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Le SIARE dévoile son nouveau site des Cressonnières

28 novembre 2023 Paru dans le N°466 à la page 86 ( mots)

Depuis plusieurs années, le site des Cressonnières et le ru de Montlignon étaient impactés par des problèmes de pollution et par un envasement récurrent qui nécessitaient des opérations importantes d’entretien. Pour prévenir les risques d’inondations et contribuer à la trame bleue entre la forêt de Montmorency et le lac d’Enghien-les-Bains, un circuit de dépollution des eaux a été mis en place sur le site.

Situé en zone urbaine à Saint Gratien, à proximité des villes d’Eaubonne, d’Enghien les Bains et de Soisy-sous-Montmorency, le site des Cressonnières connait depuis de nombreuses années des problèmes de pollutions qui ont des conséquences négatives sur la faune et la flore, occasionnent des nuisances olfactives pour les riverains et provoquent l’envasement régulier du canal.

Ouvrage technique prétraitement des eaux pluviales 

Afin de préserver cette importante trame bleue mentionnée dans le schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE), le SIARE a lancé en juin 2021, le réaménagement du site des Cressonnières. Deux ans plus tard, le 7 novembre, cet endroit en amont du lac d’Enghien-les-Bains, qui en assure l’apport de 70% de ses eaux, est inauguré. «Le ruissellement des eaux pluviales, les risques d’inondation et les pollutions liquides ou solides sont autant de facteurs susceptibles d’altérer notre environnement. Notre ambition: mettre en oeuvre des actions concrètes pour préserver les cours et plans d’eau de notre territoire, introduit Jean-Pierre Enjalbert, président du SIARE, (Syndicat Intégré Assainissement et Rivière de la Région d’Enghien-les-Bains) qui regroupe 26 communes sur 11018 hectares. 

Le projet de réaménagement du site des Cressonnières, situé à Saint-Gratien en limite d’Eaubonne, montre notre volonté d’agir afin de conforter la trame bleue entre la forêt de Montmorency et le lac d’Enghien-les-Bains. En effet, le site occupe une position stratégique en amont du lac, exutoire des eaux pluviales vers la Seine. La mortalité piscicole de l’été 2020 et plus récemment de l’été 2023, nous pousse à intervenir en mobilisant des solutions pérennes pour lutter contre ce phénomène ».

TRAITEMENT DE L’EAU PAR OUVRAGE TECHNIQUE

À l’arrivée des eaux pluviales sur le site des Cressonnières, un prétraitement est effectué par l’ouvrage technique. À l’intérieur, se trouve d’amont en aval : un piège à cailloux et deux dégrilleurs automatiques ayant pour fonction de retenir les pollutions solides comme les canettes, détritus et autres flottants ; Une canalisation by-pass permettant de dévier les pollutions liquides (produits chimiques, peintures, solvants, huiles de vidanges) vers le réseau des eaux usées ; une cloison siphoïde qui assure l’évacuation des eaux parasites intempestives hors des réseaux d’eaux pluviales ; in bassin de décantation destiné à séparer l’eau chargée de l’eau épurée, par gravité. Les boues et sédiments sont ensuite envoyés et traités vers le réseau des eaux usées.

TRAITEMENT DE L’EAU PAR GÉNIE ÉCOLOGIQUE

Une fois le pré-traitement des eaux effectué, un traitement par «phytoremédiation» permet de dépolluer les milieux contaminés grâce aux végétaux. Ce système de dépollution est caractérisé par l’utilisation de jardins filtrants®, des milieux humides artificiels qui améliorent la qualité de l’eau, luttent contre les effets des îlots de chaleur et favorisent la biodiversité. Composés de multiples filtres plantés (verticaux et horizontaux) de type roselières, les jardins filtrants permettent également une meilleure oxygénation de l’eau au même titre que la cascade installée sur la berge au niveau du point de rejet.

CONFORTER ET ADOUCIR LES BERGES POUR PRÉVENIR LES RISQUES D’INONDATION

Afin d’optimiser la capacité de rétention du site des Cressonnières, un reprofilage des talus des berges et un enrochement de tout le linéaire ont été réalisés. Les blocs utilisés pour l’opération proviennent de la carrière de Poigny, à proximité de la ville de Provins. Près de 6000 tonnes de roches calcaires ont été mises en place pour conforter plus de 150 mètres de berges abîmées par l’érosion. La pente des berges a également été adoucie afin de limiter les pressions exercées par l’eau et réduire l’érosion. Cette opération est essentielle pour permettre à la flore de s’y implanter, à la faune de s’y installer plus facilement et ainsi développer la biodiversité. Pour les travaux d’enrochement, une pelle fluviale amphibie, capable de travailler à la fois sur terre et dans l’eau, ainsi qu’une pelle long bras ont été utilisées.

OFFRIR DES HABITATS ÉCOLOGIQUES POUR DÉVELOPPER LA BIODIVERSITÉ

Grâce au confortement et à l’adoucissement des berges, six habitats écologiques ont été créés. Ils constituent un écosystème favorable pour le développement de la faune et de la flore sur le site. Ainsi, des haies champêtres, composées d’arbustes à feuillage persistant et à fleurs pour les insectes butineurs, ont été plantées sur tout le linéaire des berges. Ces habitats forment des corridors écologiques offrant un abri et des zones de reproduction pour les petits mammifères. 

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