Dans le cadre de l'accord de Barcelone (1995), la Conférence Euro-Méditerranéenne sur la Gestion Locale de l'Eau de Marseille (nov. 1996) a mis en évidence la nécessité de disposer dans tous les pays partenaires de connaissances larges et approfondies, notamment en ce qui concerne les acteurs, les outils et la documentation disponibles, les techniques et méthodes utilisées, les programmes et les résultats des actions de recherche, les possibilités de formation, etc.
L’information disponible sur ces sujets n’existant que de façon fragmentaire, dispersée et hétérogène, il est apparu nécessaire d’engager un effort de rationalisation et de lisibilité pour la rendre facilement accessible et utilisable.
C'est pourquoi il a été décidé d’étudier les modalités de mise en œuvre d'un système d'information qui, à travers l'utilisation des moyens modernes de communication, permettrait de mettre en réseau les sources préexistantes : le SEMIDE (Système Euro-Méditerranéen d'Information sur les savoir-faire dans le Domaine de l'Eau). Les conclusions finales de cette étude ont été présentées et approuvées à Naples (Italie) les 9 et 10 décembre 1997, au cours d'une conférence qui a regroupé les Directeurs de l'Eau et les principaux opérateurs des 27 pays concernés par les accords Euro-Méditerranéens.
Plus récemment, la déclaration de la conférence ministérielle sur la Gestion Locale de l'Eau de Turin (oct. 1999) a souligné l'importance du SEMIDE comme premier système opérationnel d’intégration et de coopération. Le SEMIDE a aussi été mis en exergue comme outil de mise en œuvre du plan d'action pour le partenariat Euro-Méditerranéen, notamment sur le thème prioritaire de l’échange d'information et des connaissances.
Caractéristiques et organisation du SEMIDE
Le SEMIDE achève actuellement sa première phase de mise en place opérationnelle. Il s'agit d'un outil de coopération entre les pays Euro-Méditerranéens qui vise à :
• faciliter l'accès à l'information existante sur les savoir-faire dans le domaine de l'eau, en priorité sur les cinq thèmes suivants :
– les institutions qui interviennent dans le domaine de l'eau, et leurs représentants ;
– la documentation dans le domaine de l'eau ;
– les programmes de recherche et développement ;
– les possibilités de formation ;
– les techniques et méthodes utilisées pour la collecte, le traitement et le transfert des données.
[Photo : Le SEMIDE est un outil de coopération entre les pays Euro-Méditerranéens qui vise à faciliter l'accès à l'information existante sur les savoir-faire dans le domaine de l'eau.]
- * les possibilités de formation ;
- * les méthodes et techniques utilisées pour l'administration des données ;
- * développer la mise en commun des autres informations utiles ;
- * élaborer les produits communs et promouvoir les programmes de coopération nécessaires.
Le SEMIDE ne gère pas en tant que tel des données sur les ressources en eau, dans les pays adhérents.
L'information est mise à disposition par « un Point Focal National » pour chaque pays et par une « Unité Technique » centrale. Seules les sources d'information ayant reçu un « label de qualité » par les gestionnaires du SEMIDE seront accessibles à travers le système, dont l'existence suppose donc une participation à laquelle se sont engagés tous les pays partenaires.
De par son approche originale sur les « savoir-faire » dans le domaine de l'eau, le SEMIDE est complémentaire de multiples actions internationales qui portent, soit de manière privilégiée sur la gestion des données sur les ressources en eau (Agence Européenne de l'Environnement, MED-HYCOS...), soit sur un aspect particulier du « savoir-faire » (formation, fichiers experts locaux, ...). Une étroite collaboration sera assurée avec ces programmes internationaux.
Tout en restant accessible à toute personne intéressée par les questions relatives à la gestion de l'eau, le SEMIDE est avant tout destiné aux opérateurs publics et privés du monde de l'eau méditerranéen : administrations, services des eaux, bureaux d'études, centres de formation et de recherche, entreprises...
Sur le plan technique, le SEMIDE sera matérialisé par la mise en place d’un système d'informations réparties et labellisées et utilisera le réseau Internet qui est d’ores et déjà disponible dans les 27 pays. Afin d’assurer une bonne qualité de communication entre les principaux partenaires, il est actuellement prévu que le SEMIDE s’appuie en particulier sur le réseau Internet.
La structure générale de gestion s'appuie dans chaque pays sur un « Point Focal National ». L’ensemble des Points Focaux Nationaux est réuni en un Comité de Coordination sous la présidence de l’Algérie et la vice-présidence de la France. Aujourd’hui 20 des 27 pays participant au SEMIDE ont déjà nommé un Point Focal National : Algérie, Autriche, Belgique, Égypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Jordanie, Luxembourg, Malte, Portugal, Syrie, Tunisie, Chypre, Israël, Liban, Maroc, Palestine, Turquie.
L’« Unité Technique » est animée par un consortium européen des trois principaux opérateurs espagnol
[Photo : Organisation du Semide]
(CEDEX), français (OIEau) et italien (SOGESID S.p.A.) qui interviennent dans le domaine de l’information sur l'eau. Ces derniers ont créé un Groupement Européen d'Intérêt Économique spécifique pour cette activité, dénommé GEIE UT-SEMIDE. L’Unité Technique, située à Sophia-Antipolis (France), a débuté ses activités en octobre 1999.
[Photo : Le SEMIDE est le seul projet opérationnel du Partenariat Euro-Méditerranéen dans le domaine de l'eau. Il s’appuie sur des fondements politiques forts, définis aux plus hauts niveaux. Il a permis le renforcement de l'esprit du Partenariat et du principe de subsidiarité dans les pays partenaires et s'intègre de plus en plus dans la culture nationale de l'eau de ces pays.]
Des services opérationnels et 11 pays déjà en ligne
Dans le cadre du Système Euro-Méditerranéen d'information sur les Savoir-faire dans le Domaine de l'Eau (SEMIDE), onze Points Focaux Nationaux (PFN) ont créé leur site web national pour présenter les informations disponibles dans leur pays (Algérie, Chypre, Espagne, France, Grèce, Italie, Jordanie, Malte, Maroc, Portugal et Turquie). Les sections les plus populaires sont les structures institutionnelles et la législation sur l'eau. L’annuaire thématique sur l'eau (le « qui fait quoi ») est aujourd'hui accessible en ligne et recense plus de 2 500 organisations. La collecte des données se poursuit pour les « contacts » et les « sources d'information ». En complément des rubriques d'informations classiques du SEMIDE (Institutions, Documentation, Formation, Recherche et Développement, Administration des données), des forums électroniques thématiques sont ouverts selon les besoins exprimés par les utilisateurs (Programme MEDA-Eau de la Commission Européenne, Assainissement, Emploi). Enfin, un flash électronique permet à toute personne intéressée de suivre l'actualité sur l'eau dans la zone Euro-Med.
Le travail collaboratif entre les PFN et l’Unité Technique du SEMIDE se poursuit au quotidien sur les forums et la messagerie électronique et dans le cadre de séminaires réguliers d'information et de formation.
Des résultats très encourageants
La première phase du SEMIDE (1999-2002) est cofinancée entre les trois pays de l'Union Européenne participant à l'Unité Technique, la Commission Européenne pour le support aux pays partenaires méditerranéens et l'ensemble des autres pays en ce qui concerne les « Points Focaux Nationaux ».
Le bilan d’activités du SEMIDE, après seulement trois ans depuis son
Lancement opérationnel fin 1999, est extrêmement positif et montre que cet outil correspond à un besoin réel et à une demande forte de tous les partenaires en conformité avec les décisions arrêtées lors des conférences ministérielles de Marseille en 1996 et Turin en 1999. Le SEMIDE est le seul projet opérationnel du Partenariat Euro-Méditerranéen dans le domaine de l'eau. Il s’appuie sur des fondements politiques forts, définis aux plus hauts niveaux. Il a permis le renforcement de l'esprit du Partenariat et du principe de subsidiarité dans les pays partenaires et s'intègre de plus en plus dans la culture nationale de l'eau de ces pays. Le caractère durable du SEMIDE, qui doit disposer des moyens pour poursuivre son action sur le long terme, est ainsi défini.
Un plan de développement à l’horizon 2005
Les Directeurs Généraux de l’Eau, réunis à Madrid en novembre 2001, ont arrêté un nouveau programme quadriennal couvrant la période 2002-2005 et prenant sans discontinuité la suite de la première phase. L’objectif est de poursuivre la mise en œuvre opérationnelle et le renforcement des Points Focaux Nationaux, de l'Unité Technique et le développement des nouvelles activités (diffusion d'informations spécifiques sur le programme MEDA-Eau de l'Union Européenne, activités thématiques qui donneront lieu à l’organisation de manifestations et de forums électroniques, etc.). Le financement de ce programme devrait se poursuivre dans la continuité du dispositif actuel et de sa structure : activités de l’Unité Technique du SEMIDE, et renforcement du soutien aux pays euro-méditerranéens pour les activités de leurs Points Focaux Nationaux.
Renouvellement des structures de pilotage
Un « Comité directeur », restreint à 9 pays, fixe les orientations stratégiques principales et valide les budgets et les comptes rendus annuels d’activité. En juillet 2002, les structures de pilotage du SEMIDE ont été renouvelées pour une période de 4 ans. Ainsi, le Comité Directeur sera composé des pays suivants : Algérie, Chypre, Espagne, France, Italie, Jordanie, Malte, Maroc, Autorité Palestinienne. L'Espagne assurera la présidence du Comité Directeur et Chypre la vice-présidence. La présidence du Comité de Coordination sera assurée par le Maroc et la vice-présidence par Malte.
La dernière réunion du Comité directeur du SEMIDE s'est tenue à Rome le 17 septembre 2002. Elle a été notamment l'occasion d’officialiser ces renouvellements. Des séminaires de promotion se sont également tenus fin 2002 en Jordanie, au Maroc et en Tunisie.
