Répondant à une pression réglementaire, environnementale et technologique croissante, la télérelève évolue aujourd'hui vers le smart metering. Permettant d'identifier en temps réel la consommation d'un foyer ou d'un bâtiment, le smart metering apparaît comme une solution prometteuse pour optimiser la gestion des réseaux d'eau avec, à la clé, de nouveaux services pour les consommateurs. Il nécessite toutefois un investissement non anodin. D?où l'importance de bien définir les besoins des collectivités et leurs ressources en terme d'organisation de leur service de l'eau.
Depuis plus de 10 ans, la télérelève sans fil à distance des compteurs d'eau s'est largement banalisée. Première étape, des solutions de radio relève mobile, dites AMR pour « Automated Meter Reading » ont d'abord été déployées par les distributeurs d'eau. Ces services impliquent qu’un opérateur se déplace et
Des solutions de radio relève mobile, dites AMR ont d'abord été déployées. Ces services impliquant qu'un opérateur se déplace et s’approche du compteur pour récupérer l’index ont reçu d’emblée un accueil favorable, notamment pour les compteurs d’accès difficile. Deuxième étape, la technologie a rapidement évolué vers des solutions de télérelève en réseau fixe, également appelées AMI pour « Advanced Metering Infrastructure ». Avec cette méthode, fini les déplacements des techniciens. Innovation majeure, la technologie AMI permet d’enregistrer en continu et en temps réel des données qui sont retransmises vers un poste central de gestion où elles sont analysées et exploitées, ouvrant la voie à de nouveaux services.
Ainsi, « le smart metering recouvre cette chaîne d'informations allant du compteur d'eau jusqu’au service d'eau », indique Licia Maradin, Responsable Marketing Systèmes chez Itron. « Une chaîne qui peut se décomposer en trois niveaux. Premièrement, il faut un compteur, pour créer la donnée de base. C'est le point de départ et peut-être le plus important de la chaîne, puisque c'est le choix du compteur qui va conditionner la qualité de la mesure de la consommation. Deuxième niveau, le smart metering nécessite un outil de collecte à distance fiable, puis troisième niveau, un traitement des données pour en générer des informations pertinentes et exploitables par le gestionnaire selon ses besoins ». Le « smart metering » recouvre ainsi une notion d’intelligence. Il implique la mise en place d'un dispositif technologiquement sophistiqué avec de l’électronique, de la mécanique, de l’informatique…
Le smart metering : pour quels besoins ?
Le smart metering, en particulier la télérelève en réseau fixe qui nécessite une infrastructure composée de répéteurs et de concentrateurs pour retransmettre les données collectées par le module radio, va entraîner des coûts qui engageront le service d’eau sur au moins dix ans. Aussi doit-il apporter des bénéfices substantiels aux gestionnaires. « La demande est néanmoins de plus en plus forte, car il y a des besoins », considère Licia Maradin.
Premier bénéfice, le smart metering représente un outil précieux pour optimiser l’efficacité des services de l'eau. Dans le cas où un gestionnaire a la volonté d’améliorer le rendement de son réseau, qu'il soit moyen et plus encore s'il est déjà correct, la sectorisation est incontournable à la bonne connaissance de son réseau. Associer la sectorisation classique (débitmétrique) et la sectorisation acoustique est le mode de gestion de recherche de fuite qui, aujourd’hui, permet la plus grande efficacité. Il y a une réelle complémentarité entre les deux technologies : la débitmétrie annonce les quantités perdues et la surveillance et la sectorisation acoustique telle qu'elle se pratique par exemple avec un logger de bruit de type SePem 01 GSM de Sewerin dit où chercher ces quantités. « Mais si l'on veut obtenir des résultats optimaux, la seule solution de progrès sera le smart metering », estime Romain Lhermitte, responsable projet de télérelève chez Saur. La technologie permet en effet de comprendre avec précision comment le réseau fonctionne et donc d’améliorer le suivi d’exploitation, et de mieux cibler les investissements à réaliser. En quelque sorte, « le smart metering est un moyen de protéger les recettes », ajoute Licia Maradin.
Outre son intérêt pour optimiser la gestion
Smart metering : Itron propose de nouvelles fonctions avancées
Itron enrichit ses solutions de relève radio avec de nouvelles fonctions avancées uniques sur le marché. Il est ainsi dorénavant possible d'identifier un compteur d'eau mal-dimensionné, ce qui va permettre aux exploitants d’améliorer le rendement de leur réseau de distribution et de facturer au plus juste.
des réseaux, deuxième bénéfice, le smart metering est aussi un élément déterminant pour aider les services de l'eau à répondre au contexte réglementaire, aujourd'hui de plus en plus exigeant. « La réglementation sur les Indicateurs de Performances (décret n° 2007-675) introduisait une obligation de suivi du rendement pour le service de l'eau. Avec le Grenelle II, la réglementation introduira la notion d'obligation de résultat d’amélioration du rendement », rapporte Licia Maradin.
Un aspect nouveau qui pourrait accélérer le développement du smart metering. Ce n’est pas tout. La loi Warsmann II dans son article 2 adopté en avril 2011 va également dans le même sens, protégeant désormais l'abonné des services d’eau potable des surfacturations dues aux fuites de canalisations. « L'abonné n’est pas tenu au paiement de la part de la consommation excédant le double de la consommation moyenne qu’à compter de la notification par le service d’eau potable, et après enquête, que cette augmentation n’est pas imputable à un défaut de fonctionnement du compteur », peut-on lire dans le texte.
Enfin, troisième avantage, la télérelève permet d’offrir de nouveaux services aux abonnés. En particulier de suivre l’historique de leur consommation réelle au jour le jour en créant par exemple un espace internet (avec un accès confidentiel) sur un portail mis en ligne par leur service d'eau. Autre option, les abonnés peuvent recevoir l’information périodiquement ou être alertés (par SMS, courriel, etc.), en cas de surconsommation (fuite sur le réseau ou consommation anormale). Un service inestimable pour les gros consommateurs : industriels, hôpitaux, écoles, campings, centres commerciaux…
Bien définir les bénéfices et incidences du smart metering
Reste que pour tirer profit de son investissement, l’exploitant doit avant tout bien définir ses besoins, ses contraintes et les moyens techniques qui devront être mis en engagés dans le cadre d’une organisation pérenne de smart metering. Nombre de compteurs à lire, fréquence des relevés, densité de l’habitat, présence éventuelle d’obstacles à la radio fréquence, autant de paramètres à prendre en compte ! À l'exploitant aussi de définir les services qu'il compte « offrir » à ses abonnés. Particuliers et grands consommateurs ne peuvent avoir les mêmes besoins !
Après cette étape initiale, il s’agit ensuite de déterminer l’offre qui répondra le mieux à ses besoins. « Certains services d’eau vont souhaiter acquérir et gérer la chaine d’informations complète des compteurs à l’exploitation des données, d'autres préféreront externaliser ces compétences. Sur le marché, différents modèles d’offres complémentaires sont disponibles pour répondre aux besoins des services d’eau », rappelle Licia Maradin.
Le satellite : une alternative intéressante au GPRS et à la radio
Le satellite, dans une configuration simple et économique de type « micro-VSAT » telle que présentée par Satmos, est un autre système sans fil qui commence aujourd'hui à être pris en considération dans des projets de télérelève et de smart metering à grande échelle. En effet, du fait de leurs performances techniques mais aussi de leurs coûts, les solutions innovantes de télécommunication par satellite représentent aujourd'hui une alternative intéressante au GPRS et à la radio envisagés jusqu’à présent. Son intérêt réside essentiellement au niveau des concentrateurs :
- Le satellite peut pallier la difficulté de passage des ondes radio : la radio est de courte portée, le satellite est un relais longue portée ;
- C'est le moyen le plus fiable connu aujourd'hui sur le marché (environ 99,5 % de fiabilité) ;
- Il permet en particulier un déploiement progressif et une évolution facile et sans contrainte du réseau mis ou à mettre en place, son choix permet de minimiser le coût d'infrastructures fixes.
Cette technologie est aujourd'hui perçue comme un atout technique et surtout un gain opérationnel sur le long terme (pas d’infrastructures spécifiques). Les paramètres à connaître pour le dimensionnement du service au plus juste et au plus attractif économiquement sont : la fréquence de la télé-relève, le nombre de compteurs agrégés sur chaque concentrateur, le nombre de concentrateurs à relever, le débit journalier d'un concentrateur, la relève à effectuer, en combien de temps et sur quelle plage horaire, ce qui permet de déterminer le débit utile et la voie descendante nécessaire à la gestion du service lui-même (télémaintenance préventive par exemple).
L’installation quant à elle ne requiert pas de compétence particulière, le système ayant été conçu dès le départ pour être simple. Elle est donc assurée en interne ou par un sous-traitant sans compétence particulière.
Cette technologie présente également l’avantage de réduire le risque de pollution radioélectrique.
Conscient de l’impact du smart metering au niveau de l’organisation de son service. « Les technologies avancées que sont les AMI génèrent une quantité et une qualité d’informations très importantes que le gestionnaire doit savoir gérer », souligne Licia Maradin. « En apportant plus d'informations aux abonnés, le smart metering va également générer plus de questions, et donc de sollicitations auprès des plates-formes d'accueil. D’où obligation pour les gestionnaires de s'adapter en termes de ressources, voire de compétences. Ainsi le smart metering peut être à l’origine d'un changement culturel en termes d’organisation interne que les services d’eau doivent avoir à l’esprit ».
Une large palette d’offres différentes
Les grands délégataires de services publics que sont la Saur, Veolia Eau ou Lyonnaise des Eaux ont été les premiers en France à offrir à leurs abonnés des prestations de smart metering. Chacun avec sa propre stratégie… Ainsi, le groupe Saur n’a pas opté pour le développement de ses propres solutions radio. « Nous sommes véritablement dans une démarche de consulting », indique Romain Lhermitte. « Utilisant les technologies les meilleures du marché, nous avons pour position de proposer les offres les plus pertinentes en fonction des besoins de nos collectivités ».
Lyonnaise des Eaux et Veolia Eau disposent quant à eux de leurs propres solutions radio. Lyonnaise des Eaux utilise la solution radio VHF à longue portée de sa filiale Ondeo Systems, tandis que Veolia Eau dispose de la solution radio de sa filiale Homerider Systems, optimisée de façon à avoir une consommation d’énergie minimale pour une portée la plus longue possible.
Sur le terrain, le groupe Saur a installé dès 2002 une solution de télérelève (technologie Wavenis développée par Coronis) aux Sables d'Olonne. Plus récemment, IBM a choisi Suez Environnement et Lyonnaise des Eaux pour mettre en place un système de télérelève sur l'île de Malte. Comprenant 250 000 compteurs d'eau, l’équipement a été installé en vue d'une gestion raisonnée de la ressource en eau, l'île étant confrontée chaque année à des problématiques de déficit liées au changement climatique et à l'arrivée des touristes.
Veolia Eau a pour sa part déployé dernièrement un système de télérelève sur Deauville avec 24 000 compteurs, qui transmettent leurs données deux fois par jour. Dans cette collectivité dont la population peut être multipliée par six en période estivale, l’offre Veolia Eau apporte une solution concrète aux préoccupations des consommateurs.
Par ailleurs, et dans le cadre du contrat de délégation du service public de l’eau pour le SEDIF, Veolia Eau vient de remporter et de confier à m2ocity la mise en place et la fourniture du service de télérelevé pour 550 000 compteurs d’eau à terme. C'est de loin le plus important contrat de télérelevé pour l’eau en Europe, et aussi une très grande référence mondiale dans l'industrie du smart metering.
De nombreux acteurs comme Hydreka, distributeur du système de télérelève radio fixe VHF longue portée de Elster, sont capables d’associer différentes technologies pour tirer le meilleur parti de chacune d’entre elles afin de répondre à n'importe quel besoin exprimé par le marché : Wavenis bien sûr, mais aussi ZigBee™, GPRS, Ethernet, CPL…
Sa société sœur Radio-Tech Ltd, qui équipe déjà plus de 30 000 compteurs d’eau à Paris et en province et qui permet la télérelève de ses prélocalisateurs acoustiques de fuites Permalog Plus de la même manière afin de mutualiser l'investissement radio (cf. encadré), Lacroix-Sofrel, eWon, InVentia, Mios, Dioptase, Ijinus, Abil Sarga, Homerider Systems ou encore Nogema Ingénierie développent des outils d’acquisition, des terminaux, des logiciels et des systèmes de…
Les avantages d’un système de télérelève radio fixe VHF longue portée
Nantaise des Eaux Services a choisi d'utiliser la technologie VHF, Radio-Tech distribuée par Hydreka, la seule aujourd'hui à permettre un déploiement sur tout type de zone (urbaine, semi-urbaine ou rurale) avec un minimum d’infrastructure de réseau radio et une grande simplicité de mise en œuvre du fait de la longue portée obtenue. En effet, la réglementation autorise en VHF des performances (bande des 169,400-170 MHz jusqu’à 500 mW en émission) que ne peuvent atteindre les technologies UHF usuelles. Nantaise des Eaux Services a ainsi équipé près de 4 000 compteurs d'un syndicat de communes en zone rurale couvrant un territoire de 20 × 15 km de surface avec seulement 18 points de réception/répétition radio (concentrateurs VHF GPRS ou répéteurs VHF) installés sur le domaine public comme les châteaux d'eau, mairies, candélabres,…
Cette infrastructure réduite permet une maintenance simplifiée et une fiabilité accrue du réseau radio et se révèle avantageuse comparativement aux systèmes d'autres technologies qui utilisent de nombreux répéteurs.
En phase de déploiement, les compteurs, dès activation de leur module radio, sont directement intégrés à la base de données clients via un serveur dédié à la télérelève dont les fonctionnalités ont été développées par Nantaise des Eaux Services. De cette manière, l'installateur de compteurs avec radio, muni d'un PDA de terrain GPRS, peut valider immédiatement la chaîne complète de communication jusqu'au serveur : il n'est plus alors nécessaire d'intervenir a posteriori chez les consommateurs, d’où un gain de temps et de qualité de service appréciables.
Un autre intérêt de cette technologie est de fonctionner en mode radio monodirectionnel qui permet de totalement maîtriser la consommation énergétique des points de comptage disséminés sur le territoire équipé et d'assurer leur autonomie énergétique puisqu'ils ne sont pas soumis à des interrogations pouvant être répétées. En effet, les compteurs ne sont pas interrogés mais transmettent à intervalle régulier, quatre fois par jour, différentes informations comme les index horaires, les débits minimum et maximum sur la période, la qualité de transmission radio, etc.
« Bien évidemment, disposer de beaucoup d'informations sur le fonctionnement des compteurs nous permet de proposer maintenant des services nouveaux à nos consommateurs comme une facturation sur relevé radio remplaçant les estimations, une alerte fuite et prochainement un suivi de consommation sur notre portail internet qui leur permettra un contrôle accru de leurs dépenses d'eau, mais également d'assurer un meilleur suivi des rendements de réseaux des collectivités gérées avec ce système », indique M. Berthias, Directeur Métiers de Nantaise des Eaux Services.
WaterMind d'Itron : une solution innovante
WaterMind est une solution commercialisée par Itron totalement innovante dans le monde du Smart Metering. WaterMind intègre les dimensions :
- télérelève (suivi des consommations horaires, quotidiennes, mensuelles et annuelles),
- identification des anomalies (de consommations et d'exploitation) à l'origine de pertes (fuite résiduelle, fuite accidentelle, retour d'eau, sur/sous-pression, sur/sous-dimensionnement des compteurs...).
La communication profite des progrès technologiques dans le domaine de la radio et des transmissions des données (internet, GSM, GPRS, 3G, etc.). eWON, modem-routeur intelligent, innove comme concentrateur pour les modules équipés de technologies radio. Ils sont donc capables de lire cycliquement les données horodatées des compteurs équipés de ce type de technologie et de les renvoyer par FTP via GPRS, ADSL, WAN, RTC… Avec des eWON Standard, déjà des dizaines de milliers de compteurs sont télé-relevés sur l'ensemble de la France, dans de grandes agglomérations telles les régions de Paris et Bordeaux ou en périphérie de l'agglomération de Lyon.
Du côté d’inVentia, le comptage repose sur un module ayant une autonomie de dix ans et basé sur des technologies modernes comme le GPRS à travers une communication IP, et non uniquement SMS. Le MT-713 est ainsi capable d’envoyer des SMS mais aussi de se connecter à travers Internet à un serveur central afin de déposer régulièrement les milliers de données qu'il a historisées. Cette technologie IP permet aussi de reconfigurer à distance les modules sur lesquels jusqu’à cinq compteurs et deux niveaux peuvent être raccordés. Le module inVentia permet ainsi de concentrer en un point le comptage et l’envoi par GPRS.
D'autres fabricants comme Sappel (aujourd'hui division du groupe Diehl), Elster, ABB, Polier Water – distributeur des compteurs d’eau Arad et systèmes de télérelève AradTec – ou encore Sensus et Itron proposent des offres globales clé en main, maîtrisant tous les maillons de la chaîne d'information : fourniture des instruments de mesure, architectures de collecte, systèmes de traitement de l'information, accompagnement de la faisabilité à la maintenance et formation.
En fonction des besoins du Service de l'Eau,
- alerte en temps réel (SMS) en cas d’anomalie critique,
- mesure de l’efficacité d'un plan d’action corrective.
En ciblant les actions sur les abonnés stratégiques (20 % des abonnés qui représentent 80 % des recettes d’un service d'eau), WaterMind transforme les pertes en capacités d'investissement, grâce, à court terme, à l'amélioration du rendement. Les informations sélectionnées par le Service de l'Eau peuvent être mises à disposition de l'abonné à travers un portail Web via un accès personnalisé et sécurisé.
Itron, acteur historique et leader du marché du comptage de l'eau en France, propose soit une solution de télérelève multipoints EverBlu conçue pour couvrir la totalité des applications de comptage, soit une solution mono-point WaterMind conçue spécialement pour la surveillance en temps réel des consommations importantes. Ces deux solutions, déployées à travers le monde, sont également exploitées aujourd’hui par plusieurs collectivités en France.
Sappel (groupe Diehl Metering, quatrième fabricant mondial) propose depuis plusieurs années la radio Izar. Avec près de quatre millions de radios installées à ce jour, cette solution permet d’évoluer d'un relevé mobile vers le relevé fixe et ainsi d’apporter de nouvelles fonctionnalités. Une souplesse qui permet d'adapter son offre au marché et de suivre son évolution. À ce jour, près de 100 000 radios sont relevées par réseau fixe, tant en France qu’à l'étranger. En termes de réseaux, on distingue deux grands principes : le réseau étoile (star) et le réseau maillé (mesh). Dans le cas du réseau étoile, adopté pour la solution Izar, il n'y a pas de « répéteur ». Le module radio/compteur communique en « tir direct » avec le concentrateur de données Izar GPRS. Cette solution présente l'avantage d'une plus grande fiabilité.
Nouveau venu sur le marché français sur lequel il est représenté par Polier Water, Arad propose une solution de télérelève simple à installer et à exploiter. Tout compteur de la gamme Arad (compteur volumétrique, compteur vitesse, Woltman, etc.) peut être équipé d'un émetteur radio intégré. Outre le gain de place et la protection de l'émetteur radio, cela permet d'accélérer la pose du compteur équipé pour la radio ou télérelève. Autre avantage, son côté « plug and play » : il n'est pas nécessaire de configurer les émetteurs radio ou tout autre appareil utilisé pour récupérer l’index à distance des compteurs. Après la pose des compteurs, les émetteurs radio s’activent automatiquement.
La solution est également évolutive. « Aujourd’hui, les régies s'intéressent de près aux solutions de radiorelevé mais elles sont souvent réticentes à franchir le cap, explique Loïc Charron, Directeur Général de Polier Water. Notre solution permet de s’équiper en radiorelevé puis de migrer vers la télérelève par la suite sans reconfigurer les émetteurs radio ou changer de matériel. C’est le véritable point fort de notre solution ». Un système bidirectionnel permet de reconfigurer les compteurs et émetteurs radio après leur installation.
Arad bénéficie de nombreuses années d’expériences dans le smart metering et d’une présence dans plus de 50 pays. Aux États-Unis, Arad possède 10 % des parts de marché et a développé un concept original et unique au monde de radiorelevé, le fly by. Celui-ci consiste en la relève des index des compteurs grâce à des drones. Au Royaume-Uni en 2010, Arad a remporté l'appel d’offres géant lancé par Southern Water, distribué.
Mutualiser un réseau fixe de relève de compteurs avec de la recherche de fuites
Phocus.hr de Primayer est un enregistreur acoustique intelligent qui détecte le bruit généré par une fuite d'eau. L’enregistreur échantillonne le niveau de bruit sur les canalisations à intervalle d'une seconde pendant chacune des trois périodes programmées durant la nuit, lorsque les bruits parasites sont les plus faibles. Phocus.hr effectue une analyse statistique sur chacun des trois échantillons pour déterminer le facteur de confiance de fuite. L’enregistreur met quotidiennement un message via le réseau radio. La trame d'information comporte l'ensemble des informations sur le bruit enregistré : le facteur de confiance et le niveau de bruit le plus faible mesuré, appelée Valeur critique de bruit. Cette valeur est importante car elle permet de déterminer la proximité de la fuite par rapport à l’enregistreur Phocus.hr.
Michel Jacquet, directeur commercial de Sensus France : « iPERL est le compteur des réseaux d’eau intelligents »
Sensus vient de lancer iPERL avec pour objectif d'en faire le point d’entrée autour duquel les solutions intelligentes et responsables d’approvisionnement en eau pourront être développées, donnant ainsi vie au concept de « Smart Grid de l'eau ». État des lieux avec Michel Jacquet, directeur commercial de Sensus France.
Revue L'Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Vous venez de présenter iPERL, un compteur de nouvelle génération. Qu’est-ce qui le distingue d’un compteur traditionnel ?
Michel Jacquet : Il y a beaucoup à dire sur iPERL ! Ce compteur de nouvelle génération est commercialisé depuis 2 ans aux États-Unis où il en a été livré et posé plus de 250 000 unités. Mais le marché américain est un marché spécifique qui répond à des contraintes qui lui sont propres en termes de conception, de métrologie et de communication. La version que nous présentons aujourd'hui sur nos marchés a été européanisée et prend bien sûr en compte toutes les contraintes du marché européen. Son premier point fort, c’est sa performance métrologique basée sur un champ magnétique qui repose sur les forces de Lorentz et la loi de Faraday.
E.I.N. : Un principe qui le rend assez proche d'un débitmètre électromagnétique ?
M.J. : Son fonctionnement repose sur des principes physiques identiques mais il s'en différencie par plusieurs aspects. Ce que l'on peut dire, c’est que iPERL est un compteur statique à passage intégral qui se caractérise par une absence totale de pièce mécanique en mouvement, ce qui garantit, pour la première fois dans l’histoire du comptage, la permanence de ses performances métrologiques dans le temps. Ses performances métrologiques sont très élevées, même à très faibles débits, puisque iPERL bénéficie d’un ratio métrologique R800 pour tous les modèles de la gamme de 2,5 à 16 m³/h. Rappelons que les anciens compteurs de classe C correspondent à un ratio de R160. Grâce à ses hautes performances, iPERL permet d'entrer de plain-pied dans une nouvelle ère, celle des réseaux d’eau intelligents.
E.I.N. : Pour quelles raisons ?
M.J. : iPERL, c’est un système d’informations fiables entre le point de comptage et le système de gestion du réseau d'eau. Concrètement, le module de communication est intégré au compteur, ce qui en fait un produit naturellement communicant, compact, intégré, facile et rapide à poser même dans les configurations les plus difficiles. Ensuite, parce que iPERL intègre deux modes de communication des données : d'une part, un système basé sur une solution Sensus de communication sur la bande ISM 868 MHz ; et d’autre part, une plateforme au standard OMS (Open Metering System). Ceci permet à iPERL d’être lu par tout appareil compatible avec le standard européen EN 13757-4, ce qui donne à tous les gestionnaires d'eau une grande liberté dans leurs choix stratégiques. Le standard OMS ou Wireless M-Bus (EN 13757-4:2005) est à ce jour le seul protocole standardisé dans le domaine de la télérelève de compteurs sur bande de fréquence 868 MHz. Le système iPERL évoluera ensuite, toujours avec le souci de rester le plus ouvert possible. Notre philosophie est de faire de iPERL l’élément clé d’un concept permettant de lire et d'exploiter toutes les informations générées au point de comptage iPERL, mais aussi collectées par d'autres compteurs environnants.
E.I.N. : iPERL serait donc l’élément clé d’une solution plus complète ?
M.J. : Absolument. iPERL est d’abord et avant tout l’élément clé d'un concept. Notre philosophie n'est pas de proposer sur le marché iPERL d’un côté et un service de smart metering de l'autre, mais plutôt un concept global que l'on nomme chez nous « Smart Water Network ». iPERL est un compteur précis, fiable et intelligent qui constitue l’élément clé d'un système plus global qui permettra de collecter les informations émises par iPERL mais aussi des autres compteurs. Il délivrera des alertes, des données sur le fonctionnement du réseau qui pourront aussi être transmises à l’abonné via son smartphone, sa tablette ou son ordinateur. En cela, iPERL constitue la partie la plus visible d’un concept global qui offrira aux gestionnaires de réseaux de nouvelles perspectives. iPERL est le compteur des réseaux d’eau intelligents.
Propos recueillis par Vincent Johanet.
Déjà, des solutions émergent à l'image des sociétés Mios et On Solution qui innovent et commercialisent Miosmeter®, une nouvelle solution de smart metering entièrement web, multi-énergies et multi-plateformes reposant sur le protocole de communication Wavenis développé par Coronis, leader sur le marché des solutions ultra-basse consommation de télérelève. Un point important sachant qu'il n’existe pas de standard de communication et que la question de l'interopérabilité des systèmes de communication freine certaines collectivités à franchir le pas de la télérelève.
Sur le terrain, Sensus multiplie les réalisations : à Paris, Sensus déploie actuellement avec Gereco, une société de gestion d'eau et de plomberie, un nouveau service de télérelève dans le cadre d’un projet pilote sur 300 appartements, ce qui représente près de 600 compteurs. La solution implantée, baptisée SensusScout Web Server, complète le système de relève des compteurs via le module radio Scout® par un système d’hébergement et d’exploitation des données en temps réel. Ce service, commercialisé depuis fin 2011, répond aux enjeux actuels de gestion et de maintenance des réseaux d’eau dans l'habitat collectif.
Vers le Smart metering multi-énergies ?
Pour l'heure, les différentes énergies – eau, gaz, électricité – restent très compartimentées. Mais les choses pourraient évoluer rapidement. Lyonnaise des Eaux et Suez Environnement, à travers les technologies d'Ondeo Systems, développent la possibilité de suivre les consommations de gaz et d’électricité.
Chez Veolia Eau, le service fourni par m2ocity est compatible avec la plupart des compteurs d'eau, de gaz et d’électricité. Une des spécificités de m2ocity, en tant qu’opérateur de télérelève, est d’opérer, pour le compte de ses clients exploitants du service de l'eau, plusieurs technologies : celle de Homerider et aussi Wavenis (de Coronis/Elster). Par ailleurs, les réseaux de télérelève de m2ocity sont interopérables. Ils permettent de raccorder différents types de compteurs et de capteurs communicants (par exemple pour l’eau, le gaz, l’électricité, la température...). Le service proposé par m2ocity est ouvert à tous les acteurs intéressés qui peuvent ainsi bénéficier de services associés au télérelève. En s’associant avec Orange à travers leur filiale commune m2o city, Veolia Eau bénéficie d'une solide expertise dans la conception et l'exploitation de réseaux, notamment Machine-to-Machine (M2M). Veolia Eau utilisera le service de télérelève de compteurs d’eau de m2ocity pour améliorer la qualité du service rendu aux consommateurs et optimiser la performance du service de l'eau. Au travers de leur société commune, Orange et Veolia Eau souhaitent proposer leur service de télérelève au plus grand nombre et contribuer ainsi à faire émerger un standard européen en matière de réseau de collecte de télérelève.
Et peut-être au-delà fédérer d'autres énergies. Techniquement, rien ne s’y oppose, smart metering entièrement web, multi-énergies et multi-plateformes. Accessible à l'aide d’un smartphone, d'une tablette ou d'un navigateur internet, la solution permet d’avoir accès en temps réel à l’ensemble des consommations d'eau, d’électricité, de gaz ou de fuel d’un ou de plusieurs sites à travers n'importe quel équipement connecté à Internet. Reposant sur la plate-forme multi-protocoles Miosbox et sur le superviseur Ignition®, la solution permet d’établir son profil énergétique, de générer des bilans à fréquence variable, de comparer les historiques de consommations, de générer des alertes sur dépassement par SMS ou email, etc. Avec ses fonctionnalités de gestion électrique très poussées (courbes de charge, puissance, intensité) Miosmeter® permet aux différents exploitants de mieux maîtriser leurs énergies et d'identifier rapidement les anomalies.
De son côté, Wit a conçu Squid, une nouvelle solution de sous-comptage électrique simple et intelligente qui renseigne sur la répartition des consommations électriques par usage (chauffage, éclairage, serveurs...), par zone, par bâtiment, etc. La mise en relation des données entre elles permet le calcul automatique d’indicateurs pertinents : kWh/m², €/usage, etc. Grâce à Squid, il est possible de suivre ses consommations en temps réel et d’anticiper sa facture d’électricité. À terme, Wit étendra la gamme à des solutions de comptage multi-énergies.