu ambiant pour garantir le meilleur résultat possible.

Prendre en compte l’environnement immédiat du dosage et du mélange

Les systèmes de dosage ou de mélange ne sont pas, intrinsèquement, les seules sources de risque. Leur environnement immédiat peut contribuer à créer des conditions de danger pour le process comme pour le personnel exploitant. L’environnement physique, c’est-à-dire le milieu éventuellement hostile, corrosif, explosif, températures extrêmes, mais aussi l‘environnement matériel, l’installation de dosage s’insérant généralement dans un dispositif plus large nécessitant des manipulations, des préparations préalables, voire des systèmes de régulation ou d’asservissement.
La gamme des pompes doseuses IX d’Iwaki est pourvue d’un moteur « Brushless DC » qui permet de contrôler la vitesse d’impulsion avec souplesse et offre un rapport de 1 à 1000 entre le débit minimum et maximum. Différents types de connections sont disponibles, à brides ou raccords unions, la tête de dosage est en PVDF ou inox 316 et la membrane en PTFE ce qui la rend compatible avec beaucoup de produits chimiques. Elle peut s’intégrer dans des armoires de dosage pour sécuriser le fonctionnement.

La prévention des risques passe, en amont, par la bonne conception des équipements et des installations. Les armoires de dosage et d’injection développées par Seko, ProMinent, Iwaki ou Grundfos sont conçues essentiellement pour la protection de l’opérateur face aux dangers inhérents aux opérations de dosage par pompe des produits chimiques.

« Par principe, le dosage fait intervenir des produits chimiques plus ou moins dangereux. On dose rarement des produits totalement inoffensifs. Ça fait partie du métier, explique Laurent Tikhonoff, responsable de la Business Unit Industrie de Seko en France. L’enjeu pour Seko, qui est un acteur reconnu dans la conception et la fabrication de pompes et de systèmes de mesure pour les applications Oil & gaz et traitement de l’eau notamment, est de répondre au mieux aux problématiques de dosage ou de mélanges liées aux différentes propriétés des fluides, en concevant des armoires de dosage et d’injection de produits chimiques qui garantissent la sécurité des personnes et la fiabilité des opérations ». Cette exigence a conduit l’entreprise à introduire quatre niveaux de protection dans son processus de fabrication, l’expertise métier, le design des solutions, la qualification de son pôle de soudage, l’interaction avec le client, pour s’adapter simultanément aux demandes les plus complexes de ses clients et à l’organisation du travail des opérateurs.
Le processus de conception des armoires de dosage et d’injections de Seko se caractérise avant tout par l’aptitude de l’entreprise à proposer à ses clients des solutions clés en main. « Sur le marché de la sécurité, la tendance à la standardisation est difficilement concevable », prévient Laurent Tikhonoff. Si la composition des équipements qui sont entièrement soudés en unité compacte inclut les éléments essentiels à l’utilisation tels que les pots d’étalonnage, les vannes d’arrêt, les soupapes de sécurité, l’instrumentation, la standardisation des produits introduit souvent un danger. « A chaque environnement, nous allons rechercher les éléments qui peuvent influencer la résistance aux produits chimiques du plastique, par exemple une température d’exploitation élevée, différentes pressions et débits, une contrainte mécanique, une résistance aux intempéries, des zones ATEX pour introduire les différentes sécurités tant techniques qu’opérationnelles permettant de réduire les risques identifiés ».
Eco-MX est une solution de désinfection par l’électrolyse. Ses électrodes combinent le sel (NaCl), l’eau et l’électricité
pour créer un désinfectant in situ
et sur demande.

Parmi les principales caractéristiques des armoires, plusieurs mesures de sécurité passives sont mises en œuvre : des coffrets en matériaux plastique haute densité exclusivement soudés, des portes en polycarbonate verrouillables, un châssis inox pour permettre le placement de l’opérateur à hauteur de sécurité, un accès extérieur dit goutte d’eau qui permette à l’opérateur de régler la pompe à l’intérieur de l’armoire sans la déverrouiller.

A l’extérieur de l’armoire, les conduites rigides disposent d’une double peau. Elles sont composées d’une paroi intérieure en plastique PE et d’une paroi extérieure en PVDF qui contribue à la résistance contre de l’acide sulfurique à 96 %. Pour garantir la sécurité en cas de fuite, le bac de rétention selon le lieu de stockage doit présenter des propriétés spécifiques (résistance à la corrosion, aux chocs, aux UV, etc.) et être compatible avec les fluides qu’il pourrait contenir.
Sécuriser les armoires passe donc par l’exigence d’une évaluation des risques sur la zone de travail mais aussi par le dispositif d’informations et d’accompagnement des clients. Informer, former le client, contrôler son installation font partie intégrante des responsabilités du fabricant. Chez Seko, elles donnent lieu à l’établissement d’un plan d’approbation de l’armoire le jour de son implantation sur site et à un plan de prévention qui doit être signé par le client. Celui-ci évalue et répertorie précisément le niveau de risque encouru par les opérateurs, les actions à entreprendre pour les neutraliser et doit être tenu à disposition des équipes de secours. « Ces armoires protègent aussi bien les opérateurs que les personnels qui n’interviennent pas forcement sur le process de dosage vis-à-vis de projections inopinées, remarque Spyridon Kranias chez Grundfos. Elles intègrent des accessoires de dosage, mais aussi des dispositifs de détection et de rétention qui permettent d’alerter l’exploitant en cas de problème ».

« Le sujet n’est pas tant le coffret que le fait d’être certain que l’environnement de la pompe soit maitrisé pour que la sécurité de l’exploitant soit assurée, abonde Frédéric Lemétayer chez ProMinent. Le fait d’associer, au sein d’un coffret ou d’une armoire, une pompe avec des équipements adaptés, bien paramétrés et bien montés, compatibles avec l’hydraulique de la pompe constitue une vraie sécurité ». ProMinent a développé une gamme de coffrets baptisée Cabdos® qui confine les pompes et leurs accessoires dans une enceinte fermée, qui peut être placée indifféremment à l’intérieur ou à l’extérieur. La série compact, à taille unique, peut contenir de 1 à 4 pompes doseuses de type Beta®, Gala, Delta®, Vario, Sigma avec leurs accessoires. L’entreprise propose également la réalisation de coffrets sur mesure pour répondre aux exigences précises de ses clients. Mais la vraie nouveauté, chez ProMinent, c’est la possibilité pour un exploitant d’intervenir sur la pompe sans avoir à ouvrir le coffret, et donc sans se placer en zone de risque. Une liaison Bluetooth entre la pompe, placée dans son coffret, et une application, permet à l’exploitant d’interagir avec elle sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir le coffret. « Cette avancée présente plusieurs avantages, explique Frédéric Lemétayer. Elle apporte d’abord à l’exploitant une vraie sécurité en lui évitant de se placer en zone de risque pour une effectuer une visualisation ou une intervention simple. Il prend la main sur la pompe, tout étant protégé du risque chimique par une vitre. Mais cette application permet aussi, pour un metteur en route, de charger un programme dans la pompe ce qui lui permet de la mettre en service dans un temps record ». Le temps moyen pour régler une pompe doseuse se situe entre 30 mn et 1 heure. Ce temps-là peut être réduit à 1 minute, selon Frédéric Lemétayer, simplement en se connectant à la pompe et en chargeant un programme préétabli. « On peut également réaliser des profils de paramétrages types en fonction de produits véhiculés. On sait, par exemple, que l’eau de javel dégaze, on va donc utiliser des fonctionnalités spécifiques à cette particularité. Même principe si l’on doit doser de l’acide sulfurique. L’opérateur se place devant la pompe, coffret fermé, et charge le programme sans avoir à intervenir physiquement sur l’installation ». En termes de sécurité, c’est un vrai progrès, d’autant que l’application, disponible pour l’instant sur la seule gamme AX, est peu coûteuse. C’est aussi une réponse sécurisée vis-à-vis des opérateurs qui doivent effectuer des manipulations délicates sans nécessairement disposer d’un degré de technicité suffisant.

Watson Marlow, qui ne proposait pas, jusqu’à présent, d’armoires de sécurité, s’y met également. « Bien qu’il n’y ait pas d’obligation réglementaire particulière concernant ces coffrets et armoires de sécurité, la demande, en France, est de plus en plus forte, reconnait Samuel Guidon. Nous commercialiserons donc très prochainement des coffrets de 2 ou 4 pompes pour sécuriser les installations ».

Pour compléter leurs dispositifs Seko, comme Cifec, ProMinent ou Iwaki complètent leurs offres par des accessoires en option : atomiseur, instrumentation, raccordement spécialisé, panneau d’affichage ou avertisseur sonore.

Opter pour des alternatives plus sûres

Reste que l’utilisation de produits chimiques impose de lourdes contraintes en termes de sécurité (manipulation), mais aussi d’organisation (stockage), de respect de la réglementation (REACH, directive biocide) et d’impact environnemental (rejet). D’où l’intérêt de certains procédés qui permettent de produire certains oxydants in-situ et à la demande. C’est le cas de l’hypochlorite de sodium (NaOCl), qui, avec uniquement du sel, de l’eau et de l’électricité, constitue une alternative de choix par rapport aux systèmes à base de chlore gazeux ou à l’eau de javel concentrée. Issu de l’électrolyse d’une saumure, l’hypochlorite de sodium ne manque pas d’avantages : pas de transport, pas d’emballage, pas de manipulation ni de stockage de produit chimique, une disponibilité immédiate du désinfectant en fonction des besoins de l’exploitant et une gestion automatisée. BWT avec Eco-MX, Cifec avec sa gamme Electrochloration, ProMinent ou Air Et Eau Systèmes avec Chloreinsitu®, Lutz Jesco® avec Easyclorgen®, Evoqua avec Osec®, Syclope Electronique avec Hyprolyser ou encore Grundfos avec Selcoperm® fournissent des équipements capables de produire de l’hypochlorite de sodium par électrolyse d’une concentration de 0,5 à 0,8 % à partir de saumure.
« Notre solution de désinfection par l’électrolyse, BWT ECO-MX, permet aux industriels de parfaitement maîtriser le développement microbiologique, explique Emmanuelle Le Guern, Responsable de l’activité Produits Formulés chez BWT France. Pour preuve, plus de 130 sites de production en France sont équipés de cette solution et aucun d’eux souhaitent revenir en arrière. BWT Eco-MX allie sécurité et éco-responsabilité. Elle est optimale en termes d’impact environnemental et de sécurité des équipes puisqu’elle ne nécessite aucun transport, manipulation, manutention ou encore stockage de produits chimiques, parfois sources d’accident ».
« Ces systèmes se développent pour des raisons de coûts et de praticité, estime de son côté Spyridon Kranias chez Grundfos. L’hypochlorite produit sur site est beaucoup moins concentré que l’hypochlorite du commerce ce qui réduit notablement les risques. De plus, elle ne se dégrade pas et limite les risques de cristallisation que l’on observe avec la javel concentrée ». Seul obstacle, le dégagement d’hydrogène, un gaz non toxique mais explosif. Inhérent à la production, il est susceptible d’entrainer un zonage ATEX. Il nécessite l’installation d’un conduit de ventilation entre l’unité et un orifice d’évacuation extérieur pour évacuer en toute sécurité tout gaz d’hydrogène libéré du processus électrolytique. « La conception de nos systèmes Selcoperm® comprend une double enveloppe intégrée : la dilution et l’évacuation du dihydrogène produit par la réaction d’électrolyse sont contrôlées en permanence, évitant le besoin d’un zonage ATEX sur le site, souligne Spyridon Kranias chez Grundfos. Nous avons mis en place une installation de ce type sur l’usine de production d’eau potable de Choisy le Roi il y a 8 ans sans que la zone ne soit ATEX alors qu’on y produit par heure jusqu'à deux fois 40 kg de chlore sous forme d’hypochlorite de sodium ».
La technologie des électrolyseurs avec cellules à membrane Chlorinsitu® III commercialisés par Air et Eau Systèmes permet de produire de l'hypochlorite de sodium avec un rendement chimique et électrique plus élevé, et donne des solutions d'hypochlorite avec une concentration plus élevée en chlore actif (20 - 25 g/l) par rapport à l'électrolyseur à cellules ouvertes Chlorinsitu® II. Cette technologie permet également d’avoir un niveau faible en chlorure et chlorate dans le produit qui va servir à traiter l’eau.


Frédéric Lemétayer, chez ProMinent, confirme le développement important de ces systèmes. « L’électrochloration permet de se dédouaner des risques associés au produit précurseur en termes de transport, de stockage et de manipulation, explique-t-il. Et ceci au prix d’une mini-installation sur site assez simple à exploiter. C’est d’autant plus intéressant que l’électrochloration a beaucoup évolué ces dernières années. Nous sommes désormais capables de monter beaucoup plus haut en concentration avec des rendements bien plus intéressants, tout en allégeant sensiblement la maintenance ».
Laurent Calderara, directeur commercial chez Air Et Eau Systèmes, indique que le choix de la technologie et le dimensionnement des électrolyseurs sont primordiaux si l’on veut que le traitement permette de faire face aux situations de pointe, sans que la solution de chlore fabriquée ne perde en qualité. « Les coûts de la maintenance, les consommations de sel et d’énergie seront directement impactés, précise-t-il. Nous proposons également une gamme Dulcolyse “technologie ECA” (eau électrochimiquement activée) spécifique pour l’industrie agro-alimentaire et l’industrie des boissons. Cette technologie permet d’avoir une eau au pouvoir de désinfection très puissant et très actif avec un pH neutre. Elle est à base de chlore très pur fraîchement produit. L’eau ECA ne contient pas de chlorate, bromate ou autre produit indésirable, ni de chlorure résiduel venant de la réaction d’électrolyse ». 
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