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Optimisation et suivi des traitements d'eau de chaudière

30 octobre 1989 Paru dans le N°131 à la page 65 ( mots)
Rédigé par : Pierre-yves BERTRAND

Les caractéristiques physicochimiques des eaux d’alimentation et leur traitement ont été étudiées depuis longtemps par les traiteurs d’eau et les laboratoires spécialisés. Pour les différents types de chaudière, et en fonction de la température et de la pression de fonctionnement, il a été établi des règles. Nous ne reviendrons pas sur celles-ci dans cet exposé.

Le souci des industriels et des exploitants est d’obtenir la meilleure productivité. Pour l’acquérir, les paramètres suivants sont à considérer : choix du procédé de traitement, suivi et contrôle, entretien.

Procédé de traitement

Le choix du procédé n’est pas aussi aisé que nous pourrions le penser.

[Photo : Chaine de déminéralisation automatique en alternance.]

Il n’existe pas une méthode unique de traitement, mais de nombreuses, en fonction de la qualité de l’eau brute, du matériel à protéger, et d’autre part, il est nécessaire de tenir compte des contraintes sociales, économiques, écologiques.

  • • hygiène et sécurité Les produits tels que l’hydrazine et ses dérivés reconnus toxiques doivent être remplacés par de nouvelles formulations : les sulfites catalysés, les méthyléthylcétones, les diéthylhexiamines, …
  • • limitation des appoints d’eau et donc de l’énergie Le choix des procédés de traitement (adoucissement, décarbonatation, déminéralisation), déterminé en fonction des qualités d’eau à traiter et à obtenir, permet de limiter considérablement les purges.
  • • limitation des rejets toxiques Celle-ci sera réalisée par le changement des facteurs limites et par l’utilisation des produits ci-dessus. Une étude précise devra être effectuée par le traiteur d’eau afin d’intégrer tous ces paramètres et d’établir une préconisation matériel/produits adaptée aux besoins.

Suivi et contrôle

Le fait d’avoir installé un matériel et un produit adapté, n’a répondu qu’à la première étape d’un bon traitement. Après avoir choisi celui-ci, il est nécessaire de faire le bilan entre le coût du suivi et du contrôle vis-à-vis d’un risque de mauvais fonctionnement.

Un contrôle régulier est nécessaire, dont la fréquence est liée au type d’installation. Les visites de contrôles permettent de vérifier au minimum le bon fonctionnement du traitement et de l’optimiser.

[Photo : Salle de contrôle.]

Sur le site, le traiteur d’eau a pour tâche :

  • — de contrôler le bon fonctionnement du matériel,
[Figure 2 : Diagramme du système de télé-exploitation]
  • — d’effectuer les analyses d’eau,
  • — d’apporter les réglages nécessaires en fonction du résultat des analyses,
  • — de vérifier que la quantité d’eau d’appoint est restée dans le domaine d’application du procédé,
  • — de calculer la consommation du produit utilisé, par rapport à l’eau consommée.
[Figure 3 : Schéma de suivi par télé-exploitation]

Par contre, pour une installation à haut risque financier dû à un mauvais fonctionnement, nous avons mis au point un système de suivi par télé-exploitation permettant de contrôler un certain nombre de paramètres en temps réel.

Le schéma de communication est explicité sur la figure 2. Le support de transmission est le réseau téléphonique, commuté à une ligne spécialisée des P. et T.

Les informations nécessaires au suivi de la chaudière : TH, conductivité, température, pH (figure 3) sont analysées en permanence. L’opérateur peut les visualiser de la salle de contrôle (figure 4). En cas d’anomalie, une alarme téléphonique se déclenche.

Par simple interrogation, on peut obtenir les valeurs de paramètres mesurés (tableau I).

Ce système permet à la fois :

  • • de gérer en continu,
  • • de consulter localement ou à distance par Minitel les différents paramètres,
  • • de « télé-paramétrer » les voies d’acquisition (valeur maxi, seuil d’alarme),
  • • de transférer automatiquement les données vers une unité centrale,
  • • de télécommander un équipement pour le mettre en marche ou l’arrêter,
  • • de gérer les alarmes.

Tableau I : Historique des voies de mesure

CONDUCTIVITÉ (unité = 10-65) TEMPÉRATURE (unité = degré) PH (unité = pH)
25-08-89
23 H0062.5
0062.5
0062.5
0054.6
22 H0054.6
0062.5
0062.5
0054.6
21 H0054.6
0054.6
0054.6
28-08-89
15 H0017.90006.5
0017.90006.4
0017.90006.5
14 H0017.90006.4
0017.90006.4
13 H0017.90006.5
0017.90006.4
12 H0017.10006.5
0017.10006.4

Entretien

Un entretien systématique est effectué par le traiteur d’eau lors de l’arrêt technique annuel ; celui-ci lui permet d’avoir l’assurance d’un bon fonctionnement pendant l’exploitation.

Conclusion

Cette approche montre que la maintenance dans une chaufferie n’est pas une fatalité coûteuse, mais un outil de travail qui se gère, et qu’elle permet d’allier les contraintes économiques et les nécessités techniques.

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