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Les eaux de piscine

30 octobre 1995 Paru dans le N°185 à la page 26 ( mots)
Rédigé par : Alain MERCURIO

Après une longue période pendant laquelle la construction des piscines était pratiquement stoppée et où de nombreux établissements existants se trouvaient confrontés à des problèmes de fonctionnement ou de sécurité qui allaient parfois jusqu'à la fermeture, on assiste depuis ces derniers mois à un regain d'intérêt pour cette activité. Cela se traduit entre autres par le désir de remettre aux normes les 3 000 piscines publiques dites municipales, sans oublier les 3 500 piscines semi-publiques (hôtels et campings), soumises aux mêmes normes. C'est pourquoi ces nouvelles normes européennes et ces nouvelles exigences en matière de sécurité imposent manifestement des installations à la fois plus performantes et plus fiables.

Le traitement d’une eau de piscine est à la fois une opération simple et délicate : simple parce que les problèmes sont maintenant relativement connus et que des solutions existent ; délicate parce que les nouvelles conditions d’utilisation des piscines mettent en évidence d’autres difficultés et parce que la spécificité de chaque cas nécessite une solution adaptée. Il ne serait pas raisonnable de penser que parce que les installations techniques sont cachées elles sont accessoires. Sans eau de bonne qualité, la piscine n’a pas de raison d’être !

Lorsque l’on remplit une piscine, on est surpris de constater que l’eau d’alimentation ne permet pas de voir le fond du bassin. C’est le but essentiel de la filtration que d’éliminer les particules en suspension et de réduire la concentration de la fraction colloïdale à un niveau tel que l’eau conserve sa limpidité, en tout point de la piscine. Cela pour l’agrément bien sûr, mais surtout pour des raisons d’hygiène et de sécurité. Cette opération, en éliminant un certain nombre de particules, facilitera le travail ultérieur du désinfectant. On utilise le plus souvent pour la filtration des filtres sous pression à sable. La faible turbidité de l’eau permet de grandes vitesses de filtration et conduit à l’emploi de sable de fine granulométrie. Les filtres « Hydrazur » lavables par simple retour d’eau conviennent donc très bien à cette application.

Les filtres « Hydrazur tout composite »

Ces nouveaux filtres sont techniquement et technologiquement en avance sur tous les types de filtres connus.

Les dispositifs d’amenée d’eau à traiter et de reprise d’eau filtrée en sont constitués l’un et l’autre par des tubes en PVC formant crépine. Les équipements intérieurs sont en PVC et offrent la particularité d’être interchangeables.

Les tubes sont disposés en étoile : l’axe de chaque branche de l’un des ensembles correspond à la bissectrice de l’angle formé par deux branches consécutives de l’ensemble opposé. Un tel agencement permet la répartition de l’eau à traiter sur toute la section du filtre.

Les tubes-crépines sont pourvus de faisceaux, eux-mêmes constitués d’un nombre variable de lumières suivant leur situation sur le rayon de l’appareil. Cette disposition a été choisie afin d’arriver à une vitesse de percolation uniforme et d’éviter ainsi les passages préférentiels.

La masse filtrante est constituée par du sable affiné dont la teneur en silice est de l’ordre de 99 %. Le coefficient d’uniformité est de 1,6 au maximum, et sa granulométrie maximale n’excède pas 0,6 mm. La forme et les dispositifs intérieurs du filtre lui confèrent d’excellentes qualités hydrauliques permettant d’importantes vitesses de filtration. Il peut être utilisé pour le traitement des eaux de piscines publiques ou semi-publiques, quelle que soit la provenance de l’eau, eau de ville ou eau de mer.

Ce type de filtre peut être équipé d’une commande de lavage semi-automatique essentiellement constituée par un vérin hydraulique, agissant simultanément par l’intermédiaire d’une timonerie, sur les cinq vannes à papillon d’équipement du filtre ou par vannes papillon à vérin pneumatique.

La mise en lavage est provoquée par une action sur un bouton-poussoir incorporé à l’armoire électrique et relié à l’électrovanne de commande du vérin hydraulique.

Un dispositif de lavage automatique peut être également prévu par horloge ou par indicateur de colmatage à contacts électriques avec programmateur ou encore par le moyen de l’appareil Tactiveil.

Ce revêtement allie la résistance à la corrosion des matières plastiques à la robustesse de l’acier. Le filtre devient alors sans équivalent sur le plan de la corrosion.

Les avantages d’un tel filtre sont nombreux, aussi bien en installation qu’en exploitation.

  • • Génie civil réduit grâce au moindre encombrement en surface et en hauteur ;
  • • Un gain de masse maximum : pour indication, masse à vide d’un filtre acier D 2500 mm = 1 270 kg ; masse à vide d’un filtre tout composite D 2500 mm = 550 kg ;
  • • Résistance à la corrosion intérieu-

Tableau I

Filtration classique : vitesse de 20 m/h.

Diamètre du filtre (mm) Débit maxi (m³/h)
1 filtre 2 filtres 3 filtres 4 filtres
1400 30 60 90 120
1800 50 100 150 200
2000 62 128 186 248
2200 76 152 228 304
2500 98 196 294 392

Tableau II

Filtration rapide : vitesse de 40 m/h.

Diamètre du filtre (mm) Débit maxi (m³/h)
1 filtre 2 filtres 3 filtres 4 filtres
1400 61 122 183 244
1800 100 200 300 400
2000 125 250 375 500
2200 152 304 456 608
2500 196 392 588 784

• Une protection intérieure et extérieure, grâce à une enveloppe d’étanchéité interne dite « liner » réalisée en matériaux tout composite ;

• Des pressions étudiées pour une meilleure fiabilité dans le temps. Pour exemple : pression de service : 2 bars, pression d’épreuve : 4,5 bars, pression d’éclatement : 18 bars.

• Grande facilité d’exploitation surtout dans le cas de commande semi-automatique.

C’est dans cet esprit que notre société s’est attachée à réduire le plus possible l’encombrement de ses matériels, tout en améliorant leurs performances.

Le tableau I présente les filtres les plus couramment utilisés en fonction des dimensions des piscines et des cadences de renouvellement d’eau.

La gamme de fabrication de ce type de filtre s’étend du diamètre 1400 mm au diamètre 2500 mm. La variété de la gamme permet de trouver une solution dans l’implantation de l’installation de traitement d’eau en fonction des locaux disponibles.

Le tableau II donne les performances maximales, en fonction de la vitesse de filtration et du nombre de filtres.

Toutefois, nombreuses sont les piscines qui ne peuvent pour l’instant changer leurs filtres existants, faute de moyens ou ayant des locaux trop petits d’accès ; c’est pourquoi une autre solution peut être envisagée.

Une nouvelle protection efficace et fiable dans le temps

Une première catégorie de filtres, avec des revêtements époxy sans solvant, applicables jusqu’à 1000 microns en une seule couche, est utilisée pour le traitement interne des filtres (comme dans le cas des réservoirs), avec garantie de tenue de dix ans, délivrée conjointement par le fournisseur des produits et l’entreprise d’application.

Une autre série se présente avec des complexes stratifiés époxy sans solvant armés de fibre de verre qualité « aéronautique », de 2 à 5 mm d’épaisseur. Ils sont adhérents pour résister aux contre-pressions, ou semi-indépendants, pour encaisser des fissurations importantes.

Ils conviennent pour tous radiers, fosses, rétentions, caniveaux, bâches, etc.

Les garanties conjointes entre le fournisseur des produits et l’entreprise d’application vont jusqu’à dix ans. Dans tous les cas, les matériaux constitutifs de ces revêtements sont de qualité « alimentaire ». Certains possèdent au surplus le procès-verbal d’essai favorable du Laboratoire de la Ville de Paris, le CRECEP et l’agrément du Ministère de la Santé.

Le procédé utilisé pour le métal (comme, par exemple, les filtres) consiste en un décapage par projection d’abrasifs au degré de soins DS 2,5. Lorsque les ouvrages le permettent, ce décapage par projection d’abrasif peut être remplacé par un grenaillage.

Le béton est également décapé par projection d’abrasif dans la plupart des cas, pour éliminer toute laitance, salissure et matière hétérogène.

Pour toute surface, des traitements complémentaires (primaire, enduit) peuvent être nécessaires pour rendre celle-ci apte à recevoir un revêtement.

Les techniques diffèrent selon la nature des revêtements à mettre en œuvre : l’application peut s’effectuer sous différentes formes :

  • * par projection à l’aide de pompes Airless ou de machine bi-composant pour les monocouches anticorrosion,
  • * manuellement avec des rouleaux pour la mise en œuvre des stratifiés époxy/fibres de verre destinés à l’étanchéité.

Pour s’assurer de la qualité des prestations, le contrôle des différentes opérations est primordial. Il permet d’effectuer les corrections éventuelles avant la remise en exploitation des ouvrages, et ainsi d’éviter les surprises désagréables. Il peut être fait :

  • * en cours d’application : en contrôlant l’épaisseur du film « humide » déposé et l’aspect ;
  • * après séchage : sur la qualité du durcissement.

Pour compléter ces contrôles, l’épaisseur du film sec (sur surfaces métalliques) peut être vérifiée ; de même, l’étanchéité diélectrique pour détecter les porosités. Il est intéressant de noter que les appareils de la dernière génération permettent une vérification d’un revêtement appliqué indifféremment sur métal ou béton.

Dans tous les cas, les procédures particulières de ces contrôles doivent être observées. Ces contrôles doivent être suivis, s’il y a lieu, des corrections appropriées qui doivent être à nouveau vérifiées.

L’informatique peut aussi être au service de l’eau

Actuellement, beaucoup de piscines sont encore à fonctionnement manuel. Leur automatisation consiste à l’instal-

[Photo : Schéma de principe pour la conduite et le contrôle d’une piscine.]
[Photo : Vue d’ensemble du processus déroulé sur Tactiveil.]
[Photo : Appel d’une vue détaillée sur le Tactiveil. CDE d’une vanne à partir d’une vue détaillée.]
[Photo : Tactiveil. Visualisation de la courbe chlore.]

Régulation de modules de régulation divers (pH, chlore).

Cette automatisation ne permet pas de centraliser tous les paramètres de contrôle de la station. Notre société propose une solution globale d’automatisation, de conduite et de contrôle des piscines.

L’automate programmable industriel (API) assure la régulation du processus (régénération de l’eau) ; à partir des informations fournies par les capteurs en temps réel et du programme de régulation, il commande les équipements par l’intermédiaire d’actionneurs.

À ce titre, l’automate doit disposer de tous les paramètres de la station et représente ainsi une centrale d’informations consultables par divers outils d’exploitation (Tactiveil, Aquaveil).

Le Tactiveil est un écran tactile monochrome qui permet d’assurer de manière ergonomique des fonctions de contrôle-commande en temps réel. Son interface homme/machine est constituée de vues graphiques animées et interactives par simple effet tactile. Il peut être installé indifféremment en local ou en salle de commande.

Supportant un environnement agressif, il peut être installé à proximité des équipements dont il assure la commande, encastré en façade d’armoire électrique ou sur une potence mobile.

Dans ce cas, il peut compléter ou se substituer aux organes de contrôle-commande traditionnels que sont les boutons-poussoirs, commutateurs et voyants.

Il permet la visualisation des états, alarmes, défauts des équipements et des mesures sous forme de :

  • * synoptiques,
  • * listes d’alarmes,
  • * courbes,
  • * tableaux de mesures et compteurs,
  • * pages d’aide.

Il permet à l’opérateur de modifier la sélection ou l’état d’un équipement ou la valeur d’une consigne de réglage.

[Photo : Aquaveil 1. Menu d’exploitation et consultation du journal.]

L’Aquaveil 1 est un micro-serveur autonome permettant d’assurer la télésurveillance des installations. Il est totalement consultable et paramétrable par Minitel, localement ou à distance (réseau téléphonique commuté).

Il peut fonctionner indifféremment en site indépendant ou s’intégrer dans un réseau de télégestion. Il assure les fonctions suivantes :

  • * acquisition d’informations logiques et analogiques (télésignalisations, téléalarmes, télécomptages, télémesures) ;
  • * transmission d’informations logiques et analogiques (télécommandes, télérèglages) ;
  • * traitement des informations (intégrations, temporisations, contrôles de fréquence, détections de seuil, conversions…) ;
  • * mémorisation d’événements horodatés ;
  • * diffusion par le réseau téléphonique (1 à 5 numéros) en fonction de consignes d’acheminement propres à chaque événement.

La réception se fait sur : terminaux Minitel, de tous types, systèmes de recherche de personne Eurosignal, systèmes de radio-messagerie Operator et Alphapage, récepteurs Aquaveil II. Le système permet l’échantillonnage des informations logiques et analogiques, la visualisation des informations localement ou à distance par des tableaux synoptiques animés en temps réel, par des journaux des 128 derniers événements, des boîtes aux lettres, des diagrammes, histogrammes, tableaux d’états ou de valeurs échantillonnées.

Une diffusion sélective sur imprimante d’événements et de relevés périodiques est possible.

Le transmetteur Aquaveil 1 permet donc, de façon totalement autonome, de contrôler et d’agir à distance sur une installation à l’aide d’un simple Minitel connecté sur une ligne téléphonique ordinaire (analogique).

Depuis plus de cinquante ans, Degrémont étudie, corrige, épure l’eau et la met au service de ses clients. Les nouvelles normes européennes et les nouvelles exigences en matière de sécurité imposent maintenant des installations et du matériel à la fois plus performants et plus fiables.

À toutes ces exigences, la société Degrémont se doit d’offrir un service permanent de qualité et d’imagination, afin de prévoir les besoins, adapter et fournir les pièces ou les ensembles nécessaires à l’entretien… sur des installations anciennes ou plus récentes.

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