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Un procédé de réhabilitation des regards d’assainissement en zone urbaine

26 septembre 2019 Paru dans le N°424 à la page 127 ( mots)
Rédigé par : S. PHILIPP de REHAU SA

Les réseaux et regards d’assainissement nécessitent un entretien régulier et doivent parfois être remplacés. Afin de restaurer leur résistance mécanique, leurs performances hydrauliques et leur étanchéité initiale, la réhabilitation des anciens regards d’accès peut parfois constituer une alternative intéressante à leur remplacement. Dans les villes où le trafic routier est intense et la densité de population élevée, les collectivités sont à la fois attentives aux aspects financiers, aux délais jusqu’à la remise en service du réseau, et à la réduction des perturbations pour les automobilistes et riverains. REHAU a mis au point un processus de rénovation des regards béton DN 1000 par des regards en polypropylène DN 800.

Les réseaux d’assainissement existants nécessitent un entretien régulier qui avec le temps ne suffit pas toujours à en assurer la pérennité. Les réactions chimiques induites par les eaux usées engendrent notamment la formation de H2S. Le sulfure d’hydrogène est un véritable fléau pour certaines canalisations et certains regards d’assainissement car il corrode de nombreux matériaux traditionnels tel que le béton dont est fait la majorité des regards de visite en France. A cela s’ajoute en zone urbaine un trafic routier dense et ses charges statiques et dynamiques qui sollicitent et dégradent les réseaux enfouis sous voirie. La vétusté, la corrosion, le tassement mécanique sous voirie sont autant de maux qui accompagnent le vieillissement de nombreux regards de visite en matériaux traditionnels.
En zone urbaine, les collectivités en charge des réseaux d’assainissement sont non seulement attentives à l’aspect financier mais prennent également en considération les gênes et contraintes occasionnées par des travaux de voirie pour les riverains. Rétablir au plus vite le service aux usagers tout en minimisant les nuisances sonores et l’impact sur le trafic routier fait partie des impératifs des agglomérations ou communes. Par ailleurs, en zone urbaine, l’espace sous voirie est souvent encombré par d’autres réseaux rendant ainsi tout travail de terrassement potentiellement plus risqué et contraignant lors de la mise en œuvre.
La rénovation des regards béton existants présentent notamment l’avantage de minimiser la durée des travaux et le volume à excaver. En tant qu’industriel fabricant et spécialiste des polymères, REHAU a développé un procédé de rénovation des regards béton DN 1000 par des regards en polypropylène DN 800. Une des caractéristiques du polypropylène est son inertie à la corrosion chimique par le H2S. Le choix du matériau joue donc un rôle prépondérant pour la durée de vie et la performance à long terme des réseaux d’assainissement eaux usées.
Face à la demande croissante de la part de certaines collectivités pour ces solutions de rénovation, la division assainissement de REHAU France propose cette solution innovante et performante de réhabilitation des regards de visite. Fin juillet, les deux premiers regards ont été scannés en 3D à Lorient et Guingamp en vue d’une rénovation prévue à l’automne 2019.
Le procédé de réhabilitation commence par le fait de scanner en 3D le regard béton à rénover. Le scanner suspendu à une potence est descendu par l’ouverture du tampon. Le scanner prend des photos et emmagasine également les données et mesures qui permettront ensuite de réaliser une modélisation 3D de l’intérieur du regard à rénover en superposant informatiquement les nuages de points enregistrés.
Un regard polypropylène DN 800 est ensuite modélisé sur mesure afin de pouvoir s’intégrer précisément à l’intérieur du regard à rénover tout en garantissant la continuité du fil d’eau et la vitesse d’écoulement dans le réseau. La mise en œuvre débute par le fait de retirer le cône de réduction du regard en place. Le regard est temporairement mis hors service par la pose d’un obturateur en amont du réseau afin de pouvoir travailler au sec. Il convient ensuite de casser au marteau piqueur la banquette et la cunette béton. Les échelons doivent être meulés et retirés pour libérer de la place pour la pose du nouveau regard.
Les éléments de regard de visite en polypropylène étant beaucoup moins lourds que ceux en béton, le nouveau fond DN 800 est ensuite descendu manuellement par deux opérateurs. Après avoir positionné le nouveau fond de regard à l’aide de niveaux à bulle, des obturateurs gonflables sont introduits à cheval entre la cunette polypropylène et les canalisations en amont et en aval du fond DN 800. Des équerres sont ensuite temporairement fixées dans la paroi du regard béton DN 1000 afin de maintenir le fond en polypropylène DN 800 et ainsi contrer la poussée d’Archimède lors de la phase de mise en œuvre suivante lorsque du ciment à prise rapide est coulé tout autour du fond DN 800. Après un court temps de séchage, l’opération est renouvelée pour d’éventuelle(s) rehausse(s) jusqu’au cône de réduction tout en prenant soin de retirer les traces de béton sur les joints d’étanchéité entre éléments avant de les emboîter. La dernière étape avant la remise en service consiste à retirer les obturateurs, à remblayer le pourtour du regard rénové et à reposer le tampon en fonte.

Le regard DN 1000 à rénover est scanné en 3D sur site en fonctionnement afin de réaliser au préalable une maquette numérique.

Les données scannées sont importées dans un logiciel de calepinage afin de réaliser le plan d’un regard en polypropylène DN 800 confectionné sur mesure.

Le fond du regard en polypropylène DN 800 est chaudronné en usine puis livré sur chantier avec une cunette permettant de s’ajuster par la suite aux collecteurs existants.

Le regard DN 1000 en matériau traditionnel est souvent corrodé par le H2S. Il servira par la suite de coquille vide dans laquelle le nouveau regard étanche DN 800 sera posé puis cimenté.

Les travaux de rénovation débutent sur chantier avec un périmètre et un volume d’excavation réduits. Le tampon en fonte puis le cône de réduction en béton sont retirés.

Les échelons du regard à rénover sont meulés afin de libérer de la place pour l’installation du nouveau regard en polypropylène.

L’écoulement des effluents dans le regard est temporairement bloqué par la pose d’un obturateur.

La cunette et le fond du regard existant DN 1000 sont cassés au marteau piqueur puis retirés afin de libérer de la place pour le nouveau fond DN 800.

Le nouveau fond en polypropylène DN 800 est descendu à la main par deux opérateurs après pose du joint d’étanchéité.

La pose du nouveau fond en polypropylène DN 800 est ajustée à l’aide de niveaux à bulle. Des obturateurs gonflables sont positionnés en amont et en aval et à cheval entre les canalisations et la cunette du nouveau fond. Des équerres viennent temporairement maintenir le fond afin de contrer la poussée d’Archimède.

Un ciment à prise rapide est coulé tout autour du fond en polypropylène DN 800. Le ciment vient se mouler autour des obturateurs gonflables afin d’assurer par la suite la continuité du fil d’eau dans le réseau d’assainissement.

Les rehausses et le cône de réduction DN 800 en polypropylène sont montés sur le fond et le ciment à prise rapide est coulé jusqu’à la base du nouveau cône de réduction.

La tranchée peut être remblayée autour du nouveau regard étanche en polypropylène DN 800 qui est enchâssé et moulé à l’intérieur du regard béton DN 1000.

Quelques heures seulement après le début des travaux, les obturateurs sont retirés, le service aux usagers peut être rétabli et la tranchée peut être remblayée. 




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