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Valoriser les fractions fines

21 février 2019 ( mots)
Malgré le développement de techniques de dépollution in situ et sur site de plus en plus efficaces, l’excavation et le traitement hors site des sols plus ou moins contaminés restent souvent une solution privilégiée.

Pour répondre aux besoins de traitement hors site, de nombreuses plateformes ont été mises en place sur le territoire depuis quelques années. Ces plateformes permettent le tri des matériaux excavés selon la nature et les teneurs des contaminants ainsi que leur criblage pour isoler les factions grossières (sables, graviers, granulats…) souvent peu contaminées et valorisables grâce à leurs propriétés géotechniques. Les fractions fines, parfois fortement contaminées, peuvent être envoyées en ISD ou traitées sur la plateforme pour réduire les concentrations en contaminants via des procédés biologiques ou encore de lavage. La décontamination partielle des fractions fines permet leur élimination en ISDND voire en ISDI, mais surtout, cela incite à leur valorisation. Toutefois, peu de filières sont actuellement opérationnelles, notamment à cause des propriétés variables des matériaux, de leur statut réglementaire de déchets ou du manque de connaissance des spécifications d’entrée dans les filières de valorisation…

L’une de ces filières est celle de la construction de sol fertile pour la réhabilitation de zones dégradées comme les friches industrielles et urbaines ou encore pour la végétalisation de centre de stockage de déchets en fin de vie. Depuis une dizaine d’années, Valterra Dépollution/Réhabilitation a mis au point et optimise un procédé de génie pédologique breveté (VALTERRA/INRA/LSE n°0757039) permettant de construire des sols fertiles à partir de déchets et sous-produits industriels, dont les fractions fines des terres excavées dépolluées, dans le but de produire de la biomasse végétale (fibres ou énergie) ou encore de favoriser l’implantation de biodiversité sur des sites délaissés.

Ce procédé qui s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, présente le double avantage de proposer une nouvelle voie de valorisation à certains déchets tout en limitant l’emploi de terre végétale issue du décapage des sols agricoles et naturels.
D’un point de vue technique, les sols construits sont composés de plusieurs horizons ayant chacun des fonctions particulières pour atteindre les objectifs de réhabilitation. Ils sont eux-mêmes constitués de la meilleure formulation possible de matériaux minéraux (terre excavée, sédiments, fine de carrières…) et organiques (compost, MIATE*, déchets verts…) disponibles.

L’horizon le plus en surface est l’horizon de croissance dont sa principale fonction est de proposer les meilleures conditions physico-chimiques pour faciliter la germination et l’implantation du couvert végétal. L’horizon sous-jacent est l’horizon de développement dédié à l’ancrage des racines et à la fourniture d’éléments nutritifs et d’eau à long terme. Sous ces deux horizons, un horizon technique peut être prévu. Il peut avoir trois objectifs distincts selon sa conception :

un horizon hydrique qui permet de stocker une grande quantité d’eau et de la restituer aux plantes durant la période sèche,
un horizon drainant qui permet à l’inverse d’éviter l’accumulation d’eau qui est préjudiciable pour certains végétaux,
un horizon de confinement qui permet de limiter les transferts d’eau de la surface vers le sous-sol. Cela a le double intérêt de conserver l’eau dans les horizons supérieurs tout en limitant le transfert d’éventuels contaminants vers la nappe souterraine.

*MIATE = Matières d’Intérêt Agronomique issues du Traitement des Eaux.