Assurer une sécurité sanitaire sans faille tout en améliorant l'environnement du baigneur et en soignant les bilans d'exploitation : tels sont les impératifs apparemment contradictoires auxquels sont confrontés les exploitants de piscines et de centres aquatiques. Apparemment, car des solutions existent qui permettent de concilier ces trois objectifs.
En 1993, plusieurs enfants sont contaminés par l’hépatite A suite à la fréquentation d'une pataugeoire en Indre-et-Loire. Les résultats de l’enquête menée sont sans appel. À l'origine de cette contamination, « les problèmes importants, à répétition » du système de chloration automatique de la piscine, conclut l’enquête. Défaillance d’ailleurs reconnue par l'exploitant. Les analyses, réalisées dès le début de la crise par le service d’hygiène, révèlent une « absence de chlore résiduel dans l’eau », en l’occurrence une quantité inférieure à 0,1 mg/l, la norme se situant entre 0,4 mg/l et 1,4 mg/l. Pour y remédier le plus rapidement possible, l'exploitant met en place une chloration manuelle qui permettra de remonter le taux de chlore actif à un niveau supérieur ou égal à 0,5 mg/l.
Cet accident rappelle toute l’importance du traitement des eaux de piscine et l'impact considérable que peut avoir une défaillance momentanée.
La réglementation relative à la qualité des eaux de piscines recevant du public remonte à 1981. Elle est par conséquent stabilisée et des faits tels que ceux rapportés ci-dessus restent relativement rares. Les exploitants de piscines et de centres aquatiques sont particulièrement attentifs aux problématiques liées à la sécurité sanitaire.
Les équipements permettant une bonne maîtrise de la qualité de l'eau et de l'air ont également progressé en performance. Au point qu’aujourd’hui, bien au-delà de la maîtrise de cette qualité, les exploitants se préoccupent également de l'empreinte écologique de leurs installations en s’attachant à diminuer les consommations d’énergie et d’eau. Bien entendu, les bilans d’exploitation profitent de cette tendance. Le label HQE (haute qualité environnementale) étendu aux piscines et centres aquatiques devient de plus en plus recherché par les exploitants comme par les élus.
Mesure, contrôle, analyse et régulation : les outils se développent
Première évidence : l’accident survenu en Indre-et-Loire aurait pu être facilement évité si les agents d’exploitation avaient été alertés en temps voulu, c’est-à-dire immédiatement, dès l’instant où le niveau de chlore se situait en deçà du seuil réglementaire.
Aujourd’hui, la plupart des outils de mesure et d’analyse font de l’analyse en ligne. Swan, dont la philosophie est de proposer aux utilisateurs et exploitants des appareils faciles à mettre en place et à utiliser grâce à des platines prêtes à l'emploi, propose par exemple l’AMI CODES-II CC qui mesure le chlore dans une gamme de 0 à 5 ppm (mg/L) en utilisant la méthode colorimétrique DPD (DIN EN ISO 7393-2 ; AWWA 4500-Cl G) et peut être mis en place sur tout type de bassins quel que soit le traitement en place, stabilisé ou non. En exploitation, AMI Codes II CC permet de piloter et réguler les taux de chlore libre et de pH des bassins. Il permet en outre d’anticiper les problèmes de chloramines, et dans certains cas d’asservir le fonctionnement d’ozoneurs ou de déchloraminateurs UV au taux de chloramines, ceci dans le but de réaliser des économies d'énergie. Autre atout : le pilotage du stripping pool lequel la mesure des chloramines présente un intérêt évident.
Macherey-Nagel a développé une nouvelle génération d'analyseurs de chlore, chlore combiné, pH, alcalinité et acide cyanurique dans les piscines.
Le PF-3 propose un test automatique à l'allumage garantissant son bon fonctionnement : absence de buée, de traces d'eau, de dysfonctionnement du système optique et vérification de l’état des batteries.
Il est doté d'un contrôle continu du débit d'échantillon et du niveau des réactifs de façon à assurer la sécurité de mesures. Son système de mesure par colorimétrie assure en outre la stabilité des valeurs de chlore par l’étalonnage automatique du point zéro avant chaque mesure.
chlore libre. L'Aquachlore mesure le pH et le chlore actif. Ces deux appareils permettent chacun de commander directement deux pompes péristaltiques : une pour la régulation du pH et l’autre pour la régulation du chlore. « C’est de la régulation "tout ou rien" qui s’opère par rapport à un seuil. Au-delà de l’aspect sécurité, cette régulation permet d’économiser des quantités parfois importantes de désinfectants, les exploitants ayant parfois tendance, par mesure de sécurité, à surchlorer ».
Cifec, Macherey-Nagel, Hanna Instruments, Endress+Hauser, Hach-Lange, Eurochlore, Esco France, Siemens Water Technologies, Syclope ou encore Proanatec et VWR commercialisent également des solutions éprouvées permettant un suivi très précis du chlore libre ou total par colorimétrie, titrimétrie ou électrochimie.
Ces outils, pourvu qu’ils soient utilisés par un personnel bien formé, sont très sûrs. Ils permettent de mesurer la température, le pH, le redox, le chlore actif, libre ou disponible, les chloramines, l’ozone, les bromes, etc.
Et les possibilités se développent.
Syclope Evasion, développé par Syclope Electronique, dispose d'une possibilité de contrôle à distance des paramètres physico-chimiques mesurés.
« Notre outil mysyclope.com permet d’assurer un suivi à distance de tous les systèmes de mesure de la qualité de l’eau ainsi que des paramètres essentiels », explique Arnaud Dantin chez Syclope. Ce développement permet d’optimiser la réactivité en matière de gestion des eaux de piscine. Cet outil de mesure multi-paramètres est équipé d'une sonde ampérométrique qui mesure la différence de potentiel entre une anode et une cathode, laquelle est proportionnelle à la concentration en désinfectant. « Il contrôle la température, le taux de chlore, le pH, la turbidité et fait de la mesure de débit ». Les mesures se font en continu. Les économies d'eau et d’énergies se situent à ce niveau. La sonde ampérométrique dont l'outil est équipé ne nécessite de réactif. « C'est une solution sans perte d'eau, explique Arnaud Dantin. On estime aujourd'hui entre 4 à 5 € le coût du m³ d'eau. Traitement chimique, main-d'œuvre et coût énergétique de chauffage compris. Une sonde classique de mesure consomme environ 1 m³ par jour. Grâce à cette solution, on peut économiser envi-
Endress+Hauser propose ainsi des capteurs électroniques pour la mesure de chlore actif qui, combiné à une mesure de pH, permettront de donner la quantité de chlore libre présente dans l'eau traitée. Dans le cas où le pH est supérieur à 8,2, Endress+Hauser dispose d'un analyseur colorimétrique pour faire la mesure.
En plus de la mesure et de l'analyse, ces outils font de la régulation. « L'équipement, relié à une pompe péristaltique, injecte ce qu’il faut de désinfectant pour atteindre ou corriger la valeur recherchée », explique Jean-Pierre Heitzmann, patron de Heito, qui propose deux solutions en la matière : l’Aquaduo mesure le pH et le potentiel d’oxydo-réduction et permet ainsi de connaître la teneur en chlore libre.
AFM, le média filtrant activé de vos systèmes de traitement d’eau
Caractéristiques de l’AFM (Active Filter Media)
. Média filtrant activé -60 mV (voir ci-dessous)
. Filtration ultra fine, 5 microns (voir ci-dessous)
. Média résistant au colmatage bactérien
. Filtration électromécanique
. Durée de vie supérieure à 20 ans
. L’AFM va au-delà des directives européennes Qualité de l’eau (98/83/EC) & (80/778/EEC)
. Produit sous système qualité ISO 9001-2008
AFM est fournie en sacs de 25 kg ou de 1 tonne
Applications
. Aquaculture & aquarium public
. Eau potable
. Piscines
. Eaux usées
. Agro-alimentaire
. Centre d’enfouissement et rejets industriels
. Prétraitement avant ultra-filtration
. Prétraitement avant membranes d’osmose inverse (désalinisation)
. Pharmacie : production d’eau ultra pure.
Comparatif AFM & verre pilé
Résultats des tests par laboratoire agréé COFRAC
[Graphique : Efficacité initiale de filtration en fonction de la taille des particules AFM/Verre pilé ou poli] [Graphique : Variation du potentiel Zéta des particules en fonction du pH AFM/Verre pilé ou poli]L’AFM reçoit un traitement mécanique hautes performances lui offrant des caractéristiques physiques spécifiques (sphéricité, uniformité,…) et des aptitudes inégalées en termes de finesse de filtration. Les résultats présentés dans le graphique montrent une finesse de filtration de 5 microns (80 % des particules 5 µ retenues à une vitesse de 20 m/h).
L’activation du verre AFM est un procédé breveté assurant une augmentation sensible du potentiel électrique de surface, le potentiel zéta. L’augmentation de 40 % du potentiel zéta de l’AFM par rapport au verre brut empêche les bactéries d’adhérer fermement aux grains, évitant ainsi la formation de biofilm à l’origine du colmatage. À pH 7,5 le potentiel zéta de l’AFM est de -60 mV tandis que le verre poli (non activé) est mesuré à -45 mV.
Distribution exclusive en France & conseils
Ocean Projects – 40, rue de Lille – 62200 Boulogne-sur-Mer contact@oceanprojects.fr – Tél. +33 (0) 3 91 90 44 23
« …viron 365 m³ d’eau par an, ce qui représente plus de 1 800 € d’économies. »
Mais il est possible d'aller bien au-delà en associant, par exemple, la régulation à la fréquentation. Syclope propose ainsi des solutions de gestion technique globale des eaux de loisirs permettant la gestion complète des données techniques de la surveillance de la qualité des eaux, de comptage par scanners IR et de gestion des accès dans les piscines. Ces solutions permettent la centralisation des données de traitement de l’eau et la gestion automatique des appoints d’eau.
Également basé sur le principe ampérométrique qui permet la réutilisation de l’eau, le régulateur Depolox Pool de Siemens Water Technologies dispose en outre de nombreux moyens de télécommunication et de télégestion permettant de lire et de modifier à distance la valeur des paramètres du traitement de l'eau.
De nombreuses collectivités se sont ainsi laissées séduire, dont deux des plus grandes métropoles françaises (plus de 10 sites dans les deux cas) qui ont fait le choix d’équiper l'ensemble de leurs piscines publiques avec ces systèmes.
ProMinent a développé de son côté l’appareil de mesure et de régulation Dulcomarin qui permet de gérer et de centraliser les paramètres de mesure et de régulation de 1 à 16 bassins. L'interconnexion des divers éléments tels les sondes de mesure et les pompes doseuses se fait par un sys-
Cela permet de réduire les coûts d’installation (un seul câble de liaison) et de sécuriser l'installation. En effet, la liaison numérique peut détecter immédiatement la défaillance d'une sonde de mesure, une mise hors tension accidentelle d'une pompe doseuse, le manque de produit, etc. Il est aussi équipé d’une interface en couleurs qui affiche en continu les courbes de mesure par bassin ; cela est très pratique pour analyser le comportement des bassins en fonction de l’influence et des horaires d’ouverture et ainsi adapter les paramétrages de la régulation. La fonction ECO Mode permet également de baisser automatiquement le taux de chlore des bassins la nuit grâce au timer intégré et ainsi d’économiser les produits chimiques. Le pH est également un indicateur déterminant pour la qualité des eaux de piscines. Il doit faire l'objet d’un suivi et d’ajustements réguliers. La norme se situe entre 6,9 et 7,7. Un bon contrôle du pH permet de prévenir les corrosions des filtres et des canalisations, d’éviter l’entartrage des canalisations, les irritations des yeux et permet d’optimiser l’action oxydante et stérilisante du chlore et de l'eau de javel.
Les outils d’analyse progressent également dans le domaine de la qualité de l'air. C’est que l’Anses recommande depuis 2010 d'intégrer au contrôle sanitaire des piscines publiques et semi-publiques le suivi de la trichloramine dans l’air avec une valeur limite de 0,3 mg/m³.
Cifec a développé une technique permettant de mesurer le taux de trichloramines qui affectent les surveillants, maîtres-nageurs et techniciens de piscine. Une méthode “simple” développée en partenariat avec le CNRS. « C’est une petite languette sur laquelle on fait passer l’air avec une petite pompe, explique Luc Derreumaux, le dirigeant de Cifec. On mesure ensuite la variation de couleur de cette languette. C’est une méthode pouvant être réalisée en quelques minutes alors que jusqu’à présent l'analyse de trichloramines était faite par des techniques de laboratoire assez complexes utilisant des réactifs ». Le Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris (LHVP), l’ARS de Troyes, la Direction de la jeunesse et des sports de la ville de Paris et certaines piscines municipales telles que celle de la commune de Libourne utilisent cette méthode. L’estimation du taux de trichloramines par reniflement étant impossible, les exploitants par précaution prennent l’habitude d’aérer les piscines en ouvrant les baies vitrées. Ce qui renchérit les coûts de chauffage. L'analyse “objective” proposée par Cifec permet donc également d’optimiser les apports d’air.
À noter que Syclope Electronique a également développé un dispositif d’analyse portable, la “Valise Trichlorame”, brevetée par l’INRS.
Cet outil d’analyse simple d'utilisation, professionnel, assure une mesure de précision et non de détection de la concentration de trichloramine dans l’air. Ce procédé, proposé depuis plus de 4 ans, utilise le même protocole de mesures que les laboratoires agréés. Ces points forts sont les suivants :
- - Analyses ponctuelles ou valeur moyenne d'exposition (VME),
- - Prélèvement d’air sur une durée allant de 45 min à 8 h avec un même échantillonnage,
- - Pompe de prélèvement d’air autonome professionnelle,
- - Indication précise en mg/m³,
- - Pas d'interférences avec l’ozone et les nitrites,
- - Rapidité d’exécution (indication du taux en 5 à 10 minutes après temps de prélèvement).
Par ailleurs, Sébastien Lacoste de chez Creatmos (Poitiers) indique que « afin de
Une solution prête à raccorder pour traiter les chloramines
Tecnofil Industries propose, en kit ou sur skid, un poste de traitement des chloramines, prêt à raccorder sur une installation existante ou sur opération neuve.
Le principe consiste à traiter de 15 à 20 % du débit de recyclage du bassin, sur un filtre à charbon actif granulé ou à zéolithes, en fonction de la qualité de l'eau de ville. Le temps de fonctionnement journalier de ce poste dédié est entièrement automatisé, en fonction de la valeur de chloramine analysée. Les points forts de ce procédé sont les suivants :
- - Faible consommation d’énergie (pompe de recyclage 20 % du débit à très faible hauteur manométrique) ;
- - Longévité du charbon actif : environ 5 ans pour un bassin couvert ;
- - Très faible coût d’exploitation ;
- - Investissement raisonnable en rapport aux autres solutions techniques proposées sur le marché ;
- - Le procédé nécessite une place disponible d’environ 2,5 m² pour un débit de filtration du bassin de 160 m³/h (bassin 25 × 10 m, prof. 2,20 m type « milles piscines »).
Protéger la santé des professionnels sur leur lieu de travail, certains exploitants de piscines couvertes effectuent des mesures de la trichloramine et des trihalométhanes (comprenant le chloroforme entre autres) dans l'air par des organismes comme le nâtre. Spécialisé dans l'exposition des opérateurs et fort de son savoir-faire dans la qualité de l'air, Creatmos applique des méthodes de prélèvements développées et validées par l'INRS afin de comparer les concentrations mesurées aux postes des maîtres-nageurs à des valeurs limites d’exposition professionnelle réglementaire sur 8 heures (VLEP-8 h) et des valeurs de confort déterminées par l'INRS.
Traitement des eaux : associer ozone, UV, chlore
Plusieurs techniques de traitements des eaux de loisirs sont susceptibles d’être mises en œuvre. Chacune présente ses avantages en termes de sécurité sanitaire, d'agrément, d’économies d’eau ou d’énergie et ses contraintes.
Une des solutions encore très utilisée aujourd'hui est la filtration qui repose sur un procédé mécanique. Cifec, dont les compétences vont bien au-delà des solutions d’analyse, de contrôle et de régulation, s'est ainsi spécialisée dans la filtration à diatomées automatique. « La diatomée, c'est le squelette d’une micro-algue qui a la particularité d’être très fine, explique Luc Derreumaux, ce qui permet d’obtenir une filtration de l'ordre du micromètre. L'un des intérêts de cette technique c'est de n’utiliser pratiquement pas d'eau de lavage contrairement aux filtres à sable dont la consommation d'eau peut avoisiner 34 m³ pour un filtre de 2,5 m de diamètre ». Un coût en consommation d'eau assez important. « Par rapport aux traditionnels filtres à sable, la poudre de diatomées permet d’obtenir une filtration 40 fois plus fine, une surface de filtration multipliée par 30 à encombrement égal, une vitesse de filtration 5 fois plus lente, pas d'utilisation de coagulant/floculant et une consommation d’eau potable divisée par 6 », souligne Luc Derreumaux.
Autre média filtrant novateur, l’AFM (Activated Filter Media) fabriqué et activé à partir de verre, ré-usiné par Ocean Projects. La fabrication se décompose en processus physiques et processus chimiques augmentant le potentiel zêta des grains (-60 mV charges électriques de surface) par densification des groupes silanols (SiOH) en surface. L’augmentation du potentiel zêta de 40 % par rapport au verre brut est suffisante pour empêcher les bactéries d’adhérer fermement aux grains et éviter la formation de biofilm à l’origine du colmatage, de la formation de voies préférentielles dans les filtres à média filtrant granulaire et des trichloramines nocives (odeur de chlore, irritations) en piscine. Cette charge négative en surface permet par ailleurs une filtration électromécanique en adsorbant des ions et particules chargés positivement (fer et manganèse par exemple). En parallèle du procédé d’activation, l'AFM reçoit un traitement mécanique hautes performances lui offrant des caractéristiques physiques (sphéricité, uniformité, …) lui conférant des aptitudes inégalées en termes de finesse de filtration. Un test d'efficacité initiale (norme NF X 45-303) a été réalisé par un laboratoire français, agréé « Cofrac » en parallèle des tests sur le potentiel zêta. Les résultats ont démontré une finesse de filtration de 5 microns (80 % des particules 5 microns retenues à vitesse de 20 m/h). Le procédé a récemment été mis en œuvre dans la piscine ICEO de Calais (Nord-Pas-de-Calais). Suite à la mise en place du système AFM et des conseils Ocean Projects, la consommation de la piscine est passée de 220 litres/baigneur à 40 litres/baigneur tout en atteignant un niveau de chloramine inférieur à 0,35 mg/L. Le retour d’investissement AFM/Économie d'eau est d'un an.
Toujours avec cette même idée directrice d’optimiser l’ensemble des consomma-
tions liées au traitement d'eau des piscines publiques, Siemens Water Technologies est aujourd'hui devenu l'un des leaders du recyclage des eaux de lavage de filtre. Grâce au procédé compact « UFOX » de Siemens Water Technologies, qui a été intégralement conçu pour ce type d’application et a reçu nommément l’aval du ministère de la santé, il est aujourd’hui possible de recycler l'ensemble des eaux de lavage de filtres des piscines publiques. La spécificité de ce type d’eau a été à la base du choix des matériaux :
- - les membranes UF BASF, très robustes,
- - un préfiltre de 200 µm, porosité suffisante pour protéger les membranes BASF et éviter un colmatage trop fréquent qu’engendrerait une porosité inférieure,
- - un automate Siemens performant intégrant toutes les subtilités liées à cette application,
- - un système impératif de mesure d’oxydant et de rechloration intégré,
- - un écran de contrôle entièrement tactile et intuitif...
Les eaux de lavage, une fois ultrafiltrées et oxydées, sont ensuite réutilisées pour les rétro-lavages de filtres suivants. Ce sont ainsi quelques 6 700 m³ d’eau qu'il aurait fallu chauffer et traiter, qui peuvent dorénavant être économisés annuellement. Depuis 2011, on dénombre aujourd'hui près de 20 établissements en France et plus de 40 en Europe à avoir choisi UFOX pour le recyclage de leurs eaux de lavage de filtres.
Ozone et UV semblent toutefois avoir le vent en poupe.
Le traitement des chloramines, ces sous-produits du chlore formés par combinaison avec de la matière organique dans l’eau, fait l'objet d’une offre assez importante.
Cifec utilise une méthode associant le piégeage dans des bacs tampons et l’utilisation d’UV. Sur le marché, plusieurs fabricants ont fait de la déchloramination par UV leur spécialité. Parmi ceux-ci, BIO-UV, Bordas UV Germi, Siemens Water Technologies ou encore Abiotec.
La déchloramination se fait par rupture de la liaison entre le chlore et l’azote des chloramines. L’intérêt de ce procédé photochimique, c’est la non-rémanence de l’ultraviolet. « Les UV ne changent pas la composition chimique de l’eau », indique Jean-Paul Sachoux de chez Abiotec. Leur action reste ponctuelle.
L’un des avantages de la déchloramination UV repose sur les économies d’énergie et d'eau qu'elle permet. Le seuil réglementaire de chloramines dans les eaux de piscine est de 0,6 mg/l. Grâce aux déchloraminateurs, ce taux peut être ramené à 0,2 mg/l. « L'avantage en terme d’énergie, c'est que pour maintenir ce taux de 0,6 mg, il faut, lorsque la piscine ne dispose pas de déchlorominateur, diluer l’eau », explique Guerric Vrillet, ingénieur en charge du développement chez Bordas UV Germi. Cette eau qu’il faut ajouter présente un coût car il faut la chauffer, la traiter, etc.
Pour Delphine Cassan, BIO-UV, « les économies d'eau raisonnées réalisées grâce au déchloraminateur permettent d’amortir l’appareil entre 3 mois et 3 ans, selon la piscine, et son renouvellement d'eau initial (sans déchlo) tout en respectant le décret de 1981 sur la qualité d’eau des piscines ».
Mais le traitement de chloramines peut aussi se faire par l’ozone (O₃), un oxydant puissant. Dans ce cas, « les matières organiques sont détruites avant même qu'elles ne se combinent au chlore pour former les chloramines », explique Jocelyn Blais, chez Cillit, filiale de BWT. L’action et l’efficacité de l’ozone, indépendantes des paramètres physico-chimiques de l'eau en circulation et notamment du pH, détruit les chloramines mais également l'ensemble des germes et matières organiques présentes dans l’eau des piscines ainsi que le chlore actif.
Mais la méthode est délicate à mettre en œuvre en raison de la rémanence de l’ozone dans l'eau. « La durée de vie de l’ozone fabriquée à partir de l'oxygène est de 2 minutes. Ensuite, l’ozone se transforme à nouveau en oxygène. Or la réglementation impose 4 minutes dans les tours de contact avant que l'eau ne soit refoulée dans le bassin », précise Jocelyn Blais. Cillit a développé plusieurs process d’ozonisation en pré-ozonisation avant filtration ou en post-ozonisation, après filtration.
Également très présent sur la filière UV, Ozonia propose sa série de générateurs d’ozone M6 et M7 spécifiquement développés pour des applications en piscines publiques sur des bassins dont le volume est compris entre 200 et 3500 m³. ProMinent propose également l'ensemble des méthodes actuelles de traitement des eaux de loisirs piscine avec une prédilection…
Du Grand Dijon en association avec des process de recyclage et de réutilisation de l’eau des bassins, assure un haut niveau de confort aux baigneurs. « Contrairement aux idées reçues, notre procédé OzonePack ne se limite pas uniquement aux projets neufs, il peut très facilement se rajouter dans la filière de filtration de l'eau d'une piscine existante » explique Claude Klein. « Cela a d’ailleurs été un des critères du cahier des charges lors de la conception de cet ensemble de traitement ».
À noter que le traitement à l’ozone est également privilégié pour les bassins thérapeutiques (centres pour personnes handicapées, hôpitaux, etc.), pour lesquels les exigences relatives à l’hygiène et à la qualité de l'eau sont particulièrement élevées.
Le concept « EWO POOL » de Siemens Water Technologies
Siemens Water Technologies a développé le concept global de traitement d'eau « EWO POOL » dont le but affiché est d'optimiser les consommations en eau, en énergie et en produits chimiques tout en garantissant une excellente qualité d'eau de baignade. Ce concept, conforme à la réglementation, regroupe cinq types de produits.
- + La gamme de déchloraminateurs UV moyenne pression « Barrier M » qui, en assurant un taux de chlore combiné dans l'eau inférieur à 0,2 mg/m³, permet d’abaisser significativement les apports d'eau neuve nécessaires à la dilution. Le tarif moyen d'1 m³ d'eau neuve, chauffée, traitée incluant la consommation énergétique des différents organes de traitement et d’acheminement, varie autour de 7 €/m³.
- + Le système de réutilisation d'eau de lavage des filtres « UFOX » qui couple la technologie d'ultrafiltration avec l'oxydation et qui permet d’économiser jusqu’à 30 k€/an/appareil. Seul procédé aujourd'hui entièrement validé par le ministère de la Santé et mis en place avec le concours de différentes autorités sanitaires, plus de 30 sites nationaux sont aujourd'hui équipés de ce système.
- + L'analyseur régulateur « Depolox Pool » qui, de par son logiciel innovant et les brevets qu'il renferme, permet d'optimiser l'ensemble de la filière traitement d'eau. Outre les fonctions d'analyse de base (chlore libre et combiné, pH, Redox, conductivité, température) et les fonctions de régulation d'injection de désinfectant, de correctif pH, de charbon actif, de floculant, le Depolox Pool renferme également deux programmes intelligents : CEDOX et ECO.
- + Le système « Econ Pool » qui, associé au régulateur Depolox Pool, permet de réduire la vitesse de filtration uniquement en fonction des paramètres hygiéniques de la qualité de l'eau. En retour, l'exploitant reçoit les informations lui permettant de connaître exactement l'étendue des économies réalisées.
- + Les unités « OSEC » de production d'hypochlorite de sodium sur site, plus couramment appelé électrochloration. Ces procédés compacts permettent de subvenir à l'intégralité des besoins en désinfectant d'un centre aquatique avec pour simples réactifs de l'eau et du sel (NaCl). En faisant le choix de l'électrochloration, de plus en plus de collectivités ont ainsi choisi un mode de fonctionnement à la fois totalement sécurisé (plus de chlore gazeux ni de produit concentré) mais également très rentable dans le temps, le coût équivalent en sel étant très inférieur à celui des désinfectants habituellement utilisés.
Le mode CEDOX : protégé par un brevet, cette fonction permet de faire varier automatiquement la consigne en chlore en fonction du pouvoir oxydant de l'eau, caractérisé notamment par le point Redox. Très répandu outre-Rhin, il a déjà permis de constater des économies de 5 à 10 % sur l'ensemble des réactifs chimiques, chlore et correctif pH essentiellement.
Le mode ECO permet, grâce à une régulation d'une densité jour de consignations, de réaliser d'importantes économies énergétiques et en réactifs chimiques lorsque la piscine est peu ou pas fréquentée.
Mais la trichloramine n'est pas le seul sous-produit de chloration formé dans l'eau des bassins par l'utilisation de produits chlorés. De nombreuses autres substances ont été mises en évidence et le laboratoire Ianeseo de Poitiers a développé, avec l'École Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Poitiers, des méthodes analytiques qu'il applique maintenant en routine ou dans le cadre d’études spécifiques. Philippe Nompex, responsable physico-chimie et microbiologie de ce laboratoire, nous confie que « Ces composés sont très variés (trihalométhanes, hydrate de chloral, chloropicrine, acides haloacétiques, haloacétonitriles...), leurs effets sur la santé des baigneurs sont encore peu connus et les autorités sanitaires s’intéressent depuis quelques années à cette nouvelle problématique (voir l'avis de l'AFSSET de juin 2010 à ce sujet) ».