Le centre de traitement comprend actuellement deux sections qui traitent globalement 100 000 tonnes d’ordures ménagères et de déchets commerciaux par an.
Les installations du centre
Elles comprennent trois sections de traitement auxquelles s’ajoutera la centrale de valorisation énergétique actuellement projetée.
Section de compostage
La séparation des matières fermentiscibles permet d’alimenter une chaîne de production de compost en granulés fermentés et affinés. 18 000 tonnes sont ainsi commercialisées chaque année.
Afin d’améliorer l’affinage du compost, des modifications ont été prévues sur cette section, notamment l’installation d’une retourneuse automatique d’andains, mise au point par la société espagnole TVR.
Section de récupération des éléments recyclables
Elle se compose d’une part d’un tri électromagnétique des ferrailles et d’autre part de plusieurs postes de tri destinés à récupérer les métaux non ferreux, le verre, le papier, le carton et à retirer les différents types de plastiques (PVC, plastiques durs blancs et plastiques durs de couleurs). On y trouve par ailleurs une séparation par aspiration des plastiques films, qui sont renvoyés pour transformation dans la section de granulation.
Une unité de stockage des matériaux récupérés permet d’améliorer leur commercialisation.
Unité de granulation
L’installation de granulation comprend un broyeur et une extrudeuse qui permettent de produire à partir des plastiques films 8 500 tonnes de granulats combustibles à très haut pouvoir calorifique, également commercialisées.
Signalons par ailleurs qu’il existe une unité de broyage des déchets industriels et commerciaux (assimilés aux ordures ménagères).
Centrale de valorisation énergétique
Il a été décidé de compléter les sections de tri-recyclage-compostage par une centrale de récupération énergétique afin de valoriser les refus de traitement et d’augmenter la capacité du centre. Cette unité comprendra deux groupes fours-chaudières de 10 tonnes/heure.
Ainsi le complexe futur pourra recevoir plus de 176 500 tonnes de déchets par an : 100 500 tonnes (fraction combustible) seront traitées dans les installations modifiées ainsi que 76 100 tonnes d’ordures ménagères supplémentaires.
La production brute d’électricité attendue est de l’ordre de 10 MWh (le prix de vente du kilowatt/heure est de 10 à 11 pesetas soit environ 55/60 centimes, contre 22 centimes en France).
Les équipements
Manutention des déchets
La fraction combustible produite par les sections de tri-compostage sera convoyée à la centrale de valorisation énergétique par un transporteur à bande. Ces refus seront déposés dans une zone déterminée de la fosse de réception ; les déchets ménagers et commerciaux seront déversés par les voitures de collecte dans un autre secteur de la fosse.
Deux ponts-roulants à fonctionnement semi-automatisé permettront l’alimentation des deux fours et la gestion de la fosse.
Traitement des déchets
Les critères de dimensionnement et la conception des groupes fours-chaudières bénéficient du retour d’expérience de l’exploitation notamment de l’usine de Saint-Ouen ; ils devraient permettre de minimiser l’encrassement et la corrosion tout en assurant une marche à très fort rendement avec une disponibilité supérieure à 85 %.
[Photo : Fig. 1 : Centrale de valorisation énergétique du centre de Mataro ; à gauche, transporteur à bande convoyant les refus des sections tri-compostage.]
De conception identique, les deux fours offrent une grande souplesse d’exploitation. Ainsi une première ligne conduite à 8 t/h (100 500 t/an) permettra d’incinérer les refus de tri et de compostage (PCI 2 500 kcal/kg). La seconde ligne de 10 t/h (76 100 t/an) permettra de traiter des ordures ménagères et des déchets commerciaux d’un PCI de 1 800 à 2 000 kcal/kg.
Valorisation énergétique
Les caractéristiques de la vapeur produite par les chaudières (prévues pour un rendement thermique de l’ordre de 80 %) sont 60 bars et 380 degrés. Un groupe turbo-alternateur à condensation produira une puissance d’environ 10 MW. Un aérocondenseur sous vide assurera la condensation de la vapeur.
Contrôle-commande
La conduite de l’usine sera centralisée et assurée sur un écran grâce à un système numérique de contrôle-commande.
Épuration des effluents
Traitement des effluents gazeux
Dès les premières esquisses du projet, la municipalité de Mataro souhaitait que le panache de fumée soit le moins visible possible ; c’est donc un procédé semi-humide qui a été choisi pour traiter les effluents gazeux (réacteur de neutralisation par atomisation de lait de chaux suivi d’un dépoussiérage permettant de recueillir les poussières et les produits de réaction).
Ce dispositif permettra une épuration des fumées en totale conformité à la réglementation européenne de 1989.
Recyclage des effluents liquides
L’un des aspects remarquables de cette installation réside dans le fait que l’usine ne rejettera aucun effluent liquide à l’extérieur dans la mesure où ils seront tous neutralisés et recyclés au sein de l’usine.
Conception d’ensemble de la centrale
[Photo : Fig. 2 : Présentation de la centrale de valorisation énergétique du centre de traitement des déchets de Mataro.]
La conception des bâtiments concilie des objectifs de gestion aux préoccupations de protection de l’environnement.
La déclinaison naturelle du terrain a été mise à profit pour concevoir une rampe d’accès à la fosse et un quai de déchargement qui ne soit pas surélevé.
La salle de commande permet une surveillance des principales zones extérieures et intérieures de l’usine (entrée, pesage, fosse, transport et stockage des mâchefers), ce qui permet en période de faible activité de transférer la gestion des pesages en salle de commande.
Toutes les manutentions importantes (mouvements d’ordures ménagères, mâchefers, etc.) sont concentrées sur une seule zone.
Dans un souci de protection de l’environnement, le parc à mâchefer est couvert et situé près du quai de déchargement, ce qui permet d’éviter un « désagrément visuel » mais également d’éliminer les risques de lixiviation des mâchefers par l’eau de pluie.
Caractère évolutif des installations
La centrale de valorisation énergétique a été conçue de façon à permettre l’extension de l’usine par la construction d’un troisième four. La fosse et les ponts-roulants ont été dimensionnés en conséquence.
Par ailleurs, il est prévu de compléter le complexe de traitement global par une petite unité de traitement des déchets spéciaux et éventuellement hospitaliers.
Tiru Ingénierie* assure l’ingénierie générale pour la réalisation de la centrale de récupération d’énergie. La mission recouvre les trois phases suivantes :
Études préparatoires à la réalisation
Préparation des contrats de sept lots principaux :
— les trois lots d’ensemblier : fours-chaudières, traitement des fumées, production d’électricité,
— les quatre lots confiés à des ingénieries spécialisées : génie civil, manutention, électricité et contrôle-commande, circuits procédés et utilités.
Supervision et coordination de l’activité des entreprises retenues pour chacun des sept lots.
Le chantier de construction a été ouvert à la fin du mois d’octobre 1991. La mise en service est prévue pour la fin du premier semestre 1993. Parallèlement, les sections tri-recyclage-compostage sont réaménagées et agrandies, la société TVR en assure l’ingénierie.
Un comité coordonne les deux chantiers ; la direction de l’ensemble de la réalisation sur le site est assurée par TVRM, actuelle société concessionnaire (dans laquelle TIRU SA détient 25 % du capital).
* Filiale de TIRU SA.