Le sang est une matière organique putrescible et à ce titre il est très polluant car il absorbe lors de sa décomposition une forte quantité d’oxygène de l'eau, oxygène indispensable à la faune et la flore de nos cours d'eau. L'association des effluents des différentes industries riveraines d’une rivière non traités peut ainsi conduire à son asphyxie totale. Bien que ces effluents se prêtent aisément aux traitements biologiques, la lutte contre la pollution ne se limite pas à la réalisation d'une station d’épuration : il faut avant tout réduire cette pollution à la source, au niveau des ateliers.
En effet, le sang, source de matières premières riches en protéines, peut aisément être récupéré, en observant les mesures d’hygiène nécessaires, et cédé aux équarrisseurs qui le revalorisent pour l’alimentation animale.
Ces données ont été largement comprises puisque le taux de récupération est passé de 40 % en 1976 à 75 % en 1984 ; cette dernière valeur correspond à l'équivalent de 15 kt de tourteaux de soja à 2,20 F le kg.
Il demeure toutefois une quantité non négligeable de sang perdu dans les eaux d’abattage, qu'il n’est plus possible de séparer et qui reste donc dans l’effluent rejoignant la station d’épuration, en augmentant considérablement la charge polluante.
[Figure 1 : Schéma du procédé de traitement comprenant flottateur, coagulateur, décanteuse et sortie vers sécheur ou traitement biologique.]
Notre Société a réalisé un ensemble « thermo-coagulation-séparation » qui permet de capter la presque totalité du sang contenu dans les eaux d’abattage.
L’effluent recueilli dans un bassin tampon est préalablement épaissi par aéro-flottation. La surverse du flottateur fortement débarrassée de sa DCO (demande chimique en oxygène) et des MES (matières en suspension) part vers une épuration biologique classique.
La surverse subit une thermo-coagulation, à une température de l’ordre de 90 °C obtenue par injection de vapeur à une pression inférieure à un bar.
Le sang alors solidifié peut être séparé par la décanteuse centrifuge. Le mélange est alimenté à une concentration de 4 à 6 %. La décanteuse porte ce solide à une siccité de 35 à 40 % en ne perdant que 0,1 % de la matière en suspension. L’effluent retourne en tête de système.
Ces résultats ne sont possibles que grâce aux performances exceptionnelles de la décanteuse (figure 2). L’exploitation de ce procédé est entièrement automatique et ne nécessite pas de présence humaine. Dans cette nouvelle version « in line » ont été regroupées les nouveautés technologiques de la dernière décennie, adaptées du stade de la recherche au secteur industriel.
Cette décanteuse présente de nombreux avantages, tant au niveau des performances qu’au niveau de la maintenance et de l'installation ; la disposition de l’entraînement autorise en effet une meilleure insonorisation de l'ensemble, tout en renforçant l’accessibilité à la motorisation ; de plus, le dégagement supplémentaire de la sortie du sédiment facilite l'installation d’un système de reprise du gâteau. Le positionnement est maintenant possible sur quatre amortisseurs au lieu de six, permettant un calcul exact de la charge. D’autres améliorations importantes sont moins visibles et concernent le renforcement et la protection des pièces d'usure avec de nouveaux matériaux qui assurent une longévité exceptionnelle avant réparation.
Ces machines permettent maintenant un fonctionnement continu 24 heures par jour si nécessaire sans surveillance ni intervention humaine : en effet, l’enregistrement du couple résistant de la vis d’extraction permet d’agir automatiquement sur la vitesse différentielle ; ainsi, lorsque le produit traité change
[Photo : Décanteuse « in line ».]
de caractéristiques (concentration, texture etc.), la machine redéfinit la vitesse idéale afin d’éviter les arrêts dus aux couples excessifs, ou les chutes de siccités dues aux couples trop faibles. Elle fonctionne donc régulièrement autour d'un point de consigne défini par l'opérateur. De la même façon, il est possible de faire varier la hauteur de l'anneau liquide en marche.
Les variateurs mécaniques des vitesses de bol et de vis sont également remplacés par des systèmes électroniques, plus souples et plus fiables. Ils permettent, dans le cas de la vis, de récupérer l'énergie de freinage nécessaire à la variation continue de la vitesse et de la réinjecter dans le système.
Il faut également noter que la machine peut également, sans transformation, déshydrater les boues issues du traitement biologique et permettre d'obtenir une boue pelletable et un rendement de séparation de l'ordre de 98 % en utilisant 3 à 5 kg de polymère par tonne de matières sèches.
Toutes ces améliorations ont permis à cette décanteuse centrifuge de devenir un outil parfaitement adapté au traitement des résidus d'effluents d'abattoirs.
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