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Salons congrès conférences

D’autres innovations tous azimuts lors de Pollutec 2025

26 decembre 2025 Paru dans le N°487 ( mots)
© Résodétection

Pour les acteurs des domaines de l’eau potable, des eaux usées, du traitement, de la mesure et de l’analyse, ainsi que des odeurs, des sols, etc., l’édition lyonnaise du salon Pollutec est l’événement incontournable pour prendre le pouls du marché, échanger avec leurs clients (potentiels) et fournisseurs, s’informer sur les dernières innovations et les tendances à venir. Second tour d’horizon des nouveautés vues à Lyon.

À l’image du très grand nombre d’innovations et de nouveautés présentées, parfois en avant-première, lors de l’édition 2025 de Pollutec, salon international des solutions pour l’environnement, l’industrie, la ville et les territoires, organisée par RX France du 7 au 10 octobre dernier à Eurexpo Lyon (Rhône), nous allons continuer notre déambulation dans les allées de l’exposition, initiée dans le numéro précédent (EIN n°486), pour (re)découvrir d’autres produits, solutions et services.

Sur le stand de Résodétection, les visiteurs intéressés par la recherche de fuites ont pu découvrir le projet Arpentys, une « avancée majeure » dans la détection et la cartographie des réseaux enterrés. « C’est le fruit de plusieurs années de recherche et d’investissements technologiques. Nous sommes aujourd’hui les seuls en Europe à intégrer une technologie innovante capable d’automatiser l’interprétation des données terrain », explique Damien Skaky, directeur de Résodétection. Elle a d’abord été soutenue par la Banque publique d’investissement (Bpifrance) pour la première phase du projet (le développement du logiciel) en 2021, avant d’être lauréate, parmi 33 projets, dans le cadre du programme Feder (Fonds européen de développement régional) 2025. Plus d’un million d’euros ont été investis au total.

« Arpentys permet d’acquérir des données cartographiques précises – de classe A – des réseaux enterrés à grande échelle et d’automatiser leur traitement grâce à l’intelligence artificielle (IA). L’objectif est d’accroitre la connaissance patrimoniale de l’environnement urbain par les exploitants de réseaux, pour une meilleure maîtrise du territoire », explique Damien Skaky. Grâce à l’IA et aux données issues du Mobile Mapping 3D, Arpentys permet la reconnaissance automatique d’affleurants (regards, bouches à clé…), l’interprétation des marquages au sol et le tracé semi-automatisé des réseaux souterrains.

Ces innovations rendent possible une cartographie rapide, précise et intelligente des réseaux, ouvrant la voie à des applications dans la gestion des réseaux d’eau potable, la réalité augmentée ou encore le Web SIG. Au-delà de pouvoir « cartographier l’invisible », Arpentys contribue non seulement à réduire les pertes en eau mais aussi à optimiser les investissements des exploitants de réseaux. Par ailleurs, après avoir célébré ses 20 ans en 2024, Ax’eau a changé d’identité graphique, qui traduit une société évoluant tout en conservant son ambition de préserver l’eau.

Le robot Tubocontact SD et la solution REUT by Vinci

Le CEA-List (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives-Laboratoire d’intégration de systèmes et des technologies) et Sade, filiale du groupe NGE dédiée au cycle de l’eau, ont dévoilé Tubocontact SD (nous y reviendrons prochainement). Résultat de quatre années de collaboration entre le laboratoire et l’ingénierie de Sade, cette solution est un robot compact destiné à la réhabilitation des conduites de distribution d’eau potable en fonte de petits diamètres, ne nécessitant pas de creusement de tranchée.

Autre innovation, présentée, cette fois, sur le stand du groupe Vinci, il s’agit de REUT[1] by Vinci (nous y reviendrons prochainement). Avec cette solution mobile et autonome en énergie, l’objectif de Vinci Autoroutes et Vinci Construction, associés à Sogea Environnement, est de développer des projets de réutilisation d’eau non conventionnelle (eaux grises, de pluie, issues de procédés industriels…) afin de réduire le gaspillage et d’optimiser les usages en travaillant sur la circularité par la valorisation de ces ressources.

Quant au Français Qualisteo, il a lancé officiellement, à l’occasion du salon, la Smart Mesure Alliance, une coalition de quatre entreprises ayant, comme ambition, de déployer des innovations de rupture au service de la transition énergétique des industries et des territoires. Les quatre membres fondateurs sont ATI Industries, qui conçoit des traitements thermiques pour limiter l’impact environnemental, Enogia, dont les turbines valorisent la chaleur fatale pour produire de l’électricité, Micr’Eau – société d’ingénierie spécialisée dans le traitement de l’eau et du biogaz (torchères, gazomètres) – et, donc, Qualisteo en charge de l’optimisation énergétique des procédés (sous-compteurs et logiciel).

Pour relever les défis de la transition énergétique, plutôt que de proposer des solutions isolées, l’alliance apporte un écosystème technologique intégré, capable d’accompagner les industriels dans la réduction de leurs coûts de production - réduction jusqu’à 30 % de la consommation énergétique d’un site industriel – et l’amélioration du bilan carbone de leur activité. « Au sein de cette convention de groupement d’entreprises, nous mutualisons nos savoir-faire respectifs et les efforts de marketing pour apporter aux industriels des solutions clé-en-main, efficaces et immédiatement opérationnelles. La présence de chacun des membres sur des zones géographiques différentes facilite également le déploiement de projets internationaux, notamment en Amérique latine, en Afrique et en Asie », explique Sébastien Papin, directeur de la Business Unit Environnement/Eau de Qualisteo.

Dans le domaine du traitement de l’eau, le centre de recherche et de développement public IFP Énergies nouvelles se positionne désormais comme un nouvel acteur (nous y reviendrons prochainement). « Il y a cinq ans, nous avons opéré une transition environnementale en passant de 80 % de nos activités en lien avec les hydrocarbures à seulement 20 %, les 80 % portant sur les enjeux des nouvelles technologies de l’énergie, dont le traitement de l’eau pour les industriels et les collectivités. », explique Aurélie Mouret, Project Leader Water Management chez IFP Energies nouvelles. À l’image du dispositif Rock-Eval qui permet une identification et une quantification rapides des microplastiques présents dans un échantillon recueilli dans l’eau ou le sol.

Des solutions venant aussi de l’étranger

Sur le stand de Solmax, à côté de la solution de confinement Geotube – gestion et déshydratation des boues et des sédiments – et des solutions de barrière et de confinement GSE pour les chantiers et infrastructures sensibles, les visiteurs pouvaient se renseigner sur les aquatextiles Osmoria destinés à la dépollution et le traitement des eaux pluviales et lancés à la fin de l’année 2024. Le fabricant propose deux gammes différentes : l’Osmoria Geoclean, pour les structures d’infiltration à ciel ouvert et enterrées, et l’Osmoria Indigreen, destinée aux zones de stationnement perméables.

Inspirés du biomimétisme, ces textiles techniques stimulent l’activité des micro-organismes naturels du sol, y compris les bactéries et les microchampignons, qui biodégradent ainsi plus rapidement ces micropolluants. Une fois traitée, l’eau continue de s’infiltrer dans le sol, reconstituant l’humidité du sol et protégeant la biodiversité souterraine. Ils affichent ainsi des « performances inégalées » en termes de fixation et de biodégradation des hydrocarbures, dont les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), pendant le processus d’infiltration : jusqu’à 99,9 % des hydrocarbures (C10-C40) et jusqu’à 78 % des six HAP les plus toxiques.

Solmax a d’ailleurs installé un Osmoria Geoclean à Moliets-et-Maâ (Landes) lors du réaménagement de la plage centrale de la commune. Sa volonté était d’infiltrer les eaux pluviales à la source, tout en les dépolluant des hydrocarbures issus du trafic routier. Posés au fond de noues paysagères, l’aquatextile – sur une surface de 930 m2 – fixe désormais, à chaque épisode de pluie, les hydrocarbures présents dans l’eau qui s’infiltre directement depuis les noues.

Parmi les sept entreprises irlandaises constituant la délégation soutenue par Enterprise Ireland lors de l’édition 2025 de Pollutec, on trouvait Aquamonitrix – un fabricant d’analyseurs en ligne pour la surveillance en temps réel des nitrates et nitrites dans l’eau – , Butler Manufacturing Services (BMS) – il conçoit et fabrique des solutions préfabriquées pour le traitement des eaux usées, pluviales et de surface – , Cubis Systems et The Revive Group, qui présentait une nouvelle gamme de camions d’hydrocurage performants Revive Warrior et une démarche environnementale complète permettant de délivrer des crédits carbone.

« Pour le marché de l’adduction d’eau potable (AEP) et de l’irrigation, nous développons et fabriquons des chambres d’accès et des systèmes de fermeture en composite. Ces solutions facilitent la mise en œuvre des équipements (ouverture totale, transmission facilitée des signaux, par exemple) et sécurisent l’utilisation des réseaux d’eau. Nous avons d’ailleurs développé, en partenariat avec le groupe Claire, des regards compacts (dimensions intérieures de 400 x 300 mm) et équipés de quatre compteurs en DN15 », indique Éric Bretin, chargé d’affaires Eau pour la France chez Cubis Systems (groupe américain CRH), et présent sur le stand du groupe Claire.

Plusieurs technologies de jeunes pousses

Le salon Pollutec est également l’occasion de rencontrer des jeunes pousses et leurs technologies innovantes. C’est le cas d’OliSens, créé par Marc Legal, son CEO : « Nous avons conçu les technologies IonSens et MetalSens (silicium fonctionnalisé) pour la mesure, en quelques minutes seulement, de la concentration de polluants (respectivement, des ions et des métaux lourds) présents dans des matrices aqueuses. Les technologies peuvent être mises en œuvre dans des dispositifs portatifs et en ligne pour les applications environnementales et industrielles. Nous nous distinguons par un accompagnement sur mesure (vente et location) et nous sommes en train de développer l’offre commerciale et les méthodes », présente Camille Delorme, ingénieure R&D chez Olisens.

La jeune pousse belge Liquisens, elle, fournit des solutions prédictives basées sur des données pour la gestion de la qualité de l’eau dans tous les secteurs. « Notre approche s’appuie sur une surveillance “intelligente” – connexion à des capteurs existants ou déploiement de nos outils IoT pour surveiller, en temps réel, la qualité de l’eau et les paramètres clés, en particulier ceux difficiles à mesurer – , sur des informations prédictives – nos modèles basés sur l’IA (jumeau numérique ciblé sur la qualité) transforment les données en alertes précoces et en informations exploitables – et sur une optimisation continue (génération de rapports, détection d’écarts…) », résume Micheal Kuhns, CEO de Liquisens. La start-up a réalisé une levée de fonds, d’un montant de 270 000 euros, auprès de NXT Investment Club et de BeAngels en septembre 2025.

Quant à Ecométrique, un essaimage du laboratoire E2Lim de l’université de Limoges (voir EIN n°461), la jeune pousse est spécialisée dans l’échantillonnage passif de polluants dans le cas d’études de la qualité de l’eau potable, des eaux naturelles, des eaux usées. « L’échantillonnage passif est une technique consistant à placer un dispositif dans le milieu à échantillonner et de le laisser en place de quelques jours à plusieurs semaines. L’échantillonneur va ainsi accumuler les substances recherchées, pour lequel il a été conçu, durant toute la période de déploiement, pour une meilleure représentativité de la pollution (PFAS, pesticides, résidus pharmaceutiques…), explique Matthias Monneron-Gyurits, directeur d’Ecométrique. Nous sommes actuellement en train de chercher des partenaires pour mailler la France entière. »

Des nouveautés chez ABB et ifm electronic

Sur son stand, ABB mettait en avant ses solutions dédiées à la performance énergétique et à la durabilité des installations de pompage, au travers d’une démonstration de cascade de pompes (moteurs IE5 SynRM, variateur ACQ80, variateur ACQ580, etc. ; voir EIN n°483), et présentait, en avant-première, le transmetteur AWT424 et la gamme de capteurs d’oxygène dissous (OD) AeroStar. « L’AWT424 vient compléter l’AWT420 et remplacer l’Aztec AWT440 en proposant, respectivement, la connexion simultanée de quatre capteurs au maximum (pH/redox, conductivité, turbidité, chlore et OD), au lieu de deux au maximum, et l’interface Bluetooth et un écran TFT couleur », décrit Yann Bouvier, Business Development Manager France chez ABB.

Avec le nouveau transmetteur, les données sont accessibles en temps réel via l’application propriétaire EZLink Connect, et son intégration dans les systèmes de contrôle de l’usine est davantage simplifiée grâce au protocole Modbus TCP, désormais disponible. La conception modulaire de l’AWT424 permet aux opérateurs d’ajouter et de changer facilement les capteurs et les modules de communication, réduisant ainsi les stocks de pièces détachées. Par rapport aux capteurs électrochimiques traditionnels qui peuvent nécessiter un remplacement, un étalonnage et une maintenance fréquents, les capteurs AeroStar Ultra (étendue de mesure de 4 ppb à 25 ppm) et AeroStar Ultra Trace (0,8 ppb à 2 000 ppm), qui reposent sur le principe optique de désactivation de la luminescence, se distinguent, entre autres, par une maintenance réduite de 70 % grâce à la durée de vie prolongée du capuchon du capteur (jusqu’à deux ans), et ce même dans des environnements industriels complexes.

Toujours dans le domaine de l’analyse, ifm electronic a complété sa gamme de capteurs de conductivité inductifs avec le modèle LDL400. Cette variante en polypropylène (PP) du LDL200 est destinée aux applications où les capteurs métalliques ont tendance à se corroder, à savoir là où il y a un contact direct avec l’air ambiant salin, les fluides agressifs, acides ou basiques (installations de filtration, stations de dosage…). « L’étendue de mesure de notre capteur LDL400 est de 100 à 2 millions de µS/cm, avec une précision de ±25 μS/cm, ce qui rend possible la mesure continue, compensée en fonction de la température, dans presque toutes les applications de traitement de l’eau, y compris les lixivats et l’eau ultra-pure. Il est d’ailleurs possible d’y mesurer la concentration en pourcentage de NaCl de manière acyclique », indique Sylvio Leal, chef de produits Instrumentation chez ifm electronic France.

Parmi les autres nouveautés du fabricant, on peut citer la série de débitmètres à ultrasons à passage intégral SU Puresonic – il existe les modèles SU8x2x (étendue de mesure de 1 à 240 l/min), SU902x (1 à 275 l/min) et SU2x2x (5 à 1 000 l/min) – , destinée aux applications d’eaux pures et ultra-pures, en particulier les skids de filtration d’eau, ainsi que le capteur de vibrations IO-Link VVB30x et les manomètres à cellule de mesure en céramique PG17 doté désormais d’une couronne à Led multicolore – en lieu et place des aiguilles mécaniques – et de fonctionnalités avancées (voir EIN n°484).

Des transmetteurs de niveau 80 GHz à prix attractif

Enfin, les visiteurs pouvaient se renseigner sur les derniers-nés des transmetteurs de niveau radar de Krohne. « Remplaçant les Optiwave 1400, la série Optiwave 1500 (technologie radar 80 GHz 2 fils) est constituée des modèles 1520, 1530, 1540 et 1560, qui sont des appareils compacts, grâce à une antenne à lentille PVDF affleurante – lentille de taille de 1,5 ou 3 pouces – , pour les applications de mesure de niveau sur des liquides (jusqu’à 30 m) ou des solides en vrac et de débit en canal ouvert, avec une précision de mesure de ±5 mm (1520 et 1530) ou ±2 mm (1540 et 1560) », décrit Jean-Christophe Fournet, responsable Produits niveau, pression, analyse et température chez Krohne France.

L’Optiwave 1520 est bien adapté aux espaces confinés et aux applications en extérieur (traitement des boues d’épuration, stations de pompage ou de relevage à vis, bassins d’eau…). L’Optiwave 1540, lui, résiste à de nombreux produits chimiques et liquides contaminés que l’on peut retrouver dans les applications d’eau et d’eaux usées, par exemple. Il peut être mis en œuvre dans les déversoirs d'orage, les canaux et les rivières pour des mesures de niveau. « La nouvelle série se différencie également par le support du protocole Hart et la présence du Bluetooth, et ce pour un prix attractif. Les deux appareils peuvent être rapidement configurés et mis en service via un smartphone doté de l’application Opticheck Level Mobile », explique Jean-Christophe Fournet. La technologie Opticheck intégrée peut être utilisée pour créer des diagnostics étendus de l’appareil ou une vérification sur le terrain sans interrompre le procédé, ou un rapport de vérification sur l’état de l’appareil en un clic.


D’autres nouveautés vues au détour des stands
· Solution d’entretien des réservoirs maintenus en eau de CTP Environnement ;
· Compteur d’eau volumétrique de nouvelle génération Altair V5 de Diehl Metering ;
· Solution WaaS (
Water-as-a-Service) d’Ekopak, proposant la délégation de la gestion de l’approvisionnement en eau sous la forme d’un contrat en €/m3 d’eau produite ;
· Méthodologie d’analyse du patrimoine et de soutien à la prise de décision, compteur à ultrasons certifié MID R1000 et module « intelligent » Cyble 5 d’Itron ;
· Plateforme numérique gratuite MonSuiviEau.fr développé par la Cellule économique régionale de la construction Auvergne-Rhône-Alpes (CERC ARA) pour Les Canalisateurs du Sud-Est ;
· Nouvelle génération de capteurs sans fil dédiés à la détection d’eau de Monnit, distribué par TH Industrie, avec le câble détecteur Wireless Water Rope Sensor, le capteur avec sonde déportée Water Detect Plus Sensor, le boîtier Wireless Water Detection Puck et la version simple avec fils de détection intégrés Wireless Water Detect Sensor ;
· Présence d’Osmosun, spécialiste du traitement de l’eau (dessalement solaire autonome), sur le stand du groupe Watera, à la suite du rachat de 65 % de son capital par Unibios Holdings, société mère de Watera, en juillet 2025 ;
· Débitmètre ultrasonique de type « clamp-on » Deltawave C de Systec Controls, distribué par TH Industrie.



[1] Réutilisation des eaux usées traitées.

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