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La délicate question de la valorisation des boues polluées

26 decembre 2017 ( mots)
La pollution des boues pose de nombreux problèmes aux exploitants : en identifier la source, empêcher la pollution d’entrer dans la filière en imposant au pollueur un pré-traitement ou en adaptant celui de la station en cas de pollution diffuse, ou encore connaître les filières de valorisation envisageables pour les boues polluées. Un exploitant du forum d’entraide technique FluksAqua évoque ainsi une station sur laquelle les boues dépassent régulièrement le taux de cuivre autorisé pour l’épandage, malgré l’absence d’industrie ou de cultures génératrices potentielles de cuivre sur la zone. De nombreux professionnels expliquent avoir fait face au même problème, à chaque fois dû au relargage de cuivre dans les conduites des particuliers, à cause d’une eau trop corrosive. Certains évoquent également le sujet des micropolluants liés aux résidus médicamenteux. Un contributeur mentionne le cas exemplaire de la « station d’épuration de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier qui vise à éliminer totalement les micropolluants, jusqu’alors rejetés dans le milieu naturel. Un choix notamment lié à la forte activité hospitalière de la commune ». De manière générale, ils s’interrogent sur les moyens techniques disponibles les plus appropriés en fonction des coûts d’investissement et d’exploitation, de capacité de traitement et de réactivité apportée face à une pollution. Sondes pH, Redox et hydrocarbure, conductimètre, bassin de sécurité vers lequel dériver des effluents pollués : les solutions sont multiples mais nécessitent un investissement important. Si, malgré tout, les boues dépassent le seuil réglementaire pour un polluant, se pose la question de leur valorisation. C’est le cas d’un utilisateur du forum FluksAqua dont les boues sont polluées au PCB. Les autres exploitants présents sur la plateforme lui conseillent deux « filières réglementaires et pérennes » : l’ « incinérateur agréé par la DREAL au niveau du traitement des fumées » mais pour lequel « il est obligatoire d’avoir une siccité supérieure à 30 %, ce qui nécessite de mélanger les boues déshydratées avec un matériau sec et inerte » ; ou l’élimination en « décharge CSDU de classe 1 [...] plus coûteux que l’incinération mais impliquant moins de contraintes sur la qualité des boues qui doivent être indemnes de corps étrangers en cas d’incinération sur un four à lit fluidisé pour boue de step ». Une autre option mentionnée mais sujette à polémique est de « diluer les boues (avec du sable ou en pratiquant un chaulage) pour réduire les concentrations en PCB et passer sous les seuils réglementaires ».