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Traiter sur place ou évacuer ?

21 février 2019 ( mots)
Les deux options présentent leurs avantages : le traitement hors site, après excavation, reste cher mais permet une réutilisation rapide du site. Les plateformes multimodales de tri et de revalorisation des terres créées par Biogénie, Brézillon, Extract Ecoterres, Envisan, GRC-Kallo, GRS Valtech, Lhotellier Dépollution, Ortec, ou encore Suez permettent de traiter les terres polluées puis de réutiliser plutôt que de les enfouir.





Les techniques in situ ou sur site ont pour elles l’avantage d’un moindre coût mais peuvent exiger plus de temps. Certaines sociétés comme Antea Group, Soleo Services ou ATI Services cherchent à les promouvoir pour cette raison. « Le traitement hors site restera majoritaire malgré son coût car il est simple et rapide, or beaucoup de dépollutions se font dans le cadre de projets immobiliers pris par le temps. On utilise plutôt les techniques sur site et in situ sur des terrains en activités, de gros sites industriels qui n’ont pas d’impératif de temps, et où l’excavation est parfois impossible » estime cependant Alain Dumestre. Serpol, spécialisée dans les traitements in situ et sur site, est donc plutôt orientée vers des clients industriels. La société va cependant ouvrir deux plateformes de traitement hors site, à Lyon et Strasbourg. Dans le cadre de la réhabilitation de friches industrielles Burgeap optimise dans ses plans de gestion et PCT associés les techniques de dépollution sur site et hors site à mettre en œuvre en fonction des attentes de ses clients (futurs usages, délai de programmation, coûts, économie circulaire…). Le projet est pensé dans sa globalité.





« Le traitement hors site est encore majoritaire car il permet de traiter de gros volumes dans des temps courts. Or les délais sont parfois tellement contraints que cela reste la seule solution possible. On sent toutefois qu’en combinant certaines techniques sur site, on peut minimiser les volumes à évacuer. Quand on peut le faire, cela atténue les coûts et améliore la valorisation, tout en évitant de mettre des matériaux sur les routes », estime Patrice Imberti. Suez propose également une solution intermédiaire : la société a déployé 14 plateformes de valorisation des terres polluées. Appelées Neoter®, elles sont positionnées dans des bassins industriels ou urbains qui présentent une forte activité de dépollution, voire sur le site du client lorsque sa taille le permet et que les délais imposés le justifient. « C’est une manière d’opérer les travaux hors du chantier au sens strict, d’y amener les terres et de les traiter. On peut alors optimiser les traitements pour exporter les terres dépolluées vers des filières moins coûteuses ou les valoriser pour des utilisations particulières. Neoter® favorise le traitement plutôt que l'élimination en centre de stockage, tout en permettant au chantier d’opérer avec excavation et transport, donc dans un délai court », explique Patrice Imberti.





Suez a pour sa part ouvert à Huy (près de Liège) une plateforme plus classique de regroupement et traitement destinée à accueillir les terres polluées provenant de chantiers de construction et d’assainissement en Belgique. Après tri et traitement, toutes ces terres seront valorisées dans des projets d’aménagement ou de génie civil.