Dans le cadre de l’assainissement général des cités riveraines de la VILAINE, il vient d’y être construit une station d’épuration tripartite, destinée à traiter les effluents en provenance de la ville de CESSON-SÉVIGNÉ elle-même, ainsi que de la zone industrielle sud-est de RENNES et de la Z.A.C. de CORMES. La station d'épuration est implantée en bordure de la VILAINE dans la zone où il est projeté d'aménager prochainement un bassin d'évolution pour canoës-kayaks. C’est dans cette optique que le niveau V a été retenu comme niveau de traitement.
La conception et la réalisation de la station
La première tranche de la station a les caractéristiques suivantes :
— type de réseau ........... séparatif |
— capacité ................ E.H. 20 000 |
— débit journalier .......... m³/j 4 200 |
— débit moyen horaire ...... m³/h 175 |
— débit de pointe horaire .... m³/h 475 |
Pollution entrante :
DBO 5 ..................... kg/j 1 100 |
MES ........................ kg/j 1 650 |
En deuxième tranche, la capacité de la station pourra être portée à 30 000 équivalents-habitants par l'adjonction de différents ouvrages.
Procédé de traitement :
Pour obtenir les résultats d'épuration imposés, il a été choisi un traitement biologique par boues activées à faible charge massique permettant déjà la nitrification partielle de l'effluent.
Les installations réalisées comprennent les ouvrages suivants :
I. — RELEVEMENT DES EAUX BRUTES
Les effluents arrivent par un collecteur (Ø 500) dans une fosse où ils subissent un dégrillage grossier. Ils sont ensuite relevés par trois groupes électropompes immergés dont un en secours ayant chacun les caractéristiques suivantes :
— débit unitaire ............ m³/h 237 |
— hauteur manométrique ..... m 10,50 |
— puissance ................ kW 11 |
[Photo : SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT]
[Photo : Plan de masse.]
II. — PRETRAITEMENT
Une fois relevées, les eaux brutes subissent un dégrillage sur une grille verticale à nettoyage automatique (espacement entre barreaux 25 mm). Les refus de grille sont évacués dans une benne pour être repris par le service de nettoiement.
Les effluents débarrassés des matières volumineuses pénètrent ensuite dans un ouvrage de déshuilage-dessablage permettant d’éliminer les flottants et les matières minérales les plus lourdes qui pourraient perturber la suite du traitement.
L’ouvrage est de forme rectangulaire.
[Photo : Dégrilleur.]
Le canal de dessablage est équipé d'une insufflation d’air favorisant la flottation des graisses et le dépôt du sable dans la partie inférieure.
Un pont racleur assure simultanément la collecte des sables et des graisses.
Les graisses sont stockées dans une fosse pour être évacuées périodiquement.
Les sables soutirés par pression hydrostatique sont dirigés vers un bac de stockage.
[Photo : Prétraitement. Bassin de dessablement-déshuilage.]
III. — BASSIN D’AERATION
Cet ouvrage d'une capacité de 3 500 m³ (hauteur d’eau 3,50 m) est équipé de 6 turbines d’aération d'une puissance unitaire de 18,5 kW.
C’est dans ce bassin que s’accomplit l’épuration biologique par le développement d'un floc bactérien en mélange intime avec l'eau à traiter.
Les turbines assurent, par brassage, la production d’oxygène dissous indispensable à la prolifération
[Photo : Bassin d'aération.]
[Photo : Clarificateur final. Vue d'ensemble.]
[Photo : Turbine en fonctionnement.]
des micro-organismes et le maintien des boues en suspension.
La marche des turbines peut être asservie à des horloges ou régulée par un oxymètre déterminant la teneur en oxygène dissous dans le bassin.
IV. — CLARIFICATEUR FINAL
Le mélange eau épurée-boues activées est ensuite introduit dans la partie centrale d'un ouvrage de clarification circulaire aux caractéristiques suivantes :
— diamètre : 30 m
— capacité : 1 500 m³
Les boues décantent sur le fond de l'ouvrage, tandis que les eaux épurées, débarrassées de leurs matières en suspension, sont évacuées par surverse.
Les boues décantées sont reprises par l'intermédiaire d'un pont suceur diamétral (système breveté) tournant, dont les tubes de succion permettent leur aspiration sur un diamètre complet. Cette disposition a pour avantage de reprendre les boues en continu, selon une ligne diamétrale pivotant autour de son milieu, et ainsi les boues activées décantées sont évacuées très rapidement.
Un double raclage de surface permet l’évacuation des écumes et boues flottantes provoquées par une dénitrification éventuelle.
[Photo : Clarificateur final. Reprise des eaux épurées.]
Les boues extraites du clarificateur par le pont à succion sont dirigées vers un poste de relèvement assurant le retour rapide en tête du bassin d'aération pour maintenir la quantité de boues nécessaire à l'élimination de la pollution entrante.
Ce poste est équipé de trois groupes électropompes immergés ayant chacun les caractéristiques suivantes :
— débit : 175 m³/h
— puissance : 3 kW
Les boues en excès produites sont reprises par un groupe électropompe pour être refoulées dans l'épaississeur.
V. — CANAL DE COMPTAGE
Le comptage de l'eau épurée s'effectue dans un canal à lame déversante équipé d'un débitmètre bulle à bulle avec enregistrement et totalisateur de débit.
D’autre part, une prise d'eau traitée est accolée au canal de comptage avec une pompe de surpression qui permet l'utilisation de cette eau comme eau industrielle pour la déshydratation mécanique des boues.
VI. — ÉPAISSISSEUR
Cet ouvrage cylindrique d'une capacité de 154 m³ est équipé d’un racleur de fond muni d'une herse d’épaississement.
Les boues qu'il reçoit sont les boues en excès qui ont été stabilisées du fait de leur long séjour dans le bassin d’aération.
Son rôle est de concentrer et stocker ces boues avant leur admission en déshydratation.
[Photo : Épaississeur, Équipement intérieur.]
VII. — DÉSHYDRATATION MÉCANIQUE DES BOUES
La déshydratation des boues s'effectue sur un filtre à bande pressante « EXOPRESSE » de 1,20 m de largeur. Dans cet appareil, les boues qui ont reçu un adjuvant de floculation (polyélectrolyte) sont d’abord égouttées sur la bande, puis « essorées » avant d’être pressées. Le « gâteau » de boues séchées ainsi obtenu est évacué par bande transporteuse sur une remorque afin de pouvoir être utilisé en agriculture, la valeur organique de ces boues étant des plus intéressante.
[Photo : Déshydratation.]
[Photo : Déshydratation.
1. Bande d'égouttage.
2. Bande de pressage.
3. Tambour presseur.
4. Moteur de presse.
5. Répartiteur d’adjuvant.
6. Réception eaux d'égouttage.
7. Réservoir de lavage de bandes et eaux de pressage.
8. Pompe de lavage.
9. Tamis presseurs d’égouttage.]
VIII. — BÂTIMENT D’EXPLOITATION
Ce bâtiment regroupe les locaux suivants :
a) la salle de contrôle qui comporte l’ensemble des commandes de l'installation avec visualisation sur un tableau synoptique ;
b) un laboratoire équipé pour effectuer les principales analyses ;
c) un local sanitaire avec douche, W.-C. et vestiaire ;
d) un atelier ;
e) un poste de transformation E.D.F.
Ainsi, la station d'épuration des eaux usées tripartite construite à CESSON-SÉVIGNÉ vient à point nommé compléter le dispositif déjà en place le long de la Vilaine, à la veille de la réalisation d'un plan d’eau pour la détente et la joie des RENNAIS et d’habitants des communes voisines aimant les sports nautiques.
Le maître d’ouvrage de cette station est la ville de CESSON-SÉVIGNÉ qui avait délégué pour cette opération ses pouvoirs à la Société d'Économie Mixte pour l'Aménagement et l’Équipement de la Bretagne (S.E.M.A.E.B.).
Le Bureau d’Études Techniques et d’Organisation SEBA a assuré la maîtrise d'œuvre.
La conception et la réalisation de cette installation ont été confiées à la Société Générale d'Assainissement et de Stérilisation des Eaux (STEREAU), filiale de la Société d'Aménagement Urbain et Rural (SAUR), qui a repris le département « Épuration des Eaux Usées » de LUCHAIRE S.A. Quant aux travaux de génie civil, ils ont été menés à bien par l’Entreprise PINTO.
G. KREMMER et J. LAIGLE.