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Le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple de l’Agglomération Annemassienne met en œuvre depuis 1994, sous l’impulsion de M. , un ensemble de stratégies visant à réduire les pertes d’eau et donc à économiser la ressource. Dans le cadre de cette stratégie, le SIVMAA a fait l’acquisition au mois de décembre 2000 de 50 Permalogs et dispose aujourd’hui au total de 100 unités. Le réseau d’eau potable présente un linéaire de 232 km de canalisation pour 19 600 abonnés en 2001.
Il est important de noter que l’agglomération d’Annemasse a subi une forte croissance démographique au cours des dix dernières années.
La problématique
La réduction des pertes d’eau sur un réseau d’eau potable dépend de plusieurs paramètres liés ou non :
- - Localisation et réparation des fuites visibles sur le réseau ;
- - Rapidité d’intervention sur des anomalies
[Photo : Évolution du rendement et du débit minimum nocturne entre 1996 et 2000]
- - signalées par les abonnés;
- - Localisation et réparation des fuites non visibles dans les délais les plus brefs;
- - Réduction des besoins en eau des services (lavage des réservoirs, voiries, test des poteaux d'incendie à 60 m³/h);
- - Renouvellement du parc de compteurs et vérification systématique du plombage;
- - Renouvellement ou réhabilitation du réseau AEP.
Certains de ces paramètres peuvent être quantifiés aisément : débit minimum nocturne, niveau de bruit des fuites… Mais à contrario, d'autres échappent totalement à toutes mesures fiables.
Toute la stratégie de réduction des pertes d'eau réside dans la mise en place d’indicateurs fiables de suivi du rendement du réseau et l'emploi de méthodologies en adéquation avec les problématiques de terrain telles que la pré-localisation de fuites par oreilles acoustiques puis la localisation par corrélation pour aboutir au final à la réparation de la fuite.
La stratégie
L'indicateur communément utilisé est le rendement de réseau correspondant au rapport des volumes consommés sur les volumes produits.
Il est généralement calculé à l’issue de la période estivale et hivernale, génératrice de nombreuses ruptures de conduites. Le rendement seul n’est qu'un indicateur général, une tendance ponctuelle dépendante de la précision des compteurs de particuliers, de leur entretien et le cas échéant de leur remplacement, mais il ne permet pas d’aboutir rapidement à une amélioration satisfaisante.
À la fin de l'année 2000, le SIVMAA a fait l’acquisition du système Permalog composé de 50 capteurs Permalogs et d’un patrouilleur. Le nombre de capteurs a été porté à 100 depuis le début de l'année 2002.
Afin de valider l’efficacité et la pertinence du système Permalog, le SIVMAA a déployé les capteurs sur les zones suivies en mesure de débit pour affirmer le facteur économie d'eau en m³/h.
Les résultats
L'utilisation des 50 Permalogs du 22 décembre 2000 à fin avril 2001 a permis de couvrir l'ensemble du réseau de l’agglomération Annemassienne, soit 232 km, et ceci par déplacements successifs tous les quatre jours. La distance de séparation des capteurs, fonction du type de matériau, était d’environ 200 mètres. Cette campagne a mis en évidence un total de 33 fuites, localisées par corrélation. La synthèse fait apparaître :
- - 8 fuites sur canalisations (réparées) ;
- - 5 fuites sur poteaux incendie et vannes (réparées) ;
- - 11 fuites sur branchements (réparées) ;
- - 9 fuites en attente de réparation.
Le niveau de bruit moyen des fuites était de 41 dB et la largeur de bruit de 4 dB. Il est important de noter que l'ensemble des fuites réparées a fait l'objet d'une seconde vérification par les Permalogs, validant ainsi la réparation et, le cas échéant, la mise à jour d'autres fuites sur le même secteur.
L’indicateur débit minimum nocturne a évolué de la façon suivante sur deux secteurs de distribution :
[Photo : Variation du débit mini sur réseaux AEP 232 km d’octobre 2000 à avril 2001 mesuré par télégestion, pompes à l’arrêt]
La surveillance en temps réel et la localisation rapide des fuites grâce au système Permalog sont clairement mises en évidence par les variations du paramètre Q mini sur la période « Essais Permalog ».
Le gain sur le débit minimum nocturne est de 18 m³/h soit, sur la période, un total de 55 929 m³ économisés.
La tendance de cet indicateur permet d’avoir une excellente idée sur la pertinence du sys-
thème Permalog quant à la détérioration du rendement du réseau, et d’autre part sur l’impact immédiat des réparations des fuites. Auparavant, la relève biannuelle des compteurs de particuliers n’offrait qu’une image ponctuelle de l’état du réseau et non une visualisation en temps réel. L’évolution des pertes annuelles sur le réseau est la suivante :
[Photo : Évolution des pertes (m³) depuis 1996]
Le rendement du réseau pour l’année 2001 est de 82,03 %, soit un gain de 8 points par rapport à 1996. En termes de production, ce gain représente une économie d’environ 624 000 m³ sur le prélèvement de la nappe phréatique (Arthaz). Cette économie sur la production d’eau se répercute immédiatement sur les frais directs (consommation d’énergie, taxe de prélèvement, chloration) et indirects (usure des machines et des équipements). L’économie sur les frais directs a été chiffrée depuis 1994 à 89 965 € HT. Cette économie sur la ressource va permettre, par exemple, de mieux gérer la distribution et également de ne plus solliciter les pompes durant les tranches horaires où le kWh est le plus cher.
L’emploi du Permalog pour sectoriser le réseau se répercute également de façon significative sur le temps d’immobilisation du personnel. Sans programmation préalable, le Permalog permet une meilleure gestion du temps de travail et un redéploiement des efforts sur d’autres tâches sensibles.
Conclusion
La sectorisation par mesure du débit minimum est un critère évolutif en fonction de la saison, notamment pour sa fraction consommation. Les raisons principales sont les suivantes :
- fonctionnement et fuite des dispositifs d’arrosage des communes, des particuliers, de l’agriculture,
- fonctionnement des dispositifs de recyclage des eaux de piscines, régénération des adoucisseurs liée à l’augmentation du nombre de douches l’été, consommation d’eau supérieure à la période hiver.
Par conséquent, une mesure du débit minimum sur la période estivale aurait pour effet d’augmenter l’erreur sur ce facteur. La surveillance du réseau avec le système Permalog est une solution pour atteindre rapidement un objectif de rendement primaire de 80 %, de disposer d’un diagnostic précis et rapide sur le réseau d’eau potable (diagnostic de l’ensemble du réseau Haut Service inférieur à 15 heures), y compris pendant la période estivale, et de maintenir le résultat acquis grâce à une surveillance permanente.
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