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Protection des réseaux d'eau potable

30 novembre 1994 Paru dans le N°177 à la page 56 ( mots)
Rédigé par : Jacques CHAIZE

L'eau, source de vie indispensable, est un bien qu'il faut savoir protéger et économiser. Or les réseaux de distribution devenant de plus en plus complexes, les risques de pollution par retour d'eau usagée constituent un danger qu'il faut prendre en considération. Des normes européennes visant à homogénéiser les différents systèmes de protection des réseaux d'eau potable sont en cours d'élaboration. Socla a mis au point une gamme technologique antipollution, qui répond de la façon la mieux adaptée aux besoins du marché européen.

Jacques CHAIZE

Société SOCLA

L'eau, source de vie indispensable, est un bien qu'il faut savoir protéger et économiser. Or les réseaux de distribution devenant de plus en plus complexes, les risques de pollution par retour d'eau usagée constituent un danger qu'il faut prendre en considération. Des normes européennes visant à homogénéiser les différents systèmes de protection des réseaux d'eau potable sont en cours d'élaboration. Socla a mis au point une gamme technologique antipollution, qui répond de la façon la mieux adaptée aux besoins du marché européen.

Le prix de la vie, le coût de l’eau

L’eau, comme l’air, est l'une de nos plus précieuses ressources naturelles. Source de vie et de bien-être, nous l’utilisons quotidiennement pour satisfaire de multiples besoins : domestiques, urbains, agricoles, industriels.

Mais c'est aussi une ressource qui se raréfie et qui coûte de plus en plus cher. Ainsi en 1992, dans chacun des principaux pays développés, l’augmentation du prix de l’eau a été supérieure au taux de l’inflation. L’eau est donc plus que jamais un bien économique qu’il faut préserver, économiser et dont la gestion doit être optimisée.

La préserver, c’est, par exemple, s’assurer que la qualité de l’eau, rendue potable à grands frais, est encore potable arrivée au robinet de l’utilisateur. C’est pourtant de plus en plus difficile : les réseaux se développent et deviennent chaque jour plus complexes ; ils sont maillés entre eux pour assurer une distribution plus sûre ; les usages les plus divers cohabitent. Le risque de retour d’une eau usagée dans le circuit d’eau potable est alors omniprésent.

Proposer des solutions qui protègent la qualité de l’eau distribuée de tout risque de pollution par retour d’eau usagée, tel est l'une de nos préoccupations depuis le début de notre activité.

Le retour d’eau, un risque réel et permanent

Il y a retour d’eau lorsque le sens normal de circulation du fluide transporté est inversé dans le circuit de distribution. Cela signifie que de l’eau déjà utilisée, donc impropre à la consommation humaine, peut être réintroduite dans le circuit de distribution d’eau potable. Ce risque est d’autant plus élevé que le maillage et l’interconnexion des diverses canalisations sont importants. Ce retour d’eau peut avoir deux causes principales : le siphonnage par dépression (aspiration par l’amont) ou la surpression à l’aval.

Nous donnons ci-contre un exemple de retour d’eau tiré d’un cas réel de pollution par dépression.

Origine et conséquences d’un retour d’eau

Avant le retour d’eau

Voici trois lieux familiers d'une habitation exposés à un risque de pollu-

[Photo : Figure 1.]
[Photo : Figure 2.]

Avant l’incident, la pression dans le réseau principal est normale et l’eau est utilisée :

  • • pour alimenter un bain/douche
  • • pour remplir un verre d’eau
  • • pour remplir un arrosoir dans le jardin, où elle est mélangée à un engrais.

Dans cette configuration, la possibilité de pollution est minime mais le risque potentiel, en cas d’incident, est élevé.

L’incident et ses effets

Supposons en effet qu’un incendie se déclare dans le quartier (figure 2) : pour l’éteindre, les pompiers branchent leurs lances sur les bornes reliées au réseau principal. Ce débit massif provoque alors une dépression sur le reste du réseau qui aspire l’eau du bain (via la douchette immergée), ainsi que le contenu de l’arrosoir (y compris l’engrais dilué). L’eau polluée est renvoyée dans le réseau principal et sera redistribuée comme “eau potable” lorsque l’incident sera terminé et que la circulation d’eau retrouvera son sens normal.

Cet exemple, tiré d'une situation réelle, a été observé dans de nombreuses situations similaires en habitat collectif, comme en milieux industriels, commerciaux ou agricoles, où les risques potentiels sont souvent plus élevés.

Disconnecteurs, clapets et Euronormes

Pour répondre à la diversité des installations, des réseaux, des utilisations et des risques qui leur sont associés, il faut mettre en place une “chaîne” de protection de l'eau potable à la fois diversifiée et cohérente.

Dans cet esprit, la gamme de nos produits antipollution, la plus complète, est aussi la plus adaptée au marché européen, à la veille de la mise en place des Euronormes, qui viendront bientôt apporter une réponse homogène à ces problèmes de protection des eaux potables, dans tous les pays de la communauté. Il est à noter que des normes semblables existent aux USA et sont en projet dans de nombreux pays.

On distingue dans cette gamme les appareils ci-après.

Disconnecteurs (BA & CA)

Pierres angulaires d’une protection fiable, ils permettent de protéger un réseau contre les risques de dépression aussi bien que de surpression.

[Photo : Fig. 3 : Disconnecteurs BA 2660.]
[Photo : Fig. 4 : Coupe de disconnecteur BA 2660. Fonctionnement normal sous pression. 1 - Clapet amont. 2 - Clapet aval. 3 - Soupape d'évacuation à l'air libre. 4 - Rupture de niveau interne. 5 - Clapet de sécurité membrane. 6 - Soupape de décharge. 7 - Chambre intermédiaire.]

Disconnecteurs d’extrémité (HA)

Casse-vides combinés à un clapet de non-retour permettant une vidange de l’aval à l’arrêt du débit, ils évitent, en cas de dépression, tout retour d’eau polluée, même en cas de fuite du clapet de non-retour. Dans l’exemple ci-dessus, un disconnecteur d’extrémité installé sur le robinet de jardin aurait évité la pollution par l’engrais.

Soupapes anti-vide (DA)

Construites suivant un principe similaire à celui des disconnecteurs d’extrémité, elles sont installées “en ligne” dans les installations sanitaires ou domestiques.

Clapets de non-retour (EA & EB)

C’est le dispositif antipollution le plus utilisé car il correspond aux risques les plus fréquents : les retours de fluides pollués ne présentant pas de risque toxique ou microbiologique reconnus pour la santé humaine. Les clapets de non-retour trouvent ainsi de nombreuses applications dans la vie quotidienne : compteurs d’eau individuels ou collectifs, chauffe-eau, surpresseurs... Ils font l’objet de nos gammes de clapets normalisés dans tous les pays où existent des normes antipollution.

Leurs performances d’étanchéité, de pertes de charge ou de fiabilité s’établissent au-delà des seuils requis. Le Type 423, clapet guidé combinant la performance et le service, permet notamment une maintenance sur site sans dépose de l’appareil.

Disconnecteur à zone de pression réduite du type BA 2660

À fonctionnement automatique, il utilise la pression différentielle existant entre deux chambres délimitées par deux clapets de non-retour pour évacuer à l’atmosphère tout retour d’eau polluée, provoqué par une dépression à l’amont ou une surpression à l’aval. Il a été conçu pour apporter une sécurité totale, même en cas de défaillance de l’un quelconque de ses composants (figures 3 et 4).

Son principe de fonctionnement est défini ci-contre (figure 4).

Fonctionnement normal sous pression : la soupape de décharge (6) reste fermée ; les clapets amont (1) et aval (2) sont ouverts permettant

[Photo : Utilisation des modèles d'appareils en fonction de l'importance du risque.]

Écoulement de l’eau à travers l’appareil.

Arrêt du débit-pression statique : le disconnecteur est sous pression, il y a arrêt du débit ; les clapets amont (1) et aval (2) se ferment, la soupape de décharge (6) reste fermée sous l’action de la pression différentielle exercée sur la membrane (5).

Incident par dépression amont : il y a fermeture des deux clapets et ouverture de la soupape du fait de la chute de la pression différentielle agissant sur la membrane (5), puis de la mise à l’air de la chambre intermédiaire (7) : aucune pollution n’est possible.

Incident par surpression aval : si le clapet aval (2) est étanche, aucun écoulement à l’extérieur et aucune pollution ne se produisent ; si ce clapet est défectueux, la surpression aval s’installe dans la chambre intermédiaire (7), faisant chuter la pression différentielle agissant sur la membrane (5) et provoquant l’ouverture de la soupape (6) ainsi que sa mise à l’air libre : aucune pollution n’est possible.

Principe de fonctionnement du BA

Ce disconnecteur permet de protéger les installations jusqu’aux catégories d’eau présentant des risques toxicologiques très élevés (jusqu’au niveau 4 dans l’échelle de risques de 1 à 5).

Conclusion

Enjeu devenu essentiel, préoccupation mondiale... l’avenir de l’eau passe par une protection accrue des réseaux qui la transportent et la rendent accessible au plus grand nombre.

C’est un combat contre le temps et la complexité croissante des installations et des utilisations. Pour le mener à bien, il faut aussi être présent là où se joue l’avenir de l’eau. Nous sommes donc actifs notamment dans les principaux pays européens, ainsi qu’aux USA, ce qui permet de faire face à l’évolution des produits et des normes du futur.

(*) Cette dramatisation est tirée du film Socla-Antipollution, disponible sur demande.

(**) Codes officiels retenus par l'Euronorme pour désigner les appareils de protection agréés.

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