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Le contrôle des rejets d'effluents industriels

30 juillet 1985 Paru dans le N°93 à la page 31 ( mots)
Rédigé par : Gilles COMBES

À la sortie des usines, aux points de rejet dans le milieu naturel ou dans un grand collecteur, il est souvent opportun d’effectuer un contrôle de la qualité et de la quantité des effluents. Le poste que l'on créera dans ce but pourra avoir plusieurs fonctions selon son emplacement, la nature de l’émissaire, la nature des eaux rejetées.

Nous prendrons deux exemples d’une telle opération, l’une concernant les rejets d’une usine de construction mécanique et le second ceux d’une usine de produits chimiques.

Rejets d’une usine de construction mécanique

Cette usine est implantée sur l’estuaire d’un fleuve soumis à la marée. Dans un premier stade le rejet s’effectuait directement dans le fleuve, dans un deuxième stade il passera par une station de traitement suivie d'un bassin de rétention. Selon les heures de flux et de reflux la vanne de sortie du bassin laissera passer vers la rivière ou retiendra l'effluent traité.

Les fonctions demandées au poste de contrôle installé à la sortie de l'usine seront les suivantes, au dernier stade de son équipement :

1) mesures et traitement de ces mesures :

— mesure de la hauteur d’eau dans un canal Venturi et calcul du débit à partir de cette mesure, — mesure du niveau de la rivière et du sens de variation de ce niveau (on veut savoir en particulier si la marée est descendante), — mesure du pH et de la température de l'effluent.

2) édition de messages

Ces messages édités à heures fixes et transmis vers un poste central indiqueront la date et l’heure, les valeurs du niveau de la rivière, du débit d’effluent, du pH, de la température, et la valeur du volume rejeté pendant une période choisie par l’exploitant, modifiable s’il le désire. Grâce à la remise à zéro du totalisateur l'exploitant pourra connaître les caractéristiques des effluents coulés dans un jour, dans une semaine, dans un mois ; s’il le décide les grandeurs mesurées seront mises sous forme de graphiques.

3) ajustement de la fréquence de prélèvement des échantillons

Des échantillons d’eaux usées sont prélevés dans l’égout à intervalles réguliers. Grâce au poste de contrôle la fréquence de ces prélèvements peut être asservie au débit. On a aussi la possibilité de prélever à des intervalles calculés de telle façon qu’un volume écoulé constant (ajustable par l’exploitant) corresponde à chaque intervalle.

4) action sur les dosages de correctifs

Selon la valeur du pH le poste de contrôle déclenchera la mise en route ou l’arrêt d'une pompe doseuse destinée à effectuer la correction nécessaire.

5) action sur la destination de l’effluent

En période de reflux le poste commandera la fermeture de la vanne pour stocker pendant quelques heures l'effluent dans le bassin de rétention.

Pour réaliser ces diverses fonctions, l'équipement du poste comprend : — un canal Venturi, type « Efflumètre », pour débits compris entre 16 et 295 m³/h, — des capteurs de pression et de température ainsi que des sondes pH/Redox, — un échantillonneur, — une pompe doseuse de réactifs, — une vanne à glissement à actionneur électrique.

Cet ensemble est géré par un « Moduvar » jouant à la fois le rôle de centrale de mesures, de pilotage de prélèvements, de dosages et de commandes de vanne.

[Photo : Figure 1]

Rejets d’une usine de produits chimiques

Cette usine est implantée auprès d’une petite rivière. Elle comporte plusieurs unités de fabrication ; à chaque stade de fabrication correspond une catégorie d’effluents différente. Dans certains cas il s’agit d’eaux de refroidissement qui peuvent être rejetées directement dans le milieu naturel ; dans d’autres cas il s’agit d’eaux faiblement polluées nécessitant un traitement sommaire avant rejet ; enfin d’autres effluents sont nocifs et nécessitent un traitement poussé.

Le Moduvar

[Photo : Le Moduvar]

À la suite de travaux sur son réseau d'égouts, cette usine a pu regrouper ses effluents par catégorie en les concentrant en trois points de réunion que l'exploitant peut contrôler. En chacun de ces points, on procède, comme dans l'exemple précédent, à des mesures de débit, de pH, de température et d'une ou deux autres propriétés physiques (selon la catégorie de l'effluent). Dans les deux points où l'effluent est pollué, on a placé en outre un échantillonneur. Enfin, au point de forte pollution il y a possibilité d'injecter des corrosifs.

Un seul Moduvar situé dans un poste central gère les trois points de mesure : il reçoit les informations sur les grandeurs physiques, les traite, édite des messages ; il renvoie vers les périphériques des ordres d'échantillonnage ou de dosage.

En cas de pollution accidentelle de l'effluent de la première catégorie (eaux de refroidissement), pollution qui est détectée par un dépassement de seuil sur la mesure d'une caractéristique physique, il transmet à une vanne un ordre d'ouverture ; grâce à cette vanne l'effluent est alors dirigé vers un bassin de stockage. Simultanément il déclenche une alarme et l'exploitant averti peut alors analyser l'effluent stocké et le diriger, si nécessaire, vers un traitement approprié. Par ailleurs, il centralise les « marches/arrêts » des équipements électromagnétiques de la station de traitement.

Conclusion

Le Moduvar, poste local de mesure et, si nécessaire, de commande, constitue un outil de surveillance et d'aide à la gestion, fiable malgré de sévères conditions d'environnement, et souple d'emploi : l'utilisateur peut lui-même modifier, avec la plus grande facilité, les unités de mesures utilisées, les grandeurs affichées, les seuils de consigne.

C'est donc un outil bien adapté aux réseaux d'effluents urbains ou industriels.

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