S'il n’avait craint de paraître prétentieux, cet article se serait volontiers donné pour titre : « DES PRODUITS ET DES HOMMES ».
En effet, la notion de conditionnement de l'eau est très fréquemment assimilée à celle de produits, et c'est ce qui nous vaut aujourd'hui l'avantage de nous exprimer dans ces colonnes. Poursuivant cette réflexion, l'objectivité nous oblige à reconnaître que cette assimilation n'est pas toujours flatteuse, le mot « poudre » (désignant le produit utilisé) étant souvent associé à « miracle », voire à un substantif évoquant les remèdes magiques du Moyen Âge.
Et si ces produits sont à la base du conditionnement des circuits de refroidissement, si les efforts des centres de recherches des producteurs doivent toujours viser à proposer des produits plus performants, moins coûteux, plus simples à mettre en œuvre, plus compatibles avec les exigences de l'environnement, il n’en demeure pas moins que le choix parmi tous ces produits disponibles, ainsi que la mise en œuvre adéquate exigent une connaissance : et des propriétés des produits et des besoins des utilisateurs.
Tel est le double aspect de la mission du « Conditionneur d'eau »...
1. LE CHOIX
L’OBJET DU CONDITIONNEMENT
Pour définir le conditionnement de l'eau d’un circuit de refroidissement, il est habituel de prendre en considération le volume en eau de ce circuit, les débits de circulation, d'évaporation, de purges et d'appoint. On tient compte également des matériaux constitutifs du circuit, ainsi que de la température maximum à laquelle l'eau peut être soumise localement et temporairement.
Mais ces éléments, bien sûr nécessaires, ne sont pas suffisants pour opérer le choix d'un procédé ni la sélection des produits. On doit en plus, et surtout, déterminer quel est le besoin réel de l'utilisateur, quelle est la nature des inconvénients à éviter, quel est le degré de protection nécessaire et, bien entendu, pour chaque solution, combien il en coûterait.
Examinons, par exemple, le paramètre vitesse de corrosion.
Pour certains circuits fins comportant des quantités importantes d’acier au carbone, on recherche une vitesse de corrosion très faible, par exemple de l'ordre de 30 à 50 microns par an. Par contre, dans des circuits refroidissant des appareils moins sensibles, il arrive fréquemment que l'on puisse tolérer des vitesses de corrosion de l’ordre de 100 à 150 microns par an. Il est évident que le type et le coût du procédé de conditionnement choisi dépendront de cette exigence.
Il arrive même que la connaissance exacte du coût d'exploitation conduise le conditionneur à recommander de ne pas conditionner du tout, quitte à admettre une certaine corrosion. Ce cas n'est pas rare en sidérurgie où l’adsorption des produits de conditionnement sur les matières en suspension conduit à des consommations plusieurs fois supérieures à celle qui résulterait du calcul habituel pour des circuits propres.
Un diagnostic des causes exactes des ennuis rencontrés est fondamental.
Premier exemple :
Dans un circuit on constate des corrosions sérieuses sur les tubes en acier d'un échangeur de chaleur. Un réflexe rapide conduit à dire « mettons un inhibiteur de corrosion » ; et sur ces bases il arrive que le service achats soit prié de lancer une consultation pour un inhibiteur de corrosion.
Le conditionneur d'eau consulté s’aperçoit alors que l’eau a un caractère non pas corrosif, mais légèrement entartrant et que, d'autre part, les corrosions sont localisées vers l'une des génératrices des tubes échangeurs. Une information plus précise permet de dire que ces corrosions se situent à la partie inférieure des tubes.
Le diagnostic peut alors se préciser : ces corrosions interviennent sous des dépôts qui se sont formés dans le tube. L’emploi d'un inhibiteur de corrosion, la plupart du temps, n’apporte pas de remède à cette situation, puisque ce dépôt forme écran entre l'eau qui véhicule l'inhibiteur et le métal qui a besoin d'être protégé.
La solution du problème, donc le procédé de conditionnement, relèvera davantage d'un produit dispersant ou de la mise en place d'une filtration dérivée.
Deuxième exemple montrant l'importance du diagnostic : cela commence par un appel téléphonique... « avez-vous des bactéricides pour détruire les bactéries sulfato-réductrices qui corrodent nos conduites et provoquent des fuites par perforation ? Oui, nous en avons plusieurs... mais »... Là encore, des questions, puis visite sur place, enquête.
Les deux faits étaient exacts :
- — les conduites se perçaient,
- — l'eau, comme presque toutes les eaux naturelles, contenait des bactéries sulfato-réductrices.
Mais il n'y avait pas de lien entre ces deux observations.
L’enquête a révélé que :
- — on n’avait pas décelé de H₂S dans les produits de corrosion,
- — ces produits de corrosion ne recouvraient plus les zones corrodées, ils avaient été entraînés dans l’eau,
- — les corrosions se produisaient dans des sections du réseau où la circulation était pratiquement nulle,
- — ces corrosions étaient localisées le long de la génératrice inférieure des conduites et se répartissaient de chaque côté de cette génératrice, un peu comme les rives d'un ruisseau de part et d’autre de son axe,
- — les sections de conduites observées ne contenaient pas de dépôts,
- — en vidangeant les conduites, les opérateurs avaient observé pendant quelques instants un écoulement d’eau rouge.
L’explication avancée fut la suivante :
L'eau distribuée était légèrement corrosive, elle se chargeait donc d'une fine poussière d'oxyde de fer. Dans ces zones stagnantes, cet oxyde se déposait et provoquait un phénomène de corrosion par aération différentielle.
Le remède, ici, était bien l'emploi d'un inhibiteur de corrosion. La suppression de tout percement depuis plus de trois ans de traitement anticorrosion corrobore cette explication.
Troisième exemple : on observait le long des parois d'un bassin en béton recevant les eaux froides, en aval d'une tour de refroidissement, des développements d’algues lamellaires oscillant dans le flux de l'eau ; ces algues d'un aspect gris étaient larges de 3-4-5 cm à la base. L'algicide utilisé pour détruire ces efflorescences s'avérait inefficace.
Un examen microscopique a révélé qu'il s'agissait en fait d'accumulation d'hydrocarbures et d’oxydes divers qui s’étaient agrégés sous forme lamellaire, la seule relation avec les algues étant d’ordre morphologique.
LE PROCÉDÉ DE CONDITIONNEMENT
Pour atteindre le but que l'on s'est fixé, on dispose en général de plusieurs procédés ou combinaisons de procédés.
Par exemple, pour lutter à la fois contre le tartre et la corrosion, il existe actuellement deux familles principales de procédés :
- — les procédés à pH contrôlé, disons à des pH compris entre 6,5 et 7,5 ; ces procédés mettent en œuvre des produits comportant des sels de zinc et soit des chromates, soit des composés à base de phosphore ; ils permettent d’atteindre des vitesses de corrosion très basses, mais nécessitent souvent l'usage d'acide ;
- — les procédés à pH dit libre, de l'ordre de 8,3 à 9, soit un TAC habituellement compris entre 15 et 40°.
L'emploi d'acide n'est pas supprimé, mais la régulation du pH est plus simple ; par contre, la protection contre la corrosion est moins bonne et le coût en réactifs est plus élevé. Ces procédés mettent en œuvre des composés organiques du phosphore, soit des polymères acryliques.
Si l'on doit obtenir des vitesses de corrosion très faibles, on est donc conduit à retenir un procédé à pH contrôlé, c’est-à-dire que le TAC de l'eau de circulation devra être de l'ordre de 0,5 à 10°. Une telle valeur peut être obtenue par addition d’acide à l'eau d'appoint.
Si l'eau brute disponible comporte une quantité notable de matières colloïdales, qui ont la fâcheuse propriété de former un film gras et adsorbant sur les surfaces d’échanges chaudes, une coagulation-clarification peut être nécessaire.
Dans ce cas, il est souvent avantageux de procéder en même temps à une décarbonatation à la chaux qui permet de supprimer l'emploi d’acide et aussi de diminuer les purges et l'impact sur l'environnement, en même temps que l'on limite les consommations de produits. Si les boues de carbonate de calcium produites posent quelquefois un problème, la salinité de l'eau rejetée est fortement diminuée et la taxation qui en découle l'est également.
Ajoutons que si les propriétés bactéricides du chlore et des hypochlorites sont satisfaisantes à pH inférieur à 7,5, elles sont pratiquement annihilées vers pH 8,5 ; on doit alors avoir recours systématiquement à des bactéricides organiques de synthèse.
LES CONTRAINTES
Pour procéder au choix définitif du procédé, on doit tenir compte d’un certain nombre de contraintes parmi lesquelles on peut énumérer :
a) Les exigences des Services de l’Environnement
quant aux rejets : sans discuter de leur bien-fondé, disons qu’elles peuvent porter sur :
- - la quantité d'eau rejetée, et à ce moment-là on doit augmenter dans toute la mesure du possible le taux de concentration ;
- - la teneur des eaux rejetées en éléments minéraux. Dans ce cas, il est plus difficile d'utiliser les procédés à pH contrôlé, ainsi que les composés organiques du phosphore ; les composés à base de polymères organiques sont plus indiqués.
b) Les possibilités financières de l’entreprise : la mission du conditionneur consiste à établir des bilans comparés entre les différents procédés, bilans qui doivent alors intégrer tous les composants du coût d'exploitation, sans omettre, bien sûr, le coût de l'eau, la main-d'œuvre d’exploitation, le temps passé au contrôle, à l'entretien des postes de dosage, etc.
À l'actif du conditionnement, doivent figurer, bien qu'ils soient difficiles à évaluer, les manques à gagner de production, dus à un refroidissement insuffisant, et les coûts d'immobilisation de l'unité en cas d'arrêts dus à l'eau, qui pourraient résulter d'un conditionnement insuffisant ou inexistant.
Un bilan établi sur la seule consommation des produits est faux et la plupart du temps dangereux.
c) Les personnes affectées à l’exploitation du procédé : de plus en plus, les utilisateurs recherchent un produit de conditionnement liquide pour limiter le temps passé à la préparation des réactifs et les sujétions d'hygiène et de sécurité qui en découlent. Par contre, certaines sociétés en difficulté préfèrent limiter les investissements et les coûts en produits parce qu'elles disposent d'une main-d'œuvre parfois en surnombre.
Il en va de même en matière d'automatisme et de régulation : on choisit entre investissement ou temps passé à la surveillance.
Comme on le verra dans la suite, il est également nécessaire de procéder à un minimum de contrôles de l'exploitation. Dans une usine disposant de chimistes et de laboratoires bien équipés, on pourra préconiser un procédé de conditionnement plus sophistiqué que dans une usine qui n’en dispose pas.
Ce ne sont là que quelques-uns des aspects qu'un conditionneur d'eau doit prendre en considération pour éclairer l'utilisateur sur le choix du procédé de conditionnement. Il est bien évident que cette fonction implique que le conditionneur puisse choisir non seulement parmi une ligne, mais parmi plusieurs lignes de produits, sa mission n’étant pas de vendre un produit, mais d'apporter une protection et un service dont le produit est seulement l'une des composantes.
Il est apparu également qu’un minimum de connaissances sur les équipements était nécessaire.
2. LA MISE EN ŒUVRE
Pour éviter les difficultés dans l'exploitation d'un circuit de refroidissement, il convient de vérifier que les recommandations du conditionneur sont appliquées. Le fait qu'il faille d'abord s'assurer que le produit est bien introduit dans le circuit apparaît comme une « lapalissade », bien que récemment encore on ait découvert des conduites de refoulement de réactifs qui étaient percées et dirigeaient tout le réactif dans le sol ; on avait longuement recherché les causes possibles de consommation d’inhibiteur sur les parois du circuit, ainsi que sur le filtre en dérivation.
On note cependant avec une grande satisfaction que les responsables de l'exploitation des usines sont de plus en plus conscients de l’importance du contrôle des réseaux d'eau et de leur conditionnement ; on note aussi que quand le responsable est conscient, toute l'échelle de la hiérarchie le devient.
Ces contrôles comportent d'abord un certain nombre d'analyses chimiques, effectuées par le personnel d'exploitation qui est ainsi amené à vivre avec son circuit. À ceci s'ajoutent périodiquement — à une fréquence de l'ordre de la semaine — les interventions d'un laboratoire de contrôle qui s'assure de la bonne exécution des mesures et procède à quelques déterminations complémentaires, comme la teneur en matières en suspension ou le pouvoir colmatant de l'eau.
Le conditionneur d'eau participe à l’établissement de ce programme de contrôles et adapte son assistance technique, c’est-à-dire les visites, études et contrôles auxquels il procède lui-même, aux besoins et moyens de l'utilisateur. Cette assistance technique peut revêtir des formes très variées, tant dans ses modalités et sa fréquence que dans son mode de rétribution.
Ajoutons un mot sur les comptages biologiques, et constatons une extrême diversité dans le vocabulaire et les méthodes de détermination. Si ces comptages devaient être maintenus, une normalisation professionnelle s'imposerait. Sans contester l'intérêt de ces comptages effectués judicieusement, on doit se méfier d'une pratique exagérée dont la seule motivation est souvent la vente de quantités supplémentaires de produits biocides.
Puisque le conditionnement apporte au circuit de refroidissement une protection contre la corrosion, on se doit de mesurer la qualité de cette protection, donc la vitesse de corrosion.
Pour la pratique industrielle on peut envisager deux types de méthodes de mesure :
- — la mesure du courant de corrosion instantanée,
- — la pesée d’éprouvettes test.
Il n’y a pas lieu de développer ici les principes sur lesquels repose la mesure du courant de corrosion.
Sur un plan industriel, nous dirons seulement que, à notre avis, ces appareils ont surtout un intérêt pour l'étude des procédés parce qu'ils donnent des valeurs relatives intéressantes, mais qu’au niveau de l’exploitation ils peuvent donner lieu à des interprétations trop hâtives, donc dangereuses. De plus, il faut souligner que ces appareils ne donnent qu'une vitesse instantanée et ne permettent pas d'intégrer le comportement du circuit sur une période donnée.
C'est précisément l'intérêt des éprouvettes de corrosion que d'intégrer tous les incidents survenus à un circuit pendant des périodes de temps prolongées. Encore faut-il que ces éprouvettes de corrosion soient représentatives. La plupart des procédés inhibiteurs de corrosion réalisent des films protecteurs sur les surfaces métalliques en contact avec l'eau ; l'inhibiteur de corrosion est véhiculé par l'eau le long des surfaces métalliques ; on conçoit alors qu'une éprouvette de corrosion placée en eau stagnante ne soit pas représentative puisque le film protecteur ne peut pas être nourri par la circulation d'eau chargée d'inhibiteur.
Ces éprouvettes ne doivent pas perturber de façon sensible le flux liquide. On sait, par exemple, que lorsque des plaquettes sont placées perpendiculairement au flux liquide, la face amont ne fait pas l'objet de corrosion, alors que la face aval est fortement attaquée : on doit donc s'assurer lorsque l'on emploie des plaquettes qu’elles soient bien parallèles au flux liquide.
Le dispositif qui est représenté sur le schéma ci-dessus présente un certain nombre d'avantages, entre autres celui de disposer sur un espace réduit de cinq anneaux facilement observables et dont la surface est rigoureusement parallèle au flux liquide.
Ces éprouvettes de corrosion doivent pouvoir être démontées assez facilement, si possible sans arrêter le circuit. On a proposé de les placer sur un by-pass de la conduite principale. Cette disposition s'est avérée mauvaise par suite de la tentation constante des exploitants d'ouvrir la vanne de la conduite principale qui assure la circulation à travers le by-pass ; on a trop souvent pesé des éprouvettes après exposition en eau stagnante.
On peut recommander un dispositif comme celui figurant sur le schéma ci-après, puisque le débit d’eau circulant dans une conduite de Ø 50 est en général très supportable.
Inutile d'insister sur les précautions à prendre pour la préparation, le décapage, le dégraissage et la pesée de ces éprouvettes.
Si la mesure de corrosion pose quelques problèmes, les unités dans lesquelles est exprimée cette vitesse sont non moins confuses ; nous indiquons ci-dessous les correspondances entre les unités les plus couramment utilisées, le micron par an apparaissant comme la plus rationnelle.
VITESSE DE CORROSION DE L’ACIER
Tableau de correspondances entre les différentes unités
/an | mpy | mdd | mg/m²/h | g/m²/j | |
---|---|---|---|---|---|
Microns/an ................. | 1 | 0,04 | 0,2 | 0,8 | 0,02 |
Millième de inch/an ........ | 25 | 1 | 5 | 20 | 10,5 |
mg/dm²/jour ................ | 5 | 0,2 | 1 | 4 | 0,1 |
mg/m²/h .................... | 1,25 | 0,05 | 0,25 | 1 | 0,025 |
g/m²/jour .................. | 50 | 2 | 10 | 40 | 4 |
Malgré tout l'intérêt de ces mesures et malgré tout le soin apporté pour les effectuer avec précision, il faut se garder de leur donner une valeur excessive. Il arrive que les offres pour des procédés anticorrosion soient comparées en priorité en fonction de la vitesse de corrosion annoncée par le fournisseur et
que l'on en arrive à éliminer l'un parce qu'il garantit 3 ou 4 microns de plus que l'autre. Il n'apparaît pas utile d'insister sur la valeur de telles comparaisons. Des essais-pilotes, réalisés sur le site, sous contrôle impartial, permettent de limiter les abus.
Un autre objet du conditionnement est d'assurer le meilleur échange thermique à travers les parois des échangeurs de chaleur. Le coefficient de transport thermique présente donc un intérêt capital pour l'évaluation de l'efficacité du conditionnement. Malgré cela, très peu d'unités ou d'usines sont réellement équipées pour le mesurer.
Il en va un peu de même pour la mesure de l'entartrage : on ne connaît guère de moyen satisfaisant de le mesurer de façon industrielle.
Le conditionneur apporte également son concours pour l'interprétation de toutes ces mesures. Habituellement, une teneur en bactéries de 10³ au cm³ n'a pas de signification en soi pour l'exploitant et c'est l'expérience du conditionneur qui permettra de dire si une telle valeur est dangereuse ou non, si elle exige un traitement bactéricide ou une intervention d'une autre nature.
Il en va de même pour le pouvoir colmatant de l'eau. On sait que ce pouvoir colmatant est en relation avec la formation d'un film gras sur les surfaces d'échange de chaleur, film gras qui adsorbe les matières fines en suspension et constitue ainsi une barrière à l'échange thermique.
L'action du conditionneur est particulièrement nécessaire lors du démarrage des circuits neufs et ceci pour trois raisons principales :
- — La première est bien évidente : lorsqu'on met en route une unité neuve, les soucis du constructeur et des récents exploitants se portent beaucoup plus sur la production et le procédé lui-même que sur l'exploitation des réseaux d'eau qui sont considérés comme très secondaires. Selon des modalités à établir dans chaque cas, le conditionneur peut se substituer temporairement et partiellement à l'exploitant à ce moment-là.
- — La deuxième raison est le fait qu'un circuit neuf est « marqué » par les premières semaines d'exploitation. Si un circuit est bien conditionné dès les premiers jours, un traitement par pH contrôlé peut conduire à des corrosions systématiques de l'ordre de 30 microns par an, alors que si des corrosions se sont produites pendant les premières semaines, même après plusieurs années d'exploitation rigoureuse, cette vitesse de corrosion peut être encore, en régime de croisière, de 60 à 80 microns.
- — La troisième tient au fait que, lors de la mise en route, les conditions de fonctionnement du circuit ainsi que les disponibilités en eau froide peuvent exiger temporairement un mode de conditionnement totalement différent de celui qui sera appliqué en régime normal.
Seule une compétence en la matière permet de s'adapter assez rapidement à ces conditions temporaires.
CONCLUSION
Chacun est bien conscient aujourd'hui que mettre un produit chimique sur le marché représente une responsabilité, d'abord vis-à-vis de ceux qui le mettent en œuvre et ensuite vis-à-vis de toute la collectivité ; la Législation et la Réglementation actuelles soulignent la responsabilité des producteurs de produits chimiques qui doivent assumer cette responsabilité jusqu'au bout de la chaîne, à savoir la destruction ou le rejet de ces produits.
Dans le domaine de l'eau, la multiplicité des points d'utilisation permet rarement au producteur d'assurer cette fonction, et pour l'utilisateur : ces consommations de produits sont relativement trop peu importantes et trop diversifiées pour qu'il puisse acquérir la compétence nécessaire.
Le conditionneur d'eau est qualifié pour assumer cette responsabilité et augmenter la sécurité des uns et des autres...
D. P. BOURGUIGNAT.
MATÉRIELS-PRODUITS
NOTRE SÉLECTION
Cette rubrique est ouverte à nos annonceurs et abonnés.
Les notes techniques concernant les matériels ou produits ayant une application dans le domaine de l'Eau sont à envoyer à « L’EAU ET L’INDUSTRIE », Service « Matériels-Produits-Fiches techniques », M. G. de la Porte, 7, avenue F.-D.-Roosevelt, 75008 Paris - Tél. 359.61.29.
DÉBITMÈTRES KEISO D. 371
Ces débitmètres destinés à l’industrie chimique et pétrochimique couvrent une gamme de débits et de conditions très étendue.
Ils se distinguent par le fait qu’ils sont toujours fournis directement gradués en fonction des spécifications :
liquides : densité (ou nature) — température. gaz : densité et viscosité (ou nature) — pression — température.
Ils vont depuis des débitmètres de purge de 0,05 l/h EAU jusqu’à 800 l/mn EAU, et associés à des diaphragmes, 3 400 m³/h EAU sur des canalisations de 20" (500 mm de diamètre).
Certains modèles sont conçus pour travailler jusqu’à de très fortes pressions et températures (400 °C — 400 bars).
Les signaux analogiques délivrés peuvent être pneumatiques 3-15 psi ou électriques : 2-10 mA, 4-20 mA et 10-50 mA.
Selon les cas, les appareils peuvent être fournis en version ADF ou Sécurité Intrinsèque.
Les détections de seuils (alarmes) sont proposées à partir soit de contacts reed, de cellule photo (éventuellement IR modulée), de détection de proximité.
Enfin plusieurs modèles sont conçus pour être totalement ou partiellement tracés à la vapeur.
CONDUCTIVIMÈTRE 750 D. 372
Grâce à un générateur de courant alternatif à signal, cet appareil carré est particulièrement fiable et précis, insensible aux particules en suspension et à la polarisation.
De construction entièrement transistorisée, il comporte :
• un sélecteur à trois positions (X = 100-1 000-10 000) qui permet de couvrir une vaste gamme de conductivité ; • un galvanomètre à miroir de 110 mm pour une lecture précise et, sur option, on peut obtenir l’ensemble des signaux de sortie usuellement utilisés dans l’industrie ; • un ou deux contacteurs à seuil incorporé, réglables séparément, permettant soit une alarme, soit une régulation « tout ou rien ».
Ce conductivimètre est également équipé d’une compensation automatique de température pour permettre d’effectuer des mesures jusqu’à 85 °C et, sur option, jusqu’à 200 °C.
Pouvant être installé en ambiance industrielle grâce à son boîtier en polypropylène étanche, ce conductivimètre a une précision de ± 2 % de la pleine échelle et une sensibilité de ± 0,1 % de la pleine échelle. Il peut être utilisé pour surveiller les unités d’osmose inverse, pour le contrôle des eaux résiduaires, le retour de condensat et les bains de traitement galvanique, etc.
CLAPET CS 50 D. 373
Le clapet sandwich modèle CS 50 cumule tous les avantages nécessaires à un clapet de non-retour. D’un encombrement réduit, il permet de résoudre de nombreux problèmes de montage.
Étanchéité parfaite réalisée par joint annulaire intégré, l’étanchéité est assurée de façon parfaite même dans le cas de très faible contre-pression.
Robustesse : les tests ainsi que les résultats d’exploitation, le choix des matériaux ont permis d’obtenir une résistance remarquable des éléments mécaniques composant le CS 50.
Résistance mécanique de l’articulation : conçue pour des régimes pulsatoires à fréquences élevées, l’articulation du battant est dimensionnée et conçue mécaniquement de façon à obtenir une durée de vie extrême.
Pertes de charges : la perte de charge obtenue dans le clapet modèle CS 50 est d’une très faible valeur.
Gamme de fabrication : DN 40 à DN 1 200 mm. PN 6 — PN 10 — PN 16 — PN 25 — PN 40 — ASA 150 — ASA 300.
ANALYSEUR DE CHLORE LIBRE D. 374
Basé sur le principe de la mesure polarographique, cet analyseur permet la mesure du chlore libre actif dissous dans les eaux.
Une sonde en PVC contenant les électrodes est séparée du liquide à mesurer par une double membrane en téflon. Les électrodes, formées d’un couple or-argent, sont plongées dans une solution de KCl à pH 4,5. Le chlore libre actif (HClO, ClO-) diffuse à travers la membrane et dépolarise la cathode. Le courant de déséquilibre ainsi obtenu est proportionnel à la concentration en HClO, ClO-.
L’analyseur se compose d’une sonde cylindrique et d’un module électronique pouvant être distants l’un de l’autre de 300 m au maximum. La sonde est soit immergée, soit insérée dans une canalisation. Seule précaution particulière : la vitesse de passage du liquide devant la membrane doit être au minimum de 0,6 m/s.
— Trois gammes de mesure : 0–1, 0–5 et 0–10 ppm.
— Sensibilité : au moins 0,005 ppm.
Cet appareil est particulièrement recommandé pour la mesure et la régulation des :
— eaux de piscines (sans ajustement de pH),
— eaux potables,
— eaux résiduaires,
— eaux de rejets industriels,
car il est insensible aux chloramines, chlorates et autres chlorures.
DÉSHUILAGE DE L’EAU D. 375
La pratique montre qu'une installation de coalescence sépare l'huile et l'eau en agglomérant de petites particules d'huile pour en former de plus grandes avec une force ascensionnelle accrue.
La présente installation se compose d'un étage de séparation préliminaire (1ʳᵉ chambre de séparation), d'une chambre de coalescence et d'un étage de séparation complémentaire (2ᵉ chambre de séparation). Dans l'étage de séparation préliminaire, les grosses particules d'huile sont éliminées de l'eau.
Dans l’étage de coalescence, les tubes dits de coalescence sont conçus de manière à provoquer la coagulation de petites particules d'huile que ne peuvent être séparées que lentement. Les grosses particules d'huile s'élèvent rapidement, dans l'étage de séparation complémentaire, jusqu’à la surface de l'eau et sont reprises dans le dôme collecteur d’huile.
Les installations de coalescence se distinguent d'autres procédés par les avantages suivants : teneur maximale en huile résiduelle : 10 mg/l ; unités standard pour débits de 30 à 150 m³/h ; n'exigent pas de produits chimiques ; ne consomment presque pas d'énergie ; faible encombrement ; antidéflagrantes ; faciles à automatiser entièrement ; entretien minime ; peuvent être combinées avec d'autres phases de procédés.
UN DÉBITMÈTRE UNIVERSEL D. 376
Ce nouveau type de débitmètre peut être employé sur le terrain ou en usine pour des mesures de débit correspondant à des conditions les plus variées d’écoulement, allant des canaux ouverts aux conduites sous pression.
Il est destiné à ceux qui ont la charge, le contrôle, l'inventaire et la prévention de la pollution et des nuisances.
D'une utilisation très aisée, il possède 9 unités de linéarisation (hauteur/débit) :
- 8 mises en mémoire pour répondre instantanément aux cas les plus fréquents rencontrés (h 5/2 – h 3/2 – venturi, etc.).
- 1 unité disponible très aisément programmable sur le terrain.
Il est équipé, en outre, d'une imprimante, d'une horloge à quartz, d'un enregistreur multicourbe, d'une prise pour support magnétique et d'une possibilité d'effectuer des prélèvements proportionnels au débit.
MÉLANGEUR EN LIGNE STATIQUE D. 377
Nouveau, cet appareil est constitué d’éléments tripales ajustables les uns par rapport aux autres par incréments de 12°. On peut ainsi l'adapter précisément au type d'écoulement rencontré, que celui-ci soit laminaire ou turbulent.
Cette conception originale permettra également de réutiliser le même mélangeur, avec un arrangement différent des éléments, si les conditions de fonctionnement devaient être modifiées. Enfin, pour certains types de réactions complexes, on peut réaliser des configurations mixtes turbulentes et laminaires à l'intérieur d'un même module. Aucune source d'énergie extérieure n'est nécessaire si ce n'est pour vaincre les faibles pertes de charge introduites dans la ligne.
L'ensemble des éléments, montés sur un axe, sont faciles à extraire du corps du mélangeur si le traitement de fluides, chargés en solides, nécessite des nettoyages périodiques.
Deux séries de modules existent en standard : l'une réalisée en acier inoxydable dans des diamètres allant de 25 à 250 mm, l'autre réalisée en résine armée dans des diamètres allant de 250 à 1800 mm.
Ces mélangeurs permettent de réaliser en continu et à moindres frais un grand nombre des opérations mises en œuvre dans le traitement de l'eau. Citons la préparation des diverses solutions de réactifs chimiques, le mélange rapide des solutions de floculant aux effluents, la régulation du pH, la chloration.
MESURE DU pH D. 378
L'ensemble de l’électronique, implanté dans un coffret plastique étanche, assure une stabilité, une précision et une fiabilité exceptionnelles à ce nouvel analyseur de pH.
Un galvanomètre à miroir de 110 mm permet une lecture aisée de 0 à 14 unité pH. Une précision de ± 0,2 pH peut être ainsi aisément obtenue.
Utilisant des capteurs à immersion, insertion ou circulation équipés d'un préamplificateur et d'une jonction électrolytique en bois dur, cet analyseur est surtout conçu pour les mesures et régulations « tout ou rien » dans l’industrie chimique et le traitement des eaux.
Des seuils d'alarme, haut et bas, réglables sur la totalité de la gamme, indépendamment l'un de l'autre, sont implantés sur le circuit imprimé avec report de la fonction en face avant grâce à des voyants lumineux.
Enfin, cet appareil disposant d'une compensation automatique de température peut délivrer différents signaux de sortie pour enregistreur : 0-1, 0-20, 4-20 et 10-50 mA.
CLARIFICATION DES EAUX RÉSIDUAIRES D. 379
L’installation travaille selon le procédé des boues activées « à une phase et demie » avec réactivation des boues recyclées par réaération séparée et comporte un réglage automatique pour le pH, l'apport d'oxygène et la consistance dans le bassin d'aération.
À des valeurs de charge après l'épuration préliminaire d'un débit maximal d'eaux résiduaires de 160 m³/h, d'une teneur maximale en matières en suspension de 30 mg/l, d'une DBO₅ de 150 à 250 mg/l, d'une DCO de 250 à 450 mg/l et de 250 à 550 mg/l KMnO₄, l'installation présente les caractéristiques particulières suivantes :
- — Augmentation de la dégradation DCO-KMnO₄ par réactivation des boues.
- — Comportement stable en service grâce à l'accumulateur de boue aérobie et au procédé à régulation automatique.
- — Faible volume d'aération grâce aux concentrations élevées présélectionnables de matières sèches.
MESURE DE L'OXYGÈNE DISSOUS 2711 D. 380
Cet appareil peut être monté sur des armoires de contrôle pour des mesures en continu, ou utilisé pour des mesures ponctuelles. Spécialement développé pour le contrôle des eaux à la sortie des dégazeurs, l'appareil, d'un fonctionnement simple, fait appel au procédé polarographique et peut être également utilisé pour des mesures en phases gazeuses ou en milieu non aqueux. Grâce à la compensation automatique de température, des mesures dans les eaux entre 0 et 50 °C sont faites, sans se préoccuper des variations de celle-ci. En plus des appareils de mesure ppm, apparaît maintenant un appareil de mesure ppb, c'est-à-dire de γ (ng/l) d’oxygène dissous.
Ces appareils sont une nouveauté sur le marché de l'instrument de mesure, parce qu’ils peuvent aussi bien mesurer l'oxygène dissous sur une gamme de 0 à 10 γ, que des ppm sur une gamme de 0 à 30 ppm, soit 30 000 γ.
LE TASSTER U D. 381
Dernier-né d'une famille d’appareils qui ont fait leurs preuves dans le traitement des boues, celui-ci constitue la version spécifiquement destinée aux boues biologiques, qu'elles soient d’origines industrielles (agro-alimentaires, par exemple) ou urbaines.
Cette version présente des avantages importants et déterminants par rapport aux autres procédés existants, aussi bien au niveau des concentrations d'entrée admises et des siccités obtenues qu’au niveau de la facilité de mise en œuvre, d'entretien et d'exploitation.
Le TASSTER U présente un bilan économique particulièrement compétitif.
Les appareils actuellement commercialisés sont bien adaptés aux stations d'épuration de petite et moyenne capacité.
MONOVAR-DEBIVAR D. 382
Les qualités hydrauliques du MONOVAR, vanne de réglage à multijets, et notamment l'absence de fluctuations induites dans l’écoulement, permettent de déduire directement le débit transité, avec une bonne précision. Celle-ci demeure sensiblement constante sur toute la gamme de débit, le MONOVAR étant un orifice à section variable.
Cette mesure du débit est effectuée par l'adjonction au MONOVAR du système DEBIVAR (calculateur programmé utilisant un microprocesseur). Il utilise la mesure de la section de passage de la vanne (capteur de déplacement) et de sa perte de charge correspondante (capteur de pression différentielle).
L’adjonction du DEBIVAR au MONOVAR rend cette association beaucoup plus économique que celle d'une vanne de réglage à un débitmètre (encombrement limité à celui du MONOVAR, longueur droite de mesure inutile). Cet avantage est d'autant plus intéressant que le même système peut assurer, indépendamment, d'autres fonctions telles que la régulation par asservissement du MONOVAR à une pression, une température, un débit, etc.
Ainsi, l'ensemble MONOVAR + DEBIVAR ouvre la voie aux fonctions de régulation, de mesure de débit, etc. Ceci est appréciable dans l’automatisation progressive des réseaux d'adduction-distribution et d'irrigation, comme des réseaux d'eau industriels.
TABLE DES ANNONCEURS
AIR LIQUIDE | 10 |
AL LUBERT & FILTERZAND | 39 |
ATELIERS DE LA CHAMPAGNE | 5 |
FLOERGER | |
FOIRE DE BRUXELLES | |
FRANCEAUX | 5 |
BRAN ET LUBBE | 22 |
BUTINER | |
GUIDE DE L'EAU | |
GUINARD CENTRIFUGATION | 4 |
CAF CHIMIE | |
CEBEDEAU | |
CGE ALSTHOM | 33 et 34 |
CHAPLAIN TECHNI IRRIFRANCE | 36 et 39 |
CHEMVIRON | 85 |
CHOQUENET STEREAU | 88 |
CIFEC | 62-68 |
COFLEXIP | 82 |
COFPA | 54 |
CORVINUS et ROTH | |
SAPTEC | |
JOHNSON | 98 |
LYONNAISE DES EAUX (SLEE) | 106 |
CREUSOT-LOIRE | 115-116 |
CTE THANN ET MII | 6 |
NAM | 16 |
MOTEURS LEROY-SOMER | |
TRAILGAZ | |
NEYRTEC | 40 |
DEGREMONT | |
NORIT | |
UNITEC | |
DIA-PROSIM | 122 |
BOLOWIE | |
VAN DEN BROEK | |
DOLOMIE | 19 |
O.D.A. (Omnium d'Assainissement) | |
FISCHER & PORTER | |
SRACO-SYSTEMES | 8 |
P.C.U.L.K. | 9 |
WALLACE ET TIERNAN | 103 |
PEC | 41 |
WILD & LEITZ FRANCE | |
PENNEL & FLIPO | |
WRIGHT-RAIN |
PETITES ANNONCES
60 F + T.V.A. le centimètre sur une colonne (minimum 2 cm)
Gratuites pour techniciens de l’Eau à la recherche du premier emploi
Ingénieur chimiste, spécialisation Environnement, 2 ans d’expérience, responsable analyses eaux usées et industrielles, cherche création service ou poste dans Société d’études et/ou réalisations dans les problèmes de pollution et environnement. Ecrire Revue 1570.
Ingénieur chimiste + Génie chimique, 27 ans – 2 ans d’expérience secteur public : contrôle des déchets industriels, réglementation des installations classées, cherche poste stable dans une société spécialisée dans les problèmes d’environnement. Ecrire sous n° 1213 à la Revue qui transmettra.
Technicien sup. chimie Angers, 23 ans, cherche emploi chimiste labo eaux ou station épuration. C. LAMBERT – « Les Chassis » R.N. 7 – 26600 LA ROCHE-DE-GLUN.
Tech. sup. dipl. Biologie Appliquée – 20 ans – Option Hygiène Environnement – Cherche premier emploi.Ecrire : Nadine SABATIER, « Les Iris », route de Cépet, 83430 SAINT-MANDRIER.
Le Brésil offre des postes aux scientifiques, ingénieurs, techniciens ou universitaires diplômés français dans les domaines de l’eau et de l’assainissement. On peut se renseigner auprès de M. G. MAVEL, Dr Gal. de l’I.R.C.H.A., 18 bis, Blvd de la Bastille – 75012 PARIS – 340-38-98.