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Télégestion : tirer le meilleur parti des équipements disponibles pour optimiser les performances et les coûts

30 avril 2003 Paru dans le N°261 à la page 37 ( mots)
Rédigé par : Vincent JOHANET

La télégestion d'aujourd'hui n?est plus la télégestion telle qu'on la connaissait il y a une petite dizaine années. Le panel des fonctionnalités offertes s'est élargi de manière significative, permettant de tirer le meilleur parti des équipements proposés. Sofrel développe par exemple depuis plusieurs années une gamme modulaire et évolutive qui lui permet de répondre à la plupart des besoins. Qu'ils soient pointus en terme de fonctionnalités, difficiles à mettre en ?uvre, par exemple sur les sites dépourvus d'énergie ou de moyen de communication, ou simplement sensibles comme dans le cas des dispositifs anti-intrusion, de nombreuses solutions existent. Exemples choisis.

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La télégestion d’aujourd’hui n’est plus la télégestion telle qu’on la connaissait il y a une petite dizaine d’années. Le panel des fonctionnalités offertes s’est élargi de manière significative, permettant de tirer le meilleur parti des équipements proposés. Sofrel développe par exemple depuis plusieurs années une gamme modulaire et évolutive qui lui permet de répondre à la plupart des besoins. Qu’ils soient pointus en termes de fonctionnalités, difficiles à mettre en œuvre, par exemple sur les sites dépourvus d’énergie ou de moyens de communication, ou simplement sensibles comme dans le cas des dispositifs anti-intrusion, de nombreuses solutions existent.

Exemples choisis.

Au Centre Régional Ile-de-France Nord, à Creil, Lyonnaise des Eaux a développé un nouveau standard pour ses armoires de postes de relèvement. L’originalité de la démarche réside dans le développement d’un module unique dédié aux postes de relèvement des eaux usées qui cumule de nombreuses fonctionnalités et exploite au maximum les fonctions de la télégestion.

Car sur le territoire géré par le Centre Régional de Creil, on ne dénombre pas moins de 250 postes de relèvement, éparpillés dans la nature. Des postes qui ont été équipés au fil du temps et qui, du coup, appartiennent à différentes générations. Certains, équipés d’automates programmables, permettaient dans certaines conditions de faire de la télésurveillance, d’autres n’offraient même pas cette possibilité.

Il était devenu indispensable de repenser l’ensemble du parc et de définir un standard susceptible de prendre en charge non seulement la partie automatismes, mais aussi la partie télégestion de l’ensemble de ces postes. Un besoin qui est apparu clairement dans la phase d’analyse qui a précédé la définition des besoins.

« La standardisation de nos armoires et la définition d’un modèle unique s’est révélé être un atout fondamental, explique Michel Seret, responsable des automatismes au Centre Régional Ile-de-France Nord de Lyonnaise des Eaux. Du point de vue de la formation, de la maintenance et de l’évolution du parc, la définition et l’implantation sur le terrain d’un modèle unique est un avantage important, en termes de facilité d’exploitation comme en termes de coûts. »

C’est aussi un atout en termes de fiabilité : « lorsqu’on doit faire face aux contraintes liées à la gestion d’un parc ».

disparate, la fiabilité inévitablement s'en ressent » souligne Michel Seret. D’où l'idée de définir un standard avec beaucoup de précision, et pour cela d’établir un cahier des charges très détaillé. « Nous étions à la recherche d’un produit type qui réponde à un maximum de fonctionnalités sans coûter trop cher » explique Michel Seret. « Une armoire standard, facile à dépanner, sécurisée, facile à interroger par les agents sur le terrain, et qui répond parfaitement aux différents programmes que nous avions patiemment définis ». Le résultat, baptisé “Migaprel”, acronyme de “Module Intégré de Gestion Automatique des Postes de RELèvement” est un module architecturé autour d'un S50A fourni par Sofrel, qui cumule trois fonctions principales : les automatismes du poste, la transmission de l'ensemble des informations vers un superviseur, en l’occurrence Topkapi, et la relève des index, notamment des compteurs horaires et du comptage électronique EDF. Car le poste local S50A a été conçu pour piloter l’ensemble des automatismes propres aux postes de relèvement tout en assurant de nombreuses fonctions en termes de télégestion.

Piloter des automatismes

Le S50A est logé au sein d’une armoire double enveloppe en polyester renforcé anti-affichage et étanche IP 65. L’armoire est dotée dans sa partie inférieure d’un socle en inox destiné à pallier les problèmes d’H2S et de méthane. À l'intérieur de cette première enveloppe, équipée d’un dispositif spécial de fermeture assorti d'un cadenas, on découvre un disjoncteur général EDF avec réenclencheur automatique, une prise téléphonique équipée d'un parafoudre, et une deuxième armoire en acier traité anticorrosion. Cette deuxième armoire est équipée en façade d'un afficheur local, directement connecté au S50A qui se trouve à l’intérieur. Il permet l'affichage de l’état de fonctionnement, la consultation des alarmes, des index, des intensités moteurs et le paramétrage des valeurs de marnage et des temporisations. Le système de défilement, intuitif et convivial, développé par Sofrel a été également adapté en fonction des demandes formulées par Michel Seret et son équipe. « Nous voulions quelque chose de très accessible et de très simple souligne Michel Seret, susceptible d’être immédiatement adopté par les gens de terrain ». De fait, l'afficheur en façade facilite considérablement le dialogue homme-machine. La lecture de l'information est immédiate et l'interrogation du dispositif très simple : plus besoin de sortir un minitel ni de le brancher, les informations sont là, lisibles quelles que soient les conditions extérieures grâce à un dispositif rétroéclairé, immédiatement exploitables. Et, téléalimenté via le S50A, l’afficheur bénéficie du secours d'une batterie en cas de coupure secteur. Cet afficheur, à côté duquel ne figurent plus que quatre boutons, permet le paramétrage en local ou à distance des seuils de niveaux et rassemble l'étendue des fonctionnalités offertes par Migaprel. Un relais de phases permet, lorsque EDF inverse ses phases, de continuer à garantir un bon fonctionnement de l'ensemble. À côté du S50A, un espace a été réservé pour transformer l’armoire en poste de traitement H2S. Cette transformation ne nécessite qu'une simple modification de programme et l'ajout d’un unique bouton.

Au-delà des automatismes, la bonne gestion d'un poste de relèvement requiert la définition de nombreuses fonctionnalités permettant d’optimiser le fonctionnement des installations et le coût d’exploitation.

Des fonctionnalités avancées

Migaprel, développé autour du S50A, comporte toutes les fonctionnalités classiques liées à l’exploitation des postes de relèvement. Migaprel traite bien entendu les fonctions traditionnelles de reports d’alarmes, de comptage des temps de fonctionnements, des volumes pompés, des débits totaux entrants, des débits pompe par pompe, des nombres et des temps de débordements.

[Photo : Migaprel est constitué d'une armoire double enveloppe en polyester renforcé anti-affichage et étanche IP 65. L'armoire est dotée dans sa partie inférieure d'un socle en inox destiné à pallier les problèmes d’H2S et de méthane. À côté du S50A, logé dans la seconde armoire, un espace a été réservé pour la transformer en poste de traitement H2S.]

Mais il assure aussi d’autres fonctionnalités spécialement développées par Sofrel. Dans le domaine des pompes par exemple, la permutation automatique, la prise en secours d’une pompe sur l’autre en cas de défaut ou de mise à l’arrêt sont autant de fonctions a priori classiques, qui ont fait l’objet ici de développements poussés. Un exemple : un paramétrage spécifique permet qu’une pompe, quand elle fonctionne en mode manuel, revienne automatiquement en mode automatique, dès que le niveau bas est atteint dans le poste. « Nous avons eu trop de pompes hors-service à cause de modes manuels enclenchés et oubliés, explique Michel Seret. Ce dispositif, a priori tout simple, nous met à l’abri de tels incidents. C’est plus de fiabilité, et des coûts d’exploitation optimisés ».

C’est encore la possibilité de fonctionner en mode dégradé en cas de défaillance du module. Pour cela, la présence d’un dispositif de type « chien de garde » est indispensable. Une carte optionnelle, proposée par Sofrel, qui, très tôt, a développé une vraie fonction « chien de garde ». Un dispositif auquel Michel Seret tenait absolument : « notre priorité, c’est d’évacuer le moins possible, et le moins souvent possible, dans le milieu naturel, et pour cela la possibilité de fonctionner en mode dégradé est tout à fait essentielle. Nous étions donc très attentifs à la présence d’un dispositif de type “chien de garde”. »

Et, toujours dans un souci de sécurité, la possibilité d’un fonctionnement maintenu en cas de défaut sonde. Un dispositif de « vidange-poste » est également prévu grâce à un bouton poussoir, qui permet de vidanger et d’entretenir le poste. Autant de fonctionnalités qui vont parfois bien au-delà du standard, et qui sont rendues possibles grâce à une personnalisation du paramétrage. C’est aussi le cas de la liaison du S50A avec le compteur EDF électronique. Cette liaison permet de connaître, d’enregistrer et de transmettre toutes les informations relatives au compteur pour optimiser le fonctionnement des équipements électro-techniques et d’adapter le contrat EDF aux réels besoins du site. Il s’agit là aussi de tirer le meilleur parti possible des technologies disponibles.

[Photo : « Cellbox » est un poste local de télégestion autonome qui communique par liaison GSM. Il constitue une solution efficace pour télégérer des sites privés à la fois d’alimentation électrique et de support de communication filaire.]

Aujourd’hui, sur le district géré par le Centre Régional de Creil, deux armoires ont été implantées ces trois derniers mois. Mais le standard s’est également imposé à Soissons, Compiègne et Carpentras. À la fin de l’année 2003, près de dix armoires devraient être implantées sur le terrain, l’objectif étant ensuite de porter le rythme des renouvellements de 10 à 20 unités chaque année. Avec sans doute de nouvelles évolutions comme par exemple l’adjonction d’un dispositif anti-intrusion visant à alerter instantanément en cas d’atteinte à l’intégrité du système. « L’anti-intrusion est une fonctionnalité fournie en standard chez Sofrel, donc autant l’exploiter » souligne Michel Seret. « L’idée, c’est d’exploiter au maximum les informations que l’on peut obtenir de la part des capteurs de manière à disposer du plus grand nombre de fonctionnalités possibles grâce aux automatismes. En somme, aller le plus loin possible dans l’information et l’analyse pour déborder le moins possible dans le milieu naturel. Les outils existent, il faut en tirer le meilleur parti possible » confirme Alain Valat, ingénieur Études et Travaux au Centre Régional Lyonnaise des Eaux de Creil.

Dans l’assainissement comme dans d’autres domaines, limiter les déplacements et les temps d’intervention en tirant le meilleur parti des outils actuels est devenu un impératif. Mais quelquefois, la configuration des sites à équiper ne facilite pas les choses. C’est par exemple le cas lorsqu’il s’agit d’équiper des sites dépourvus d’énergie ou de moyen de communication. Il faut alors mettre en œuvre des technologies spécifiques qui sont aujourd’hui développées et qui font preuve de leur efficacité dans de nombreux cas de figures.

Des technologies spécifiques

En termes d’évolutions technologiques, la télégestion a fait de nombreux progrès ces dernières années, stimulée par la demande des utilisateurs sur le terrain qui concernait en tout premier lieu des sites a priori simples à équiper. Cette première étape terminée, il est devenu nécessaire d’équiper des sites plus isolés, souvent dépourvus d’énergie ou de moyen de communication. Les châteaux d’eau sont par exemple des ouvrages souvent dépourvus de ces ressources. Il faut alors faire un choix : soit tirer jusqu’au site des lignes requises pour l’alimenter en énergie et en moyen de communication, soit recourir à des solutions alternatives. Les premières solutions étant souvent très coûteuses, Sofrel a développé ces dernières années une gamme spécifique, la gamme BOX, composée de postes locaux autonomes en énergie. La conception de ces postes est basée sur une électronique faible consommation qui leur garantit une autonomie de fonctionnement sur plusieurs années grâce à des piles au lithium.

Le premier né de la gamme, « Telbox », est un poste local de télégestion autonome communiquant par le réseau téléphonique commuté (RTC). « Cellbox », basé sur la même technologie et doté des mêmes fonctions, communique lui par liaison GSM. Il constitue une solution efficace pour télégérer des sites privés à la fois d’alimentation électrique et de support de communication filaire. Quant à « Linebox », il a été conçu pour télésurveiller un site équipé d’une ligne spécialisée ou privée. Il est capable de transmettre à intervalles réguliers les informations qu’il gère vers un poste local de télégestion de type S50. Cela consiste alors à utiliser deux transmetteurs sur des équipements séparés pour qu’ils communiquent entre eux sans passer par un système central.

Sur le terrain, ces instruments font leurs preuves. La direction de la Région Est de Générale des Eaux a par exemple profité du

Le S550, plus de simplicité et de convivialité

Reprenant les concepts de modularité et d’évolutivité qui ont fait le succès du S500, Sofrel teste actuellement sa nouvelle gamme S500 qui apporte aux fonctions traditionnelles de la télégestion de nouveaux développements technologiques. Le S550 répond au double objectif de simplicité et d’efficacité. Complémentaire, totalement compatible avec les postes locaux des gammes S500 et Box ainsi qu'avec tous les postes centraux, le S550 s'adapte à toutes les applications sans remettre en cause les investissements déjà réalisés avec les produits classiques. « Plus qu’en termes de fonctionnalités, c'est dans le domaine de la communication avec l'utilisateur que le S550 apporte quelque chose de tout à fait nouveau », souligne Jean-Marie Laurendeau, Chef de marché chez Sofrel. Il rend ses informations très accessibles, grâce notamment à un afficheur graphique intégré et à son port infrarouge lui permettant de communiquer avec des Pocket PC. Exploitant au maximum les fonctionnalités de Windows et disposant d'une interface graphique, l'outil de configuration simplifié Softools offre un paramétrage très intuitif du poste local. En évoluant dans un environnement graphique convivial, le S550 offre une rapidité de mise en œuvre inédite. L’exploitation des données peut s’effectuer en local, directement sur l'afficheur. En local ou à distance, par un simple navigateur internet, l'utilisateur peut visualiser des informations sous forme de synoptique graphique animé, de journaux d'alarmes, d'historiques, ajouter des courbes et procéder à des transferts sous Excel... etc. « Nous sommes attachés à rester en phase avec les besoins mais aussi la maturité des exploitants de nos produits sur le terrain, explique Jean-Marie Laurendeau. Il y a deux ans, beaucoup d'entre eux n’étaient pas prêts. Mais aujourd'hui, un produit qui utilise un navigateur internet plutôt que le Minitel a acquis une vraie raison d'exister ». Le S550 devrait être commercialisé au cours de l’été 2003.

Passage à l'an 2000 pour réorganiser et rénover complètement son parc.

« En l'espace de deux ans, et sur les 1 500 sites télésurveillables, nous en avons mis presque 800 à niveau » explique Denis Magnin, Responsable Automatisme-télégestion pour la région Est chez Générale des Eaux. Les anciennes séries S15 ont été systématiquement remplacées par des S500 et beaucoup de produits Box ont été implantés. À la fin de l'année 2003, un grand nombre de sites devraient être complètement remis à niveau. « En dehors de l’évolution technologique des matériels qui nous étaient proposés, le fait qu'ils soient autonomes en énergie et capables de communiquer par GSM a été un coup d'accélérateur important » souligne Philippe Kientzy, Chef du Service Technique chez Générale des Eaux Est. Aujourd’hui, entre 140 et 150 produits Box sont implantés sur le territoire couvert par la Direction régionale Est. Le produit Telbox par exemple, bien adapté à l'intra-muros en secteur urbain puisque le RTC est disponible, permet l’analyse du réseau de distribution d’eau potable par tronçons grâce aux mesures, calculs et enregistrements du débit dans la conduite et la transmission de toutes ces informations vers un poste central. L’enregistrement permanent des débits permet de déceler d’éventuelles fuites ou ruptures de canalisations. Ce produit propose également une analyse plus fine en offrant la possibilité d’effectuer des relevés spécifiques sur une période donnée de la journée. Facile à installer, il est étanche IP 68. Pourtant, pour ce type d’application, la montée des actes de vandalisme incite nombre d'exploitants à évoluer vers d'autres produits, qui n’étaient pas a priori conçus pour cela comme par exemple Cellbox : « Vis-à-vis du vandalisme qui nous coûte de plus en plus cher, le fait qu’un produit comme Cellbox, ne soit pas repérable, est un atout considérable » souligne Denis Magnin. Même en milieu rural, le vandalisme est une donnée dont il faut tenir compte. Ainsi, certains S500, équipés de panneaux solaires, pris pour cibles, ont été remplacés par des Cellbox, qui bien camouflés, n'apparaissent pas. « Le produit est discret, rien n’indique la présence d'un appareil de télégestion, pas même la présence d’une antenne ». Dans le cadre du programme Vigipirate, cette donnée est tout aussi importante.

Mais se pose ensuite la question de la fiabilité, notamment en milieu rural, du GSM par rapport au RTC. « Nous ne choisissons rien par hasard, insiste Denis Magnin. Si nous faisons le choix du GSM, c’est que nous sommes certains à 100 % de disposer d’une liaison correcte. Et la qualité d’une liaison, c'est quelque chose que l'on peut détecter dès l’installation grâce aux diagnostics que nous effectuons sur PC. Si le moindre doute apparaît, nous nous rabattons vers un produit traditionnel ». De plus, dans le cadre de l’exploitation, les communications sont systématiquement surveillées. Dès qu’un frontal de communication détecte une perte de porteuse, une alarme est générée. Dans les configurations inter-sites un appareil esclave peut devenir appareil maître et envoyer une alarme en l'absence d'une communication régulière. « Nous surveillons en boucle l’ensemble de nos communications, aussi bien en inter-sites RTC qu'en GSM ou ligne spécialisée, cela fait partie de la fiabilité du système » souligne Denis Magnin. Et les produits sont sécurisés. Ainsi, lorsqu’une communication ne s'est pas déroulée complètement, le produit rappelle à nouveau. Au bout de quatre appels défaillants, il peut émettre un défaut de communication vers un destinataire différent. Les communications entre les frontaux et le superviseur sont également surveillées. Si la panne survient, un mode de repli existe qui permettra aux frontaux de communication de gérer leurs propres alarmes. « Enfin, explique Denis Magnin, lorsque nous découvrons un défaut de communication, nous ne nous contentons pas d’une alarme. Nous avons défini certaines procédures d’anticipation qui se concrétisent par la mise en route de certains équipements, par exemple une pompe, pour faire face à toute éventualité. La fiabilité passe aussi par ce type de mesures ».

La surveillance des réseaux d’eau potable via ce type de matériel est appelée à se développer de manière importante au moins au niveau de la direction régionale Est. « Certains types de sites se rattachant à la ressource et à la production d'eau potable sont maintenant bien équipés » souligne Denis Magnin, « et nous devons maintenant faire porter l’effort sur les réseaux d'eau potable avec un double aspect : quantitatif avec la recherche de fuites, mais aussi qualitatif avec l'implantation de capteurs et analyseurs de chlore, voire de turbidité. Les réservoirs feront également l'objet d’investissements importants. Car les produits Box sont bien adaptés à certaines applications concernant le contrôle d'accès ou la surveillance de réservoirs. Sur les 600 réservoirs dénombrés au niveau de la direction régionale Est, une centaine, en général les plus isolés, doivent encore être équipés de ce type de dispositifs ». « Dans le cadre du plan Vigipirate, explique Philippe Kientzy, nous soumettons des projets systématiquement à toutes les collectivités et pour tous les équipements par lesquels on peut avoir accès à l'eau. Ces projets sont aidés par l'Agence de l'eau. En complément des fonctions classiques d’alarme sur

… défaut, de mesure et de comptage, il est prévu des alarmes anti-intrusion, la pose d’analyseurs de chlore, etc… ». Cette centaine de réservoirs sera équipée avant la fin de l’année 2003. Déjà, tous ont fait l’objet de mesures physiques pour renforcer leur protection. Mais face à ces ouvrages sensibles et exposés, la télésurveillance est évidemment très adaptée. Raison pour laquelle Sofrel a développé une solution particulière permettant de répondre aux contraintes de gestion et de traçabilité des accès aux sites techniques sensibles.

Le contrôle d’accès

« Le terme “contrôle d’accès”, le plus fréquemment employé, ne convient pas très bien à ce que nous proposons dans le domaine de l’eau. La Générale des Eaux a retenu notre solution, en la baptisant “identification de personne”. Cette appellation est plus adaptée » explique Jean-Marie Laurendeau, Chef de marché chez Sofrel.

De fait, le contrôle d’accès proprement dit concerne le plus souvent des sites industriels, dotés de multiples accès, avec souvent des contrôles de sécurité. Alors que dans le domaine de l'eau, les sites concernés sont en général des petits sites, souvent isolés, susceptibles de ne mobiliser que quelques intervenants.

Par ailleurs, dans la plupart des cas, le contrôle d’accès se déroule à l’extérieur de l’ouvrage. Dans le domaine de l'eau, les lecteurs sont souvent localisés dans l'ouvrage.

Le dispositif d’accès à l'ouvrage, en général une clé classique, est fréquemment conservé, puisqu’on s'identifie ensuite à l’intérieur par l’intermédiaire d'un badge.

Ce dispositif, a priori léger, permet d’assurer efficacement la traçabilité des accès au bâtiment protégé.

Associé à un système d’ouverture de porte, il devient alors un contrôle d’accès total au bâtiment.

[Photo : Certains ouvrages sensibles et exposés nécessitent la mise en œuvre de solutions particulières permettant de répondre aux contraintes de gestion et de traçabilité des accès.]

Dans la région Ouest, Saur France a également soumis aux différentes collectivités concernées un projet visant à équiper les quelque 500 installations sensibles recensées.

Dans le seul département du Morbihan, 140 sites sensibles sont actuellement protégés par un dispositif d’identification de personnes.

Le but de ce système n’est pas de prendre l’éventuel intrus sur le fait. Il est de se mettre en situation de pouvoir agir très rapidement en prenant les mesures qui s’imposent en cas d'intrusion : fermeture des vannes, isolement de l’ouvrage concerné. « Concrètement, explique Olivier Le Gall, Responsable informatique industrielle Région Ouest chez Saur France, chaque accès est contrôlé et enregistré nominativement ».

[Photo : Chaque agent dispose de son propre badge nominatif. Ce qui permet de contrôler tous les accès, mais aussi de personnaliser chaque site, c’est-à-dire d’adapter les habilitations à la spécificité des sites.]

Avec deux objectifs : le premier concerne le contrôle d’accès, avec plusieurs niveaux d’autorisation. Certaines autorisations concernent des personnels habilités à intervenir uniquement en journée. D’autres concernent des personnels habilités à intervenir 24 h/24.

Le deuxième aspect est celui de la sécurité du personnel et plus particulièrement ce qu’on appelle “la reconnaissance de l’homme en danger”.

Il s’agit là de veiller sur la sécurité du personnel susceptible d’intervenir de jour comme de nuit sur des sites isolés, souvent en solo, et parfois en hauteur.

Lorsque l’agent a badgé, un chronomètre se déclenche. Au bout d’une durée totalement personnalisable en fonction du site ou même de l’heure d’intervention, une alarme est envoyée si la personne n’est pas ressortie de l’installation, ou n’a pas re-badgé.

D’un point de vue technique, le contrôle d’accès S50 proposé par Sofrel utilise la technologie Dallas* dont le principe de fonctionnement est le suivant : un badge unique, non reproductible, est confié à chaque agent susceptible d’intervenir sur le site.

Lorsque l’agent intervient et ouvre la porte d’accès, un buzzer se déclenche pour signifier à l’opérateur qu’il dispose d’un délai de 30 secondes pour badger.

Il applique son badge

[Photo : Quand un poste local S50 existe déjà, l'installation du dispositif d’identification de personnes ne nécessite que l’adjonction d'une interface lecteur de badges.]

Le dispositif est composé d'une puce sur le lecteur et s'identifie via le S50. À l’extérieur de l'ouvrage, un voyant lumineux passe au rouge signifiant qu'une intervention est en cours. Une fois le badge passé devant le lecteur, le buzzer s'arrête et l’opérateur peut intervenir. Si, au bout d'une heure, l’agent n’est pas ressorti de l’ouvrage, le buzzer retentit à nouveau pour le prévenir de la nécessité de se manifester. À ce moment, l’agent dispose de cinq minutes pour re-badger ou appuyer sur un simple bouton, sans quoi une alarme « homme en danger » est déclenchée. Sur les stations d'eau potable, la durée moyenne des interventions étant plus longue, le dispositif est lui aussi calé sur une durée plus importante, de l’ordre de quelques heures.

« Chaque agent dispose de son propre badge nominatif. Cela nous permet de contrôler tous les accès, mais aussi de personnaliser chaque site, c'est-à-dire d’adapter les habilitations à la spécificité des sites. Car une personne habilitée pour intervenir ici ne le sera pas forcément pour intervenir là », souligne Olivier Le Gal.

Lorsque l'agent habilité à intervenir ressort puis referme à clé la porte de l'ouvrage, le voyant lumineux passe au vert, concrétisant la fin de l'intervention. Là où le S50 existe déjà, l'installation du dispositif d'identification de personnes ne nécessite que l'adjonction d'une interface lecteur de badges. Chaque accès, consultable en clair sur le S50, est mémorisé dans un journal qui peut être transmis au poste central via une liaison spécialisée, le réseau téléphonique commuté ou le GSM.

En 2003, Saur France prévoit de s’équiper de matériels Sofrel auto-alimentés pour équiper certains sites ne disposant pas de source d’énergie. Sur ces sites, le GSM sera le plus souvent retenu. Sur certains autres, dont la couverture ne présente pas un niveau de sécurité satisfaisant, c’est un système de liaison radio de faible puissance qui a été retenu. La liaison radio se dirige vers un site qui, lui, est équipé d'une liaison RTC ou GSM. Ce système est rentabilisé en moins d'un an grâce à la solution « radio sans licence ».

C'est dans cet esprit que de nouvelles fonctions de relayage radio ont été développées sur S50, permettant de gérer des réseaux géographiquement étendus.

Pour protéger les ouvrages de type châteaux d'eau, d'autres systèmes de détection existent : ceux qui jouent sur le pêne de la clé, ceux qui se matérialisent par un contact en fin de course de la porte, qui nécessitent moins de réglages et sont plus économiques. Cependant, dans ce dernier cas, on ne peut distinguer une porte fermée pour travailler à l'abri dans le local d’une porte fermée à clé après que l'on a quitté le site. En Vendée, un dispositif est également expérimenté qui consiste, au moment de la présentation du badge, à lever une barre bloquant l’ouverture de la porte. Dans ce cas, on s'éloigne d'un dispositif d'identification de personnes pour s’approcher d’un véritable contrôle d'accès.

Pour d'autres types d’ouvrages, comme par exemple les usines de production d’eau potable, des dispositifs de protection périphériques de type « barrières infrarouges » sont également en cours d’expérimentation.

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