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Les perturbateurs endocriniens : des polluants pas vraiment émergents

27 novembre 2019 ( mots)
Les perturbateurs endocriniens ne sont pas une nouvelle classe de polluants de l’eau. La perturbation endocrinienne est un nouveau critère pour évaluer et prévenir la dangerosité des substances chimiques pour la santé et l’environnement. Des substances qui jusqu’ici n’étaient pas considérées toxiques peuvent représenter un danger par leur capacité à dérégler le système hormonal (i.e. endocrinien) et ainsi perturber toutes nos grandes fonctions physiologiques (système nerveux, métabolisme, reproduction, croissance…). Pourtant, de nombreuses substances suspectées d’êtres perturbatrices endocriniennes sont déjà connues pour les effets néfastes qu’elles peuvent occasionner sur la faune sauvage ou la santé. Il s’agit le plus souvent de suspicion car, à ce jour, peu de substances ont pu faire l’objet des études nécessaires à leur classification réglementaire comme perturbateur endocrinien. La définition d’un perturbateur endocrinien a été votée par le Parlement européen et s’applique depuis 2018 aux autorisations de mise sur le marché des substances phytosanitaires et biocides. Un perturbateur endocrinien est « une substance ou un mélange altérant les fonctions du système endocrinien et induisant des effets néfastes sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou (sous-) populations ». Cette définition vise à identifier les substances dangereuses par l’évaluation de leurs effets sur la physiologie. A l’image des micropolluants, ensemble plus large incluant les perturbateurs endocriniens, il s’agit de prévenir les effets néfastes des polluants présents à des concentrations inférieures aux seuils réglementaires et pouvant induire des effets néfastes sur le vivant. La Commission européenne a été mandatée pour définir comment appliquer des critères pour identifier les perturbateurs endocriniens aux autres réglementations dont la directive cadre sur l’Eau. La transposition des critères utilisés dans les règlements phytosanitaires et biocides pour évaluer le danger de perturbation endocrinienne amènerait à utiliser des bio-essais qui seuls peuvent prendre en compte les effets cocktails des micropolluants et des effets à faibles concentrations de substances qui ne font pas partie des listes de substances recherchées. Appliquer la mesure de l’activité endocrinienne à la surveillance de l’eau permet de s’assurer de la qualité physiologique de l’eau potable, fluide essentiel à notre équilibre endocrinien.



Gregory Lemkine

PDG et Co-fondateur de la société Watchfrog