Nous devons distinguer deux types de pollution :
- — d’origine naturelle,
- — d’origine artificielle.
POLLUTION NATURELLE
L’eau contient de l’oxygène qui est la condition sine qua non de toute vie et de tout équilibre des zones marines.
En eaux superficielles caractérisées par une richesse en oxygène et en éléments nutritifs, où le soleil a une action déterminante, les algues et les planctons croissent et se multiplient.
Au niveau des couches inférieures, lorsque la végétation aquatique est trop abondante et dès les premiers jours chauds, on constate une forte consommation de l’oxygène, au fur et à mesure que cette végétation s’enfonce et se décompose.
[Photo : Le ROLBA NETTUNO, matériel de faucardage classique à transmission hydraulique.]
La désoxygénation observée ne permet plus la décomposition des matières organiques et entraîne leur fermentation avec émission de gaz nauséabonds. Nous assistons là à un phénomène dit d’eutrophisation des eaux, phénomène qui se déroule très rapidement dans le temps.
Un excès de mauvaises herbes a donc pour résultat d’entraîner la mort de tout ce qui vit et respire grâce à l’oxygène contenu dans l’eau.
La transparence de l’eau à laquelle sont sensibles un grand nombre de gens est un des paramètres qui indique aux techniciens le niveau trophique d’un plan d’eau, d’un lac, d’un port.
Les pêcheurs prennent également conscience du dépérissement des eaux. Car la population piscicole ressent les effets directs de l’eutrophisation :
- — les poissons de fond (omble, lotte, etc.) sont de moins en moins nombreux en raison de la raréfaction de l’oxygène,
- — les poissons dits de sport (perche, brochet, etc.) tendent eux aussi à disparaître, ces animaux carnassiers ne trouvent en effet plus aussi facilement leur nourriture (les petits poissons qui font partie de la chaîne de nourriture des plus gros, arrivant à se cacher de leurs prédateurs dans les herbes surabondantes).
[Photo : Le CHUB sur un contre-canal du Rhône (Compagnie Nationale du Rhône-Lyon).]
[Photo : Le CHUB sur un étang de l'île Sainte-Marguerite (Office National des Forêts de Nice).]
[Photo : Après le passage du CHUB, sur l'étang de Saint-Quentin-Fallavier (EPIDA de Bourgoin-Jallieu).]
POLLUTION ARTIFICIELLE
Les engrais agricoles, les rejets industriels, les déchets domestiques qui relèvent de nos activités viennent s'ajouter et accentuer les phénomènes de désoxygénation et de dépérissement.
Les fertilisants à base de phosphates et composés minéraux de l'azote que nous déversons stimulent la croissance des plantes aquatiques et réduisent aussi, par leurs effets sur l'environnement, la population piscicole.
N'oublions pas non plus dans ces phénomènes de pollution imputables à l'homme, celui dû aux hydrocarbures, que cela aille des nappes de mazout que l'on trouve dans les ports et aux abords des plages, aux simples irisations sur les plans d'eau.
SOLUTIONS
Plusieurs méthodes sont à envisager :
* L'emploi de produits chimiques pour résorber la végétation qui ne peut qu'atténuer le problème sans le résoudre et cela au prix d'un nouveau déséquilibre, conséquence des effets néfastes des herbicides.
* La création et la mise en place de stations d'épuration (avec récupération des eaux usées au moyen d'un système de collecteurs suivie d'un traitement plus ou moins poussé), ce qui représente un investissement important.
* Enfin, la solution mécanique dite de faucardage qui, dans sa forme classique, consiste à couper les plantes aquatiques, à les laisser ensuite se déposer et pourrir au fond de l'eau.
Des équipements récents permettent, quant à eux, en un premier temps, de couper puis, en un deuxième, de récupérer la flore indésirable, en éliminant ainsi les éléments nutritifs contenus dans cette flore qui en stimulent la croissance. L'association de ces deux fonctions constitue, dans le domaine de l'entretien mécanique des plans d'eau, une innovation.
Constatation a été faite que couper les herbes n'en accélère pas le redéveloppement. En outre, l'eau retrouve sa limpidité ; l'équilibre se rétablit permettant ainsi à la nature de reprendre sa place ; ceci en deux ou trois ans de traitement intensif puis avec un entretien suivi du plan d'eau.
Ces « bateaux-faucardeurs » trouvent également une utilisation dans la récupération des corps et objets flottants. En effet, la mise en route du tapis roulant, une fois les barres de coupe débrayées, permet de repêcher tout objet indésirable (bouteilles vides, branchages, sacs plastiques, etc.).
En résumé, le faucardage avec récupération des déchets permet le contrôle mécanique (et non chimique) de la végétation aquatique néfaste. À l'heure où tout le monde prend conscience des problèmes
[Photo : Pour l'entretien de ses canaux, la ville de Venise vient de s'équiper d’un H-650 dont 100 autres modèles ont déjà été vendus à travers le monde.]
que suscite le déséquilibre de la nature, ces matériels peuvent aider à rendre aux sites lacustres et marins, aux ports et aux canaux, l’équilibre de la flore, de la faune ainsi que... l’aspect salubre et attrayant qu’ils doivent avoir.
La faucheuse H-650 coupe des algues avec 2 barres de coupe verticale et 1 barre de coupe horizontale à une largeur de 240 cm jusqu’à une profondeur de 150 cm. Elle ramasse les algues coupées au moyen d’un tapis transporteur. De même, on peut ramasser les déchets flottants (des pièces isolées jusqu’au poids de 400 kg) et des absorbants saturés d’hydrocarbures à une largeur de 460 cm, en montant une aile de chaque côté du tapis transporteur.
Le bateau de transport T-650 correspond en construction à la faucheuse H-650, toutefois il ne possède pas de barre de coupe. Il peut être fixé par des locks d’amarrage à la faucheuse H-650 et la charge totale d’algues va être transférée de la faucheuse H-650 au transporteur T-650. Le transfert est terminé dans 90 secondes à peu près et le transporteur T-650 porte la charge au rivage.
Le tapis transporteur de rive S-650 sert aux deux bateaux sus-mentionnés. Grâce à son châssis intégré, il peut être déplacé vite et simplement à une place de déchargement favorable.
La municipalité de Bourges vient d’acquérir cet équipement, tout nouveau en France, pour l’assainissement mécanique de son plan d’eau de 80 ha.
Ce matériel, à la pointe du progrès, concilie une technicité avancée avec une efficacité et un rendement exceptionnel en matière de coupe de végétaux aquatiques et de récupération de déchets flottants.
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