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Séparateurs d'hydrocarbures : des performances d'épuration mieux contrôlées

31 decembre 2008 Paru dans le N°317 à la page 67 ( mots)
Rédigé par : Christian LYON

Pour réduire la pollution chronique des eaux superficielles par les hydrocarbures, il faut agir à la source. Depuis deux ans, les séparateurs d'hydrocarbures font l'objet d'un suivi plus serré de leurs performances avec la mise en application des normes NF et du marquage CE. Mais leur efficacité dépendra toujours de la bonne installation et de leur maintenance. L?application aux réseaux routiers et autoroutiers est contestée.

Le problème de la pollution de l’environnement par les hydrocarbures est récurrent. La loi sur l'eau de 1992 a conduit de fait à l'installation d’ouvrages destinés à retenir les hydrocarbures pour qu’ils ne se disséminent pas dans l’environnement suite aux ruissellements par temps de pluie. On ne parle pas ici des accidents

[Photo : Les séparateurs d’hydrocarbures actuels sont basés sur le principe de la décantation et de la coalescence. Dans les deux cas, il s’agit de calmer un flux d'eau polluée pour que l’effet gravitaire se produise : les légers remontent, les plus lourds décantent. Lorsqu’une phase organique est dispersée en gouttelettes, on peut accélérer le processus en provoquant la coalescence des gouttelettes.]

De la route, événements ponctuels, finalement rares, accompagnés d'une pollution par les carburants des véhicules concernés, voire d’une citerne. Marc Gigleux, ingénieur d’études au CETE Est, remarque que l’occurrence d’un accident avec déversement de matières dangereuses (pas seulement d’hydrocarbures) est de 1 par kilomètre tous les 100 ans ! Quels moyens économiques mettre en face d’un tel risque ?

[Encart : Éviter la saturation ou le colmatage des dispositifs coalescents Les eaux de ruissellement peuvent être chargées d'un mélange hétérogène de matériaux plus ou moins polluants : graviers, sables, feuilles, déjections animales, macro-déchets (paquets de cigarettes, bouteilles, emballages, etc.), également de matières sédimentables fines, vecteur de polluants, et parfois de liquides légers essentiellement des hydrocarbures. Les dispositifs coalescents peuvent être saturés ou bien colmatés par tous ces produits et donc devenir inopérants. Hydroconcept a donc conçu une structure coalescente de type barrière de type consommable, c'est-à-dire légère, facile à extraire, à nettoyer ou à changer. Ces barrières coalescentes viennent se glisser dans un kit en inox, Hydroliser conçu par Hydroconcept. On peut ainsi installer ce dispositif complet avec un obturateur automatique dans une cuve existante ou à construire sur place, ou bien encore préfabriquée, tout en offrant des garanties de performances, puisque les barrières ont le label DIN1999/EN 858-1. Cela suppose toutefois de pouvoir accéder dans la cuve. Il faut donc prévoir les accès et les moyens d’accès.]

Par contre, les eaux superficielles subissent un autre type de pollution, chronique celui-là, du fait de la multiplicité des sources de pollution et du fait du rejet en milieu naturel d’eaux de ruissellement de certaines surfaces exposées, d’eaux de lavages, etc. Ce problème de pollution diffuse concerne deux types de situations : les surfaces liées à des activités commerciales et industrielles exercées sur des surfaces assez limitées (aires de lavages d’automobile, garages, stations-services) et les surfaces libres plus ou moins vastes (chaussées, parkings urbains et de grandes surfaces, couverts ou non). Dans le premier cas, l'utilisation du séparateur est fréquente, quotidienne, avec des eaux plutôt chargées. Dans le second, le fonctionnement est sporadique lors des épisodes pluvieux qui provoquent le ruissellement sur des surfaces plus ou moins vastes. Autres différences : si dans le premier cas la teneur en hydrocarbures peut être relativement élevée (supérieure à 1 g/l) avec des hydrocarbures surnageants, dans le second cas les hydrocarbures sont très majoritairement adsorbés sur des poussières et les teneurs rencontrées plutôt faibles se comptent en milligrammes par litre.

Certains modèles d’appareils sont dotés de by-pass ou déversoirs d’orage. Lorsque le débit nominal est atteint, un dispositif automatique dérive le flux qui ne passe plus dans l'appareil, évitant ainsi la remise en suspension et le relargage.

[Encart : Marché : de 15 000 à 18 000 appareils par an Il n’existe pas de chiffres officiels ni de statistiques établies. François Le Lan, vice-président de l’ISGH, estime entre 15 000 et 18 000 le nombre d'appareils vendus par an. Une bonne moitié, 50 à 60 % en petites tailles de 1,5 à 10 l/s. Concernant les matériaux, l'estimation place l'acier à 80 %, le polyéthylène à 15 % et le PRV plastique renforcé verre (dit aussi polyester ou composite, réalisé soit par projection soit par enroulement filamentaire) à 5 %. Il ne faut pas oublier les préfabriqués en béton estimés à un tiers des fabrications acier.]

Partant des exigences législatives et d'une technologie utilisée dans le monde pétrolier pour la séparation entre hydrocarbures et eau par décantation ou coalescence, de nombreux industriels se sont engouffrés sur ce marché émergent et potentiellement très vaste. D’où un fort développement pendant une décennie, certains maîtres d’ouvrage ayant poussé à l’utilisation systématique d’appareils préfabriqués. La note du Setra de février 2008 intitulée « Traitement des eaux de ruissellement routières » relève que les séparateurs d’hydrocarbures (sur réseau routier) sont présents sur environ la moitié des départements et lorsqu’un département est concerné, le nombre d’équipement est élevé ; sans doute une conjonction entre recommandations et efforts de commercialisation de la part des fabricants. Un autre organisme, le Graie, s’est penché sur le problème de l’efficacité des séparateurs d’hydrocarbures pour le traitement des eaux pluviales urbaines (cf. journée décembre 2004). Globalement, la conclusion est que le traitement des hydrocarbures doit être adapté au contexte et s'intégrer dans une démarche élargie de réduction des polluants (pas seulement les hydrocarbures) par temps de pluie. Différentes études montrent en effet que les ouvrages préfabriqués destinés à la rétention des hydrocarbures ont une efficacité limitée et sont même parfois émetteurs lors d’épisodes pluvieux (relargages). Le déploiement de ces appareils s'est aussi trop souvent fait avec une course aux prix bas sans souci réel des performances : « on trouve de la boite

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[Encart : Textes relatifs aux séparateurs d’hydrocarbures • Les normes : NF EN 858-1 de novembre 2002 (amendée en février 2005 avec un complément en janvier 2007 NFP 16-451-1/CN) et NF-EN 858-2. Elles sont applicables aux séparateurs de liquides légers, de masse volumique inférieure à 0,95 g/cm³ (sans référence explicite aux hydrocarbures). Elles définissent les termes, principes de construction, matériaux, performances et essais de ces appareils ainsi que le choix des tailles nominales, l’installation et l’entretien. Deux classes relatives aux limites de rejets résiduels : de 100 mg/l pour la classe 2 (séparateur par gravité) et de 5,0 mg/l pour la classe 1 (séparateur par coalescence), à ne pas confondre avec des limites locales de rejet éventuellement plus basses. • La réglementation applicable est la loi sur l’eau du 3 janvier 1992 et les textes issus de la LEMA. L'arrêté du 7/01/03 relatif aux installations classées impose la mise en place, à chaque rejet d’eaux résiduaires (ex. séparateurs graisses ou hydrocarbures), d’un dispositif RCP (regard de contrôle et prélèvement) pour la prise d’échantillons et le contrôle du débit. Un arrêté du 27 janvier 2006 relatif aux produits de construction complète ces textes. Il est souvent fait référence à la norme DIN 1999, par nature destinée au marché allemand. • Setra : Note d'information N° 83 février 2008 : Traitement des eaux de ruissellement routières. • Graie : Synthèse de la journée du 8 décembre 2004 Les hydrocarbures dans les eaux pluviales. • Critères de choix voir : http://www.gedo.fr/ficheconseil/separhydro/critchoix.htm et les sites des constructeurs.]

à chaussures, du « n’importe quoi » n’hésite pas à déclarer un industriel du secteur. D'où la création en 2006 de l'IGSH pour mettre un peu d’ordre dans la profession.

[Photo : Ce séparateur d’hydrocarbures avec débourbeur, en acier grenaillé et revêtu de peinture époxy intérieur et extérieur présenté par Franceaux fonctionne en écoulement gravitaire. Il est équipé d'une entrée et d’une sortie pour un raccordement étanche par emboîtement, d’un débourbeur et d’un système à coalescence dans le séparateur. Un obturateur automatique à flotteur interdit le rejet des hydrocarbures à l’exutoire.]
[Photo : Destiné à piéger les hydrocarbures et les matières décantables contenus dans les eaux de ruissellement, Ellipse 2, fabriqué par Techneau est le premier séparateur à hydrocarbures en polyéthylène certifié NF. Ses parois de forte épaisseur lui assurent une bonne résistance mécanique. Sa technique de fabrication monobloc garantit une parfaite étanchéité ainsi qu'une grande facilité de pose. Grâce au polyéthylène, Ellipse 2 est insensible à la corrosion.]

Faut-il vraiment polémiquer pour autant ? La vraie question à se poser est : que doit-on séparer et à quel coût.

Que doit-on séparer ?

S'il s'agit de séparer deux phases liquides, l’eau et une autre de moindre densité (hydrocarbure) en quantité relativement importante, les séparateurs d’hydrocarbures sont adaptés. C’est d’ailleurs ce qui figure dans la norme NF-EN 858 en matière d’essais et de rendement : séparation d’eau claire et d’hydrocarbures de densité 0,85 à raison de 4 g/l. Les industriels ont raison. Mais est-ce là le problème pour un exploitant de réseau routier, une collectivité locale, un garagiste ? Pas vraiment.

Il faut donc analyser le problème posé dans toutes ses dimensions : efficacité de dépollution, investissement, coûts d’entretien, pérennité de l'efficacité et de l'appareil. On tombe alors sur la question quels appareils pour quelles utilisations, débattue lors du salon Pollutec 2008 début décembre. Autrement dit : il n'y a pas d’appareils universels de séparation. Pour un guide de choix, le site internet de Gedo est assez clair.

L’offre commerciale s'est clarifiée et surtout bonifiée avec l'arrivée du marquage CE (septembre 2007) et de la marque NF avec une préférence pour cette dernière. « Le marquage CE est auto-déclaratif alors que la marque NF va plus loin avec un audit de fabrication des appareils (traçabilité, qualité de production, formation des personnels...) par des organismes certifiés (CSTB, Cerib) ainsi qu'un essai sur banc d’essai de la performance et de l’efficacité hydraulique, c’est-à-dire la capacité à recevoir le débit pour lequel il est prévu avec la performance de séparation annoncée. »

[Encart : Adour Garonne : des aides limitées aux matériels ayant un marquage NF Dans son 9ᵉ programme, l'Agence Adour-Garonne a monté des actions collectives via les chambres consulaires et les chambres des métiers pour sensibiliser les PMI et artisans à leurs rejets polluants (déchets et eaux), y compris les graisses et hydrocarbures. Quatre secteurs prioritaires : garagistes carrossiers, restaurateurs, pressings, imprimeurs. Des chargés de mission en environnement posent le diagnostic et aident au montage de dossier d'aide. L'agence mène une politique de cohérence : l'entreprise ne sera aidée que si elle traite toutes ses non-conformités (déchets et eaux). Concernant les séparateurs d’hydrocarbures installés en amont de rejets autorisés au milieu ou au réseau, Olivier Rodrigo, en charge de ce dossier PME à l'Agence, souligne que les aides à l’investissement dans un matériel ne seront accordées que sur les équipements ayant un marquage NF. « Ces industriels font un effort concernant l'homologation des performances de leur matériel. Notre action a pour but de réduire les pollutions, nous souhaitons donc avoir des garanties sur les performances des produits utilisés ». L'exigence porte sur les produits, mais il ne faudra pas oublier la bonne mise en place et l'entretien régulier.]
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Des stations de traitement pour les eaux de carénages, pluviales et hydrocarbures

Les stations de traitement ESF Filtration permettent de traiter les eaux pluviales et les eaux de carénages. Autonomes et totalement automatisées, elles garantissent des résultats conformes aux réglementations en vigueur.

ESF Filtration propose deux gammes de stations de traitement : l’une rejetant les effluents dépollués au milieu naturel, l’autre traitant en circuit fermé avec pour avantage « zéro rejet », offrant à l’exploitant une économie substantielle à court ou moyen terme.

Ces stations, modulaires, s’intègrent bien dans le paysage portuaire et peuvent absorber des augmentations de débit d’environ 50 % sans modifications majeures. Leur capacité de traitement va de 1 m³/h à 40 m³/h. Elles assurent un traitement en trois phases :

  • Rétention des matières solides en suspension (MES) : écailles de peinture, sables, etc., par filtres à barrière mécanique.
  • Séparation et rétention des hydrocarbures de type essence, fuel, huile, etc., par filtre séparateur garantissant une teneur résiduelle < 5 ppm (5 mg l⁻¹).
  • Absorption des métaux lourds (plomb, cuivre, chrome, etc.) ainsi que des solvants volatils – polluants hautement toxiques pour le milieu naturel – par filtre à charbon actif.

Le filtre séparateur de conception ESF Filtration est équipé de cartouches de séparation qui accélèrent la décantation naturelle des deux liquides non miscibles, réduisant ainsi le temps de séparation. Les tests ont montré leur efficacité : valeur avant traitement : 1 500 mg l⁻¹ d’hydrocarbures ; valeur en sortie : < 1 mg l⁻¹ d’hydrocarbures.

« Ce type de station a pour avantage, à la différence des stations de traitement enterrées, de permettre un contrôle visuel et continu du fonctionnement. Les matières polluantes sont retenues dans les filtres, évitant tout risque de relargage et donc de pollution.

« Les appareils doivent être testés, mais les essais ne sont pas réalisés sur les tailles supérieures à 50 l/s. »

Les séparateurs d’hydrocarbures actuels reposent sur la décantation et la coalescence. Il s’agit de calmer le flux d’eau polluée pour que l’effet gravitaire se produise : les produits légers remontent, les plus lourds décantent. Lorsque la phase organique est dispersée en gouttelettes, on accélère le processus en provoquant leur coalescence, favorisée par différents dispositifs : mousse polyuréthane (mousse bleue), cellules coalescentes en vrac, blocs coalesceurs (nida, lamelles) utilisés aussi pour la décantation des particules solides.

Les eaux de ruissellement étant également chargées, on aboutit à une architecture générale de décanteurs-deshuileurs : premier sas de décantation (débourbeur), partie coalescence, puis compartiment d’évacuation équipé d’un obturateur automatique. L’eau (phase lourde) circule en partie inférieure, laissant surnager calmement la phase légère. Pour une séparation correcte, il faut respecter des vitesses de passage adaptées aux débits : d’où la notion de taille.

Taille et matériaux : des paramètres clés

La taille nominale (TN) d’un appareil est un nombre sans unité correspondant au débit, en litres par seconde, qu’il peut traiter ; elle s’échelonne de 1 à 500. Le volume du débourbeur doit être au moins égal à 100 TN (en litres) mesuré au niveau de la sortie du débourbeur. La capacité de stockage de liquides légers doit être au minimum de dix fois la TN pour les appareils à obturateur automatique et de quinze fois sans obturateur (densité 0,85). Les obturateurs sont mus par des flotteurs.

[Encart : ISGH : un syndicat professionnel récent Les principaux fabricants de séparateurs d’hydrocarbures se sont regroupés en 2000 au sein de l’ISGH, Syndicat professionnel des Industries des Séparateurs d’Hydrocarbures, Graisses et Hydrocuries. Il représente deux tiers du marché et estime retenir environ 15 000 t/an d’hydrocarbures et 50 000 t/an de graisses. Il compte sept sociétés : Dunex, Boma Sabla, Franceaux, Saint Dizier Environnement, Simop, Techneau et Saint Dizier. Le syndicat met l’accent sur la normalisation des produits, avec les marques NF et CE, gages de qualité de conception et d’exécution des appareils. www.isgh.fr]
[Photo : Les matériaux utilisés sont le béton (Dunex), l’acier (A Quila, Dunex, Franceaux, Saint Dizier, Simop, Techneau) et les matières plastiques renforcées ou non (Saint Dizier, Sebico, Simop, Techneau), éventuellement revêtus]
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[Photo : Bien qu’essentielle, une bonne installation ne suffit pas. L’exploitation est décisive pour remplir l'objectif : réduire la pollution. Les dispositifs d’alarmes doivent être inspectés régulièrement, une à deux fois par mois. La vidange est obligatoire une fois par an.]

L’ISGH nous préconisons pour les appareils une valeur de temps de passage de 190 s, ce qui correspond à un volume global de l’appareil de 190 l pour un débit de 1 l/s réparti en 100 l par l/s au débourbeur et 90 l par l/s au séparateur, précise François Le Lan. Un appareil de 10 l/s aura donc un volume de 19 m³.

Lorsqu’on parle d'eau pluviale, il faut considérer les épisodes aigus.

Certains modèles d’appareils sont dotés de by-pass ou déversoirs d’orage.

Lorsque le débit nominal est atteint, un dispositif automatique dérive le flux qui ne passe plus dans l’appareil, évitant ainsi la remise en suspension et le relargage.

L’argument avancé est que le premier flux, potentiellement le plus chargé en pollution, est effectivement traité, la suite étant de l'eau de ruissellement claire.

Vision théorique des choses, d’après Marc Gigleux pour qui, « certes le premier flux est concentré, mais il ne représente qu’environ la moitié de la pollution déplacée par une pluie ».

L’environnement ne s’y retrouve pas !

Les matériaux utilisés sont le béton (Dunex), l’acier (Aco, Coc Environnement, Dunex, Franceaux, Saint Dizier, Salher, Simop, Techneau) et les matières plastiques renforcées ou non (Aco, Coc Environnement, Salher, Saint Dizier, Sebico, Simop, Techneau), éventuellement revêtus (cf. les normes). En matière de qualité des matériaux, lorsqu’il s’agit d’acier, la tôle doit être grenaillée (Sa 2,5) avec une rugosité (Ra) entre 10 et 20 µm et revêtue d’époxy pour

[Photo : Salher propose des séparateurs d’hydrocarbures en polyester renforcé de fibres de verre équipés de tous les accessoires qui permettront de faciliter l’entretien de l’appareil : alarmes, sondes de niveau de solides (pour le débourbeur) et de niveau d’hydrocarbures (synchronisé avec les systèmes d’extraction automatiques), écrémeurs automatiques, etc.]
[Encart : Surveiller le bon fonctionnement d’un séparateur d’hydrocarbures Pour assurer la surveillance des séparateurs d’hydrocarbures, il est indispensable de contrôler les différents niveaux du séparateur. Selon leur taille, mais aussi la capacité de l’exploitant à financer un automatisme total, on veillera à disposer au minimum d’un dispositif de détection de la couche d’hydrocarbures, puis d’un trop-plein et du niveau de la boue. La détection de l’épaisseur maximale de la couche d’hydrocarbures indique qu’un pourcentage donné de la capacité d’accumulation maximale d’hydrocarbures a été atteint. La détection d’un trop-plein de liquide indique qu’un filtre est bouché ou que le niveau de liquide général monte. La détection d’un niveau de liquide qui baisse peut traduire l’existence d’une fuite dans le séparateur d’huile. Enfin, la détection du niveau de boue prévient l’exploitant lorsque le niveau maximum de boue dans la partie débourbeur du séparateur est atteint. Dans tous les cas, il faut utiliser des matériaux résistants aux hydrocarbures avec un environnement explosif. Les normes Atex s’imposent donc ici avec force. Bamo propose un dispositif de contrôle comportant de 1 à 4 capteurs reliés à une électronique spécifique (boîtier de conversion et signalisation) avec éventuellement un dispositif d’alarme acoustique incorporé et plusieurs LED qui indiquent l’état du système. Chacun des capteurs comporte un élément sensible avec électronique intégrée. Le tout est suspendu au bout d’un câble afin de permettre l’immersion et le raccordement direct de l’autre côté au coffret de supervision. L’ensemble devra être impérativement livré et installé selon les règles de l’ATEX = I (1) G (EEx ia) IIB T3 (zone 0). Chacun des capteurs Bamo et l’électronique associée fonctionnent avec un auto-diagnostic permanent de la boucle de contrôle afin de détecter toute anomalie de fonctionnement ou rupture de câble accidentelle. Le capteur d’épaisseur de couche d’hydrocarbures est un circuit électronique capacitif qui, au moyen d’un oscillateur, transmet un faible signal haute fréquence. Ce signal change suivant le milieu qui entoure la pointe, par exemple : l'eau, l’huile ou l’air. Ce changement est détecté par le relais qui active l’alarme. De façon générale, la pointe du capteur se situe de 13 à 15 cm sous la surface du liquide. Le capteur de trop-plein Bamo est constitué d’une résistance à coefficient de température positif (CTP) alimentée par le relais. Cela chauffe la résistance CTP. Quand celle-ci est immergée dans un liquide, elle est refroidie et le courant de chauffe augmentera. Cette variation d'intensité est détectée par le relais qui active l’alarme. Le capteur de boue est un capteur ultrasonique, composé d’un émetteur et d’un récepteur. Si l’onde émise par l’émetteur est bloquée par de la boue et ne parvient donc pas au récepteur, le relais active l’alarme.]
[Photo : Coc Environnement s’est spécialisé dans la fabrication de séparateurs hydrocarbures en plastique armé en fibres de verre avec la marque NF. Le polyester offre des qualités intéressantes parmi lesquelles la résistance mécanique. Il est léger, imputrescible, incorrodable dans le temps et résiste à des températures supérieures à 60 degrés quand il s’agit de traiter les eaux d’une aire de lavage. Le procédé de fabrication permet de proposer une gamme de séparateurs allant du 1,5 ℓ/s au 300 ℓ/s armé.]

Les installations de séparation doivent être équipées de dispositifs d’alarme automatique du remplissage en hydrocarbures. C’est une question en devenir. François Le Lan note que « ça n'est pas encore entré dans les mœurs, même si cela devient une tendance lourde et il semble que plus d’un tiers des séparateurs d’hydrocarbures écoulés aujourd’hui sur le marché sont équipés d’alarmes ». La société Bamo propose de telles alarmes automatiques (signal sonore, téléalarme, message téléphonique) pour les niveaux d’hydrocarbures et de boues. Stoc Environnement propose le Nivo, un appareil manuel simple pour connaître la répartition d'une colonne de liquides sédimentés. L'installation d'un séparateur d’hydrocarbures efficace doit également répondre à des règles précises d’installations.

Des règles précises d’installation

Les séparateurs sont répartis en trois catégories définies en fonction de la hauteur de remblai et des conditions d'utilisation. L'installation est réalisée en élévation ou plus souvent enterrée, avec ou sans passage de véhicules. Selon le lieu d’implantation (sous trottoir, parking, chaussée), il existe des sous-catégories nécessitant des rehausses. La présence ou non de nappe phréatique doit également être prise en compte.

Bien qu’essentielle, une bonne installation ne suffit pas. L'exploitation est décisive pour remplir l’objectif : réduire la pollution. Les dispositifs d’alarmes doivent être vérifiés régulièrement, une à deux fois par mois. La vidange est obligatoire une fois par an. S’agissant d'eau polluée par des matières dangereuses, le coût d’élimination est élevé (300 €/m³). On arrive vite à un coût de 7 000 €/an pour un appareil. Ces caractéristiques sont proprement incompatibles en règle générale pour les milieux routiers et urbains, sauf en milieu très dense où la place est comptée et le personnel suffisant. Combien de séparateurs ont disparu en rase campagne, restés des années sans intervention ? On comprend mieux la préférence des exploitants de réseaux routiers et autoroutiers, des communautés urbaines pour les solutions alternatives et les bassins ouverts : on sait où ils sont et on constate leur fonctionnement de visu. Dans ces bassins, qu'il faut curer une fois tous les dix ans environ, on ne traite que des matières solides et pas un volume d’eau mort qu’il faut payer au prix fort. Des essais sont en cours sur le traitement et la réutilisation des sédiments issus de l’assainissement pluvial avec le pilote Attrised par le LCPC, Saint Dizier Environnement et le BRGM. Une solution intelligente de dépollution et valorisation, qui ne se réduit pas en un simple enfouissement. On peut imaginer une unité mobile traitant successivement les séparateurs.

Les techniques de séparation ont-elles évolué ces dernières années ? Pour Gilles Thiriez de Gedo, agent d’usine pour plusieurs fabricants : « Pas vraiment, les principes utilisés sont connus. L'arrivée du marquage CE et de NF a assaini le marché. Avant, on ne parlait que de tailles de bacs maintenant on parle d’efficacité et de son contrôle. Chaque bureau d’études a ses règles de dimensionnement mais les normes sont là et les cahiers des charges se précisent, par exemple sur le risque de quantité de boues susceptible d’arriver à l’ouvrage. La construction acier souffre du renchérissement de cette matière et l’on voit se développer les fabrications en polyéthylène surtout en taille inférieure à 20 ℓ/s. Ce matériau est léger (facilité de manutention) et très résistant à la corrosion ».

Un problème pointe : avec l’épuration et le stockage, l’idée de réutilisation d’eau arrive, notamment pour des aires de lavage. Sur ce point, Gilles Thiriez attire l’attention : « C’est un peu un piège : les nettoyeurs haute pression ne supportent pas les particules, il faut filtrer à 40 voire 20 µm. L'eau n’est pas propre pour autant, les produits de lavage ont solubilisé en partie les hydrocarbures et graisses et il faut considérer le risque pathogène donc mettre en place des dispositifs, ultraviolet, ozone ou charbon actif. Cela devient vite une petite station d’épuration ».

[Encart : Vers une réutilisation des eaux de lavage ? Les autorités espagnoles ont décidé de légiférer pour offrir un cadre juridique aux fabricants de séparateurs d'hydrocarbures avec la norme RD1620/2007 pour la réutilisation des eaux de lavage. Cette norme impose l'utilisation d'une série d’éléments qui constitueront la filière de réutilisation et qui devra assurer une élimination efficace des MES, matières organiques, nématodes intestinaux, turbidité, chlore libre, et effectuera une désodorisation et décoloration de l'eau à réutiliser. Quelques administrations locales telles que la Communauté urbaine de Madrid sont allées encore plus loin et obligent toutes les stations de lavage de véhicules nouvellement construites à installer ce type de système de réutilisation. Cette tendance pourrait se généraliser prochainement en Europe. Déjà, certains fabricants se mobilisent à l’image de Salher qui propose un système complet de réutilisation (cf. schéma) composé des éléments suivants : décanteur de solides (A), séparateur d'hydrocarbures (B), cuve de relevage vers station de réutilisation intégrant un deuxième compartiment servant au stockage d'eau réutilisable une fois filtrée et désinfectée (C) et une station de réutilisation (D).]
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