Spécialisée dans le domaine du traitement des eaux usées industrielles, la société SEREP fête en 2003 son cinquantenaire. Retour sur 50 ans de développements qui placent aujourd'hui l'entreprise parmi les leaders français en matière de déshuilage des eaux industrielles.
Label « Idées France »
C’est le 1er novembre 1953 que l’entreprise est née. La SEREP, Société d’Études et de Réalisations d’Équipements Pétroliers, s’est d’emblée orientée vers le traitement des eaux chargées en hydrocarbures. Cette spécialisation n’est pas le fruit du hasard. Filiale du Groupe havrais SOGESTRAN, leader dans le domaine du transport fluvial de marchandises en France, les barges utilisées pour transporter les hydrocarbures nécessaires, notamment à l’avitaillement des centrales thermiques fonctionnant au fuel lourd, nécessitaient d’être nettoyées régulièrement.
Les techniques de lavage, toujours en vigueur aujourd’hui, consistent à projeter de l’eau à 80 °C sur les parois des cuves pour fluidiser l’hydrocarbure et faciliter son décollement. Cette technique, pour efficace qu’elle soit, génère bien entendu des eaux de lavage fortement chargées en hydrocarbures qu’il convient de traiter avant rejet en milieu naturel.
Saisi de cette problématique, un ingénieur du Groupe SOGESTRAN a alors conçu le premier séparateur d’eaux/hydrocarbures qui se révéla après quelques années de recherche une solution, pour ne pas dire la solution, à de nombreux problèmes rencontrés pour le traitement des eaux de lavage de barges.
Le premier séparateur d’eaux/hydrocarbures
Informé de cette découverte, le monde pétrolier a rapidement manifesté son intérêt pour tester dans un premier temps, puis acquérir ensuite, des équipements SEREP destinés à être embarqués sur les navires pétroliers dont les problèmes étaient alors communs à ceux des barges fluviales. C’est ainsi que, dans les années 1970, l’entreprise SEREP connut un très fort développement en équipant l’ensemble des flottes pétrolières mondiales. Ce fut le cas de la flotte SHELL, Compagnie Navale des Pétroles (TOTAL), BP, ESSO puis EXXON, AMOCO, OLYMPIC MARITIME, etc.
La clientèle de l’entreprise se composait alors exclusivement d’armateurs et de chantiers de construction navale. Tout naturellement, la vocation de l’entreprise est devenue internationale tant la construction navale battait son plein à l’époque.
Cette période dura une dizaine d’années assez inégales compte tenu du contrecoup des deux chocs pétroliers de 1975 et 1978. Par ailleurs, force fut de constater à partir des années 80 que la taille des pétroliers, dont certains atteignirent jusqu’à 550 000 tonnes, raréfia le nombre de constructions d’unités de moindre importance. Le marché potentiel pour l’entreprise SEREP s’en trouva réduit d’autant.
Par ailleurs, et dès les années 65, le groupe SOGESTRAN, par ses filiales SEREP mais aussi SMD, Société Maritime de Dégazage, poursuivit une activité de service initiée en 1963 : le traitement des eaux huileuses dans des installations de réception situées au Havre. Il s’agissait là non d’offrir un équipement, mais de réaliser la prestation de traitement d’eaux polluées dans des installations spécialement conçues à terre par la société SEREP. Là encore, la clientèle était constituée d’armateurs dont les navires transportant des cargaisons de pétrole nécessitaient le déchargement des eaux de ballast souillées.
Ce préambule n’a d’autre objectif que de décrire l’ancrage de SEREP dans le domaine du traitement des eaux huileuses d’origine maritime ou fluviale. En effet, ce marché est devenu depuis lors très confidentiel dans la mesure où les navires pétroliers disposent désormais de ballasts séparés, ce qui a pour conséquence de ne plus générer d’eaux de ballast polluées.
Ce déclin, ressenti depuis le début des années 80, incita l’entreprise à se tourner vers un marché jusqu’alors inconnu, celui de l’industrie en général.
Un redéploiement vers l’industrie
Vaste programme tant les applications pour les séparateurs d’eaux/hydrocarbures s’avérèrent nombreuses. L’un des handicaps qu’il fallut surmonter fut sans conteste la nécessité de créer les besoins là où ils ne s’exprimaient pas naturellement. En effet, les industries généraient des eaux fortement polluées par des hydrocarbures mais le besoin de les traiter n’émergeait pas de façon spontanée. Les démarches de SEREP et de son réseau d’agents de l’époque furent fastidieuses, nombreuses et coûteuses… Il faut se souvenir de la manière dont étaient alors ressentis les problèmes environnementaux à l’époque.
pas comme les autres
L’époque malgré la loi sur l'eau instaurée en 1975.
La contrainte réglementaire aidant, SEREP sut trouver ses marques dans l'industrie à partir de 1988. Ce fut un tout nouveau marché pour lequel nos équipements durent s’adapter. La recherche d'une eau toujours plus propre permit à l’entreprise de mettre alors en valeur une céramique oléophile dont les droits au brevet, tant pour la fabrication que pour la commercialisation, avaient été rachetés peu d’années auparavant à un grand groupe industriel français aujourd'hui disparu. Cette céramique, obtenue à partir d’un granulé d’argile, reçoit en cours de fabrication une greffe d’amine dont le pouvoir oléophile confère au matériau un degré de rétention en hydrocarbures inégalé.
Les granulés de céramique constituant un média-filtrant permirent d’abaisser la teneur en hydrocarbures des eaux rejetées à moins de 15 mg/l.
Nombreuses furent les applications dans les raffineries de pétrole, les dépôts de ravitaillement SNCF pour les locomotives utilisant un carburant gasoil, les centrales thermiques fonctionnant au fuel. Un nouveau marché était né.
Parallèlement, l'innovation que constitua la céramique oléophile permit de remettre un pied dans le marché maritime pour une application nouvelle : le traitement des eaux de cales des navires. Par « eaux de cales » il faut entendre les égouttures des moteurs qui propulsent les navires mélangées aux eaux de lavage des « parquets » machines. Encadrés par la réglementation internationale MARPOL édictée par l'OMI – Organisation Maritime Internationale –, les armateurs étaient contraints – c'est toujours le cas – d’installer à bord de leurs navires un séparateur d’eaux de cales muni d'un certificat d’homologation. Bien entendu, les appareils séparateurs filtres coalesceurs – SFC – produits par SEREP pour cette application disposent de ce certificat d’homologation. Ce fut là encore de longs mois de recherche pour aboutir à cette homologation dont les procédures de test devaient être suivies et contrôlées par autant de représentants des ministères de pays par lesquels SEREP entendait être approuvée (procédure d’essai A393X puis MEPC 60).
Toujours à la fin des années 80, SEREP inventa de nouveaux équipements complémentaires aux séparateurs d’eaux/hydrocarbures dont la renommée n’était plus à faire. Ce fut la création d’écrémeurs de surface de nouvelle génération dont la novation reposait sur l’auto-stabilité du système. Par écrémeur de surface, il faut comprendre des équipements capables de soutirer à la surface d’un plan d’eau la phase surnageante (généralement hydrocarbures).
Des équipements complémentaires aux séparateurs d’eaux/hydrocarbures
Ainsi, la gamme d’équipements MOBYDUCK fut conçue pour écrémer des surfaces de bassins à niveau fixe pouvant néanmoins accepter un débattement de l’ordre de 10 à 15 cm.
Puis une nouvelle gamme dénommée LIFTOIL fut créée pour répondre au besoin de l'industrie dont les bassins à écrémer connaissent des niveaux fluctuant jusqu’à 40 % de leur hauteur.
Enfin, pour couvrir le spectre le plus large d’applications, une dernière gamme fut inventée, la gamme des SIPHOIL. Ce dernier-né permet d’écrémer des surfaces de bassins sur la totalité de leur hauteur. L’ensemble de ces gammes, aussi astucieuses qu’efficaces, nécessite malgré tout l'usage en aval d'un séparateur eaux/hydrocarbures compte-tenu des débits d’écrémage qu’il convient d’avoir pour créer un courant de surface nécessaire à l'attraction des hydrocarbures vers l’écrémeur.
Dans ce domaine, SEREP a trouvé sa voie dans l'industrie de mécanique générale. Plus spécifiquement, deux applications majeures font de SEREP le leader dans le domaine du déshuilage des eaux de procédé. Il s’agit des applications suivantes :
- le déshuilage des bains de dégraissage alcalins ;
- la maintenance des bains d’huile de coupe.
Dans ces deux cas d'application, SEREP met en œuvre un écrémeur de surface et un séparateur d’eaux/hydrocarbures qui permet de recycler en continu les bains considérés. Le recyclage consiste à éliminer les huiles et graisses parasites qui diminuent l'efficacité des procédés de dégraissage ou d'usinage.
Ces applications sont très fréquentes chez les constructeurs automobiles, d’équipements électroménagers, l'aéronautique, les ateliers de traitement de surface, les décolteurs, etc.
Notre présence permanente dans l'industrie permit de déceler de
L’ENTREPRISE DU MOIS ➔ nouveaux besoins en matière de traitement d’eaux usées industrielles que nous ne pouvions satisfaire en l'état de nos technologies. En 1994, l’opportunité se présenta de reprendre la division Industrie de la société BIOTYS Ingénierie qui recelait un certain nombre de produits jugés complémentaires de ceux de SEREP. Parmi ceux-ci, il se trouvait un équipement dont le principe repose sur l'électrolyse des effluents. L’électrolyse des effluents Ce procédé dénommé SOLVIN® comprend un réacteur composé d'une anode circulaire creuse et d'une cathode. Un champ électrique est alors créé entre la sortie des boues, l'arrivée de mélange, floculant, moteur d’entraînement des écarteurs/racleurs, cathode, écarteur/racleur, anode, support anode, moteur entraînement, cône de floculation, racleur, colonne d’équilibrage, cuve, sortie eau traitée. [Illustration : schéma du procédé SOLVIN®]pas comme les autres
d’eau, s’avéra très novatrice dans la mise en œuvre que l’inventeur autrichien, détenteur des droits repris par SEREP en fit.
Le dispositif s’apparente davantage à un équipement dont les performances sont constantes qu’à une installation de type physico-chimique classique qui nécessite une conduite des plus attentives.
Cette technique, qui n’a pas la prétention d’être universelle pour tous types d’effluents industriels pollués, a trouvé sa voie dans nombre d’applications et notamment, les industries ayant des effluents contenant des hydrocarbures, des huiles émulsionnées, des encres, des vernis, des peintures, des métaux, etc., en acceptant des variations importantes de charges polluantes.
C’est ainsi que l’équipement, perfectionné années après années par SEREP est désormais utilisé par l’industrie du carton, du pétrole, du traitement de surface, des ateliers de mécanique, de peinture, etc.
Par l’acquisition de ce procédé, SEREP qui jusqu’alors était considérée comme équipementier devint « traiteur d’eau ». Cette mutation n’est pas mince puisque l’entreprise passa alors d’une philosophie de vente d’équipements à celle d’obtention de résultat. Cette demande est désormais courante de la part d’un industriel qui souhaite s’équiper. Nous ressentons que l’industriel n’a pas tant le souci de savoir ce qu’il achète que de s’assurer d’un résultat conforme à son obligation dans un aspect économique acceptable.
L’entreprise SEREP, rebaptisée en 1994 Société d’Études et de Réalisations pour l’Environnement et le Procédé, désormais composée d’une quarantaine de salariés, est entièrement attachée à satisfaire cette demande dans ses deux spécialités d’origine qui sont :
- - la réception et le traitement des effluents industriels dans son centre agréé basé au Havre où, bien entendu, toutes les technologies développées par SEREP sont mises en œuvre ;
- - la conception et la vente d’équipements et installations destinés aux industries souhaitant épurer leurs eaux de process et/ou de rejet.
cathode et l’anode dont l’effluent est le conducteur. L’effluent est ainsi électrolysé. Sous l’effet de la dissolution de l’anode en aluminium, la coagulation des polluants avec les hydroxydes d’alumine s’opère. Parallèlement, l’électrolyse ayant formé des micro-bulles d’hydrogène et oxygène, ces dernières favorisent la flottation des polluants coagulés dans une cuve de flottation située généralement sous le réacteur. La séparation des phases est ainsi obtenue. Les boues produites (hydroxydes et polluants), contrairement aux boues issues des traitements physico-chimiques classiques, sont de volume réduit.
Cette technique d’électrocoagulation, bien connue des traiteurs de l’assainissement à flot pour la construction navale, connaît en effet sa limite lorsque les eaux huileuses sont chargées en tensioactifs (détergents). Le nouvel appareil qui devrait être mis au point dans le cadre de notre R&D dès cette année s’affranchit de cette limite. De grands espoirs sont fondés sur cette innovation très attendue des armateurs respectueux de l’environnement.
E.L.N. – Quels sont pour vous les motifs de satisfaction depuis que vous dirigez l’entreprise SEREP ?
François HAAS – Je dirais sans détours que j’éprouve actuellement une grande satisfaction à constater dans les pays développés une prise en compte généralisée des aspects environnementaux. Chacun semble avoir compris la philosophie de ce qu’il est désormais coutume d’appeler le développement durable et je le ressens personnellement dans les actes civiques des citoyens. C’est un formidable espoir pour ceux qui aiment la vie de pouvoir envisager un univers qui cesserait de se dégrader, voire qui s’améliorerait. Chez SEREP nous aimons la vie et cela rend cohérents nos engagements.
Avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 7 millions d’euros (hors filiales) SEREP entend poursuivre son développement dans sa spécialité d’origine. Adossée au groupe SOGESTRAN, l’entreprise a tous les moyens de ses ambitions. Cette remarque est particulièrement vraie dans un groupe privé où la logique industrielle prévaut face à la logique des marchés financiers.
Cet article ne peut être conclu sans faire une nouvelle fois référence aux 50 ans de l’entreprise. Nous aimerions associer l’ensemble de nos partenaires, clients et fournisseurs, à la fierté que nous éprouvons aujourd’hui.