C?est à Lyon Eurexpo que se tiendra, du 26 au 29 novembre prochain, l'édition lyonnaise de Pollutec 2002. Après une édition 2001 plutôt réussie à l'occasion de laquelle Pollutec avait déployé sa thématique complète à l'intention du marché des pollutions industrielles, l'édition 2002 sera dédiée aux collectivités locales aussi bien qu'aux marchés de la pollution Industrielle.
2250 exposants sur 100 000 m² originaires de plus de 80 pays seront présents lors de cette 18e édition de Pollutec, pour présenter aux 60 000 visiteurs attendus leurs matériels, produits, procédés et savoir-faire dans le domaine de l'eau, des déchets, de l'air et du bruit, de l’énergie, des technologies propres, de l’analyse de la mesure et du contrôle.
On se souvient que la 16e édition de Pollutec en 2000 qui s’était déroulée à Lyon-Eurexpo avait tenu ses promesses, en accueillant 59 987 visiteurs, en progression de 3,4 % par rapport à 1998. Le salon avait accueilli 5 558 visiteurs étrangers en provenance de 91 pays (contre 5 784 de 76 pays en 1998). Parmi eux, de nombreux visiteurs en provenance des pays d’Europe du Sud (Espagnols, Italiens et Portugais avaient représenté à eux seuls environ 20 % des visiteurs étrangers), mais aussi d'Afrique du Nord, d’Amérique du Sud ou encore d’Asie.
Ce succès quantitatif s’était accompagné d'un certain nombre d’évolutions intéressantes au niveau du visitorat : interrogés sur les raisons de leur visite, 33 % des visiteurs affichaient clairement leur intention de préparer un investissement (contre 25 % en 1998) lié à l’acquisition d’équipements (33 % contre 25 % en 98), ou de services (14 % contre 15 %). Ils sont également de plus en plus nombreux à venir découvrir de nouveaux produits (62 % contre 50 % en 98) ou de nouveaux services. Les “anciens” visiteurs de Pollutec sont d’ailleurs très logiquement de plus en plus nombreux à indiquer être devenus clients d’exposants du salon (69 % en 2000 contre 58 % en 98).
Pollutec :
La moyenne de visite de Pollutec a également progressé de près de 30 % en 2000, passant à 1,8 jour contre 1,4 jour en 1998, témoignant de l'intérêt sans cesse croissant du Salon. Le nombre de “contacts exposants” a progressé lui aussi de près de 40 % (26 contre 19 en 1998). Parmi ces contacts, 13 sont “nouveaux”, c'est-à-dire qu'ils sont réalisés par des exposants inconnus du visiteur avant le salon et 5 sont internationaux.
Sur la base de cette dynamique, la 18e édition de Pollutec pourrait enregistrer, par rapport à la 16e édition, dédiée elle aussi aux collectivités locales comme aux industriels, une nouvelle progression du nombre d’exposants et de visiteurs nationaux et internationaux. Plusieurs raisons à la fois sectorielles et conjoncturelles militent en ce sens, même si la conjoncture économique est nettement moins favorable que celle qui prévalait il y a deux ans à la même époque.
Une édition prometteuse...
À un mois de son ouverture, et malgré deux extensions de halls d’exposition de près de 10 000 m² de surface brute, le salon affichait pratiquement complet, dépassant ainsi les prévisions de croissance de 5 % par rapport à l’édition 2000. Les secteurs de l'eau et des déchets mobiliseront à eux seuls 70 % de la surface, illustrant ainsi la structure du marché français. Ces secteurs représentent en effet les trois quarts du chiffre d'affaires des activités éco-industrielles nationales, évalué en 2000 à 29 milliards d’euros.
L’eau reste le premier secteur en nombre d’exposants, avec plus de 500 sociétés présentes, dont tous les grands acteurs internationaux : Suez, Vivendi, Saur...
Deuxième en nombre d’exposants – plus de 400 –, le secteur déchets arrive en tête en terme de surface, avec quatre halls d’exposition accueillant de nombreux nouveaux venus dans le domaine de la collecte, du traitement de déchets industriels et des services spécialisés.
Le secteur “Risques”, inauguré l’an dernier sur une surface de 1 000 m², verra cette année sa surface doublée. Autour de l'INERIS, plus de 80 sociétés et organismes présenteront sur cet espace un panorama complet des outils et services en matière de prévention, de détection, d'intervention et de surveillance.
Du côté de la fréquentation, pas moins de 60 000 visiteurs sont attendus. Car cette année comme les années précédentes, Pollutec devrait continuer à bénéficier du fait que
l’environnement demeure l'une des priorités des entreprises, non seulement dans la part des investissements qu’elles envisagent d’y consacrer, mais aussi parce que beaucoup d'entre elles ont intégré le fait que la protection de l'environnement et la maîtrise des technologies utilisées sont des paramètres économiques à part entière qui concourent à la performance et à la compétitivité d’une entreprise industrielle. Selon un sondage IFOP publié en février 2002, deux entreprises sur trois (63 %) effectuent un suivi régulier de l’évolution des normes et de la réglementation en matière d’environnement, contre seulement 37 % qui ne le font pas. Les problématiques environnementales restent au cœur des préoccupations des entreprises industrielles. L’évolution du cadre réglementaire et conventionnel européen pousse aussi en ce sens : l’intégration des besoins de protection de l'environnement dans les politiques communautaires est une obligation incontournable depuis le traité d’Amsterdam. L’adoption en 2000 de la directive cadre dans le domaine de l'eau fait désormais de la protection de l'environnement une priorité. Et la promotion du développement durable est devenue un objectif central de la coopération communautaire au développement.
Mais une conjoncture macro-économique difficile...
Depuis l’été 2002, il apparaît de plus en plus clairement que la reprise économique tant attendue est finalement différée. Après une croissance de 2,5 % attendue en début d’année, l’INSEE a confirmé au début du mois d'octobre que celle-ci n’atteindrait finalement que 1 % en 2002. Et les craintes pour 2003 s’accentuent, les prévisions de croissance étant régulièrement revues à la baisse. L’hypothèse d'une croissance de 2,5 % l’an prochain, sur laquelle le budget 2003 est fondé, est désormais ouvertement contestée. Il reste que la croissance de l'économie française devrait se situer en 2002 dans la moyenne des grands pays de la zone euro.
Et en 2003, les enquêtes européennes de conjoncture s’accordent pour placer la France en tête des pays de la zone euro.
Par ailleurs, quelques bonnes nouvelles sectorielles sont intervenues. C’est notamment le cas de la dépense pour la protection de l’environnement qui s’est, selon l’IFEN, inscrite en forte hausse en 2000.
Favoriser les investissements par un effet de seuil : des investissements impossibles à financer au niveau communal deviennent possibles en mettant les ressources en commun. Du côté des entreprises, le mouvement est identique, quoique nettement plus modéré. Les dépenses environnementales des entreprises se concentrent pour l’essentiel dans trois domaines : les déchets (3,4 Md€ soit 44,1 % de la dépense), la lutte contre la pollution de l’air (1,6 Md€ soit 20,6 % de la dépense) et les eaux usées (1,4 Md€ soit 18 % de la dépense).
Quant au chiffre d’affaires des éco-activités, il est estimé, toujours selon l’IFEN, à 29 Md€ en 2000 en croissance de 8,7 %. Mais en tenant compte de l’inflation, la hausse ne serait plus que de 7,7 % et même de 4,1 % hors secteur « récupération ».
Dépense de protection de l’environnement par catégorie et par domaine en 2000.
nd. : non disponible so. : sans objet * estimation** hors dépense en capital*** services collectifs uniquement
La dépense environnementale en forte hausse…
La dépense de protection de l’environnement mesure l’effort financier que consacrent les différents acteurs à la prévention, la réduction ou la suppression des dégradations de l’environnement. Elle concerne des domaines bien spécifiques comme les eaux usées, les déchets, l’air, le bruit, la biodiversité et les paysages, mais aussi des actions transversales comme la recherche et le développement et l’administration générale. Selon les données provisoires publiées à l’été 2002 par l’IFEN, elles ont atteint 26,1 milliards d’€ en 2000, en hausse de 7 % sur l’année précédente. Le différentiel de croissance entre la dépense de protection de l’environnement et le PIB, redevenu positif en 1999, est évalué à + 4 %.
L’ensemble des secteurs profite de cette reprise, à commencer par celui de la gestion des eaux usées qui progresse de 8,7 % en 2000 par rapport à 1999. Premier secteur de la dépense avec 9 091 millions d’€, la dépense de gestion des eaux usées augmente rapidement, notamment grâce aux investissements des collectivités locales. L’amélioration de la situation financière des communes, les élections municipales, les échéances de la directive-cadre ont été autant de facteurs favorables à l’investissement, notamment en provenance des administrations publiques (+ 16,4 % par rapport en 1999). De plus, la mise en pratique de la loi sur l’intercommunalité devrait continuer à favoriser les investissements par un effet de seuil : des investissements impossibles à financer au niveau communal deviennent possibles en mettant les ressources en commun.
Mais un investissement industriel en baisse
Avec 881 millions d’€, les investissements pour protéger l’environnement en 2000 se sont de nouveau repliés dans le secteur industriel (- 5 %), où ils ne représentent plus que 2,6 % des investissements corporels totaux contre 3,1 % en 1999. C’est ce qui résulte d’une enquête publiée par le SESSI, le service statistique du ministère de l’Industrie, au mois d’avril 2002. Déjà en 1999, les investissements des industriels pour protéger l’environnement s’étaient repliés, descendant à 920 millions d’€ contre 960 millions d’€ en 1998.
Selon cette enquête, les investissements spécifiques dits « de bout de chaîne » sont encore prépondérants avec 567 millions d’€ : ils représentent presque les deux tiers des investissements pour protéger l’environnement. Hors énergie, ce type d’investissement augmente de 8 % en 2000, l’augmentation étant particulièrement marquée dans les biens intermédiaires (+ 19 %). Les investissements pour changement de procédé (adoption d’une « technologie propre ») représentent une part croissante des investissements.
Les investissements pour protéger l'environnement (21 %) progressent tout particulièrement dans l'industrie manufacturière (+ 75 %). Les industriels semblent donc avoir fortement renouvelé leur appareil productif pour des équipements moins polluants. Les investissements pour la prévention des risques sont stables avec 131 millions d'€, soit 15 % du total des investissements environnementaux.
Mais le secteur de l'Eau évolue plus favorablement : il redevient le premier domaine d'intervention du secteur de l'environnement avec 259 millions d'€ d'investissements en 2000 contre 232 en 1999 alors même qu'il était en baisse constante depuis 1993. À l'inverse, les investissements dans le secteur de l'air se replient à 202 millions d'€ (- 30 %). Un repli qui s'expliquerait, selon le SESSI, par le fait que l'échéance du 1ᵉʳ janvier 2000 est dépassée : selon la loi sur l'air de 1996, les réseaux de surveillance devaient alors être mis en place. Enfin, les investissements dans les domaines des déchets et du bruit sont globalement stables avec respectivement 85 et 20 millions d'€. Au global, et compte tenu de la prépondérance de l'investissement public, la résultante des mouvements opposés de hausse de l'investissement public et de baisse de l'investissement en provenance de l'industrie reste positive mais de très peu. Et la récente dégradation générale de la conjoncture économique pourrait bien peser à court terme sur les investissements dans le secteur de l'environnement.
Un programme très riche
Au-delà des 100 000 m² d'exposition, qui permettront au visiteur de découvrir les techniques les plus récentes en matière de biens et services dans les domaines de l'eau, des déchets, de l'air, du bruit, des risques industriels, un large programme de conférences officielles devrait répondre aux principales préoccupations des visiteurs. Dans le secteur de l'Eau, on relèvera parmi les différentes thématiques abordées la conférence sur les indicateurs biologiques appliqués à la détermination de la qualité des rejets et de la qualité des milieux aquatiques, qui sont en plein développement, ou celle consacrée au devenir des boues résiduaires urbaines dont le volume ne cesse de croître, alors que les filières d'évacuation nécessaires connaissent des difficultés particulières. On signalera également la conférence consacrée aux services publics d'assainissement non collectif (SPANC), que les communes doivent avoir mis en place au plus tard le 31 décembre 2005. Dans le secteur des risques, devenu depuis peu l'affaire de tous, trois conférences officielles et une dizaine de forums exposants seront organisés.
Enfin, de nombreuses conférences exposants sont prévues. En accès libre, elles durent généralement 45 minutes et sont consacrées à des innovations technologiques récentes. Le lecteur trouvera dans les pages qui suivent la liste des conférences organisées par les exposants dans le domaine de l'eau.
Enfin, au-delà du salon et des conférences, de nombreuses animations retiendront l'attention du visiteur.
De nombreuses animations
En 2002, pour la 8ᵉ fois, un espace “recherche-industrie” permettra aux laboratoires de recherches publics et privés dans le domaine de l'environnement de présenter leurs projets de recherche aux industriels en vue de nouer des partenariats. 62 projets de recherche, dont 14 sont consacrés au thème de la dépollution de l'eau, seront présentés sur un espace de 200 m² localisé au sein du Hall 4. Plusieurs débats sont en outre organisés pour confronter et échanger les points de vue. Dans le domaine de l'eau, on relèvera tout particulièrement celui organisé le 27 novembre de 14 h 00 à 15 h 30 sur le thème “Les odeurs sont-elles vraiment des nuisances ?” et celui organisé le 28 novembre de 15 h 00 à 16 h 30 sur le thème “Les pollutions de l'eau sont-elles bien connues ?”.
Enfin, des débats, des prix et trophées, dont celui des technologies économes et propres, organisé par l'Ademe et le magazine “Industries et technologies”, se dérouleront pour mettre l'accent sur certaines technologies innovantes susceptibles de constituer des réponses nouvelles à des problèmes environnementaux mal résolus.