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Le nouveau poste de contrôle centralisé du Mont Valérien

30 mars 1989 Paru dans le N°126 à la page 30 ( mots)
Rédigé par : Ph JACQ, J MOYSAN et V MESSEIN

La mise à la disposition des consommateurs, en permanence, d'une eau potable de bonne qualité et conforme aux normes nécessite des installations de plus en plus sophistiquées, donc très automatisées. En 1988, le Syndicat des Communes de la Presqu’île de Gennevilliers pour le service public de l'eau a entrepris la rénovation complète d'un ensemble de gestion technique centralisée qui permet la télésurveillance de la station de traitement, des stations de pompage, des réservoirs et de vannes de sécurité sur le réseau de distribution. Ces travaux ont été exécutés par la société Forclum, sous la maîtrise d’œuvre de la Compagnie des Eaux de la Banlieue de Paris, concessionnaire du Syndicat des Communes de la Presqu’île de Gennevilliers, les études préalables ayant été réalisées par le bureau d’études Safège.

L'eau potable distribuée dans les communes de la presqu’île de Gennevilliers provient des forages de la Lyonnaise des Eaux, dans les nappes souterraines à Aubergenville, Le Pecq et Villeneuve-la-Garenne, ou est prélevée en Seine, à Suresnes, et traitée à l'usine du Mont-Valérien. Ces différentes eaux subissent des traitements appropriés, et, en moyenne, 145 000 m³ sont distribués tous les jours aux 55 000 abonnés par un réseau de 1 000 km de canalisations comportant trois niveaux d’élévation.

La station de traitement du Mont-Valérien peut traiter jusqu'à 120 000 m³ d'eau par jour. Provenant de la Seine, l'eau y est analysée en continu. Puis, elle est successivement préozonée, décantée — après coagulation des particules en suspension —, filtrée sur sable, ozonée, filtrée à nouveau sur charbon actif en grain, et enfin stérilisée au dioxyde de chlore. Ainsi sont éliminés les polluants des eaux brutes, de même que les germes pathogènes et les virus.

[Photo : Vue du poste de contrôle et de supervision de la salle.]

La gestion technique centralisée

Le poste central, installé en 1978, se composait de plusieurs pupitres permettant, par l'intermédiaire de liaisons fil-à-fil, la commande des différents équipements.

Le système de gestion technique centralisée a été conçu pour améliorer la fiabilité du fonctionnement des installations, par l'application de plusieurs principes :

  • — structure répartie : les satellites du système sont des automates programmables qui assurent des automatismes locaux, même en cas de panne du poste central ;
  • — convivialité du poste central : la communication est assurée par la visualisation sur écran graphique des principales fonctions et par plusieurs imprimantes et consoles alphanumériques permettant la suppression des boutons-poussoirs et des voyants ;
  • — stockage en mémoire : pour le tracé des courbes et pour des analyses statistiques ;
  • — consultation à distance par l’intermédiaire d'un Minitel.

Le poste de contrôle et de supervision

Il est situé dans l’enceinte de la station de traitement et se compose des éléments suivants :

  • — un calculateur (Intel 320) supportant le logiciel FAC LX qui gère les périphériques d’exploitation :
    • • une console graphique couleur,
    • • deux consoles alphanumériques,
    • • deux imprimantes matricielles,
    • • un système de recopie d'écran à jet d'encre,
    • • une liaison pour Minitel et pour appel d’astreinte ;
  • — un frontal de télétransmission, FAC 20, assurant la liaison avec les stations locales intelligentes des unités fonctionnelles suivant le protocole JBUS.

Les unités fonctionnelles

L'ensemble des installations connectées au système comprend :

  • — la station d’exhaure, où un automate commande le fonctionnement de cinq pompes de plus de 400 kW, dont deux à vitesse variable ainsi que l'ensemble de l'alimentation électrique et des auxiliaires ;
  • — la station d’analyse automatique, où un automate reçoit les données logiques et analogiques émises par les divers analyseurs ;
  • — la station de traitement, où quatre automates assurent le contrôle du fonctionnement de l'installation, en association avec près de vingt automates chargés de la gestion des procédés de traitement ;
  • — le réseau de distribution de La Défense, où quatre automates commandent les vannes de sécurité destinées à

protéger les nombreux sous-sols contreles risques de rupture d’une canalisationprincipale ;

— la distribution du secteur de Buzenvalcontrôlée par un automate.

La supervision, le pilotage et la gestionde l’installation sont assurés par le logicielFAC LX utilisant une base de donnéesrelationnelle Informix.

[Photo : Schéma du système de gestion technique centralisée.]

La supervisionde l’installation

Elle s’effectue par des fonctions inhérentesau logiciel FAC LX qui sont :

  • — l’avertissement : visualisation sur laconsole d’exploitation ou édition par uneimprimante de messages au fil de l'eau. Ces messages sont associés à des événementstels que le franchissement de seuilsde mesures, le passage de télécommandesou de téléréglages ;
  • — l’appel d’astreinte qui prévient l’exploitantdes défauts survenant sur l’installation, viale réseau commuté. Pour connaître l’étatde l'installation, l’exploitant se connectepar Minitel ;
  • — les vues synoptiques : pour l’installationdu Mont-Valérien, FAC LX traite 50 vuessynoptiques visualisées sur la consolegraphique couleur et éditées à l’aide de larecopie d’écran. Ces vues, qui ont étéconçues par les agents d’exploitation,permettent la représentation animée dedifférentes parties des installations, etconcernent, par exemple, l’état del’alimentation électrique, de la filtration, dupompage, du dosage des réactifs... ;
  • — la consultation : l’opérateur peut connaîtrel’état d’un point à l’instant de sa demandepar affichage dans la zone de consultation.

Après une absence momentanée ou unchangement de quart, l’opérateur peutconsulter le contexte de l'installation etavoir ainsi connaissance des événementssurvenus pendant son absence. Il connaîtainsi :

  • — les alarmes en cours ou non acquittées,
  • — les points inhibés ou forcés à certainstraitements,
  • — les ordres de pilotage.
[Photo : Contrôle des vannes.]

Le pilotagede l’installation

Le pilotage des équipements, qui nécessiteun mot de passe spécifique, s'articuleautour des tâches de conduite qui sont :

  • — les commandes, qui transmettent un étatlogique vers les stations locales et peuventêtre associées à un accusé de réception ;
  • — les réglages, qui transmettent des valeursde consigne (vitesse de rotation, angled’ouverture,...) vers les stations locales ;
  • — les comptages, qui peuvent concerner desimpulsions, des temps ou des changementsd’état ;
  • — le forçage, qui permet de placer un pointdans un état ou une valeur fixé parl’opérateur ;

— inhibition - activation : l'inhibition permet de supprimer momentanément les traitements d'une fonction déclenchée par un point donné. Ces fonctions sont l'édition au fil de l'eau, l'appel à l'astreinte, le stockage, les traitements spécifiques ;

— le forçage « auto-manu » : l’opérateur habilité peut ainsi outrepasser les ordres générés automatiquement.

La gestion technique

Elle se fait à partir du stockage des données archivées. FAC LX permet d'archiver tout ou partie des informations logiques ou analogiques qu'il gère :

— le stockage de certaines valeurs permet leur exploitation différée à l'aide de tableaux statistiques, de bilans, de courbes ;

— les courbes sont élaborées à partir de fichiers de stockage. Quatre courbes, différenciées par leur couleur, peuvent être superposées à l'écran et reproduites à l'aide de l'unité de recopie d'écran.

De plus, des outils bureautiques sont mis à la disposition de l'exploitant : un traitement de texte, un tableur, un gestionnaire de base de données Informix.

[Photo : Fig. 3 — Contrôle des réservoirs.]

Résultats d’exploitation et évolution

La mise en service a été réalisée, automate par automate, de juillet à septembre 1988. Les équipements ont très rapidement fonctionné de manière satisfaisante.

Grâce aux possibilités de visualisation des principales fonctions, ce nouveau poste de contrôle centralisé permet une conduite aisée de l'ensemble des installations. D'autre part, grâce au regroupement de nombreuses informations, il améliore la connaissance de la marche des ouvrages et facilite l'analyse des dysfonctionnements.

[Photo : Fig. 4 — Contrôle de la chloration.]

Pour améliorer la sécurité de cet ensemble de gestion technique centralisé, divers projets seront prochainement réalisés. C'est ainsi qu'un système-expert d’aide à la conduite des installations fournira à chacun des agents du contrôle centralisé tous les éléments d'information, d’analyse et de décision relatifs à l'apparition d'une alarme, quels qu’en soient l'origine, la localisation ou l'importance, et proposera des consignes adaptées expliquant clairement les résultats de l'analyse. De même, un poste de commande dégradé permettant de maintenir les principales fonctions (télécommandes et transmissions) sera mis en place et garantira des modes de fonctionnement semblables à celui du système complet.

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