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La réutilisation des eaux non conventionnelles est-elle économique ?

29 septembre 2021 Paru dans le N°444 à la page 144 Dans le dossier : Habitat dispersé : les enjeux du zonage pluvial ( mots)
Lors des Rencontres nationales de la gestion des eaux à la source à Dijon en 2020, la CCI Bourgogne-Franche-Comté présentait les conclusions de son étude sur la « Gestion de l’eau à la parcelle en habitat dispersé ». L’objectif était d’évaluer les enjeux de l’innovation technique dans ce domaine et d’estimer l’intérêt économique pour les usagers. « La France compte plus de 4 millions d’usagers en assainissement non collectif (ANC), pour lesquels les usages de l’eau correspondent uniquement à ceux des particuliers. Les bains ou les douches représentant la part la plus élevée (34 %), suivis de l’arrosage du jardin et des sanitaires, chacun autour de 17 % », présentait Christine Demizieux, responsable projets innovation et stratégie à la CCI.
Outre le frein psychologique à utiliser une ressource en eau non potable, la réglementation française favorise peu la réutilisation des eaux non conventionnelles. L’irrigation souterraine à partir des eaux usées traitées issues de l’ANC est autorisée à l’exception des végétaux utilisés pour la consommation humaine, et sous certaines conditions. Les récupérateurs d’eau de pluie peuvent servir aux usages extérieurs, mais leur application à l’intérieur du bâtiment est beaucoup plus compliquée (contraintes techniques et administratives ; usage réservé au WC et au lave-linge). « Plusieurs solutions pour économiser la ressource sont déjà disponibles sur le marché. Les fabricants expérimentent aussi des techniques de réutilisation à taille réduite, pour des usages particuliers, alors même que le cadre réglementaire reste assez fermé sur ce sujet », note la responsable. Pour les foyers dont la consommation annuelle se situe autour de 100 m³, la réutilisation d’eaux non conventionnelles serait cependant peu rentable par rapport à la facture d’eau. « Pour des consommations dépassant les 500 m3, le retour sur investissement est beaucoup plus rapide. Tout dépend du profil de l’utilisateur : à savoir si celui-ci investit par soucis écologique ou par soucis économique », conclut Christine Demizieux.
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