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Les membranes... Ou comment se passer des produits de traitement des eaux

30 octobre 1989 Paru dans le N°131 à la page 53 ( mots)
Rédigé par : Thierry CHAMBOLLE

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Mais pourquoi également ne pas chercher à s'en passer purement et simplement ? En effet, ces produits de traitement se retrouvent soit dans l'eau, soit dans les sous-produits de la station. Même si leur innocuité est totale vis-à-vis de l'homme, comme de l'environnement, un soupçon pèse sur eux... Est-ce possible ? Pas encore totalement bien sûr et pas pour toutes les eaux. Pourtant c'est la voie qu’a choisie la Lyonnaise des Eaux lorsqu’elle a démarré en 1985 son programme de recherche sur les membranes.

Les propriétés des membranes naturelles sont connues depuis le XVIIIe siècle. Les membranes plastiques ou céramiques sont utilisées très largement dans les secteurs de la chimie, de la santé, de l'agro-alimentaire. Mais à chaque fois, il s’agit de filtrer des produits finis qui valent quelques francs le kg (voire davantage). Dans le cas de l'eau, le produit livré au robinet vaut quelques francs la tonne, soit mille fois moins... C'est donc à un double défi de qualité et de coût que la recherche est affrontée en l'espèce. L'ultrafiltration, caractérisée par des pores de l’ordre du 1/100e micron et par une pression relativement faible, permet de répondre à ce double défi.

Alors que la chaîne de traitement classique comprend la plupart du temps une succession d’étapes physico-chimiques du type coagulation-floculation-décantation-filtration et nécessite généralement l’emploi de réactifs du type coagulant à base de fer ou d’aluminium, les membranes d'ultrafiltration permettent sans aucune adjonction d’arrêter les macromolécules organiques, les colloïdes, les bactéries et les levures. L’eau produite est très pure (environ 0,1 de turbidité NTU pour une norme de 2 NTU au robinet). En outre sa qualité est constante, alors qu’avec les dispositifs classiques, une altération de la ressource entraîne souvent une modification de l'eau traitée.

Le défi qualité est donc gagné, comme le montre la station d’Amoncourt en service depuis dix mois. Bien sûr la membrane d'ultrafiltration ne permet pas de résoudre tous les problèmes : elle n’enlève ni les sels dissous, ni les micropolluants. Pour certaines eaux, un traitement complémentaire reste nécessaire, par exemple une adsorption sur charbon actif.

[Photo : Amoncourt. Une batterie de membranes (1988).]
[Photo : Membrane d’ultrafiltration en fibres creuses.]

Sur le plan des coûts, l’optimisation d'un procédé nouveau n’est jamais terminée, mais elle est déjà en très bonne voie. Le nombre de paramètres est très important : nature des matériaux, procédé de filtration.

C'est pour en acquérir une maîtrise complète que la Lyonnaise des Eaux a engagé cette recherche lourde, en coopération avec une entreprise danoise (DDS) et plus récemment une entreprise canadienne (Zenon). À ce prix, la Lyonnaise et Degrémont disposent du produit, des systèmes et du savoir-gérer qui permettent d’obtenir une eau d’excellente qualité sans adjonction d'additifs. Dès cette année, plus de quatre unités de traitement adaptées à des natures d’eau différentes seront en fonctionnement.

La Lyonnaise des Eaux et Degrémont sont fiers d’ajouter cette technologie aux méthodes classiques de traitement de l'eau potable. »

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