Actuellement, l'utilisation plus mesurée des ressources naturelles et une prévention efficace contre la pollution permettent d’assurer une meilleure sauvegarde de l’environnement.
Le choix de l’aéroréfrigérant obéit à ces nécessités : « consommation » d'eau plus faible et perturbation thermique moins importante du milieu ambiant.
Pour atteindre ces résultats, il faut bien connaître les phénomènes, les problèmes qu'ils entraînent et les remèdes quand ils existent.
I — LES PHÉNOMÈNES
A) ORIGINE DES EAUX
Les eaux utilisables peuvent être d’origines diverses et de compositions très différentes.
a) Les eaux naturelles.
Pluie : Normalement la seule présence du gaz carbonique de l’air devrait permettre d’observer un pH de l’ordre de 5,5, mais l’intervalle réel, sous l’influence des effluents gazeux, se situe entre 3,5 et 7.
Cette eau contiendra surtout des gaz dissous.
Eau de surface : Elle contiendra des gaz et des minéraux dissous, certaines substances organiques, des particules solides et des organismes vivants.
Eau profonde : Elle peut contenir les mêmes catégories de substances, mais elle est souvent plus propre ; néanmoins, son passage dans la rhizosphère a provoqué dans certaines régions une importante concentration en CO₂.
Eau de mer : Elle est très minéralisée (35 g de Cl Na au litre).
b) Eaux prétraitées.
Eau de distribution : Elle est de composition variable en sels dissous, sans matière en suspension et propre biologiquement.
Eaux industrielles recyclées : Elles sont de composition très variable, il est possible que ce soit dans l’avenir le type d’eau le plus employé en réfrigération.
B) LES IMPURETÉS
a) Solides.
Quelles que soient leurs origines biologiques, organiques ou minérales, ces matières en suspension sont partagées en deux groupes :
— Décantables ;— Non décantables.
b) Les gaz dissous.
Ils obéissent à la loi de HENRY, corrigée des coefficients de BUNSEN.
L’oxygène est toujours présent dans l’eau et, dans la plupart des cas, l’eau du circuit doit être considérée comme normalement aérée (sauf pour une eau ayant été chauffée à plus de 60° ou séjournant dans des bras morts).
Le gaz carbonique.
Le gaz carbonique, dans l’eau en milieu neutre ou même très acide (telle qu’une eau déminéralisée et acidifiée), obéit à la loi de HENRY avec quelques corrections.
En milieu alcalin, il y a en plus combinaison chimique.
Autres gaz.
Les autres gaz tels que l’azote ne jouent pas de rôle important dans les circuits. Des effluents gazeux industriels tels que H₂S et SO₂ sont souvent responsables de corrosions.
c) Les sels dissous.
Les cations : Ca²⁺ est responsable des dépôts incrustants ; les carbonates et les sulfates sont moins solubles à chaud qu’à froid.
Les mesures de dureté totale (Ca²⁺ + Mg²⁺), dureté permanente (associée aux sels d’acide fort), dureté temporaire (associée aux carbonates) représentent un important moyen d’évaluation du comportement de l’eau. Al, Fe, sauf dans certains cas particuliers, sont surtout apportés par la floculation ou issus d’une corrosion.
Les anions.
Cl⁻ est en général de l’ordre de quelques dizaines de mg/l sauf dans certaines régions et notamment dans les zones côtières.
SO₄²⁻ est à l’origine des incrustations sulfatées, sa présence est très variable.
CO₃²⁻ surtout présent dans l’eau au-dessus de pH 8,2.
HCO₃⁻ surtout présent dans une eau dont le pH est inférieur à 8,2.
Les mesures du TA et TAC permettent de déterminer les teneurs respectives des ions : CO₃²⁻, HCO₃⁻, OH⁻.
TAC = OH⁻ + 2 CO₃²⁻ + HCO₃⁻ TA = OH⁻ + CO₃²⁻ De plus, TAC – TA = CO₂ Total
Les solides totaux dissous.
Ils se mesurent au laboratoire en faisant un extrait sec ou sur le terrain à travers la mesure de conductivité (la relation entre les solides totaux dissous et la conductivité est dans un rapport compris entre 1,2 et 1,6 en fonction des régions).
C) L’EAU DANS LES CIRCUITS
L’eau dans un circuit de réfrigération humide va subir les phénomènes suivants :
— Chauffée au niveau de l’échangeur ou de l’installation à refroidir,
— Concentrée et refroidie par évaporation dans l’aéroréfrigérant,
— Légèrement déconcentrée par l’entraînement vésiculaire (s’il a lieu) et surtout par les purges prévues à cet effet et compensées par l’appoint d’eau neuve.
a) L’entartrage par le carbonate de calcium.
Il se produit surtout par départ du gaz carbonique et augmentation du pH. Celui-ci tend vers le pH du minimum de solubilité du carbonate de calcium, aux environs de 10.
La précipitation incrustante n’intervient pas strictement au point d’équilibre mais dans la zone de sursaturation et en présence d’un nombre de germes suffisants.
De nombreuses méthodes de calcul permettent de prévoir le point d’équilibre : LANGELIER, RYZNAR, SCHMIT, POIRIER-LEGRAND.
Les autres sels et l’entartrage.
Comme les carbonates, les sulfates voient leur solubilité diminuer avec l’élévation de la température. Les tartres sulfatés et siliceux présentent des difficultés de nettoyage chimique et mécanique.
b) La corrosion.
La dissolution du fer dans l’eau correspond à deux cas :
1) Eau non aérée
Fe + 2 H⁺ → Fe²⁺ + H₂
2) Eau aérée (plus de 4 ppm d’oxygène)
3 3 Fe + O₂ + — H₂O → Fe(OH)₃ 4 2
Ces réactions sont favorisées par un nombre important de facteurs :
— vitesse de circulation,
— phénomènes biologiques,
— minéralisation,
— pH,
— etc.
c) Les boues.
On distingue deux types de boues :
— les boues ne formant pas de dépôt adhérent (particules minérales),
— les boues à tendance colmatante (souvent d’origine biologique).
II — LES TRAITEMENTS
La formation de dépôts incrustants, le colmatage, la corrosion, provoquent des coûts anormaux d’exploitation, la dégradation des installations et des arrêts de fabrication. Pour remédier à ces problèmes, il y a lieu d'appliquer des traitements internes, quelquefois complétés par des traitements externes.
A) LES TRAITEMENTS EXTERNES contre :
a) Les matières en suspension – Non décantables naturellement.
Des agents de floculation minéraux et des adjuvants organiques sont utilisés pour provoquer et accélérer la sédimentation.
— Filtration :
- • dégrillage,
- • tamisage,
- • filtration sur cartouche,
- • filtration sur filtre presse (eaux très chargées),
- • filtres à bandes.
D’autres traitements physiques externes sont possibles, en fait tout l’arsenal des méthodes du génie chimique peut être mis en œuvre si les problèmes rencontrés et les coûts le justifient. À titre d’exemple on peut citer : l’hydrocyclone, la centrifugation, la flottation, etc.
b) Les sels dissous.
Sauf pour certains types d’eau (pluie, eau de fonte de glacier, certaines eaux industrielles) la concentration interne dans le réfrigérant conduit rapidement à des problèmes d’incrustation.
— Décarbonatation.
Élimination de la dureté temporaire.
La décarbonatation à la chaux.
Ca(HCO₃)₂ + Ca(OH)₂ → 2 CaCO₃ + 2 H₂O Mg(HCO₃)₂ + Ca(OH)₂ → Mg(OH)₂ + CaCO₃ + H₂O CO₂ + Ca(OH)₂ → CaCO₃ + H₂O
Cette opération a de plus l’avantage d’éliminer les solides en suspension et les colloïdes.
Les vitesses de décantation insuffisantes sont améliorées par des adjuvants de floculation.
Si la décarbonatation sur résine correspond à des emplois particuliers, la décarbonatation par acidification est plus fréquemment utilisée, surtout lorsque des quantités importantes d’eau doivent être traitées.
L’acide sulfurique sera utilisé de préférence. L’élimination de 1 ppm de TAC nécessite un peu moins de 1 ppm d’acide sulfurique.
La solubilité du sulfate de calcium limite le nombre de cycles de concentration, mais un traitement interne bien choisi peut contribuer à repousser cette limite.
— Adoucissement : Élimination de la dureté totale.
- • Épuration calcosodique.
La décarbonatation à la chaux peut être complétée par l’emploi simultané de carbonate de soude, ce qui conduit à une dureté résiduelle très faible. Cette technique est moins employée étant donné les impératifs d’exploitation.
- • Adoucissement sur résine.
L’échange sur résine des cations Ca²⁺ et Mg²⁺ par Na⁺ conduit à une eau de TH nul.
Ce procédé nécessite une eau dépourvue de MES, matières organiques et de fer.
L’adoucissement conserve le TAC, il y a donc lieu d’être prudent dans le suivi de prétraitement, et de ne pas travailler avec une concentration très forte. L’élévation du pH dans l’aéroréfrigérant est provoquée par le départ du CO₂. Un pH élevé est un important facteur d’entartrage, et le passage accidentel d’eau brute dans le circuit est immédiatement suivi d’une formation de dépôt incrustant. De même une faible fuite calcique qui, dans d’autres circonstances, ne présenterait pas de risques majeurs par le mécanisme de la concentration provoquera également un dépôt incrustant.
La solubilité du carbonate de calcium jusqu’à 30 °C est environ 10 fois plus faible à pH 9 qu’à pH 7.
— Déminéralisation :
La déminéralisation sur résine ou la réduction de la minéralisation par les procédés à membranes ne sont justifiées que dans les cas particuliers. Les problèmes de coût peuvent conduire à utiliser directement les eaux saumâtres.
D’autre part, une forte minéralisation n’implique pas nécessairement un risque accru de dépôts et d’ailleurs une force ionique conduit à une meilleure solubilité du carbonate de calcium.
— Eaux recyclées : ce sont des eaux prétraitées dont l’emploi a des aspects favorables.
Retour de condensats : il est plus économique de réutiliser cette eau en chaudière ; si cela n’est pas possible et que la charge thermique puisse être dissipée, cette eau peut convenir. Dans le cas de retours de condensats traités anticorrosion et utilisés avec de l’eau brute, l’apport d’alcalinité peut ne pas être négligeable.
Un circuit totalement alimenté en eau de retour de condensats et correctement protégé anticorrosion aura des rejets pratiquement nuls.
— Eaux résiduaires, usées et eaux de procédés :
Ces eaux de composition variable, une fois correctement désinfectées peuvent être d'un emploi intéressant, et certaines impuretés généreront la formation de dépôts de carbonate de calcium.
B) TRAITEMENTS EN DÉRIVATION
La plupart des traitements cités précédemment peuvent être utilisés en dérivation du circuit de recyclage, ou même dans certains cas de recyclage total sur la purge.
Le traitement en dérivation peut également varier en complément des traitements de préparation :
- — lutte contre les poussières atmosphériques,
- — impuretés devenant gênantes du fait de la concentration issue des prétraitements,
- — impuretés provenant d'une protection insuffisante des circuits dans les ateliers. (Mines, cimenteries, matières plastiques.)
Appareils utilisés : filtres, flottateurs, décanteurs, séparateurs par coalescence, etc.
C) LES TRAITEMENTS INTERNES
a) Lutte contre la formation de dépôts. Les inconvénients provenant de la formation de dépôts sont les suivants :
- — mauvais échanges thermiques,
- — pertes de charge,
- — corrosion sous dépôts,
- — nettoyages mécaniques ou chimiques coûteux et présentant des risques pour les équipements.
1 — Le tartre.
C'est un dépôt dur et compact, dont les principaux constituants sont : les carbonates, sulfates, silicates de calcium, hydroxydes et silicates de magnésium.
Les tartres sont également composés de nombreuses matières occluses et coprécipitées, telles que des oxydes de fer.
Formation du tartre carbonaté :
Elle est directement sous l'influence du gaz carbonique. Le complexe cationique Ca (HCO₃)⁺* est soluble, et CaCO₃ ne l’est que très faiblement Kₛ = 10⁻¹⁰.
L'élévation de température, l’alcalinisation, le dégazage, conduisent au départ du gaz carbonique ou à la neutralisation de l'ion CO₃H⁻.
Le point d’équilibre peut être déterminé par de nombreuses méthodes fondées sur des calculs simplifiés à partir de l'équilibre du système CO₂ - H₂O - Ca⁺⁺.
Ces indices permettent de déceler les tendances corrosive ou entartrante d'une eau.
L'indice d'une eau concentrée permet d'évaluer le type de traitement, mais il s'agit là d'une pratique fondée sur l'expérience.
Exemple : L'indice de Ryznar < 4,5 justifiera le traitement acide plutôt que l'emploi d'un phosphate.
En pratique, un circuit correctement concentré, s'il n'est pas traité, sera déjà entartrant dans sa partie froide, et ceci n'est pas un obstacle pour l'emploi de ces indices usuels. Il faut, par contre, écarter l'emploi de ces indices comme moyen de prévision.
En effet, la formation de dépôt n’intervient pas dès le dépassement du point d’équilibre.
Les traitements utilisant des dispersants (polyacrylamide) agissent sur la formation et le développement des cristaux. Les problèmes d’équilibre doivent donc être complétés par les problèmes de cinétique. Nous pensons aujourd'hui que c'est surtout une question pratique (plus question de calcul).
Les produits de conditionnement :
- — Les polyphosphates :
Agissent par effet de seuil en gênant la formation des cristaux de carbonate de calcium.
O O Me—O—P—O— O O Me Me n = 2
Structure générale.
Les produits les plus courants sont : — pyrophosphates, — tripolyphosphates, — hexamétaphosphates.
Ces produits ont l'inconvénient d'être des nutriments et de s'hydrolyser dès la température ambiante.
Les acides phosphoniques :
O — C — P — OR, O
R et R₁ = H ou un groupement alkyle.
Les produits les plus utilisés sont l'acide hydroxyéthane diphosphonique (HEDP) et l'acide aminotriméthylène phosphonique (ATMP).
Esters phosphoriques de polyalcools :
OH — C — O — P = O OH
L'un des plus utilisés est l'ester aminotriéthanol phosphorique.
Les polymères organiques :
Une grande variété de substances se sont avérées efficaces : — acide polyacrylique, — acide polyméthacrylique, — polyacrylamide, — polyacrylonitrile, — copolymère acrylamide–acrylate, — polyamide, — polyester, — polymaléate, — polyphosphonate, — lignosulfonate.
Parmi ces produits, les polyacrylates se distinguent par leur efficacité, leur bonne tenue à la température et leur très faible toxicité.
Les polyamines grasses :
Ces produits sont également utilisés comme antitartre.
2 — Les dépôts de salissures
Ils sont formés de : — boues, — argiles, — sables, — débris végétaux, — matières en suspension, — produits de dégradations biologiques ou chimiques, — pollutions par l'air atmosphérique ou d'origine industrielle.
La prévention
Les dispersants : ils maintiennent en suspension les particules et les empêchent de former des dépôts.
L'épuration interne
Les floculants : les cuves d'aéroréfrigérants sont rarement conçues pour permettre de réaliser des extractions. L'absence de purge de fond permettant de réaliser un soutirage rapide interdit, dans la plupart des cas, des épurations internes.
b) La lutte contre la corrosion
L'attaque chimique des métaux constituant les circuits de réfrigération se développe dans de nombreuses circonstances. Il faut tenir compte du rôle du CO₂, de l’oxygène dissous, des ions en solution, des dépôts durs ou boueux, des débris organiques et agents biologiques, etc.
Il en résulte des corrosions d’aspect différent : attaque générale et régulière, plaques, pustules, piqûres, cratères, cavernes irrégulières, fissurations, attaque de l'un des métaux d'un alliage.
1 — L'inhibition
En pratique, deux modes d'action distinguent les différentes formes d'inhibition :
— le filmage, surtout de type anodique, et en couches plus épaisses de type cathodique.
— par adsorption superficielle.
Les agents inhibiteurs des métaux ferreux :
— Les chromates et nitrites (très rarement utilisés en circuit ouvert et semi-ouvert),
— les molybdates, vanadates, tungstates, silicates, borates, tannates, phosphates,
— les inhibiteurs cathodiques : Zn, Cd, Ca, Mg,
— le zinc associé aux chromates, phosphates, polyphosphates, phosphonates et dispersants s'avère être un inhibiteur de corrosion efficace,
— les amines filmantes (de 6 à 8 atomes de carbone) forment un film imperméable. Les résultats variables obtenus proviennent souvent de la discontinuité du film. La propreté des parois est un facteur important de la réussite du traitement.
Protection du cuivre.
Normalement, les circuits ne sont pas entièrement en cuivre et le problème posé est, d’une part, la protection du cuivre et, d'autre part, de limiter l’effet de pile.
Les inhibiteurs les plus courants sont :
— Mercapto-benzo-thiazole,
— Benzo et Tolyltriazole,
— Polyamines grasses.
Protection de l'aluminium.
La couche d’alumine qui se forme naturellement protège bien l’aluminium sauf pour les pH élevés.
Dès pH 8, les premières corrosions apparaissent, ceci implique d'écarter l’aluminium des circuits utilisant de l’eau adoucie.
L'aluminium est très sensible à l’action des chlorures et à la corrosion électrolytique.
Les inhibiteurs les plus courants sont : les silicates, métasilicates et les phosphates.
2 — Application des traitements anti-corrosion.
Dans de nombreuses circonstances, la façon d'appliquer le traitement sera le critère déterminant de la bonne réussite.
Nettoyage des surfaces.
Dans un circuit neuf, la calamine, les vernis de protection, les déchets de soudures, les graisses ou huiles d'étirage constituent autant de risques futurs de corrosion.
Dans un circuit ancien, le tartre, les oxydes, les salissures en empêchant la formation du film protecteur mettront en péril tout type de traitement ultérieur.
En général, la procédure est la suivante :
— Dégraissage,
— Décalaminage acide,
— Rinçage,
— Passivation (elle peut être une opération indépendante du traitement ou obtenue par un dosage renforcé durant la phase initiale).
Contrôle du traitement.
— Dosage des cations éventuellement passés en solution,
— Pesée des éprouvettes,
— Contrôle des réactifs mis en œuvre.
Ce sont parmi les divers procédés utilisés des moyens simples et rapides d'assurer le suivi d'une installation et qui ne peuvent être remplacés par les seules mesures électrochimiques.
3 — Traitement d'une installation à l'arrêt.
Les installations doivent également faire l'objet de précautions particulières. Dans certains cas, les phénomènes peuvent être rapidement très graves.
— Corrosion par aération différentielle de l’acier inoxydable,
— Corrosion de l'acier galvanisé très sensible au manque d’oxygénation.
S'il doit y avoir vidange, une passivation doit être réalisée auparavant, soit en augmentant la dose d'inhibiteur soit en procédant à une opération spéciale.
Si le circuit reste alimenté en eau, il devra faire l'objet d'une surveillance et d'un traitement approprié.
c) Les traitements biocides.
Les développements microbiologiques et les végétaux provoquent des difficultés importantes :
— formation de dépôts,
— colmatage,
— corrosion,
— odeur nauséabonde.
Examen.
L’habitude permet de reconnaître rapidement ce type de phénomène :
— un toucher visqueux et gluant,
— une odeur de pourri (celle caractéristique des œufs pourris est typique des sulfato-réductrices),
— une couleur noire, verte ou rouge.
L'identification par les méthodes biologiques peut être également nécessaire.
1. La corrosion.
Le métabolisme des sulfato-réductrices implique :
Na₂SO₄ + 8 H⁺ + 8 e⁻ → Na₂S + 4 H₂O (en présence d’acide carbonique) Na₂S + 2 H₂CO₃ → 2 NaHCO₃ + H₂S
L’acide sulfhydrique réagit avec le fer et forme le sulfure de fer (couleur noire) :
H₂S + Fe²⁺ → FeS + 2 H⁺
ce qui provoque la dépolarisation cathodique.
2. Les traitements.
Les oxydants
— le chlore, le brome,
— l’eau de Javel,
— le dioxyde de chlore.
Les biocides organiques
— organo-soufrés,
— ammoniums quaternaires,
— dérivés aminés.
Les composés à base de mercure ou d’étain qui paraissent très actifs sont écartés car ils se retrouvent dans les rejets et sont toxiques.
3. L’application.
Elle peut rarement se faire de façon systématique et il est nécessaire de procéder à des variations dans la nature et le dosage des biocides de façon à prévenir les phénomènes d’accoutumance. L’emploi d’un produit unique conduit en général à la sélection de souches résistantes. Un complément de traitement à l’aide d’agents mouillants non moussants et de dispersants améliore l’efficacité des biocides.
III) LES RÉSULTATS ÉCONOMIQUES
Nous avons cité les principales difficultés que les traitements peuvent réduire, mais le choix du bon traitement a surtout une importance économique.
Coût de l’eau.
Eau de distribution : sauf dans des cas particuliers, cette eau est rarement utilisée pour des installations importantes. Parmi les prix forts, il a été noté un prix de 7 F le m³.
Eau de forage : c’est en général une eau de bonne qualité que l’on préfère utiliser pour les procédés.
Eau de surface : on s’orientera donc vers ce type d’eau (taxe de prélèvement de 1 à 11 centimes).
Eau recyclée : l’emploi de cette eau présente une double économie :
— taxe de prélèvement,
— taxe de rejet.
Coûts des prétraitements.
Ces coûts sont donnés à titre purement indicatif et peuvent varier de façon importante en fonction des circonstances.
Pompage : 6 à 10 centimes/m³
Filtration : 5 à 10 centimes/m³
Filtration + clarification : 20 à 50 centimes/m³
Décarbonatation : 30 à 50 centimes/m³
Coût du conditionnement.
Il serait trop long ici de couvrir la grande variété des traitements possibles, mais l’intervalle allant de 20 centimes à 3 F couvre les principaux cas. Le coût du conditionnement est directement proportionnel au volume d’eau d’appoint.
La relation suivante donne, pour chaque m³ d’eau évaporée (≈ 5 × 10⁵ calories dissipées), la relation entre le volume de l’appoint et le taux de concentration :
\( V_{\text{appoint}} = \frac{T_c}{T_c - 1} \)
T_c | V_appoint |
---|---|
1,01 | 101 |
1,1 | 11 |
1,5 | 3 |
4 | 1,33 |
Dans certains cas, l’évaporation peut n’être que de 1 %. Cette façon de travailler est très onéreuse et les procédés qui prétendent assurer une protection dans ces conditions doivent être écartés.
Un taux de concentration, dans de nombreux cas supérieur à 1,5, présente une bonne économie. Mais il est évident que les circuits grands consommateurs d’eau doivent plutôt dépasser le taux de concentration de 4.
CONCLUSION
Les circuits de réfrigération avec aéroréfrigérant et eau recyclée présentent un moyen économique d’assurer la réfrigération des installations.
L’évolution des techniques de traitement permet de mieux en tirer parti, ceci grâce aux procédés nouveaux et aux moyens modernes de contrôle. De plus, ils ont rendu possible une meilleure utilisation des équipements et du personnel d’exploitation.
S.I.T.S. 81 - EUROFOUR 81
Jumelés pour la deuxième fois, ces deux Salons ont accueilli, du 4 au 9 mai 1981, au CNIT, un nombre exceptionnellement élevé d’exposants, compte tenu de la spécialisation des secteurs professionnels correspondants.
LE 8e SALON INTERNATIONAL DES TRAITEMENTS DE SURFACE
regroupait, en effet, 340 firmes de 14 pays réparties sur 240 stands.
LE 2e SALON INTERNATIONAL DES FOURS
présentait quant à lui 200 firmes de 11 pays réparties sur 135 stands.
L'ensemble des deux manifestations couvrait près de 15 000 m² de stands et a reçu plus de 20 090 visiteurs professionnels.
Parmi les grands thèmes qui se dégagent à l’issue de S.I.T.S. 81, il faut noter :
Une orientation résolue vers les technologies propres :
— En finitions métalliques : des installations conçues pour la récupération des matières premières, des bains moins concentrés ou moins toxiques, comme le chrome trivalent ; des applications nouvelles des techniques de dépôt sous vide en présence d'un champ électrique.
— En finitions organiques : retour aux peintures en poudre, évolution des cabines de peinture plus silencieuses et moins polluantes ; les peintures hydrosolubles s'affirment.
— En traitements mécaniques : lutte contre le bruit et récupération des abrasifs.
Un développement spectaculaire des automatismes : microprocesseurs (galvanoplastie), de plus en plus de robots (constructeurs de pistolets).
Une affirmation de la vocation d’ingénierie de la profession, particulièrement sensible chez les spécialistes de l'antipollution présents en très grand nombre cette année.
Un regain d’intérêt pour la sous-traitance : nombreux échanges entre donneurs d'ordre et façonniers. Vocation du Salon à être le lieu d’expression privilégié de l'ensemble des activités liées au traitement des surfaces.
Le 9e SALON INTERNATIONAL « TRAITEMENTS DES SURFACES ET FINITIONS INDUSTRIELLES » aura lieu en mai 1983, et devrait manifester le renforcement des tendances de cette année et présenter de remarquables innovations, notamment en matière de robotique et d’automation.