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Les nouvelles installations de traitement de moulle flottation et traitement des boues

27 février 1981 Paru dans le N°52 à la page 61 ( mots)
Rédigé par : J.-c. NOEL

5 études lourdes de fiabilité confiées à des spécialistes de la « Sécurité des systèmes »

5 études lourdes de fiabilité

confiées à des spécialistes de la « Sécurité des systèmes »

Agence de l’EauARTOIS-PICARDIE.

Après dix années totalement consacrées à la réalisation d'investissements industriels et urbains permettant de diminuer la pollution des eaux, il apparaît très nettement que l'on parvient au début d’une étape nouvelle ; il est de plus en plus clair en effet que si la pollution s’est sensiblement stabilisée, sur la majorité des cours d’eau, des accidents de plus en plus nombreux se produisent qui annihilent sur une courte période de temps l'ensemble des efforts réalisés.

Ces accidents n’étaient guère perçus auparavant que par les seuls techniciens qui pouvaient les observer par des mesures montrant un accroissement plus ou moins important de la concentration en tel ou tel polluant ; le « public », lui, ne se sentait pas... ou plus concerné dans des cours d’eau morts. Dès lors que ces accidents donnent maintenant lieu, dans beaucoup de cas, à des modifications de l’état du cours d’eau parfaitement perceptibles par tout un chacun (odeur – couleur – mousses, etc.) quand ce n’est pas à des mortalités piscicoles catastrophiques, on s’aperçoit vite, hélas, que la « permanence » de l’épuration est loin d’être assurée, et ceci est très grave.

Si l’Agence de l’Eau ARTOIS-PICARDIE s’est trouvée rapidement confrontée à cette question c’est pour la double raison suivante.

  • — La réapparition d’une vie piscicole normale, mais instable, dans de nombreux cours d’eau où elle avait disparu totalement depuis des décennies, a fait que le public (associations de pêche en particulier) s’est montré très rapidement être un excellent observateur de terrain des « catastrophes » qui se produisaient dès lors que l’épuration n’était plus, ou était moins bien effectuée ; l’Agence a donc vraiment pris conscience de ce phénomène ;
  • — Le développement de mesures en continu sur de longues périodes de temps, que l’Agence a développé depuis deux ans à la fois sur des cours d’eau et sur des effluents, a montré les grandes irrégularités de la pollution déversée, y compris, malheureusement, à aval d’ouvrages d’épuration existants.

Il est donc apparu tout naturellement l’impérieuse nécessité de réfléchir sérieusement sur cette question.

5 ÉTUDES SCIENTIFIQUES DE FIABILITÉ

Il a été décidé de sélectionner trois ensembles industriels* et deux stations d’épuration urbaines sur lesquels seraient testées des méthodes permettant de préciser les causes et les raisons de leur fonctionnement aléatoire et de définir les moyens à mettre en œuvre pour y remédier.

Il a été décidé de confier ces études, à titre expérimental, à des scientifiques de haut niveau spécialistes de la « sécurité des systèmes ».

Il est apparu en effet que les hommes très liés à la production acceptent difficilement de se remettre en cause et de modifier des « habitudes » ou des « tours de main » dont ils sont convaincus de l’importance sur la qualité des produits, la rentabilité, etc.

De la même façon les spécialistes de l’épuration ne souhaitent pas voir modifier leur technologie ou les conditions de fonctionnement de l’épuration.

Tous les « a priori », fussent-ils inconscients, sont un frein certain à une approche réfléchie de ces questions de fiabilité.

Il s’agit d’appliquer à la lutte contre les pollutions accidentelles les méthodes qui sont utilisées pour assurer la sécurité dans l’aviation civile, dans les vols spatiaux, dans les centrales nucléaires, etc.

Ces méthodes consistent à bâtir, dans une usine ou une station d’épuration urbaine, un « arbre des défaillances » possibles afin de repérer dans cet arbre celles qui ont la plus grande probabilité de se produire (voir en annexes les consistances de deux études).

Elles doivent déboucher :

  • — sur des programmes d'investissement « fiabilité » (tuyaux ou vannes à renforcer, pompes à doubler, bassins de rétention à établir) ;
  • * Une usine de montage automobile
  • * Une papeterie (sans fabrique de pâte à papier)
  • * Une laiterie (tout au moins pour l’atelier de réception du lait et la beurrerie).

— sur des programmes de formation et de sensibilisation des hommes (consignes – affiches types « sécurité », etc.).

En fait les conclusions sur les investissements ne devront pas seulement consister en une liste plus ou moins exhaustive de ce qu’il y a à faire mais en un véritable catalogue de tous les choix possibles d’investissements à effectuer pour résoudre telle possibilité d’accident dont la probabilité d’occurrence aura été chiffrée.

UN CAHIER DES CHARGES « FIABILITÉ » POUR LES FUTURES STATIONS URBAINES

Il a été décidé en outre de mettre en chantier l’élaboration d’un « cahier des charges » relatif à l’étude de fiabilité que tout constructeur de stations d’épuration devra fournir avec le projet qu’il présente ; cette étude devra comporter toutes les causes possibles d’indisponibilité sur la station, les moyens prévus pour y remédier et les surcoûts d’investissements en découlant par rapport à un ouvrage n’en comportant pas.

QUI FAIT CES ÉTUDES ?

Sur un financement à 100 % de l’Agence de l’Eau, et sous son étroit contrôle (nombreuses réunions de recadrage, contrats permanents avec l’entreprise, etc.) les études de fiabilité industrielles seront réalisées :

  • Dans l’usine automobile (CHAUSSON à MAUBEUGE) par des chercheurs de l’Université de Technologie de COMPIÈGNE auxquels sera très étroitement associé un ingénieur de très haut niveau de la S.N.I.A.S. (responsable de la fiabilité du Champ de Tir du Plateau d’Albion) ;
  • Dans la papeterie (Papeterie de l’Aa à WIZERNES-62) par la section sécurité du bureau ECOPOL (filiale du CEA et pour le compte duquel ont déjà été effectuées plusieurs études de sécurité) ;
  • Dans la laiterie (Laiterie des 4 Cantons à LE QUESNOY-59) par le département Fiabilité et Environnement de la SERI-RENAULT-INGENIERIE.

Le montant prévisionnel total de ces trois études est de 1 MF TTC.

En ce qui concerne les stations d’épuration urbaines, une seule affaire est bien avancée. Il s’agit de la station d’épuration de DOUAI, Fort de Scarpe.

L’étude sera confiée au Cabinet d’Ingénieurs-Conseil RAOUL, appuyé par la société américaine NUS Corporation qui a déjà réalisé ce genre d’analyse sur des usines d’épuration.

Le conducteur et l’exploitant seront également associés à ce travail.

Le montant prévisionnel de cette étude s’élève à 470 000 F TTC.

Annexe 1

L’étude sera menée à l’usine des Papeteries de l’Aa, située à WIZERNES (62), en accord et avec la collaboration de ladite entreprise.

L’étude comprendra :

  1. Le recueil et l’analyse des données qualitatives propres au système et propres à l’environnement du système. Le recueil et l’analyse des données quantitatives pour évaluer les probabilités de la défaillance.
  2. L’analyse préliminaire des risques ; cette analyse conduira à établir :
    • un schéma fonctionnel détaillé du système,
    • une fiche de risques pour les principaux éléments de chaque sous-système,
    • une fiche des risques dus à des événements liés au milieu naturel,
    • un dossier relatif aux aspects qualitatifs de la mise en œuvre du système, aux opérations de maintenance, au bilan des incidents survenus et aux conséquences et décisions déduites.
  3. La construction, pour chacun des événements indésirables retenus et par un processus logique déductif, de l’arbre des événements du système.
  4. La réunion et l’organisation des données quantitatives.
  5. Le calcul des arbres de défaillances.
  6. L’analyse des résultats obtenus et plus particulièrement :
    • points acquis au niveau de la fiabilité du système,
    • points à compléter pour obtenir un niveau acceptable de la fiabilité compte tenu des objectifs de qualité des rejets dans le milieu,
    • points non conformes au niveau de la fiabilité.
  7. Synthèses et constitution des documents d’étude.

Annexe 2

L’étude sera menée à l’usine de MAUBEUGE de la Société CHAUSSON Carrosserie, en accord et avec la collaboration de ladite entreprise.

L’étude comprendra :

  1. L’identification des événements indésirables qui, séparément ou combinés, peuvent amener à des rejets polluants dans le milieu naturel.
  2. La construction de l’arbre de défaillance qui permettra d’identifier les causes des événements initiateurs et des événements frontières et de calculer leur probabilité des causes élémentaires.
  3. L’interprétation qualitative et quantitative de l’arbre de défaillance qui fournira la liste de tous les scénarios accidentels qui peuvent amener une pollution accidentelle et permettra d’évaluer l’importance relative de chacun d’eux.
  4. L’évaluation d’un indice des risques et la justification des mesures correctives.
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