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Réhabiliter des sites dégradés en restituant au sol ses propriétés agronomiques

16 février 2018 ( mots)
La requalification de sites dégradés peut répondre à des objectifs économiques (retour de zones d’activités ou de zones résidentielles), sociaux (implantation de centres culturels) ou paysagers (mise en place de parcs extensifs ou de zones forestières). Le procédé de construction de sol est une écotechnologie qui a pour objectif d’assurer la réhabilitation de sites dégradés en restituant au sol ses propriétés agronomiques, afin de permettre une revégétalisation ainsi qu’une recolonisation du sol par la faune. Brevetée par Valterra, l’Inra et l’Université de Lorraine, elle consiste à réutiliser des sous-produits délaissés d’origine urbaine ou industrielle et des terres traitées en lieu et place de terre végétale pour construire un sol fertile à des coûts modérés. Les matériaux utilisés sont associés en différentes couches de sols qui font l’objet d’une formulation optimisée en fonction des objectifs visés par la réhabilitation. « Il peut s’agir d’une re-fonctionnalisation écologique du site, d’une intégration paysagère dans l’attente d’un projet d’aménagement plus conséquent ou d’une production de biomasse non alimentaire permettant de réintégrer le foncier dégradé dans le circuit économique local », explique Sophie Guimont, directrice Recherche et Développement chez Valterra dépollution et réhabilitation. Le procédé a été mis en œuvre dans le cadre du projet Lorver (Lorraine Vert) piloté par un consortium de 5 entreprises et 6 laboratoires de recherche, coordonné par Valterra. Il est destiné à créer une filière de production de biomasse végétale non alimentaire en Lorraine et, plus largement, à élaborer une chaîne de services écosystémiques permettant une requalification durable de friche industrielles. Sur le site de l’ancienne cokerie d’Homecourt, plusieurs types de sous-produits différents (sous-produits papetiers, terres excavées traitées, sédiments de dragage, composts,…) ont permis de reconstituer un sol végétal sur 2,25 ha sur lequel ont été plantés des espèces ligneuses et du chanvre. « Les espèces ligneuses permettent la production d’énergie et de biochar par pyrolyse du peuplier et le chanvre génère des fibres et par la suite des composites polymères/fibres » explique Sophie Guimont. Un procédé a par ailleurs été développé pour récupérer le cadmium et le zinc présent dans la biomasse issue de plantes hyperaccumulatrices. Le procédé de construction de sol qui constitue une solution de confinement limitant le transfert de polluants dans le milieu naturel, s’inscrit tout à la fois dans la logique du développement durable et dans le cadre de l’économie circulaire en associant des objectifs de restauration écologique et de valorisation de déchets et sous-produits.